mystère (Oihana)

" aller, à demain numa et ne restes pas trop tard non plus. " tu fais un léger signe de main au chef cuisinier qui s'en va assez rapidement. tu le suis, pour fermer la porte à clé et tu retournes immédiatement en cuisine histoire de la nettoyer de fond en comble. tu entreprends le nettoyage, sagement, tu mets un peu de musique aussi via ton téléphone et tu réponds au message que tu reçois en même temps. la douce sacha, par exemple, pour la petite rory qui semble se demander quand est-ce que tu rentres à la maison. madame doit avoir faim certainement. tu lui réponds qu'elle n'a qu'à aller se chercher macdo et tu retournes à tes tâches. C'est à ce moment là que tu entends quelqu'un frapper à la porte. peut-être le chef qui a oublié quelque chose ? armé de ta serviette et d'une cuillère en bois, tu sors de la cuisine quand tu entends tambouriner à la porte. merde. ce n'est pas le chef, il est plutôt patient lui, normalement. une sensation étrange te prend à la gorge, t'empêches de respirer pendant quelques instants en pensant à un cambriolage. seulement, t'as ce courage en plus et tu avances jusqu'à la porte, tu regardes à travers les fenêtres et tu entrevois une douce jeune brune totalement perdue. ce n'est certainement pas un cambrioleur, déjà quelque chose de soulageant. tu déverrouilles la porte et tu l'ouvres à la volée. que puis-je faire pour toi ? ... tu m'as fichu une peur bleue, j'ai cru à un cambriolage. que tu annonces alors, sans te présenter, ça sera pour plus tard. tu l'observes la brune, au visage angélique et si innocent. elle dégage quelque chose de spécifique. tu lui souris, toujours avec ton torchon et ta cuillère en bois dans les mains.

Tu es plongée dans tes pensées quand une lourde main se pose sur ton épaule. Tu sursautes, tu retires tes écouteurs de tes oreilles. Tu découvres qu'il s'agit du concierge. Mademoiselle, il faudrait peut-être y aller. Il n'est pas loin de vingt-et-une heure trente. Tu regardes incrédule ton portable. Effectivement, tu es là depuis le début de la soirée. Le nez plongé dans tes livres de gestion. Un important partiel arrive et tu as un peu peur d'échouer. La date approche à grands pas. Tu es perdue dans tes souvenirs. Excusez-moi monsieur. Le vieux monsieur sourit et ferme la porte derrière mois. Tu as de la chance, le prochain bus est dans une petite dizaine de minutes. Tu envoies un message à ton père, car il a essayé de te joindre. Il s'inquiète pour toi. Tu le comprends. Dans quelques jours ça fera deux ans que ton frère est parti.
Le bus te dépose à l'angle de la rue albert 1er. Ton ventre vient te rappeler qu'il est encore vivant. Ça gargouille sévère. Tu te souviens que tu n'as pas eu le temps de faire les courses. Merde alors ! Rapidement, tu te souviens qu'il a un petit restaurant gastronomique. La nuit est fraiche, tu remontes le col de ton pull et tu te remets en marche. Ton ventre gronde de plus en plus. Puis tu vois ce fichue panneau « fermée » et là, c'est la fin. Tu as faim, il gèle, tu n'as rien à bouffer chez toi et le seul restaurant qui aurait dû être ouvert, bah il est fermé depuis maintenant vingt minutes. Tu soupires, puis sans te contrôler, tu attrapes la poignée de la porte. Tu la secoues et tu commences à taper sur la vitre. Tu es à bout de nerf. Ce n'est pas le bon mois pour toi. Tu commences à te reculer de la porte, quand celle-ci s'ouvre et tu entends une voix masculine te demander : que puis-je faire pour toi ? ... tu m'as fichu une peur bleue, j'ai cru à un cambriolage. Toi, une cambrioleuse ? Tu n'en serais pas capable, mais bon il est vrai que tu n'y a pas été de main morte avec cette pauvre porte. Tu vas lui répondre quand ton ventre choisi de répondre à ta place. Désolé de t'avoir fais peur. Seulement, je meure de faim et je me suis laissée emporter.

tu croises son regard tout en lui posant une question. tu te demandes bien ce qu'elle fait là, tu ne la connais pas. elle ne semble pas faire partie de la famille d'une personne qui travaille ici, à moins que tu aies du mal à assimiler les deux. tu n'as pourtant pas le temps de réfléchir plus puisque son estomac répond plus rapidement qu'elle et la devance de quelques secondes. tu comprends aussi vite et un sourire amical se loge délicatement sur tes lèvres. elle semble réellement affamée, et tu ne peux décemment pas la laisser à la porte n'est-ce pas ? c'est pas grave, aller viens ! que tu lui dis en t'écartant de la porte. vas-t-elle entrer ? elle semble hésiter pourtant. en même temps, elle ne te connaît ni d'eve, ni d'adam, tu peux donc aisément comprendre ses doutes. promis, je ne suis pas un fou. aller viens, je suis que commis ici, mais je pense que je suis quand même capable de te préparer un petit quelque chose. tu continues de lui sourire, espérant qu'elle va quand même accepter. tu fais peut-être ta bonne action de la journée, puis t'aimes préparer à manger, ce n'est pas comme si ça te dérangeait, ou quoique ce soit. si tu veux une preuve, regarde moi : j'étais prêt à attaquer des cambrioleurs armé d'une cuillère en bois, j'pense que je ne serai pas allé très loin. tu ne peux pas en dire plus, tu ne peux pas faire plus pour la convaincre alors tu attends maintenant. elle a maintenant les cartes en main et tu ne peux pas surenchérir. en plus, toi aussi t'as faim et t'as pas tellement envie de finir à macdo ce soir, peut-être qu'un bon petit plat serait préférable pour ton hygiène de vie. d'autant que ce n'était pas comme si tu ne savais pas cuisiner.

Tu es déjà venue plusieurs fois ici. Seulement le visage du jeune homme qui est en face de toi, tu ne le connais pas. Il t'est totalement inconnu. Peut-être c'est lui le cambrioleur dans l'histoire. Tu es en train de te faire cent films, en t'imaginant que tu viens de stopper quelque chose. Qu'à tout moment, un de ses acolytes pourraient faire irruptions et te descendre. Que tu es peureuse ma pauvre ! Puis comme s'il lisait dans tes pensées, il te dit qu'il est commis ici. Soulagée, tu lui souris à ton tour. Seulement tu vois bien qu'à son air angélique, ça ne pourrait pas être le cas. Les apparences sont parfois trompeuses. Puis il doit bien comprendre ta réticence. Pour preuve de bonne foi, il te montre son arme. Il n'aurait pas pu faire grand-chose avec sa cuillère en bois. Un petit rire sort de ta bouche. C'est bien la première fois en deux ans. Tu aurais fait des dégâts avec ça, c'est sûr. Puis le jeune homme qui ne connait pas, se recule un peu de ma porte et te fais signe d'entrée. Tu ne le connais pas, il ne te connait pas, mais pourtant, il te laisse rentrer dans son restaurant. Puis l'air glacial de cette fin d'hiver te fait prendre raison. J'accepte avec plaisir ton petit quelque chose. Tu passes la porte. Tu scrutes le restaurant vide. Habituellement, il y a tant de monde. Je comprends que tu es pu avoir peur, c'est presque flippant ici quand c'est vide. Tu te retournes alors vers le jeune homme et tu attends qu'il se mette en route.

elle rit, légèrement, et ça te fait du bien d'entendre son rire. tu ne sais pas tellement pour quoi, mais tu l'aimes bien son rire, alors tu comptes bien l'entendre encore quelque fois. tu te déplaces et la laisses donc entrer dans l'atelier, ce fameux restaurant gastronomique du coin de biarritz. réputé pour sa cuisine exceptionnelle. ne sous-estimons pas les pouvoirs de la cuillère en bois, il y a moyen qu'elle fasse plus de dégât. ne nous fions pas aux apparences voyons. tu le dis sur le ton de la plaisanterie, évidemment, avant d'avancer dans la pièce pendant qu'elle te suit. elle s'exprime sur l'ambiance, c'est vrai que lorsque la salle est plongée dans le noire, ce n'est pas ce qui et le plus rassurant. aah, c'est certain que lorsque les lumières sont éteintes, c'est autre chose ici, c'est une autre ambiance. tu n'avais pas peur toi, depuis le temps que tu fermais le restaurant, souvent seul, tu pouvais la comprendre si elle voyait ça pour la première fois. aller viens, on va en cuisine, il y a la lumière là-bas . tu l'emmènes jusque là-bas et tu la laisses regarder les lieux avant de continuer à avancer et te placer derrière le comptoir. tu vas sortir de la chambre froide quelques légumes, un peu de viande et tu replantes ton regard sur la demoiselle dont tu ne connais pas encore le prénom. dis-moi, tu aimes tout ? histoire que ne prépares pas non plus quelque chose que tu détestes. Pire, quelque chose dont tu es allergique.

Tu es sûr que j'ai le droit de venir dans les cuisines ? Tu n'auras pas des ennuies par ma faute ? Tu as murmurer ça tous bas. Il ne t'a surement pas entendu. Il avance vers les cuisines d'un pas sur et décider. Tu passes de l'ombre à la lumière. C'est tout à fait un autre environnement. C'est si propre, si blanc. Tout est à sa place. Tu es en admiration devant autant de propriétaire. Tu le regardes entrer dans ce qui doit être une chambre froide, en ressortir des aliments pour venir à un comptoir. Poliment, il te demande si tu aimes tous. C'est vraiment aimable de sa part. Oui, je ne suis pas vraiment du genre difficile. Je ne suis allergique à rien. Je te fais confiance. tu lui fais entièrement confiance. Tu laisses ton estomac à un parfait inconnu. Seulement, si tu ne fais pas ça, tu n'auras pas grand-chose à manger. Si tu fais l'inventaire de ton sac à main, il doit y avoir un vieux paquet de chewing-gum, une barre céréale et rien de plus. Puis il se met au travail. Le silence allait s'installer quand tu décides de faire la conversation. Ce garçon a l'air d'être quelqu'un de bien. Autant s'intéressait à lui. Tu lui dois bien ça. Il prend de son temps quand même pour te faire à manger. Ce n'est pas rien quand même. Alors tu te tortures l'esprit pour savoir de quoi parler. Le plus simple, c'est de parler de l'Atelier. Simple. Ça fait longtemps que tu travailles ici ? Je te demande ça, car je viens souvent ici. Je ne t'avais jamais encore vu. Tu plantes alors ton regard sur son visage. Tu le détailles pendant qu'il coupe les aliments et qu'il te réponde

Elle te répond que oui, elle n'est pas difficile et n'est pas allergique à quoique ce soit. Du coup, tu commences à sortir quelques légumes, quelques petites choses. le couteau vient ensuite dans ta main droite et tu t'affaire à couper tous ces aliments. tu t'affaires à tout ceci pendant qu'elle poursuit la conversation. est-ce que tu travailles ici depuis longtemps ? assez oui. Oui, oui, ça fait pas mal de temps maintenant. avant, j'étais serveur, puis ça va faire quelques mois que je suis en cuisine. j'ai eu une petite période d'interruption d'un peu plus d'un an.   un an de paralysie, un an où tu ne pouvais pas tenir debout. un an où tu étais devenu exécrable, le pire des connards. tu envoyais tout le monde sur les roses, tu ne cherchais pas à comprendre et tu faisais ce que tu voulais. c'est pendant cette période que tu t'es mis à cuisiner et c'est comma ça que tes patrons t'ont laissé ta chance dans les cuisines puisque tu ne pouvais plus marcher autant qu'avant. finalement, t'es bien content d'être en cuisine. certes le contact avec les gens te manque, mais il y a plein d'autres avantages à tout ceci. mais moi non plus je ne t'ai jamais vu ici, si ça peut te rassurer. ni même dans l'coin, tu es de biarritz ?   tu poses la question, pour savoir le pourquoi du comment, pour faire la conversation aussi, parce que t'aimes bien connaître des gens, t'es pas asocial toi.

Tu regardes les mains expertes du jeune homme qui se trouve en face de toi. Il coupe les aliments avec une telle facilitée, que tu en es impressionné. Peut-être ça ne sera pas à ton gout, mais il aura fait ça d'une main de maître.  Je peux ? Avant qu'il ne réponde, tu attrapes un tabouret qui se trouve près du comptoir. Tu poses ton sac à main sur le sol et tu t'installes sur l'assise. Tu cales tes coudes sur le comptoir et tu poses ta tête sur tes paumes. Tu es toujours en admiration devant l'adresse du jeune homme durant la découpe des aliments. Tu aimerais un jour apprendre à couper comme ça. Comme un chef. Il te dit que ça fait un moment qu'il bosse ici. Mais que pendant un an, il a eu une période d'interruption. Tu es curieuse, mais tu ne veux pas lui demander le pourquoi du comment. Tu ne veux pas poser cette question. Cela doit être pour ça, tu n'y reviens que depuis le mois de septembre. Avant, c'était la tradition du vendredi soir. Papa, Yon et toi, vous vous retrouviez tous ici. Seulement, tout ça c'est terminé depuis que Yon est parti. Tu viens quand même ici, car tu t'es fait une promesse. De revenir ici, pour honorer cette tradition.  Oui, je suis de Biarritz. J'y suis née et j'y vis depuis, seulement je suis partie sur Paris pendant deux ans. Et toi, tu es natif d'ici ? Puis avec un large sourire, tu lui annonces.  Au faite, je m'appelle Oihana. Tu te présentes, c'est quand même la moindre des choses.

Elle prend place sur le mange-debout, s'assoit sur un tabouret et pose ses mains de manière à pouvoir t'observer. tu sens son regard sur le couteau, sur les aliments qui se coupent aisément sous tes gestes bien précis et efficace. alors comme ça, elle est du coin, c'est étrange, il te semble pourtant ne l'avoir jamais croisé. tu ne l'aurais quand même pas oublié, une si belle femme ... tu as beau réfléchir, elle ne te dit rien la brune. je suis né ici, je vis ici et j'ai bien peur que je mourrai ici.  tu le dis en rigolant avant de commencer à sortir une poêle pour faire cuir le tout. une petite goutte d'huile d'olive sur le dessus. et tu l'observes pendant qu'elle t'informe de son prénom. merde. ce prénom te dit beaucoup de choses, trop de choses. bien trop de choses. tu la regardes, tu t'arrêtes dans tes gestes. je .. euh, enchanté, je suis numa. tu te présentes à ton tour sans la lâcher du regard. ce prénom n'est pas courant et il ne doit pas en avoir des milliers. elle doit être celle de thomas, celle qui lui a retourné le cerveau, celle qui a occupé son esprit pendant des temps et des temps. tu la regardes. tu ne sais pas mentir, et tu ne sais que très rarement cacher tes émotions. je ... désolé, je suis surement maladroit, mais ton prénom m'est réellement familier et si je ne te pose pas la question, ça risque de me perturber.   si c'est elle, il faut que tu préviennes thomas qu'elle est là, qu'elle est revenue, la femme de sa vie. je .. est-ce que tu connais théo ?  c'est direct, tu préfères.

Si tu es né toi aussi ici, c'est étrange que l'on ne se soit jamais vue. La ville est grande, mais quand même… c'est vrai que tu as quand même une mémoire des visages. Il s'agit quand même d'un très bel homme. Il a un visage charismatique, un visage qu'on ne peut pas oublier. Tu te creuses bien la tête, mais il est clair que tu ne le remets pas. En même temps, pendant une grande période, tu as fait des séjours entre l'hôpital et la maison. Yon était ta priorité. Tu n'avais pas trop d'amis à l'époque. D'ailleurs, tu n'en as pas beaucoup aujourd'hui encore. Entre Eneko, Marlow et quelques amis de la faculté, tu ne vois pas grand monde. Tu t'enfermes.  Puis il se présente à son tour. Numa, c'est très original. De consonance latine. Tu lui souris. Tu vois qu'il y a bien quelque chose qui cloche depuis que tu lui as dit ton prénom. Il s'excuse d'avance pour la question qui va te poser par la suite. Que ton nom, lui est légèrement familier. Aurait-il pu connaitre Yon ? Possible. C'est peut-être de là que ton prénom, lui est familier. Puis la question tombe. Ce n'est pas Yon qu'il connait. C'est de Théo qu'il parle. Ton cœur loupe un battement. Tu t'étouffes presque. Tu aurais été en train de manger, tu serais morte sur le coup. Au oui, tu connais Théo. Théo fait partie de ta vie depuis plus de treize ans. Tu regardes alors Numa timidement et tu éclaircis ta voix avant de lui répondre. Oui, je connais un Théo. Un italien. Il vivait près de chez nous, dans le quartier saint-Charles. Si on parle du même Théo, c'est… enfin c'était… le meilleur ami de mon grand-frère. Théo… Il doit connaitre Théo. Tu tombes sur une personne qui le connait alors que la ville est grande. Les chances étaient minces. Peut-être c'est un moyen d'avoir de ses nouvelles.  

c'est vrai que c'est étrange, que tu ne l'es jamais croisé, c'est encore bien plus étrange parce que vous aviez en effet un ami en commun. plus qu'en commun puisque théo n'était autre qu'un très bon ami à toi. tu l'avais vu souffrir, tu l'avais épaulé, tu l'avais aidé et tu avais été un confident pour lui. il t'avait parlé de cette brune qui occupait ses pensées, de cette brune qui le rendait fou. tellement fou que lorsqu'elle était partie, il avait vécu une descente aux enfers, une descente que tu avais écourté au bon moment, rapidement, avant qu'il ne soit trop tard, avant qu'il ne se casse, qu'il ne s'abîme et qu'il ne puisse plus être l'homme qu'il était avant. tu l'avais aidé à remonté la pente et l'avoir devant toi étrange bien étrange. tu comprenais ton ai, tu comprenais qu'il ait pu tomber amoureux de la perle, elle était sublime, gentille, semblait bienveillante et tu n'en doutais pas; tu le comprenais mieux. je pense ... je pense qu'on parle du même théo.  d'ailleurs, si c'est le même, tu te rends doucement compte que cette période ne doit pas être la meilleure pour la brune. tu te rappelles que c'était à cause de son frère qu'il été devenu quelqu'un d'autre. à cause de la mort. ce n'est jamais facile, de gérer le décès. je suis désolé, pour ça, pour ton frère, pour théo je ... c'est bizarre ... je ne pensais pas te rencontrer un jour. oui, tu lui faisais rapidement comprendre qu'il t'avait parlé de toi, en bien des façons et tu te demandais si il était au courant, qu'elle était là. est-ce que .... est-ce qu'il est au courant que tu es revenue ici ?  tu tentes un léger sourire, pour la rassurer, tout en continuant ta cuisine.

 Ce n'est rien… Tu me fais penser à lui, dans ta façon d'être. C'est surprenant.  C'est vrai que Numa te fais penser à Yon. Il a ce quelque chose qu'il le rend unique. Yon était dans ses bons moments, un garçon qui avait la main sur le cœur. Tu souris tendrement à se souvenir. S'il avait survécu, il aurait surement rendue la fille qu'il aimait la plus heureuse. Il était bienveillant, toujours là pour aider. D'ailleurs, Numa était comme ça. Il t'avait ouvert la porte de son restaurant et  te préparer un petit plat sans savoir qui tu étais. Il te demande si Théo est au courant de ton arriver. Tu fais non de la tête. Tu ne lui as pas envoyé un message. Tu n'allais pas lui envoyer un message du genre « hé salut c'est moi, Oihana, la sœur de ton meilleur ami décédé, je suis de retour, on recommence là où on s'en est arrêté ? » Non, tu n'es pas vraiment ce genre de fille. Si tu dois le rencontrer par hasard, ça se fera naturellement. Puis tu as aussi la trouille de sa réaction. Vous vous êtes quittés le lendemain de votre nuit d'amour et depuis c'est silence radio.   Je ne sais pas s'il est au courant de mon retour. Nous nous sommes perdus de vue. Puis ça fait deux ans, je pense qu'il a dû oublier que j'existais. Tu es maintenant le seul à le savoir.   D'un côté, ça serait plus simple s'il t'avait oublié. Vous seriez deux parfaits inconnus et vous feriez comme si cette histoire n'avait jamais existe entre vous. Seulement d'un autre côté, tu espères qu'il ne t'a pas oublié. S'il t'a oublié, ton cœur saignera une fois de plus.
 

toi ? tu lui fais penser à son frère ? tu ne sais pas réellement comment le prendre. bien, c'est certain, puis ça te touche, parce que tu connais l'histoire, Théo t'en a parlé. de son pote, décédé, de sa soeur détruite, de eux deux, assommés, seuls désemparés et perdus. d'elle, et son départ. ça te touche, dans un sens qu'elle te compare à son frère, parce que de ce que tu en avais entendu, c'était un type bien, réellement. qui aurait tellement mérité de vivre. euh je ... je ne sais pas quoi te dire je ... je suis désolé, si ça te gêne, si ça te rappelle de mauvais souvenir.  la mort, le décès, était quelque chose que tu ne connaissais pas réellement, tu n'avais jamais connu quelqu'un qui été décédé peu de temps après. non, chez toi, les gens disparaissaient, s'évaporaient dans la nature mais ne mourraient pas, alors tu n'avais pas les mots, pour l'aider. même si tu aurais voulu les avoir. crois-moi, il n'a pas oublié  que tu lui dis, de but en blanc, sans même réfléchir. non, tu ne te demandes pas comment il pourrait le prendre, théo, que tu dévoiles ce genre de choses; non tu t'en fiches, parce que pour toi, ça ne peut que lui faire du bien ... si elle ne part pas, elle ne s'enfuit pas une nouvelle fois. enfin, ce que je veux dire c'est que ... il m'a parlé de toi théo et ... enfin, je sais qu'il tenait à toi, que ton départ lui a fait quelque chose. je ne veux pas t'angoisser, je ne te jette aucune pierre, je t'informe juste de la situation. ca fait deux ans, mais crois moi, il a toujours au fond de son regard, cette lumière qui s'est éteinte quand t'es partie. 

 Tu constates qu'il ne doit penser qu'il te fait penser à ton frère dans le mauvais sens. Au contraire, tu avais oublié pratiquement comment été Yon dans les bons jours. Il y avait eu tellement de mauvais jours lors de ses cinq dernières années de vies que tu ne te souvenais plus qu'il avait été un jour heureux. Non, non au contraire, ça ne me rappelle pas de mauvais souvenirs. Ça fait surgir tous les bons moments que j'ai passés avec lui. Ça faisait longtemps que je n'y avais pas pensé. À part constater qu'il me manque par sa présence, sa mort, je ne me rappelle pas de quoi avait l'air les bons moments. Ça me fait plaisir… Puis quand tu lui dis que Théo a dû t'oublier, il te répond par la négative. D'un côté, ça te fais énormément plaisir d'entendre ça. Puis d'un autre côté, tu te souviens trop bien de ses lèvres sur la bouche de cette rousse. De ses mains caressantes la courbe de ses hanches, son corps complètement plaqué contre celle de la fille. Tu as un haut le cœur. Je sais que tu ne me jettes pas la pierre, mais j'appréhende notre prochaine rencontre. Tu sais la dernière fois que j'ai vu Théo, il avait sa langue enfoncée bien profond dans la gorge d'une rouquine alors que deux jours avant, il me disait des mots tendres. Tu t'énerves. Tu es blessé depuis cette fameuse nuit. La nuit ou tu as été le trouver pour lui demander ou votre relation irait. Ton père t'avait laissé le choix. Soit tu restais à l'appartement à Biarritz, soit tu le suivais. Théo était la solution à cette demande. S'il avait voulu de toi, tu serais restée. Tu ne lui as pas laissé le temps de choisir pour toi. Le voir avec une autre femme que toi, t'as brisée. Tu es rentrée en pleur et tu as dit à ton père que tu le suivais. Tu regrettes ton choix, mais c'était le seul moyen. Désolée… Tu vas être le premier et le dernier à l'entendre, mais depuis treize ans, je suis amoureuse de lui. Tes yeux sont humides.
 

toi, tu ressembles à yon ? est-ce pour ça que tu t'entends si bien avec Simon ? est-ce pour ça qu'il s'accroche un peu à toi, comme Théo pourrait le faire. peut-être que finalement, sans le savoir, sans le vouloir, tu ressembles de trop à ce grand frère décédé. ça ne te dérange pas, non, c'est juste étrange, étrange de penser qu'à ses yeux, tu puisses l'aider à ce point. tu le vois, dans ses yeux, tu le sens dans ses paroles et c'est quelque chose qui te dépasse parce que tu ne peux tout simplement pas le comprendre, l'entrevoir, le cerner correctement. alors tu hoches la tête, doucement. je comprends, enfin, je pense, même si c'est étrange parce que ... je ne l'ai jamais vraiment connu. non, tu l'avais croisé, quelques fois c'est tout. ce n'était rien de bien intéressant qui s'était passé entre vous alors que finalement aux yeux de sa petite soeur, tu lui ressemblais énormément. elle parle, de la rousse, tu baisses doucement le regard, tu savais qu'il n'était pas tout blanc le théo, qu'il avait fait ses erreurs, et autres petites choses aussi d'ailleurs, mais tu ne pouvais pas non plus lâcher la pierre uniquement sur lui. ils avaient tous les deux des torts. lui, d'être un petit con, et elle, d'être partie si vite. si tu es amoureuse, tu devrais le recontacter. je ne veux pas te forcer la main, je ne veux pas te mettre mal à l'aise, mais après ton départ, il n'y a pas eu qu'une rousse. c'était parfois une blonde, d'autres fois une brune, mais dans tous les cas, ce qui l'accompagnait toujours, c'était le fantôme de Yon. tu fais une petite pause, le temps de servir dans deux assiettes votre dîner et sortir des couverts. tu déplaces un tabouret pour le positionner en face de la demoiselle et tu plantes ton regard dans le sien. je ne dis pas qu'il est tout blanc, il a fait des erreurs, beaucoup, mais je sais surtout qu'il est blessé au fond de lui, qu'il a une partie de lui qui n'est plus là, et peut-être que tu pourrais l'aider.