(Avery) Parlons bien, parlons Gaby

t'enfiles ta veste, une main sur la poignée de la maison neuve. « tu vas où ? » dylan te demande, dylan regarde la télé. t'as pas dit à dylan que tu partais, en fait, tu vois pas l’intérêt de lui dire. vous vivez ensembles par obligation, pour l'image, pour tes parents. mais tu te rend compte aussi que c'est pas correct, de rien lui dire. c'est ta meilleure amie, quand même. comme si vous viviez ensembles, en colocation -ce que c'est, d'ailleurs-. « demetrio lezcano à demandé à ce qu'on se rencontre... » t'avais été surpris, par ce message de sa part. qu'est-ce qu'un pdg comme lui pouvait bien te vouloir ? il était connu, c'est sûr. et toi aussi. mais toi, t'es pas du tout dans son domaine d'affaires, et tu voyais pas en quoi tu pouvais l'aider, professionnellement parlant. dylan fronce les sourcils, sans pour autant rajouter quelque chose. elle est frustrée, elle aussi. qui ne le serait pas ? tu quitte donc la maison, pour te rendre dans ce bar, dans lequel tu n'avais jamais été. un bar de luxe, a biarritz. un grand truc. toi t'étais pas de ce genre d'endroits. tu préférais toujours te mêler aux autres, enfin, c'était avant de passer à la télé tous les vendredis soir, quand t'étais en permission, et que t'en profitais pour passer une bonne soirée en dehors de chez toi. aujourd'hui, t'évites les bars. quels qu'ils soient. enfin, ça dépens des cas, mais c'est comme tout. et de ce que t'avais compris, ce bar était une propriété de lezcano. justement. tu te méfies. pourtant t'es là. aujourd'hui. et tu rentres dans ce bar. t'aurais pu ne pas venir, ignorer sa demande, mais t'étais pas ce genre d'homme, même si t'aurais aimé plus d'informations dans son message pour que vous vous rencontriez. tu le vois, là, assis à une table et visiblement déjà servit. t'avances d'un pas lent, t'observes l'endroit, pour venir t'asseoir après l'avoir salué et qu'il t'ai demandé de t'asseoir. bien. « Bonsoir. « Inutile de passer par quatre chemins, j’aimerais mettre certaines choses au clair concernant la femme que vous fréquentez et qui se trouve être ma plus proche amie. » tu fronces les sourcils. de qui pouvait-il bien parler ? des femmes, t'en fréquentes qu'une, officiellement. t'es même son fiancé. officieusement ? t'en fréquentes une, aussi. une seule. et pourtant, t’appellerais même pas ça une fréquentation. pas même un flirt. pour toi, c'est une relation trop complexe. mais t'as pas besoin de poser la question qu'il le précise. « Je ne parle pas de votre fiancée, mais bien de Gabrielle. » t'inspires profondément. [b]« et qu'est-ce que vous voulez poser au clair, exactement ? je pense que la relation que nous entretenons avec gabrielle ne regarde que nous. » t'es un peu froid, t'es un peu sec. t'aimes pas qu'on parle de ça. personne ne sait ce qu'il se passe, exactement. personne ne sait ce que tu ressent. et encore moins lui, qui dit être proche avec gabrielle. il l'est de gabrielle, pas de toi. il sait tout, du point de vu de gabrielle. uniquement du sien. et tu ne lui dira sûrement pas le tien, parce qu'il n'a pas à le savoir. « A quoi jouez-vous avec elle ? » sourcil arqué, tu croises tes mains sur la table, t'avançant un peu, t'observes la bouteille sans vraiment l'observer, juste pour un point fixe, histoire de réfléchir. « vous semblez bien au courant de cette relation avec gabrielle, alors peut-être que vous avez déjà la réponse. qu'attendez-vous que je vous dise, exactement ? parce que si vous voulez que je vous annonce que je me joue d'elle, que je la mène en bateau et qu'elle n'importe en rien pour moi, je peux vous le dire, mais qui vous dira que je le pense ? » ta voix reste neutre. sans accroc. t'es à l'aise, mais tu te méfies, toujours. tu te demandes ce que gabrielle lui à dit. tu te demandes ce qu'il peut bien penser. tu te demande ce qu'il s'est passé pour qu'il en vienne à te parler, alors que ça dure depuis plusieurs mois, cette histoire, si on peut appeler ça une histoire, avec gabrielle.