tourne toi vers le soleil (nino) (+18)

je ne me cache pas. elle n'est plus là, c'est tout. le regard de nino s'élève vers le plafond tandis qu'il s'efforce de retirer ce soupire qui lui brûle les lèvres. il la regarde et l'écoute sans broncher, sans dire un mot. il l'observe fixer cette cafetière ou alors le vide, il n'en sait trop rien. j'ai plus de carapace nino, regarde moi, rappelle toi, hier soir, j'avais l'air d'avoir une carapace ? j'avais l'air de me protéger ? je suis une bombe à retardement, je vais imploser et tout détruire sur mon passage. je le sens. cette fois-ci il n'en peut plus. il ne parvient pas à comprimer ce rire nerveux qui s'échappe doucement de ses lèvres. puis il se mort la lèvre inférieur parce que sa l'énerve tout ça. ça l'énerve de la voir comme ça, aussi butée et aussi certaine de sa déchéance. si tu peux me donner une autre bonne raison de boire que pour oublier, je t'accorderais peut-être le point. nino, il n'était pas d'accord avec elle. en rien. et aussi butée qu'elle l'était il savait tout autant se montrer borné. tu sais j'ai saisi l'histoire. tu te sens sale, crades, t'aimes pas ce que t'as fait même si t'arrives pas à le regretter. t'es amoureuse et quand on aime bon dieu ce qu'on peut être con et borné et désespéré. donc oui pour moi hier soir c'était une façon de te protéger, pas de l'autodestruction parce que putain là tu nages en plein dedans, mais de toi-même, de tes sentiments, de la vie. doucement, au rythme de ses paroles, il se rapproche d'elle. peut-être un peu provocateur, mais c'est sa façon de faire. des questions au final il n'en a pas tellement, c'est plutôt lui faire entendre raison qui l'importe. alors qu'il se retrouve à quelques centimètres d'elle, il dégoupille peut-être une grenade, la secoue peut-être un peu trop, mais dans son esprit c'est la meilleure des manières pour lui faire comprendre qu'elle est loin d'être sur la bonne voie. mais si t'es si certaine de toi, que tu risques d'imploser, préviens moi que je ne sois pas dans les parages. j'ai pas envie de ramasser des petits morceaux de toi tu vois.  c'est certainement mal dis, il l'a juste sortie comme ça, comme ça venait. mais non, si elle continuait à s'entêter et à s'enfoncer de la sorte, il ne sera pas présent pour la relever. lui ce qu'il veut c'est que personne n'ait à faire ça. un souvenir lui vient en mémoire, un souvenir innocent. celui de deux jeunes profitant de la vie. elle dans ce chariot volé, lui derrière le guidon. des rires, des larmes, mais de joies. mais lorsqu'il regarde dans ces yeux il ne voit plus cet enfant, cette fille innocente et pleine de vie. et ça le désespère. s'il était paranoïaque il crierait au complot, nino. parce qu'il n'y croit pas. un cours instant il se demande si tout ceci n'est pas qu'une simple mascarade, qu'elle lui fait une farce. mais non, pas de caméra cachée, pas de micro, pas de blague. la vérité est là, face à lui, et elle fait mal.

les bras serrés contre sa poitrine, maona s'est braquée. comment aurait-elle pu faire autrement de toute façon ? non, il s'y attendait, il le savait nino qu'elle réagirait ainsi. parce qu'il la connait suffisamment pour l'anticiper. t'en sais rien, puis j'ai pas besoin de protection. il abuse peut-être en affichant un sourire face à sa réplique. il le sait qu'il abuse, mais en réalité c'est cette colère face à ce qu'il voit qui le contrôle. vraiment ? si je me concentre assez je peux encore t'entendre me murmurer de rester avec toi, de supplier pour que je parte pas. tu voulais pas être seule parce que tu te sentais vulnérable ou simplement parce que tu voulais tirer ton coup et te laver de ton inceste ? nino, il ne le pense pas. peut-être un peu, mais pas comme ça. maintenant que les hostilités sont lancées il ne fait qu'avancer les poins, enfoncer le poignard qu'il porte vers son coeur. au final ça a toujours été comme ça. ne pas être d'accord, en discuter pendant des heures, s'engueuler, parfois se réconcilier d'autre terminer la soirée seul à regretter. bah t'sais quoi ? j'suis en plein dedans là, tu devrais te casser avant que ça ne dégénère. de petites mouvements rapides de la tête, il soutient ses paroles. son visage trahit à la fois sa déception et son agacement. ouais et comme ça tu vas en profiter pour diluer ton café avec ta vodka c'est ça ? pour que tu finisses torchée à midi. c'est quoi la suite ? tu vas me demander de te livrer une dose pour que tu te piques ? il la pousse encore, toujours plus. il sait qu'il la provoque, qu'il l'énerve, mais peut-être qu'au fond c'est ce qu'il souhaite. il n'a pas vraiment conscience de cette addiction dont elle est victime, il ne fait que supposer que de la provoquer encore une fois. j'te retiens pas. nino il éclate de rire, involontairement. parce qu'il ne la comprend plus. ou alors il commence à tout comprendre. à se faire un opinion sur la situation, quelque chose dans ce genre là. ouais en fait t'attends que ça. que je me casses. en fait tu pensais pas que je resterais jusqu'à maintenant parce que t'es pas habituée et que tu me voyais déjà parti quand tu te serais réveillé. t'as eu ce que tu voulais et maintenant que c'est fait tu vas sagement retourner pleurnicher chez ton cher et tendre. lui faire le même scénario qu'à moi et continuer à te détruire inutilement. lui aussi n'en peut plus. en fait c'est son coeur qui parle, parce qu'il se sent pris au piège. il le savait pourtant très bien que c'était juste un malheureux rappel de leur amour passé, mais peut-être qu'au fond il avait un peu d'espoir. mais non. il aurait pas dû y croire et ça lui revient en plein figure, comme un boomerang. et ça le fait chier, littéralement. alors il ramasse ses affaires et termine de s'habiller. de toute façon t'es habituée à c'que je parte alors pourquoi changer les mauvaises habitudes ? tu vois comme quoi les gens changent pas.

ça te gêne pas de fournir ta merde aux autres, j'vois pas pourquoi tu ne pourrais pas. il ne prend même pas la peine de répondre à sa provocation comme elle même n'a pas répondu à ses propres questions. bien sûr qu'il ne pourrait pas, il ne le voudrait pas. non, si maona décidait de se droguer jamais ô grand jamais il ne serait celui qui lui mettrait un pied dans la tombe. et, de toute évidence, il serait fort probable qu'il malmène ceux qui s'aviseraient de l'entraîner là-dedans. il est trop énervé pour réfléchir à ce qu'il dit, alors il frappe sans prévenir, sans même se prévenir lui-même. il sort des mots comme ils viennent, sans passer par la case réflexion. il s'en fiche parce qu'il est blessé, parce que sa fierté l'est et que, possiblement, son coeur a été atteint aussi. ses chaussures à peine lassées, il entend le bruit du verre sur une table, celui d'une bouteille et ça le rend encore plus furieux. il boue de l'intérieur et se contrôle pour ne pas l'envoyer balader à travers la pièce. tâcher le sol de ce breuvage translucide. de la priver de son jouet, de sa drogue. c'est ça, t'as qu'à te casser, qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? je voulais juste tirer mon coup. il le savait et pourtant ça lui fait mal là en pleine poitrine. ça le frappe de plein fouet, comme un coup de poignard dans le dos, un balle de plomb en plein coeur. c'est bien au moins ça tu l'assumes ! ses mains tremblent alors il sert les poings. il sent toute cette colère prend possession de son corps et il déteste ça, encore plus qu'il l'a déteste pour être devenue aussi minable. tu veux que je te dises, si j'suis resté c'est parce que j'me disais que j'pourrais te baiser une dernière fois avant de me casser comme d'habitude. d'en avoir un peu plus avant de te laisser retourner faire l'amour à ton putain de frère. c'est pas vrai et d'ailleurs ça sonne faux. mais c'est sa fierté qui parle et cette mauvaise habitude de toujours vouloir enfoncer le clou. de tout manière, tu ne me connais pas Nino, tu ne m'as jamais connu. - de ce que je vois de toi aujourd'hui c'est clair que non j'te connaissais pas et heureusement parce que cette nana là je veux rien avoir à faire avec elle. sur ces mots il s'empare de la bouteille et quitte l'appartement en claquant la porte après son passage. bouteille dont il usera sûrement avant de la vider sur le trottoir ou la refiler à un clochard du coin.