he's not worth all the tears that won't go away (louise)

Il avait hâte de rentrer pour retrouver Louise, le jeune Whitford. Parce que la défaite, il voulait l’oublier. L’équipe n’avait pas franchement bien joué, et le trajet du retour était plus que morose. Personne ne parlait. Pas même Jonny. Matt avait appris que Louise était allée voir son père et que ça ne s’était pas du tout passé comme elle l’avait espéré. S’il ne connaissait les tenants et les aboutissants, il espérait arriver le plus rapidement possible pour ne pas empêcher la jeune Archambault de dormir, bien que la sachant contrariée, il savait qu’elle peinerait à trouver le sommeil. Il ne pouvait s’empêcher de se dire que son état avait quelque chose à voir avec lui. Peut-être que Monsieur Archambault ne voulait plus que sa fille le fréquente ? Il le savait assez spécial. En même temps, il était veuf et richissime, il ne devait donc pas être facile de l’atteindre cet homme. Louise était loin d’avoir un tableau familial aussi idyllique que le sien. A la sortie du bus qui les ramena à Aguilera, Matt sortit ses clés et s’engouffra dans son Audi R8, ramenant au passage son meilleur ami qui était claqué mais qui pensait déjà à s’entrainer le lendemain au pied. Il lui promit qu’il ferait en sorte de venir, et ils convinrent de se retrouver vers 13 heures le lendemain. Et puis, l’Anglais roula jusqu’à chez lui. Faisant tourner la clé dans la serrure, son sac dans sa main gauche, vêtu du costume du club, il entra et trouva Louise sur le canapé, à la lueur d’une lampe sur pied, qui l’attendait. S’avançant vers elle pour l’embrasser rapidement sur les lèvres, il posa son sac à côté d’eux et s’assit sur le canapé passant un bras autour de la jeune femme pour la rapprocher de lui. « I’m here now, so tell me what’s going on, cause I don’t like seeing you so sad ! »

Louise avait du regarder le match à la télé et faire les commentaires depuis le salon qu’elle partageait avec Matt, bien seul, le coeur serré. Serré de l’entretien avec son père plus tôt dans la journée. Serré de la défaite de l’équipe. Serré de ne pas pouvoir prendre le rugbyman dans ses bras pour tout effacé de cette horrible journée. Elle s’était commandé une pizza pour attendre Matt et de la crème glacée. Cliché au possible mais ça semblait marcher. Son chat lui avait d’ailleurs tenu compagnie quand elle était rentrée la sentant triste et seule. Matt devrait rentrer bientôt. Hors de question d’aller dormir. Pas sans lui, elle n’y arriverait pas. Elle s’installe sur le canapé, son macbook sur les genoux, des videos de chats pour essayer de se remonter le moral, sans grand succès. La clé bouge dans la serrure. Elle ferme son ordinateur et le pose sur la table basse, se tournant vers la porte. Il entre elle ne le quitte pas des yeux. Quand il s’assoit à coté et passe son bras atour d’elle, elle pose sa tête sur l’épaule de l’anglais. "I’m sorry you guys lost…" Elle le faisait toujours passé avant tout. Mais elle savait qu’il ne la laisserait pas ne pas en parler et au fond elle avait besoin de lui en parler. "So, I went to see my dad." Elle fronce les sourcils se rejouant la scène dans sa tête. "Told him I was moving with you to London at the end of the rugby year… he…uh… he wasn’t all that pleased to hear that. He slapped me and said « don’t come crawling back when he gets bored of you and goes back to his old ways »… so i guess people told him about your reputation and….. " sa voix se serre   "i tried to tell him how happy you make me and everything but he… he just wouldn’t listen…" les larmes commencent à envahir son visage qu’elle essaye d’essuyer sans succès, le regard dans le vide.

Comme d’habitude, Louise pensait d’abord à l’équipe, s’oubliant elle-même. Mais la défaite n’intéressait pas Matt. Il s’était déjà mis en tête de se préparer pour le match suivant ne se souciant plus de ce match raté. « Don’t worry about the loss, we weren’t going to win the championship anyway, so it’s no big deal! » Il se soucie véritablement d’elle pour accorder si peu d’importance au rugby. En réalité, si Matt joue encore du mieux qu’il peut, il sait que le Biarritz Olympique ne sera pas relégué et a déjà la tête à son nouveau challenge. C’est pourquoi il s’accorde beaucoup plus de répit que par le passé. Louise finit par lui expliquer ce qu’il s’est passé, et alors qu’il écoute, il écarquille les yeux, surpris de l’attitude du père de la jeune Archambault dont elle lui avait pourtant parlé et qu’elle avait dépeint comme un homme peu attentionné envers sa fille unique. Mais quelque part, il se disait que sa petite-amie n’aurait pas dû amener le sujet tout de suite. Peut-être qu’à lui exposer la chose de la sorte, cela paraissait juste inconcevable pour le géniteur de la rouquine. « I’m sorry. We should have waited for us to go together I guess... » Peut-être qu’il aurait dû se présenter à lui avant qu’elle ne fasse une telle annonce. Toutefois le jeune Whitford était vexé, mais en même temps, il ne pouvait blâmer l’homme de vouloir protéger sa fille avec sa réputation. « I don’t know if it can comfort you, but I will never do anything wrong to you, cause I love you. » Et puis, il aurait pu accorder un peu plus de son temps à sa fille, essayer de savoir si elle était vraiment heureuse. La rapprochant de lui amenant son visage contre son torse pour lui caresser la tête il lui souffla : « Don’t cry babe, he’s not worth it. We’re going to be happy in London, both of us. » Avec ou sans la bénédiction de monsieur Archambault. « You don’t need your dad to agree with everything, you know. I mean, we can live without him, it’s his loss. Though I’d rather fix your relationship. » Si elle le souhaitait, il pouvait s’entretenir avec son père. « Do you want me to talk to him? »

"It is a big deal.. I should have been there!" Comme à chaque fois qu’elle était dans une mauvaise passe, elle se blâmait pour tous les mots autour d’elle. Sa présence au match n’aurait rien changer, au fond d’elle elle le sait, mais elle ne peut s’empêcher de se sentir coupable quoi qu’il en soit. Puis elle se met à tout sortir, déblatérer, se rejouant la scène, la gifle, le regard désapprobateur de son père qu’elle ne connaissait que trop bien, elle se revoit contenir ses larmes pour ne pas s’attirer encore plus les foudres de son paternel. "Trust me, it wouldn’t have changed a thing, and I’d rather not get slapped by my dad in front of you, it las humiliating enough as it was." Non seulement le geste mais aussi les paroles qu’elle ne rapporterait pas toutes, lui faisant comprendre qu’elle n’avait absolument rien de spéciale quoi qu’elle en pense. Qu’en gros, elle ne valait pas grand chose et que quiconque se lasserait bien vite d’elle, lui encore plus. Pourtant elle avait dépassé le stade où elle y croyait, qu’il se lasserait d’elle, qu’elle ne valait pas plus qu’une autre à ses yeux. Elle avait mis du temps mais elle y était arrivé à la longue plus ou moins, mais comme tout, son père s’entêtait à vouloir défaire tous ses efforts, sans qu’elle ne s’explique pourquoi. Il n’avait pas toujours été comme ça. "I know you won’t." Elle lève les yeux vers lui, pleine de sincérité. Il le lui avait prouvé plus d’une fois. Il avait réussi à défaire pierre par pierre les doutes qu’elle pouvait avoir. "I can’t wait to leave." Lâche-t-elle la tête bien calée sur le torse de son bien aimé. Elle adorait Biarritz, son club, ses amis, mais à cet instant précis, elle se sentait tellement mal qu’elle avait juste envie qu’ils prennent la poudre d’escampette tous les deux. S’enfuir. Elle ne pouvait pas, pas pour l’instant du moins, elle le savait. "I wish he would be happy for me… I’m not a failure. I’m really happy with a man I love, I’ve made my dreams come true and I’ve plenty more to come why can’t he be happy for me…" Question rhétorique. Elle ferme les yeux quelques instants se laissant bercée par la respiration du jeune homme. "Actually… there’s a party he is organizing this week, I was planning on going alone, cause it’s going to be lame and stuff but… would you mind coming with me? Maybe he’ll change his mind when he sees you?" Probablement pas, naïve Louise qui veut croire que tout peut s’arranger.

Il laisse échapper un rire. Non pas pour se moquer d’elle, mais parce qu’il trouve la remarque touchante. La présence de Louise n’aurait malheureusement rien changé. L’équipe se trouvait dans un espèce de faux rythme, eux qui n’avaient plus rien à jouer et qui perdaient leurs deux Anglais vedettes pour la saison prochaine. « Lou, you’re not to blame, we played rubbish! » Mais ça n’a aucune sainte importance. Il y a plus sérieux. Louise et son paternel. Il n’arrive toujours pas à s’imaginer son père la gifler ainsi devant tout le monde. Elle n’a plus onze ans. Et puis, croit-il vraiment que ça la fera changer d’avis ? Ca l’insupporte. L’Anglais n’a jamais eu à subir un tel traitement de la part de ses parents. Sa mère étant très diplomate, elle s’est toujours plue à lui expliquer les choses, tandis que son père lui, criait sans jamais le cogner. « I wouldn’t have let him slap you in front of me. It’s so disrespectful... » Il abhorre ce genre de comportement. Il n’apprécie pas vraiment ce type, ne serait-ce que pour le traitement infligé à sa fille. Il espère cependant qu’elle ne le laisse pas l’embobiner et qu’elle croit à ses propos sincères. Parce que Matt il n’a aucune raison d’aller voir ailleurs. Déposant un baiser sur ses lèvres, il lui sourit. « I hope you do. » Un nouveau chapitre de leur courte vie allait bientôt commencer et si ça semblait contrarier Matt car il avait peur de ne pas être à la hauteur, Louise était plutôt confiante, si bien qu’il se contenta de lui sourire sincèrement, rassuré qu’elle y croit et que sa famille le suivrait aussi là-bas. Il comprend les états d’âme de Louise, parce qu’elle ne mérite pas un tel traitement, et il souhaiterait qu’elle ait une famille comme la sienne. « I don’t know your dad, but he may be worried about you. But still, he should be proud of his little girl! At least you can count on my family to stand by you. » Tout le monde l’avait adoptee. Sachant qu’il jouait vendredi soir, le jeune homme ne pouvait pas refuser la proposition de Louise car il était persuadé qu’il parviendrait à convaincre Monsieur Archambault qu’il n’était pas un mauvais bougre. « I’d be happy to join you this weekend. » En tout cas il ferait n’importe quoi pour ne plus la voir pleurer de la sorte.

Louise toujours a se rendre responsable de choses qui ne sont pas de son ressort ou le résultat d’une enfance où tout était de sa faute d’après son père. "Still would have been more useful being there cheering you up rather than here feeling miserable…" Elle avoue à demi mots qu’elle a passé une journée épouvantable avant de vider son sac à proprement parler, parce qu’elle en avait besoin. Parce qu’elle savait qu’elle pouvait lui parler en toute confiance. "I don’t think you would have had much of a choice though…" Défaitiste quand au comportement de son père, c’était ce que c’était la présence du rugbyman aussi imposant soit-il, surtout comparé à elle, n’y aurait rien changer d’après la community manager. Il était là maintenant c’est tout ce qui comptait, c’est tout ce dont elle avait besoin. Il l’embrasse, elle ferme les yeux mettant un peu de temps à les réouvrir ensuite, profitant juste de sa présence apaisante à ses cotés. "I just…" Elle fronce les sourcils, ne trouvant pas ses mots. Elle trouvait toujours des excuses à son père. Une grosse excuse principalement. Celle qu’il lui avait souvent rabâché, ou fait comprendre par son attitude vis à vis d’elle. Pourtant elle savait qu’il avait un bon fond, et que quelque part, il se souciait d’elle, il voulait la garder auprès de lui parce qu’il avait déjà perdu sa femme. Mais il le démontrait très mal. Chez les Archambaults les déclarations d’amour à sa progéniture ça ne se fait pas. Louise se promettait pourtant que quand le jour viendrait où elle aurait des enfants, elle ferait en sorte qu’ils ne se sentent jamais comme elle pouvait se sentir souvent avec son père. "I love your family." Elle sourit repensant aux quelques moments qu’elle a partagé avec eux bien loin de l’ambiance de chez elle. Elle relève les yeux vers l’anglais, essuyant une nouvelle fois ses joues. "Thank you!" Elle lui sourit, son regard planté dans celui de son petit ami, en signe de gratitude profonde. Merci pour tout, qu’elle aurait pu dire.

Il l’enlace, la rapproche de lui afin de l’apaiser à sa manière. Il ne sait pas quoi faire d’autre, Matt. Elle a l’air tellement contrarié. « I know, but it’s done now, so just relax, you should get to bed ! » Peut-être qu’il est temps d’aller se coucher, lui qui est rentré en pleine nuit et qui a un match dans les jambes, est éreinté, mais il sait qu’il n’ira pas dormir la conscience tranquille si Louise se trouve dans cet état. Il n’aurait pas pu endurer les remontrances du père Archambault envers sa fille, mais il est persuadé que ce dernier n’aurait rien dit devant lui. Il n’aurait pas osé. Parce qu’il était persuadé que Monsieur Archambault n’était pas de ceux qui tiennent tête à un rugbyman. Alors sa présence aurait peut-être empêché le pire. « Then I would have told him what I think. » Si elle est persuadée qu’elle n’aurait pu éviter la gifle, l’Anglais ne se serait pas gêné pour faire un esclandre devant tout le monde. Heureusement que sa famille n’est pas aussi méprisante. Sa mère et son père ont tout de suite apprécié la petite Française. Ses sœurs parlent souvent de virées shopping à trois, et Gabriel a remplacé les dessins destinés à son frère par de nouveaux destinés à Louise. « They love you too you know! Mum always thought I will bring her a kind of slut with big boobs! » C’est un aveu qu’il fait en riant de bon coeur. Elle n’avait pas tort, car avant de rencontrer Louise, il avait flirté avec tout type de filles. Et puis Louise avait changé sa vie. Il espérait donc changer la sienne, et il préférait être optimiste : « I’m sure it will be alright! » Dit-il en déposant un baiser sur son front.

Elle secoue la tête, elle en a marre d’être comme ça, faible au possible, elle ravale ses larmes. Elle essaye. Elle se frotte les yeux. "Yeah and you should too… I’m sorry to keep you up, you had a tough enough day as it is." Son instinct de maman Louise reprend le dessus sur la Louise blessée qu’elle ne voulait pas être. Elle voulait être forte. Surtout face à lui. Parce que sinon, elle finirait par donner à son père. Parce que le rôle de demoiselle en détresse, ça devient vite lassant pour des mecs comme Matt. Il fallait qu’elle soit forte. Qu’elle apprenne à l’être sinon elle allait le perdre. "It wouldn’t have changed a thing… Plus like you said what’s done is done, right?" Elle essaye de se rassurer, de le rassurer, de lui montrer qu’elle pouvait gérer, que c’était pas grave, que les mots de son père ne venait pas la ronger constamment, même des jours, des mois, des années après. Elle esquisse un vague sourire pour illustrer ses propos. Puis ils parlent de sa famille à lui, la famille parfaite comparée à la sienne, à ce qu’il restait de la sienne depuis la disparition de sa mère plutôt. Quand il dit que sa mère s’attendait qu’elle soit une trainée avec des gros seins, Louise grimace, baissant les yeux vers sa poitrine, tirant sur le col de sa nuisette pour avoir une meilleure vue puis retourne son regard l’anglais, une moue désolée sur le visage. "Yeah sorry about that!" Avant d’ajouter son rire à celui du rugbyman. C’était donc une affaire réglée. Il l’accompagnerait à la soirée organisée par son père le weekend suivant. Matt lui assure que tout irait bien. Elle hoche la tête essayant de s’en convaincre avant de se lever du canapé. Tendant sa petite main frêle vers la grande carrure toujours posée dans le canapé. "We should go to bed now!"

Louise s’excuse une fois de plus. Elle n’est pas responsable ni de sa défaite, ni de son arrivée tardive. Matt n’a pas envie de la blâmer pour quoi que ce soit. Il lui attrape doucement le visage et lui souffle : « Hey…stop blaming you for everything. I kept you awake by coming back late ! » Quant à sa journée, elle aurait pu être meilleure, mais demain serait un jour nouveau. Il s’étire sur le canapé. Il est fatigué, il a hâte de pouvoir se laisser tomber dans les bras de Morphée, mais pas sans Louise. Cette dernière se plait à jouer avec les mots qu’il a employés un peu plus tôt. Il hausse les épaules. Elle connait son père mieux que lui, donc il ne peut véritablement répliquer. « At least, he would have had a good reason to hate me ! » L’attitude de Louise est hilarante. La petite Archambault prend toujours au mot ce que Whitford lui exprime. Ca le fait bien rire l’Anglais, qui ne peut s’empêcher de lâcher : « Bless you ! I’m pleased with your breast don’t worry ! And I’m warning you, I will never pay for a surgery ! » Comme si elle avait besoin de son argent pour le faire. Mais il voulait juste lui faire comprendre qu’elle était parfaite comme elle était. En même temps, Louise faisait partie des filles sur qui tout le monde s’accordait. La petite Archambault se lève, lui tendant la main, et il la saisit bien généreusement, l’aidant à se soulever pour lui éviter de chuter car il est bien trop lourd pour elle. « Yes, I’m dying for our bed ! » Ca laissait entendre l’état dans lequel il se trouvait, lui qui était encore vêtu du costard du club. Suivant sa petite-amie jusque dans la chambre, le jeune Whitford lui glissa : « I hope you are feeling better ? » Parce qu’il s’en voudrait de s’endormir comme une masse si elle ne se sent toujours pas mieux.

Il lui dit d’arrêter de se sentir coupable pour tout. Elle lui sourit timidement. C’était trop lui demander pour ce soir mais elle ferait comme ci. Elle n’était pas une bonne menteuse, mais ça, elle savait le jouer, elle avait de la pratique. Elle remontait ses petits murs que l’anglais avait eu tant de mal à abattre autour d’elle. Du moins pour ce soir. Parce qu’il était fatigué et que parler d’avantage de ce qui c’était passé plus tôt dans la journée n’y changerait rien. "He doesn’t hate you…" La fin de la phrase restera en suspens. ll ne te hait pas parce qu’il ne te connait pas. Il ne te hais pas, c’est après moi qu’il en a. Parce que je lui ai enlevé sa femme. Parce que maintenant je vais partir et il va se retrouver seul et ça l’effraie. La réputation de Matthew n’était qu’un prétexte de plus. "You do realize I don’t actually need your money if I wanted bigger boobs right?" De toute façon, elle avait une sainte horreur des hôpitaux et des aiguilles et tout ce qui est médicale en faite, alors trop petits à son goût ou non, elle ne risquait pas de se les faire grossir de si tôt. C’était aussi une façon de lui rappeler que contrairement à d’autres, elle n’était pas avec lui pour son argent, elle n’avait vraiment pas besoin de ça, tout ce qu’il pouvait lui offrir à ce niveau-là, elle pouvait elle aussi financièrement se le permettre (même si pour le coup, elle est loin d’être dépensier, et réfléchis (trop) longtemps avant d’acheter quoi que ce soit). « Our bed », doux son aux oreilles de la jeune française qui ne put s’empêcher d’esquisser à nouveau un sourire, sans s’en rendre compte. Ils se dirigent vers leur chambre. Maman Louise l’aide a défaire sa cravate, par réflexe parce qu’il est fatigué et qu’il faut bien qu’il se change avant de se mettre au lit, elle est déjà en nuisette depuis longtemps. "Yeah don’t worry, nothing a good night sleep can’t fix." Elle le laisse se défaire du reste de ses vêtements se glissant dans le lit, en l’attendant.

S’il sait que sa petite-amie dit vrai, que le géniteur Archambault ne peut le détester, il sait très bien que ce dernier doit détester l’image qu’il s’en fait. Matt n’est pas le genre de garçon qu’il aimerait avoir pour gendre, il en est certain. Pour autant, il se battrait pour sa fille, car si le père de la petite rouquine veut les séparer, il se promet de tout faire pour l’en empêcher. Il ne veut pas d’une tragédie shakespearienne. Toutefois, il ne répond rien à la jeune femme, pas qu’il n’ait rien à lui dire, mais parce qu’il sent que ce n’est pas le moment et qu’il n’est pas nécessaire de la blesser davantage, elle qui a eu une dure journée. C’est comme si Whitford avait déjà oublié la défaite ayant reporté son attention sur elle. Louise lui rappelle qu’elle a de l’argent, et Matthew se dit intérieurement que ce n’est pas plus mal, parce qu’on ne la verra jamais comme la fille vénale qui en a après sa fortune de rugbyman et d’égérie de plusieurs marques qu’il possède en sponsors. Louise serait peut-être plus riche que lui, juste en gardant son patronyme. S’approchant des lèvres de la jeune femme, il s’amuse à pousser sa recommandation plus loin en soufflant tout contre sa bouche : « I know that, but I don’t like girls with big boobs, I’m just saying. » Ce qui n’est pas forcément vrai, mais en tout cas, il refusait qu’elle gâche sa plastique avec de la chirurgie. Elle était déjà bien comme elle était, elle lui convenait ainsi. La jeune femme était toujours aux petits soins avec lui. Une fois dans la chambre, elle l’aida à défaire sa cravate, ce qui fit rire le jeune Whitford qui plaisanta : « Tu crois que je ne sais pas la défaire ? » Et puis, sa petite-amie rejoignit les draps, tandis qu’il se changeait sans aucune pudeur, enfilant un boxer propre et se jeter sur le lit comme une masse, s’enroulant dans la couverture et enlaçant la petite community manager. Il n’allait pas tarder à s’endormir, le demi d’ouverture.

Elle avait assez parler de cette journée pour la soirée, ils étaient tous les deux exténués et elle n’avait rien à ajouter, elle voulait juste effacer tout ça, penser au lendemain, profiter de la compagnie de son rugbyman favori, et dormir pour oublier tout simplement. "That’s cute!" Répondit-elle amusée quand il dit qu’il n’aime pas les filles aux grosses poitrines de toute façon, elle se doute que ce n’est pas tout à fait vrai, surtout après avoir vu passer certaines de ses conquêtes aux clubs, bimbo au possible pour certaines. Mais elle appréciait le fait qu’il le lui ai affirmé, ça lui faisait plaisir. Ils rejoignent la chambre, machinalement, elle lui enlève sa cravate et bien évidemment, il s’en amuse, la taquine. Et évidemment, réaction naturelle pour la jeune community manager, elle rougit et essaye de se justifier. "Je sais pas, c’est au cas où, si tu avais oublié, vu que t’es fatigué, t’avais besoin d’aide…" Elle secoue la tête et remonte son regard sur l’anglais. "Te moque pas, c’est un réflexe, je sais pas…" Regardant ses mains comme si celles-ci avaient agit de leur propre gré. Puis, elle se glisse dans le lit, leur lit. Elle le regarde faire, sans trop le regarder en détail. Elle s’écarte quand elle le voit se jeter sur le lit, pour éviter de finir comme une crêpe et se blottit contre lui, doucement une fois celui-ci installé, la tête calée sur son torse, une de ses mains parcourant les bleus qu’il avait comme après chaque match sur le torse, comme si ses doigts avaient un pouvoir miraculeux de guérison. Ça l’apaisait elle en tout cas, ils éteignent la lumière et elle reste la silencieuse, se laissant bercer par le respiration du demi d’ouverture qu’elle sent s’endormir. Elle mettra plus de temps à rejoindre les bras de morphée, la tête encore bien tracassée.

Matt était tombé de sommeil, Louise dans ses bras, épuisé. La route avait été plutôt longue et la défaite avait eu raison de lui. Pourtant, il n’avait pas dormi bien longtemps. Lui qui était pourtant adepte des nuits réparatrices et des grasses matinées s’était éveillé bien tôt. Quand il regarda le cadran de son réveil qui lui indiquait une heure bien matinale puisqu’il était tout juste huit heures, il s’étira de tout son long, veillant à ne pas bouger plus que de raison pour ne pas réveiller l’ange qui dormait à ses côtés. S’extirpant du lit doucement, il n’en était pas moins contrarié. Il n’arrivait pas à se faire à l’idée que le père de Louise pouvait être si tyrannique avec elle et la mettre dans l’embarras devant tout le monde. Quel affreux personnage. Elle qui était si adorable, fille unique qui plus est, comment pouvait-il se permettre de la traiter de la sorte ? Il ne comprendrait peut-être jamais, et alors qu’il regardait l’horizon, un temps radieux s’offrant à lui, le soleil transperçant ses rideaux, il se saisit de sa guitare, histoire de passer le temps, se plaçant sur sa grande terrasse, et la situation que connait Louise lui fait alors penser à une chanson, comme si elle avait été écrite pour elle. S’installant sur un des canapés de son salon de jardin, il commence à engranger les notes les unes à la suite, jusqu’à poser sa voix sur la chanson. C’est son petit secret. Matt Whitford n’est pas qu’un rugbyman, il possède une certaine sensibilité et de la créativité aussi. Il n’a jamais été aussi nul que ce qu’il le prétend. Il a juste préféré s’en cacher parce qu’il voulait être un rugbyman professionnel, pas un chanteur. Il fait juste ça pour le plaisir, pour lui-même, pas pour les autres. St tellement pris par la musique, par cette réalité qui l’étreint qu’il n’entend même pas Louise arriver derrière lui.

Elle avait fini par s’endormir, bien après le rugbyman cependant. Elle avait fort mal dormi d’ailleurs, son cerveau continuant de se tracasser autour de la veille. Elle se reveille et trouve place vide à coté d’elle, elle fronce les sourcils et regarde l’heure. Elle se serait bien rendormie mais elle se demandait où était l’anglais si tôt le lendemain d’une défaite, ça ne lui ressemblait pas, elle était d’ordinaire la première levée à faire son sport et préparer le petit déjeuner. Elle se frotte les yeux, s’étire, un frisson la parcourt tandis qu’elle sort de sous la couverture pour chercher son petit ami dans la villa qu’elle commençait à connaitre, elle s’enroule dans un plaid, fraîcheur matinale oblige et sort de la chambre. Elle entend de la musique au loin. Intriguée elle suit le son, ça venait de dehors, de la terrasse, une guitare et bientôt une voix masculine. Elle est désormais dans l’entrebâillement de la baie vitrée qui donnait sur la terrasse. Elle découvre surprise que les notes s’échappent des doigts et de la bouche de Matthew, elle ne lui connaissait pourtant pas ce talent. Elle reste là, à l’écouter chanter, elle est dans son dos, il ne semble pas savoir qu’elle est là, spectatrice invisible d’un concert dont elle n’aurait jamais soupçonné l’existence, et puis elle se met à écouter les paroles qu’il chante, elles raisonnent en elle comme si la chanson avait été écrite à propos de sa propre histoire, comme si les paroles lui parlaient à elle. Elle ne bouge pas, n’émet pas un seul son. Une larme coule sur sa joue. La chanson s’arrête, elle n’ose s’approcher. Finalement, presque sur la pointe des pieds, elle vient s’asseoir à coté de lui et pose sans un mot la tête sur son épaule, incapable de dire quoi que ce soit, la tête encore dans la chanson qu’elle venait d’entendre.

Porté par la chanson, Matt ne se préoccupe plus de rien. Là, assis sur le canapé confortable de la terrasse, c’est comme s’il était ailleurs, spirituellement absent, se concentrant sur sa faculté à jouer et à délivrer des notes. Il n’entend pas Louise se lever, encore moins le rejoindre et l’écouter. S’il l’avait su, il se serait arrêté en plein milieu de la chanson parce que Matt n’est pas très enclin à divulguer ce semblant de talent à qui que ce soit. Ca fait partie de son jardin secret, c’est pour cela qu’il ne s’octroie ce petit instant que très rarement. Il s’arrête et Louise vient alors le rejoindre, posant sa tête sur son épaule et surpris, il ne sait pas trop comment réagir. Elle a probablement entendu la totalité de son petit concert improvisé et il n’a pas vraiment envie de le mentionner. Il pose alors la guitare au sol, doucement, comme si c’était la chose la plus fragile qui soit, et il passe alors son bras droit autour des épaules de la petite rouquine qu’il serre contre lui. Elle a pleuré. Tout ce qu’il espère, c’est que ce n’est pas à cause de lui. Il n’aurait peut-être pas dû se laisser porter par l’inspiration du moment. Il s’en veut soudainement, et il l’embrasse sur la tempe, cherchant à la rassurer par ce geste, mais toujours un peu confus, Matt se contente de poser une question toute simple : « What do you want to do today ? » Peut-être n’a-t-elle pas envie de grand-chose, contrariée comme elle l’était par l’homme qui l’a pourtant élevée. Il ne sait pas bien comment aborder le sujet, il préfère ne pas en parler, cela doit venir d’elle, si elle le souhaite. « Have you slept well ? I didn’t want to wake you up, you needed rest ! » Au fond, à jouer de la musique, il l’avait peut-être fait malgré lui.