(mercurina, roules les r) + se rincer l’œil, propre comme figuré.

« je pourrais très bien te faire une petite liste si tu désires vraiment connaître les moindres détails de ma vie privée. sinon ... il te suffit de murmurer mon prénom à la salle, peut-être que quelques uns auront le courage de te répondre. » t'hausses les sourcils, autant amusé qu'intéressé. ah, vraiment ? c'est vrai que t'avais jamais tenté, de parler d'elle dans ce sens là aux autres gars de la salle. boxe judo, jitsu. si ça se trouve, même tes potes d’entraînements savaient des choses sur la brune, qu'ils ne disaient pas. qu'ils ne te disaient pas. mais attends, mercure, en quoi ils devraient t'en parler ? tu t'es fait réduire à néant, t'as perdu une partie que tu venais à peine de commencer, face à cette nana, bien sûr qu'ils t'en auraient pas parlés, t'en aurais pris pour ton grade, pour ton ego, encore plus que ce n'était déjà le cas. savoir qu'un de tes potes l'avait eu dans son lit, et pas toi... ça te faisait doucement grimacer, en ton fort intérieur. « mais pour répondre plus clairement à ta question, ça fait déjà des années que j'ai arrêté de jouer à la poupée. » tu prononces un "aaah" en soufflant, montrant ton intérêt soudain pour cette nouvelle. alors madame était pas rangée. toi qu'aurait pensé que la championne était à cheval sur les règles. là, t'aurais dit qu'elle est plus à cheval sur les autres. mercure, repasses plus tard pour les blagues... mais après tout, elle était un peu comme toi, ça veut dire. elle toquait à toutes les portes puis elle changeait de quartier quand elle en avait fait le tour. en tout cas, ça, c'était ta technique. même si y'avait une exception, mais c'était plus un arrangement. quand tu lui donne ta définition de "cool", dans le contexte actuel, elle te regarde, peu convaincue. bah quoi, t'avais pas le droit de te retenir de temps en temps ? alors c'est bon, toi, t'as l'étiquette du nymphomane, c'est ça ? une nana à poil et hop, tu lui saute dessus ? naaan. regardes, c'est pas arriver avec mahina, alors c'est que tu sais te retenir. certes, tu dépasseras la frustration de ce moment de la journée en prenant ta pause avec une des streap-teaseuse avec qui tu travailles, mais ça reste de la retenue. t'as été bien élevé, quand même. « je sais ... et c'est bien ce que je disais, le terme cool ne signifie pas la même chose pour chacun d'entre nous. » t'inclines la tête, l'interrogeant d'un regard, mais elle le voit pas, parce qu'elle s'occupe de sortir ses vêtements. tu jettes un coup d'oeil à l'horloge murale, ça va, t'as le temps encore, tu peux rester en calbute encore longtemps, avant d'avoir à te changer. puis tu sauteras sur ta moto et t'iras au bar, comme tous les soirs. « parce que d'après moi se faire une nana - potentiellement attirée par les femmes - dans les douches ça correspond assez bien au terme cool. la laisser filer, moi j'appelle plutôt ça être dégonflé, grande gueule, faible ... » tu lèves la tête, l'inclines peut-être un peu trop vers l'arrière, pour la regarder en baissant les yeux, te mordant la langue pour t'empêcher de parler. puis tu tiens le banc du vestiaire, aussi. tu t'accroche, t'enfonces presque tes ongles dans le bois, pour te retenir de te lever et de répondre à sa provocation par des faits concrets. mais elle pourrait être trop satisfaite par cette décision. et t'as dis que tu l'aurais pas aujourd'hui. t'as dit que t'attendras. parce que tu veux pas l'avoir comme ça, elle. t'es même pas sûr de vouloir réellement l'avoir... non. sinon tu l'aurais déjà eu. sinon elle serait déjà passé par toi. sinon elle t'aurait vu nu bien avant aujourd'hui. t'en est certain. mais t'as pas d'explications. et tu te retiendras bien de parler de ça à vénus. elle pourrait se mettre à raconter n'importe quoi. tu te redresse, tu te met droit, tu restes fier, tu restes un homme, tu peux pas ne pas répondre à cette provocation purement sexuelle. alors tu tapotes le banc de tes grands et gros doigts. c'est sûr que toi, t'as pas des mains de musicos. t'as pas des doigts fins, passent-partout. alors ils font du bruit. t'as beau être discret, doux, tu poses tes mains quelque part, une petite tension sur un objet, et on sait que t'es là. « oh mais peut-être qu'un homme qui se fait pas une nana, potentiellement attirée par les femmes, est en fait un homme qu'à tout ce qu'il lui faut à disposition ?» tu joues la carte du gars prit, mais au final, cette carte, elle est pas crédible. tu jouerais pas à ce jeu avec elle, sinon. « ou alors il peut être potentiellement attiré par les hommes et donc pas du tout intéressé par le fait de voir une femme nue sous la douche.» oui, bon, ça aussi, ça risque de pas marcher, vu comment t'avais chaud sous la douche, en plus de la température de l'eau. t'étais à peu prêt sûr que ton corps et ta peau faisaient bouillir l'eau dès qu'elle rentrait en contact avec toi. « ou encore peut-être qu'il est pas intéressé.» tu la regardes, un certain sourire satisfait sur le visage. tu regardes la moindre parcelle de son visage, pour déceler une faille, quelque chose qui dise qu'elle puisse être déçue, par cette possible révélation. « y'a aussi l'hypothèse qu'il aime faire attendre.» tu laisses planer le doute, au final. parce que t'es un bon menteur, quand tu t'y met. t'es crédible, si tu veux. tu sais manipuler, c'est ton ancien job. ou actuel aussi, mais un peu plus officieux qu'à l'époque où tu faisais que ça.

visiblement la championne est pas bien convaincue. même pas du tout, à vrai dire. mais aussi, c'est pas surprenant. c'est bien connu que t'es volage, que tu t'es jamais posé, que t'es pas fidèle, que tu vas voir partout si tu peux trouver chaussure à ton pied pour une nuit. puis, faut dire qu'à draguer les nanas ouvertement, même à la salle, et c'est un secret pour personne. alors quand elle te regarde, avec cet air pas convaincu du tout, t'hausses les épaules. et tu lances tes autres hypothèses, en observant ses réactions. toujours. tu la voit réagir quand tu dis que t'es -sous entendu- pas intéressé. juste ses traits se serrer un peu, sa mâchoire, en particulier. t'avais appris à décrypter et à trouver les feintes, que les autres. le poker, c'est un bon entrainement. un furètement des yeux, un muscle qui se temps, les yeux qui cherchent quelque chose, tout et n'importe quoi, même indirectement, même non commandé, tu peux le voir, si tu fais gaffe. mais toi aussi, tu les a, ces petites failles, même si tu t’entraînes à les camoufler, à chaque partie que tu fais. c'est la base pour être un bon menteur. d'ailleurs, tu sens qu'elle t'a eu quand tu parle de ta patience. oh, c'est sûr que tu peux être patient. et c'est sûr que tu le seras, si et seulement si tu te rend compte que t'as envie de l'avoir dans ton lit. mais là, tu la vois pas comme ça. bien sûr qu'elle est désirable, cette fille. mais tu restes indécis sur ce que tu veux vraiment faire avec elle. ce que tu peux vraiment faire avec elle. l'avoir dans ton lit, et puis quoi ? que ça soit sans suite ? qu'il y ait une suite mais que tu ruines tout, à aller voir ailleurs ? et si y'a pas de suite, ça serait con, parce que vous ne jouerez plus à ce jeu. tu la cherchera plus de la même manière, elle te répondra plus de la même manière. non, t'apprécies bien trop vos matchs pour que tu la prennes dans ton jeu personnel de cette manière. « si attendre te plait tant que ça, je me ferais un plaisir de t'offrir l'éternité.» tu souris, intéressé. un signe de tête vers l'avant, comme un remerciement. et la bouche ouverte, tu joues avec ta langue, qui passe sur tes dents, qui chatouille ton palet, qui se tord, qui se retord. t'imagines cette éternité, à vous chercher, à vous attendre, à jamais vous avoir, et ça te plait plutôt bien. mais peut-être bien qu'à un moment, tu voudra plus ? non. non, tu peux pas vouloir plus. ça fait dix ans que t'es comme ça. ça fait dis ans que t'es un homme à femmes, que tu jures que par plusieurs corps, plusieurs formes, plusieurs odeurs. tu t'es jamais pausé sur une seule. sauf pendant cinq mois. y'a un bail, maintenant. et cinq mois que tu préfères oublier, vu là où ça t'a mené, quand t'as repris tes conneries volages. t'as pas envie qu'une vengeance arrive de nouveau. alors tu te case pas. tu te case jamais. tu goûte à tout, mais tu les laisse pas prendre goût à toi, à ton corps, à ton odeur, à la texture de tes cheveux quand elles passent leurs mains dedans. et pourtant, qu'est-ce que t'aimerais, trouver quelqu'un, avoir une famille, avoir ta famille. parce que pour toi, une famille, ça se fait pas avec n'importe qui. ça se fait quand c'est éternel. c'est pour ça que ta famille, tu veux qu'elle reste éternelle, même après le départ de votre saloperie de père. tant pis, la famille sera sans lui. mais tu veux pas que tes gamins aient pas de père présent. tu veux que tes gosses aient un père qui vit avec eux, qui leur fait à bouffer et qui les berce le soir. c'est comme ça, pas autrement. alors sûrement que t'auras jamais de gosse. même si t'en a peut-être un en route, même si c'est pas le contexte idéal que t'aurais voulu. « j'devrais me sentir privilégié, par cette éternité ?» que tu demandes en haussant les sourcils. et elle, elle repars s'habiller. alors tu restes assis sur ton banc, toujours en caleçon, parce que t'as la flemme de t'habiller, parce que t'es un peu déçu, aussi, que ça se finisse comme ça, par la championne qui s'habille. elle va partir, maintenant ? tu te pose un peu la question, en même temps que tu la reluque à s'habiller. bah, elle a qu'à pas se changer ici, aussi, c'est pas de ta faute, qu'elle se plaigne pas ou tu vas l'avoir, de ce côté là. « je suppose que t'es attendu nul part ?.» elle te pointe du doigt. oui bon, d'accord, t'es un flemmard, t'as pas changé de position depuis un moment maintenant, mais c'est la fatigue, ça. quoique, t'es pas si fatigué que ça. puis tu te tournes vers ton uniforme, accroché aux portes manteaux. « si, au boulot, mais c'est dans... j'dirais une bonne demi-heure. toi t'es pas attendue ?» vous aviez parlés si longtemps ? ça t'étonnes. c'est pas habituel, et sûrement qu'elle aussi, s'en rend compte. alors tu te lèves, après un soupire, pour t'emparer de tes habits. tu commences par enfiler le pantalon, puis la chemise, blanche. la veste, et enfin, les chaussures. la cravate sur le banc, à côté de toi. tu sais la mettre, mais de un, la mettre tout de suite ça te donnerait peut-être l'air trop sérieux, d'un seul coup, puis ensuite, tu sais la mettre uniquement quand t'es devant un miroir. et, oh, c'est con, y'a pas de miroir ici. alors tu la mettras dans une des loges des filles, au bar. puis tu te lève. tu baisses la tête pour regarder si tout est bien mis, si la chemise est bien rentrée, si la veste n'est pas de travers, si les chaussures sont bien nouées, avant de prendre ton sac de sport. grand sac. puis des pas, lourds. ils viennent du couloir. quand il passe la tête par la porte, tu mets du temps à la reconnaître, avec l'obscurité du couloir. mais c'est le gardien, un sourire bienveillant aux lèvres. « vous êtes encore là vous ? allez, sortez, y'en a d'autres ou vous êtes les derniers ? je vais fermer, il est tard, vous avez de la chance que j'ai vu la lumière, sinon vous auriez été enfermés ici.» hum, enfermé avec la championne ? t'hésitais entre l'idée que ça soit sympa et celle que ça soit un cauchemars. si ça se trouve, elle se serait entraînée, et t'aurais été son cobaye.

« c'est un peu comme si je venais de vendre mon âme au diable, alors tu devrais. » tu souris. elle venait de te comparer au diable, alors ça ne pouvait que te faire sourire. pour toute ton éducation catholique entièrement raté. ta mère aussi, te comparait au diable, quand tu revenais, les genoux écorchés, les habits déchirés et cet air satisfait sur le visage, parce que t'avais passé ton dimanche matin à faire autre chose que d'aller à la messe. elle t'insultait de tout les noms, mais ça en revenait au diable, toujours. elle pensait t'atteindre, mais en réalité, ça ne faisait que te donner encore plus envie de continuer. et ce soir, c'était le même résultat. « je suis le diable, alors. ça me convient. » t'es satisfait de toi. tu restes fidèle à toi. même après toutes ces années. tu restes la même personne, pour tout le monde, même ceux qui ne te connaissaient pas à l'époque. « je serais bien allée rendre visite à mon dealer, mais à cet heure-ci il doit déjà être aux putes. » tu soupires, amusé. t'arques un sourcil, autant intrigué que peu convaincu. t'avais envie de faire une vanne, sur ta soeur, sur les filles, sur tout ça, mais t'avais promis à vénus que tu dirais rien. alors tu diras rien. « j'imagine que c'est plus intéressant que de vendre. » oh oui, ça, c'était sûr. et tu savais c'était quoi, la vie de dealer. enfin, les quelques mois en tant que dealer t'avaient pas mal avancés sur la question, et les putes restaient quand même toujours plus intéressantes. enfin, que le commerce. mais de toutes manières, t'imagines bien qu'elle se drogue pas, la championne. ou alors, ça serait une surprise. pas possible, nan. elle faisait de l'ironie, en disant ça, hein ? là il est tard, elle va aller dormir, comme une gentille fille, maintenant que t'es sûr que ce soit une nana. heureusement que tu fais que penser, et pas le dire à voix haute, sinon elle t'aurais déjà rabroué une énième fois. et quand tu sens son regard sur toi, pendant que tu t'habilles, tu continues de sourire, plutôt content de cet effet. et le gardien arrive, et tu souris autant que mahina le fait. parce qu'il est sympa, il vous a pas enfermés. d'ailleurs, t'hésiteras pas à le remercier, quand l'infernale sera partie. d'ailleurs, elle le remercie après l'avoir salué en l'embrassant. tu regardes la scène, tu fais rien. tu serais pas un peu jaloux, qu'elle le salue, et pas toi ? « bon, bah ... bon courage pour le boulot. » elle lance à ton égard, elle marche à reculons, elle s'éloigne dans l'obscurité, elle disparaît de ton champ de vision, et c'est là que tu gueules « merci, toi, bon courage pour te passer de ce que ton dealer t'aurais balancé. » t'adresses un clin d'oeil au gardien qui te regarde plutôt étonné, et son visage se radoucit. tu regardes le vestiaire brièvement, essayant de voir si t'aurais pas oublié quelque chose, avant de taper sur l'épaule de marc pour le remercier et le saluer. « merci, j'sais pas si j'aurais tenu une nuit avec elle, tu savais qu'elle était aussi dure à suivre ? puis elle parle beaucoup ! une vrai nana, au final.» cette fois c'est à son tour de te faire un clin d'oeil, avant de rigoler et de te pousser vers la sortir. toi tu secoues négativement la tête, lui montrant que c'était faux, non, qu'il ne devait pas penser à ce à quoi il pensait au moment actuel. tu marches vaguement, aidé par marc, perdu dans tes pensées. peut-être que finalement, t'aurais bien kiffé passer une nuit enfermé ici avec elle.