(Elise) I'll be there for you

Qu’Elise prépare les bouteilles… Ce n’est pas vraiment une bonne idée quand je sais que je ne suis pas vraiment raisonnable ces temps-ci. La cigarette en est la preuve. J’en fume autant que je peux quand je suis nerveux, mais l’alcool, ce n’est définitivement pas vers quoi je me tourne habituellement. Le fait est que c’est le pire ennemi de Maona, que je me contente de montrer l’exemple, qu’un verre le midi suffit, qu’un le soir avec Sebastian aussi, mais toujours loin des yeux de Mao, pour ne pas la tenter, la torturer, qu’elle trouve la force de battre ses démons. Les miens, je ne les combats pas, j’essaie de les fuir au maximum, de les éviter, de ne pas y penser, c’est la seule option que j’ai pour me sentir mieux et voir Elise ce soir, c’est un bon remède à tout ça. Je devrais remercier Anna de m’avoir présenté la plupart de ses amis avec qui le courant passe bien. Deux Elise, bien que mon amie de Paris, descendue sur Biarritz, ne souhaite plus me voir et je ne peux que comprendre pourquoi, je ne peux pas lui jeter la pierre, me la jeter à moi d’avoir été aussi aveugle, aussi con, oui, ça je peux faire. Je me gare dans un coin de la rue, monte les escaliers qui me séparent du logement d’Elise et frappe à la porte, avant de l’ouvrir de moi-même. Je ne l’aurais pas fait si Casey était là, mais le sachant à l’extérieur, je prends mes aises. « Alors comme ça, tu ne visiteras pas l’hôpital si j’ai un accident ? Je ne sais pas comment je dois le prendre… » dis-je, en retirant ma veste que je place sur le dossier de la chaise. Un sourire se glisse sur mon visage alors que je la regarde de haut en bas. « C’est vraiment dommage pour la grossesse, Casey aurait vraiment été content et toi aussi, pour un temps déterminé tu aurais eu les regards des hommes sur toi. » Je vais me prendre une assiette dans la figure, à continuer de la taquiner sur ses formes, mais c’est évidemment trop tentant. Ca me fait du bien, un peu de légèreté. Je m’approche d’Elise, pose un baiser sur son front et sors mon paquet de cigarettes. « Est-ce que je peux ? Par la fenêtre ? Pendant que tu nous commenceras tes cocktails. » Je m’avance vers la fenêtre de la cuisine, prêt à l’ouvrir, prêt à me reculer si elle ne le souhaite pas, puis coince la cigarette entre mes lèvres. Ca m’aidera peut-être à ne pas en avoir envie de cette saleté. J’ai repris lorsqu’Anna m’a annoncé son infidélité, j’ai arrêté lorsque j’ai pris la décision de divorcer, j’ai recommencé ensuite, avec ces histoires avec Mao et Nino. Un besoin. « C’est quoi cette histoire de chien ? » Je n’ai pas compris. Ils en ont un ou bien ? Je le cherche d’ailleurs, mais ne le trouve pas. Les animaux, je les aime seulement chez les autres. C’est trop d’inconvénients.

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Quand Liz était rentré du travail, elle s’attendait à penser encore une soirée seule devant une série à la noix, à attendre que Casey rentre de soirée en s’inquiétant. S’inquiétant qu’il est un accident, sa hantise principal. S’inquiétant qu’il se soit mis dans de sale drap, qu’il revienne en sang, qu’elle doive faire l’infirmière. Mais finalement, un texto d’Eneko, un de ses - si ce n’est - son meilleur ami, il allait venir et elle allait pouvoir tester ses cocktails sur lui. Elle était pas forcément douer, pourtant elle avait vu des recettes mais les dosages et elle ça fait deux voire même plus que deux. Heureusement, elle avait fait le plein d’alcool avant de rentrer quand elle avait reçu le texto de son australien qui lui disait qu’il sortait et qu’elle ne devait pas l’attendre. Ne la connaissait-il pas à force. Elle sursaute quand on frappe à la porte, sachant pourtant bien qui s’était. Elle hausse les épaules quand il s’offusque du fait qu’elle ne lui rendra pas visite à l’hôpital s’il a un accident un immense sourire aux lèvres. Elle avait juste dit ça pour pas qu’il n’est d’accident en fait, elle avait suffisamment souffert avec son frère. Arrivée à l’hôpital trop tard, le temps de prendre les billets d’avion pour rejoindre le pays où il avait été accidenté. Évidemment que si Eneko avait un accident, elle irait le voir à l’hôpital, elle ne quitterait surement pas son chevet, si sa femme le lui permettait évidemment, et elle se sentirait coupable d’en être la cause comme elle se sentait coupable pour son frère même si ce n’était en aucun cas de sa faute. Elle le laisse s’installer, faire comme chez lui. Elle lui balance une éponge, premier truc qui lui tombe sous la main autre qu’un verre à cocktail, en plein figure en représailles avant d’ajouter. « Ouais non Casey a pas besoin de ça, de toute façon, il préfère son chien et j’ai pas envie d’aller voir ailleurs, donc je vais m’en passer… » Il avait beau lui taper sur les nerfs, elle l’aimait son Casey et ne ferait rien qui pourrait faire qu’elle le perde un jour. Il demande s’il peut fumer, elle hoche la tête avant de se raviser. « Seulement si tu m’en passe une aussi, Casey a jeté mon dernier paquet par la fenêtre… » Elle n’avait pas eu le temps d’en racheter depuis leur dernière dispute. « Ozzie!!!! » Appelle-t-elle d’une voix mielleuse pour faire accourir le chiot qui n’en demandait pas tant. Elle fait un signe de tête vers la boule de poil qui remuait la queue et sautait sur place. Elle grimace, avant de finalement le prendre dans ses bras. « Je te présente Ozzie le dernier caprice de mon homme. » Elle le caresse un peu avant de la reposer par terre, elle se lave les mains et prépare les cocktails avec un dosage très approximatif, à sa façon avant de tendre le verre à son ami. « À la tienne! »

Spoiler:

L’éponge, je ne l’ai pas vu venir. Je décale mon visage sur la gauche, mais ça ne suffit pas, elle atterrit en plein visage, me provoque un rire. J’aurais dû me douter qu’elle ne resterait pas là sans rien faire. Je me penche vers cette chose humide et la pose sur le meuble et lui tends mon paquet de cigarettes. « Toujours aussi charmant ce Casey. C’est ce que je faisais à Anna lorsqu’elle a commencé à fumer. » Je ne fumais pas à l’époque, plus. J’avais arrêté à l’adolescence et je n’avais pas recommencé, n’en ressentant pas le besoin. Anna, elle, c’est une autre histoire. Elle n’avait jamais goûté à la nicotine avant notre mariage et l’odeur sur ses vêtements m’insupportaient tellement, la voir fumer au petit matin encore plus, si bien que je jetais tous les paquets que je trouvais sur mon chemin. C’était une chose conflictuelle entre nous. L’ironie, c’est qu’aujourd’hui, c’est moi qui ne peux plus m’en passer. Un besoin vital pour me détendre, pour décompresser, comme autrefois, lorsque j’étais sur Biarritz, dans ma jeunesse. J’ouvre la fenêtre pour aérer la pièce et coince la cigarette entre mes lèvres, le regard rivé sur la petite boule de poils qui accourt. « Encore heureux que tu l’apprécies. Ca va, il ne fait pas trop de bêtises ? » Je suppose que si. Bon sang… Je ne sais pas comment font tous ces gens pour adopter des animaux. Je les aime bien, chez les autres. Chez moi, c’est un non catégorique. Ca prend trop de place, c’est intenable et avec mes déplacements réguliers, je ne pourrais tout simplement pas m’en occuper. « Combien de mois a-t-il ? » Mais il est mignon, je dois l’admettre. Alors qu’elle s’attèle à la tâche, j’observe le chiot tourner sur lui-même, essayer d’attraper sa queue, puis prends le cocktail qu’elle me tend. « Et toi, ton prochain caprice, ce sera quoi ? » Je trinque avec Elise, laisse de côté la cigarette qui n’est pas encore allumée et porte le verre près de mon nez pour sentir son mélange. « A la tienne. A quoi d’autre ? » Je n’ai pas franchement de bonnes nouvelles, alors pour les idées, on repassera. Elise à certainement mieux à me proposer. « Et Casey, il va bien ? » Je me lance, bois une gorgée, recule mon visage du verre et grimace. « C’est… sucré. T’as mis quoi dedans ? » C’est un peu trop sucré, même. On ne sent pas le goût du reste tant ça reste dans la bouche. Je sens tout de même l’alcool, peut-être pas assez prononcé.

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Quand l’éponge lui atterrit en pleine figure, elle est satisfaite de son coup et se dit que finalement elle aurait peut-être du se mettre au basket à voir un tir aussi précis. Finalement elle lance l’éponge dans l’évier après qu’il l’est ramassé et repose son regard sur lui et son graal, le paquet de cigarette, elle en attrape une qu’elle glisse entre son majeur et son index. « Ah bah oui, le charme à l’australienne que veux-tu? » S’amuse-t-elle, en allumant sa cigarette avant de se grater le sourcil, s’installant à la fenêtre. « En même temps, je lui avais balancé des horreurs, c’était peut-être mérité… mais bon ça coute cher ces merdes mine de rien, ça fait chier quand meme. » Elle était consciente que la cigarette c’était pas bon pour elle et que Casey avait fait ça pour son bien. Elle avait commencé la cigarette depuis un an, à la mort de son frère. Première phase de son autodestruction maladive causé par le deuil insupportable. Ça l’aidait à tenir le coup quand elle ne pouvait pas boire, quoi que l’un n’empêchait pas l’autre. Ils en viennent à parler du minuscule bulldog trop content qu’elle s’occupe de lui, ce qu’elle faisait beaucoup, derrière le dos de Casey, elle ne pouvait admettre devant l’australien que cette petite chose était pas si désagréable que ça au fond. « Bah comme son maitre… une horreur! » Dit-elle en levant les yeux au ciel. Une horreur qu’elle adorait détester dirons nous. Combien de mois il a… En voilà une bonne question. Casey l’avait acheté sans elle quand elle était au boulot du coup, elle n’avait pas songé à poser la question. Il faut dire qu’elle avait d’autre choses en tête ce jour-là, notamment celle de soigner son oeil au beurre noir à la suite d’un coup de poing perdu en plein figure, oeil au beurre noir dont on pouvait encore apercevoir quelques traces sur son visage clair. « Je t’avoue que je suis pas sûr, j’ai pas penser à demander… » Elle hausse les épaules. Son prochain caprice à elle? Elle n’en fait pas, il faut bien qu’une des deux personnes du couple soit raisonnable, elle c’est celle qui bosse comme une dingue, qui se sert la ceinture pour subvenir à leur besoin. Son caprice à elle c’est lui. Lui auquel elle s’obstine à rester attacher meme si tout le monde pense que c’est mauvais pour elle et qu’il n’en a rien à foutre. Son seul caprice c’est Casey. Elle trinque.  « À ton mariage évidemment! » Elle allait boire une gorgée de sa potion quand il demande comment va Casey. « Oh lui, toujours bien, il est increvable! Et ta petite femme? » Elle finit enfin par boire son cocktail, elle fronce le nez avant d’attraper la bouteille d’alcool et d’en resservir un bonne touche de plus en ajoutant aussi dans le verre du trentenaire qui semblait aussi insatisfait du dosage qu’elle. « Un magicien ne révèle jamais ses tours. » Dit-elle en ricanant, avant d’ajouter. « J’ai mis trop de sirop de grenadine je crois c’est indigeste, ça passera mieux là je pense. » Pour le coup, avec ce nouveau dosage on ne sentait quasiment que l’alcool, pour son plus grand plaisir. Elle tire une nouvelle fois sur sa cigarette, ferma quelques secondes les yeux de contentement.

Spoiler:

Cher et encore, le mot est faible. Depuis que j’ai repris à fumer, je ne compte même plus le prix que j’ai dû mettre dans les paquets de cigarettes tant elles partent rapidement. Je ne peux cependant pas faire abstraction de cette addiction. J’en ai besoin, en ce moment, pour me détendre. C’est comme le café. Je ne dors pas énormément, alors les tasses se suivent pour éviter de placer des allumettes sur mes paupières afin de me garder éveiller. « Il n’en a rien à faire, lui. Il ne fume pas. » Je ne l’ai encore jamais vu fumer. Je me trompe peut-être… « Enfin si tu lui as dit des horreurs, je suppose qu’il avait une bonne raison de le faire… » soufflé-je, avec un sourire amusé. J’acquiesce d’un signe de tête et trinque à mon tour, alors que mon sourire disparaît. « A mon mariage. » Pas si réussi que ça, mais depuis que Maona s’est réveillée, les choses s’arrangent entre nous. Comme si… Comme si j’avais besoin d’un électrochoc pour me faire comprendre que sans elle, il y aurait un énorme vide, que je ne me sens pas d’avancer convenablement sans Maona dans ma vie. J’en suis dépendant. J’en suis amoureux. Même si j’ai souvent l’impression qu’elle ne me le rend pas si bien que ça. Même si notre relation m’épuise, parfois. Et je le suis, fatigué. A cause de Cameron, à cause de l’alcool qui a pris une place importante dans notre vie de couple. A cause de la frayeur que je ressens lorsqu’elle n’est pas avec moi. Elle fait tous les efforts du monde, elle n’a pas touché une goutte d’alcool depuis qu’elle est sortie de l’hôpital et ça me rassure… Mais son problème est tellement important que je ne sais pas combien de temps ça va durer. Je n’aime pas la Maona alcoolisée. Elle m’insupporte lorsqu’elle est comme ça. Trop de… mauvais souvenirs. « Elle se repose. Depuis qu’elle est sortie de l’hôpital, elle relève un peu la tête. Je ne pourrais pas te dire que ça va… Je ne peux pas te dire que notre couple est la perfection, mais… On essaie de se relever. » dis-je, en observant l’alcool qu’elle verse de nouveau dans mon verre. Je goûte et hoche la tête, satisfait. « C’est mieux, en effet. Tu n’avais pas été très gourmande en alcool. » Je tourne la tête vers la fenêtre, expire la fumée. « Tu sais… Je suis soulagé. » Je me sens coupable de penser de cette manière… Je me sens coupable de dire ces choses-là. Et je ne le dirai pas à n’importe qui. Pas à Maona. « Je suis soulagé qu’elle ait perdu le bébé. » Je me suis senti coupable d’avoir voulu en finir avec notre relation, avec nous, d’avoir provoqué son état d’ivresse, je me suis senti coupable d’avoir provoqué la perte du bébé. Je ne lui ai pas tendu la bouteille pour qu’elle la prenne, mais c’est tout comme, avec notre dispute. « Ca me rappelait son aventure. » Nino. Je passe au-dessus de ça. Je n’oublie pas, mais je passe au-dessus de ça, je nous laisse une chance. Je sais cependant qu’il y a encore des choses qui me paraissent difficiles, comme lui dire que je l’aime. « Et… Je ne me sens définitivement pas d’être papa. » Je ne veux plus. Je n’ai aucun contrôle sur la grossesse et j’ai peur qu’un jour, elle me retire mon droit d’être père. Maona, je tiens tellement à elle, mais j’ai peur du mal qu’elle peut me faire.

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elle roule pas sûr l’or, elle peut pas se permettre de littéralement jeter de l’argent par les fenêtres, au fond c’est peut-être pour ça qu’elle ne s’était pas racheter immédiatement un paquet de cigarette quand casey l’avait balancé. elle en avait toujours un au boulot de toute façon. « oh même si il fumait il en aurait rien à faire… comme de tout le reste. » elle hausse les épaules, grimaçante. elle avait du mal à dire du mal de lui pourtant, parce que si c’était pas pour lui, elle serait peut-être meme plus en vie à l’heure qu’il est, dieu sait que ces pensées là lui avait traversé l’esprit à l’époque, il y a un an de cela, à la mort de son frère. elle avait beau lui hurler dessus, avoir envie de l’étriper 24/7, c’est son australien, son homme, elle serait rien sans lui, et elle interdit à quiconque de dire du mal de lui, elle se reserve ce privilège, et sort les griffes. ils trinquent, elle ne manque pas de remarquer le visage de son ami s’assombrir. elle fronce les sourcils d’incompréhension. elle entend qu’il s’explique. ou pas d’ailleurs, s’il ne veut pas en parler et préfère se souler, elle ne lui forcera pas la main. elle sait ce que c’est. c’est comme si on essayait de lui faire parler de son frère, c’est tabou. il peut lui arriver d’en parler mais c’est rare et c’est elle et seulement elle qui décide quand en parler. elle l’écoute lui expliquer la situation, hochant la tête. « les couples c’est comme ça, y a des hauts et des bas, je sais de quoi je parle. c’est dans l’adversité qu’on voit ce que vaut son couple. ou son mariage dans ton cas. pour le meilleur et pour le pire. » ça pour connaître le mis à l’épreuve de son couple, elle en connait un rayon, principalement par sa faute, par son besoin d’autodestruction. y avait que lui pour la calmer, la remettre sur le droit chemin, que ça lui plaise ou non. elle l’écoute, boit un peu de son cocktail, fume sa clope. « je voulais juste pas qu’on se retrouve sous la table dès le premier verre excuse moi! » elle laisse échapper un léger rire, elle était décidément pas au point sur ses cocktails, par contre pour la mauvaise foi, ça c’est bon elle la tient. « pourtant c’était le tien… enfin je peux comprendre votre couple est jeune encore. je veux dire ça fait des années que je suis avec Cas’ et je me vois pas avoir un bébé maintenant! » elle grimace meme à l’idée, tirant une taffe de son cancer en cylindre, le cauchemar, elle a déjà suffisamment mauvais caractère sans les hormones et pondre un mini casey dont le premier mot sera probablement « beer » quittait le travail pour plusieurs mois, c’est juste inconcevable pour elle.