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 (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces

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(Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces _
MessageSujet: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptySam 30 Avr - 17:58

« Laisse-moi entrer. » Solange entre dans l’appartement, cherche autour d’elle, est assez pathétique pour chercher quelque chose, ou quelqu’un sous la table, puis continue sa route derrière le canapé. Je lâche un soupir en revenant vers la porte que je referme. « Tu ne la trouveras pas ici. » dis-je, en la rejoignant dans le salon, mais ça n’a aucun impact sur elle qui ne me croit pas, qui continue ses recherches, cette fois-ci derrière l’îlot. « Où est-ce que tu l’as cachée ? » « Nulle part. » Je ne sais pas où elle est. J’aimerais pourtant. J’ai bien essayé de partir à la recherche de son vol, mais mon assistante m’a sorti une page entière de ceux qui partaient aux mêmes horaires que son décollage. Mes messages de cette semaine n’ont obtenu aucune réponse. Maona s’obstine à ne pas vouloir me dire où elle se cache, mais elle va bien. Elle semble aller bien, du moins… Je n’en suis pas convaincu. Je m’inquiète pour elle. Elle me manque. C’est en étant à deux doigts de la perdre que je me rends compte à quel point c’est difficile de me lever le matin et ne plus la voir auprès de moi. Toutes les tromperies du monde ne changeront rien au fait que je suis amoureux de cette femme, que je peine à pouvoir m’en passer. La vérité, c’est que je n’y arrive tout simplement pas. Je croise les doigts en observant Solange s’acharner. Elle part maintenant dans la chambre. Je la suis de près, la laisse mettre le désordre autour d’elle, prendre les affaires de Maona, celles qui restent, pour les poser à une place différente. « Tu sais où elle est. » « Non, je ne sais pas. Et quand bien même je le saurais, je ne te le dirais pas. » Elle part dans la salle de bain, ouvre les placards sous mes yeux. Si ça peut l’aider à se calmer, à partir de l’appartement plus rapidement, alors je ne vois pas pour quelle raison je me mettrai en travers de sa route. « Tu vois ce que tu as réussi à faire avec tes agissements ? Si elle s’est éloignée aujourd’hui, c’est uniquement à cause de toi. » Solange souhaitait la priver de tout ce qu’elle aime, alors Maona a opté pour une solution radicale, même si cette dernière ne me convient pas, même si je suis convaincu que ça ne fera que retarder son retour, sa mise sous tutelle qui, je le sais, est à présent gagnée. C’est sûr maintenant, Maona va être considérée comme irresponsable de ses actes. Solange arrivera facilement à le prouver avec cette fuite. « Tu lui pourris la vie, tu ne comprends pas ? Tu fais n’importe quoi. » Elle s’arrête, me fait face et secoue son index sous mes yeux. « C’est ta faute. Si tu n’étais pas entré dans sa vie, elle serait bien mieux maintenant. Elle n’aurait pas connu l’alcool, ne serait pas enceinte. Bon sang, Eneko, tu ne sais donc pas qu’il faut vous protéger ?! » Bien sûr que je le sais. C’est un accident, un oubli de pilule, ou… Ou je ne suis tout simplement pas le père. « En attendant, elle se sentait vivante à mes côtés. Elle pouvait respirer, dire ce qui lui passait par la tête. » Peut-être qu’elle n’osait pas toujours… J’admets être autoritaire, un peu trop sec, mais je ne l’aurais pas séquestrée comme elle essaie de le faire. « Tu souhaites qu’elle profite de sa vie, de sa jeunesse ? Est-ce que tu crois qu’en l’emprisonnant comme tu le fais, ça va fonctionner ? » Je ne crois pas, non. « Maintenant que tu as fait le tour, je te prierai de sortir de chez moi. » Je désigne la porte d’un signe de la main sans la quitter des yeux. Solange s’en approche, non sans me balancer une remarque cinglante. « Si tu sais où elle est, si tu me le caches, tu auras des ennuis avec la justice. Tu m’entends Eneko ? » « Je ne suis pas sourd. » J’entends bien tout ce qu’elle me dit, aussi cette porte qu’elle ouvre et qu’elle fait claquer en sortant. Je passe mes mains sur mon visage, fais quelques pas dans le salon, puis m’engouffre dans la chambre. Toutes les affaires sont en vrac, elle n’y a pas été de main morte. Je me laisse tomber sur le lit, me penche vers les affaires qui traînent. J’aimerais lui apporter des affaires de rechange, mon gel douche qu’elle aime tant, pouvoir la prendre dans mes bras. Oui, j’aimerais faire tout ça et je le ferais si je savais où elle était. « Mon grille-pain… » souffle-je, en secouant la tête. Sebastian. Il a réussi à me mettre en tête ce surnom. La comparaison est parfaite. Je ramasse des croquis, ses carnets de dessins et en regardant à l’intérieur, j’en tombe sur un. Il me rappelle Lyon, les paysages. Elle en a dessiné plusieurs comme ça. La chambre de notre hôtel y est aussi. Ce séjour était notre premier, notre dernier à l’extérieur de Biarritz. Ca nous a marqué, autant elle que moi. C’était lorsque tout allait bien, lorsque ce n’était pas si compliqué. Il y avait bien Anna, mais ce n’était rien comparé à ce que nous vivons là. Lyon, c’était parfait. Lyon, c’était nos débuts. Lyon c’était… Les sourcils froncés, je me lève, fouille dans les placards du salon pour trouver la liste imprimée par mon assistante. Mon index descend sur les vols qui ont eu lieu le jour de son départ. Paris, Nice, Lille, Nantes… Lyon. Je sors mon téléphone portable, contacte mon assistante alors que j’enfile mon manteau et part mettre dans un sac des affaires. « Je sais que nous sommes dimanche et je suis désolé d’avance de vous déranger, mais j’ai absolument besoin de vous. » Elle se montre douce, coopérative. Elle comprend, se met au travail lorsque je lui demande de me réserver un vol sur Internet. Ce dernier décolle d’ici une heure trente. Je passe chez elle, la remercie lorsqu’elle me tend les billets imprimés et je la rassure lorsqu’elle m’interroge, à savoir si tout va bien. Les choses iront mieux lorsque je la retrouverai, si elle est là-bas. Elle sera sur place. Je ne vois aucune autre destination. Bordeaux. C’est possible. Elle connait un peu Bordeaux. Mon choix reste cependant sur Lyon. L’avion dans lequel je suis va m’y conduire. Sept heures de route, j’aurais très bien pu les faire, mais l’impatience me gagne. Le temps s’écoule bien trop lentement, les secondes sont des heures. Je réfléchis, je ne fais que ça, passe en revue les différentes issues, ce que je vais bien pouvoir lui dire aussi pour la faire revenir… Enfin, l’avion atterrit. J’attrape mon sac, n’attends pas que les passagers se lèvent pour prendre place dans la file. Il y a trop de monde, mais la sortie finit par arriver. Je presse le pas jusqu’à l’extérieur, fais signe à un taxi et donne l’adresse de cet hôtel où nous avons séjourné. C’est le seul endroit qu’elle connait, c’est le seul qui peut lui rappeler des bons souvenirs, dans lequel elle pourra se sentir à l’aise. Et dire que j’ai passé une semaine à me demander où elle était passée, une semaine à repasser en boucle tous les endroits dont elle aurait pu me parler, sans penser une seule fois à Lyon. Comment ai-je pu passer à côté de ça ? Les battements de mon cœur s’accélèrent en même temps que nous nous rapprochons et je crois un instant qu’il ne bat plus lorsque la voiture s’arrête. Il redémarre rapidement. Je paie le chauffeur, embarque mon sac avec moi et me dirige vers l’accueil. « Bonjour. Cette demande va vous sembler hors du commun, mais… Je cherche une jeune femme. Elle est blonde, elle est arrivée en début de semaine, mardi soir. » « Je suis désolée Monsieur, mais nous ne pouvons pas vous donner cette information, c’est purement confidentiel. » Je ne peux pas faire toute cette route et ne pas avoir cette information. « Ecoutez, c’est important. Vous n’avez qu’à m’accompagner jusqu’à sa chambre, vous verrez bien de vos propres yeux qu’elle ne me craindra pas. Maona Chatelain, s’il vous plaît, regardez dans votre registre. » Je sors une photo de mon portefeuille et la lui montre. C’est elle et moi. Maona est dans mes bras, pose ses lèvres sur mon cou en regardant l’objectif. Je l’ai toujours sur moi. « S’il vous plaît. » insisté-je. L’hôtesse hésite, puis regarde dans son registre. Elle m’informe du jour de son arrivée, ce que je sais déjà, puis m’indique le numéro de sa chambre. Je lui adresse un large sourire, la remercie en prenant sa main dans la mienne que je presse, puis m’avance vers la cage d’escalier. C’est au troisième étage. C’est exactement la même chambre. L’a-t-elle demandé ou est-ce un hasard ? Je monte presque en courant, puis compte les numéros jusqu’à être en face de la chambre. Mon poing s’abat doucement sur la porte, une fois, puis une deuxième. Et j’attends. J’attends jusqu’à ce que la porte s’ouvre, jusqu’à ce que je lui fasse face. « Bonjour. » dis-je, en faisant un pas vers elle. Je pose ma main sur sa hanche, la force à se reculer et laisse tomber mon sac à l’entrée. Mes lèvres se pressent contre les siennes, mon pied referme la porte derrière moi. Mon cœur bat à n’en plus finir, prêt à exploser. J’ai pourtant réfléchi à ce que j’allais lui dire, mais les mots ne sortent pas. Toute la frustration, le manque sort en lui donnant ce baiser, en collant mon corps contre le sien.
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(Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces _
MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptySam 30 Avr - 18:29

Il faut que tu cesses, que tu arrêtes, de lui répondre. c'est mal, c'est pas bien, il faut qu'il t'oublie, qu'il passe à autre chose. tu es partie pour qu'il soit heureux, pas pour qu'il s'accroche à toi, inlassablement, pas pour que tu sois encore dans ses esprits. tu es partie, pour le protéger, pour te protéger, pour protéger le petit être qui grandit en toi. allongée sur ce grand lit, tu fermes les yeux, ça va faire une semaine que tu es dans cette chambre d'hôtel, une semaine que tu es loin de Biarritz. une semaine qu'il ne harcèle de message, une semaine que Cam te harcèle aussi. tu ne dois pas craquer, tu le fais suffisamment, tous les soirs en tentant de trouver le sommeil. tu te relèves, tu descends du lit, il est cinq heures du matin, tu n'as pas dormi de la nuit. tu files hors de la chambre, dans les couloirs. tu ne prends pas l'ascenseur, bien trop stressée, la claustrophobie étant encore trop présente. tu décides de prendre les escaliers et tu descends, simplement dans le hall. il y a l'hôtesse qui est là, qui t'observe de loin, n'osant pas venir te voir. tu lui offres un sourire avant de venir vers elle.   « est-ce que vous auriez du papier ? et un crayon s'il vous plaît ? » tu n'as rien avec toi, tu n'as absolument. tu n'es sortie qu'une seule fois, pour te trouver des vêtements, pour pouvoir te changer et ne pas passer pour une clandestine. tu résides dans cet hôtel de luxe, qui te fait du bien, qui te rappelle lui. Eneko. sa pensée t'obsède, tu te demandes, à chaque moment de la journée, ce qu'il peut bien faire. la femme t'apporte ta demande, rapidement, et tu t'enfuis vers les canapés du hall de l'accueil. tu t'installes, devant la table et tu dessines. tout et n'importe quoi. tu dessines le hall, tu dessines deux yeux perçants qui te rappellent l'homme de ta vie, tu dessines Cam aussi, qui te manque, affreusement, tu dessines, simplement, uniquement avant de remonter dans ta chambre quand il commence à y avoir trop de passage, quand on commence à te regarder trop intensément, quand on commence à s'intéresser à toi. ces types qui sont blindés d'argent pensent qu'ils peuvent tout s'acheter, mais tu n'es pas à ventre, alors tu files, dans ta chambre et retrouves ta place sur le lit. tu prends ton sac à main, tu sors ton téléphone, pas de message. étrange. est-ce qu'il t'a déjà oublié ? est-ce qu'il a décidé de passer à autre chose ? c'est mieux, pour lui. tu constates que tu as déjà cinq appels manqués de ta mère, un de ton père. tu poses ton téléphone et tu sors une photo. la photo de ton échographie. depuis que tu l'as, elle n'a jamais quitté ton sac, donc elle se trouve là, avec toi, la précieuse. tu prends le combiné, tu demandes à ce qu'on t'amène un petit déjeuner, qui ne tarde pas à venir. tu n'as pas faim, mais il le faut. tes yeux divaguent trop souvent vers le mini-bar, qui t'obsède depuis que tu es dans cette chambre, pourtant, tu n'y a pas touché une seule fois; tu respires, un coup. on frappe, tu viens ouvrir. c'est ton repas. tu souris, doucement, au serveur qui file assez rapidement pour te laisser en paix. tu retournes sur ce lit, que tu ne quittes pas, repensant à un flot de souvenirs, des souvenirs précieux, qui t'animent, qui te gardent en vie et t'empêchent de sombrer quelque part. tu te sens seule, affreusement seule, mais tu te souviens de ce qu'à dit ta mère. tu restes avec Eneko et c'est lui qui souffrira. tu acceptes ce que demande ta mère, et c'est toi, qui sombreras. tu n'avais pas le choix, non, tu n'avais pas le choix, il fallait que tu partes, que tu quittes Biarritz. le lit est parsemé de tes affaires, que tu as laissé là. ton téléphone, la photo, ton sac, des vêtements, tes dessins, tout y est. tu finis par fermer les yeux, t'endormir, une ou deux heures avant de te réveiller. tu sors l'argent de ton sac ... il t'en reste encore, mais tu vas devoir changer d'hôtel, il est trop cher, trop luxueux et tu ne tiendras pas une semaine de plus avec ce que tu as pris. il faut que tu te trouves un travail il faut ... il faut que tu sois responsables. tu comptes l'argent, trois fois. tu vas devoir laisser tes souvenirs ici. tu retournes sur le lit, ce lieu apaisant quand on frappe à ta porte. deux coups. tu respires, doucement, avant d'aller ouvrir. C'est lui. il est là, il te fait face. c'est lui. ton souffle s'arrête, comme ton corps. « Bonjour. » sa voix, pas de doute, c'est bien lui. il avance, te fait reculer d'une main. tu te laisses faire, surprise, prise au dépourvue ... comment ? comment a-t-il trouvé ? qu'est-ce qu'il fait là ? non .. non, tous tes efforts pour rien, réduit à néant, tu t'en veux, affreusement, d'être venue ici, tu aurais du choisir un lieu que toi-même, tu ne connaissais pas. il presse ses lèvres contre le tienne, et tu oublies ta colère contre lui. la porte se ferme, tu recules toujours un peu plus, avant de poser une main sur son torse, pour qu'il arrête, pour qu'il cesse, pour qu'il recule ses lèvres des tiennes.   « comment ? comment tu m'as trouvé ? tu ne devrais pas être ici ... non, il faut que tu partes Eneko, il faut que tu rentres, que tu t'en ailles. s'il te plaît, ne reste pas là, tu ... tu vas être malheureux, tu vas souffrir si tu restes là. vas-t-en. » que tu t'emballes, tu dois le protéger, lui avant tout, lui, avant tout le reste. il le faut, pour son bien, pour son bonheur. Il ne peut pas être là, il n'a pas le droit d'être là. « s'ils l'apprennent bon sang ... non .. » tu t'embrouilles, tu parles plus à toi-même qu'à lui.
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(Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces _
MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptySam 30 Avr - 19:32

Ses lèvres, elles m’ont manqué, elles me brûlent, elles me font du bien. Je n’avais pas pris conscience avant aujourd’hui à quel point j’en étais dépendant. C’est lorsqu’on s’aperçoit qu’on est en train de tout perdre, qu’on se rend compte de ce qu’on a vraiment, de ce qu’on n’a plus et Maona, j’ai failli la perdre pour de bon, à cause de Solange, mais aussi à cause de moi, de ma distance, ma froideur, des tensions qu’il y avait entre nous, de tout ce que j’ai pu lui dire, trop focalisé sur Nino, sur tous les points négatifs qui nous liaient. Mais je ne veux pas la perdre, Maona. Je vais rester, même si elle me supplie de partir, même si elle me demande de rentrer. Ces paroles ne me blessent pas, ils me font sourire. Je ne suis pas convaincu de ce qu’elle avance, je ne crois pas une seconde qu’elle le pense vraiment. Son corps entier appelle le mien, ses yeux aussi, même si sa bouche dit le contraire. Je secoue la tête, en posant mes deux mains sur sa taille, de nouveau. L’une vient se loger dans le bas de son dos, la ramène contre moi. « De qui tu parles ? Qui c’est ce « ils » ? » S’ils l’apprennent, ils feront quoi ? Ils me mettront une corde autour du cou ? Mais je l’ai déjà, lorsqu’elle n’est pas avec moi. Je la sens en train de se resserrer autour de mon cou, de m’étouffer. Ils ne pourront pas faire mieux. Son absence créé un vide en moi. « Si tu savais à quel point j’ai galéré pour te trouver… Bon sang, une semaine pour repenser à ce lieu. Ca ne m’est pas venu tout de suite. Il a fallu que je voie tes dessins… » Mes doigts se perdent dans sa chevelure, mes lèvres se posent sur sa tempe, puis sur sa joue. Son odeur m’a manqué, la serrer contre moi tout autant. « Je suis déjà malheureux sans toi. Je souffre quand tu n’es pas là. Je ne peux pas partir et te laisser ici, derrière moi, impossible. » Maintenant que je l’ai trouvée, qu’elle se trouve dans mes bras, je ne retournerai pas à l’aéroport sans elle avec moi et je sais ce qu’elle va me dire. Je la vois déjà amener le sujet Solange sur le tapis. Elle a raison. C’est un véritable problème, surtout avec ce qu’elle vient de faire, avec cette fugue qui justifie un peu plus qu’elle n’est pas apte à s’occuper d’elle-même, à prendre de bonnes décisions, mais l’audience n’est pas passée, encore. Maona n’est pas encore sous tutelle. Je prends son visage entre mes mains et dépose un baiser sur ses lèvres. « J’ai beaucoup réfléchi cette semaine. Je me suis passé le problème en boucle dans ma tête, dans tous les angles, de nombreuses fois. J’y avais déjà pensé avant, mais ton initiative accélère les choses. » Du bout des doigts, je caresse son visage, ses lèvres. Je me sens tellement… soulagé. C’est le mot. Soulagé, apaisé de la voir, de la savoir en pleine forme. Elle l’est. Je m’écarte pour m’en assurer, l’observe sous toutes les coutures, de haut en bas. Elle n’a pas perdu trop de poids. Un peu, mais pas tant que ça. Je m’avance de nouveau vers Maona et pose mon index sur ses lèvres afin qu’elle ne me coupe pas, qu’elle me laisse parler. « Ecoute-moi. Je sais que ça va te paraître complètement insensé et ça l’est. » Oh ça oui. Je n’ai jamais eu une idée aussi dingue que celle-ci. J’y ai pensé, longuement, l’ai laissé de côté en me disant que c’était trop fou et puis j’y suis revenu à plusieurs reprises, parce qu’elle ne me déplaît finalement pas, cette idée. « Je t’aime. Et je sais que tu m’aimes aussi. » Oui, je le sais, même si elle s’est égarée, même si je ne sais toujours pas qui est le père de cet enfant qui grandit en elle. Je sais qu’elle m’aime. « Alors écoute-moi bien. Je ne t’abandonnerai pas. Si le test ne s’avère pas être positif en ma faveur, je ne t’abandonnerais pas. Ce sera très dur, mais je ne te laisserais pas. » J’y ai réfléchi à ça aussi, beaucoup. J’ai imaginé le pire dénouement pour ce bébé. Autant dire que si je ne suis pas le père, j’en baverais à vie. Ce ne sera pas simple tous les jours et je me vois déjà en train de râler. J’espère que ce ne sera pas Nino le père, que je ne devrais pas supporter une telle chose, le voir constamment avec ce bébé dans ses bras, avec Maona. Oh oui, j’espère, mais la possibilité que ce soit le sien est là, je ne peux pas la laisser de côté. « Fais-moi plaisir… » soufflé-je, en déposant un baiser au coin des lèvres, puis m’approche de son oreille où je murmure : « Tu veux bien devenir ma femme ? » Mon divorce a été prononcé en début de semaine. Ce même mardi. Je me suis renseigné, une réforme datant de 2004 a abrogé la loi d’un délai. « Maona Deribay, ça sonne bien je trouve… » ajouté-je, en plantant mes yeux dans les siens. La tutelle. Je serai son époux, il n’y aura que moi qui pourrais en décider. Solange ne pourra plus rien faire contre ça.
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(Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces _
MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptySam 30 Avr - 19:54

« De qui tu parles ? Qui c’est ce « ils » ? » ils, c'est Solange, c'est Cameron, c'est les autres, tous les autres, tout ceux qui vous empêchent d'être ensemble, tous ceux qui s'opposeront à vous, vous deux, votre couple, ce sont tous les autres, et en particulier les personnes proches de vous. « mais ... mais Solange ! Solange, elle va t'attirer des ennuis, elle va prévenir Cameron, que tu m'as retrouvé, elle va le prévenir et lui ... lui ... il va te faire du mal, il va te rendre malheureux, par ma faute, il faut que tu t'en ailles Eneko, il faut que tu partes. » il faut qu'il s'enfuit avant qu'il ne soit trop tard, qu'il s'éloigne de toi, avant de courir vers sa perte, à sa perte. tu l'aimes, oh ça oui tu l'aimes, tellement que tu es prête à souffrir pour que lui, ne souffre pas. pourtant, il te ramène contre lui, réellement peu décidé à te laisser ici. à quoi pensait-il, en venant ? certainement pas à te laisser derrière lui. « Si tu savais à quel point j’ai galéré pour te trouver… Bon sang, une semaine pour repenser à ce lieu. Ca ne m’est pas venu tout de suite. Il a fallu que je voie tes dessins… Je suis déjà malheureux sans toi. Je souffre quand tu n’es pas là. Je ne peux pas partir et te laisser ici, derrière moi, impossible. » tu secoues la tête doucement, tes dessins. évidemment, tes dessins, tu avais trop pensé à ce lieu ces derniers jours, tu avais trop pensé et quand tu penses trop, tu dessines. tu dessines ce qui te passe par la tête. l'erreur que tu avais fait en venant ici, et maintenant ? maintenant comment tu vas faire pour te sortir de la situation, comment tu vas faire pour le repousser. il souffre quand tu n'es pas là, mais il souffrira d'autant plus si tu es là, tu en es convaincue, persuadée. ton visage entre ses mains, tu ne sais pas quoi dire, quoi faire, tu ne sais pas quoi lui répondre, tu cherches tes mots.  « J’ai beaucoup réfléchi cette semaine. Je me suis passé le problème en boucle dans ma tête, dans tous les angles, de nombreuses fois. J’y avais déjà pensé avant, mais ton initiative accélère les choses. » tu l'observes, tu ouvres la bouche.   « mais ..» son index se pose sur tes lèvres, pour que n'ajoute rien, pour que tu le laisses continuer. tu étais à deux doigts de lui avouer qu'il n'y avait pas de solution. rien. que vous ne pouviez rien faire. « Ecoute-moi. Je sais que ça va te paraître complètement insensé et ça l’est. » tu ne comprends pas où il veut en venir. « Je t’aime. Et je sais que tu m’aimes aussi. » oui, tu l'aimes, tu l'aimes à en crever, à t'en rendre malade, tu l'aimes à perdre ta vie pour la sienne, ton âme pour la sienne.  « Alors écoute-moi bien. Je ne t’abandonnerai pas. Si le test ne s’avère pas être positif en ma faveur, je ne t’abandonnerais pas. Ce sera très dur, mais je ne te laisserais pas. » c'est trop tard, tout est trop tard, tu n'en as plus rien à faire de ce test. tu vas être sous tutelle, tu vas devoir avorter, tu vas devoir tout perdre, le perdre, les perdre. qu'est-ce qu'il raconte.   « Fais-moi plaisir…  Tu veux bien devenir ma femme ? » silence radio alors que les quelques mots sont prononcés au creux de ton oreille. tu ne bouges plus, ne dis plus rien, tu es sous le choc alors que ton regard s'ancre dans le sien. l'épouser ?  « Maona Deribay, ça sonne bien je trouve… » tu retiens tes larmes, tu les retiens, pour qu'elles ne coulent pas. pourquoi maintenant ? juste pour cette histoire de tutelle ? non, tu sais que non, tu le sens, avec ces mots, avec ses phrases, avec son regards mêlés à ses gestes. il t'aime, il t'aime réellement et est prêt à te pardonner. il est prêt à ... à vivre sa vie au côté de la tienne. ton coeur s'éveille, bat la chamade pendant que tu lui sautes dans les bras, simplement, tu enfouis ta tête dans son cou, tu respires cette odeur qui t'a tant manqué.   « Eneko ... je » ta voix se brise, trop d'émotions, trop de choses en même temps, tu ne sais pas quoi répondre alors tu te contentes de rester dans ses bras, tes jambes accrochées à sa taille, tes bras entremêlés derrière sa nuque.   « je le veux, oui, oui, je le veux, je veux devenir ta femme. » tu fais certainement la plus grosse erreur de ta vie, tu vas certainement le rendre malheureux, mais devant ces déclarations, devant tout ça tu n'arrives pas à être forte et garder tes convictions, tu n'arrives pas à le protéger de toi-même alors qu'il a su te retrouver, si rapidement finalement.   « il est de toi mon ange ... » que tu rajoutes, entre deux sanglots, tellement l'émotion te submerge. le manque de sommeil, la peur, les soucis, les problèmes, le manque, l'amour et ça ... tu craques, littéralement tout en lui avant à moitié, qu'il est bien le père de cet enfant. tu as eu les résultats entre temps, le délai est passé, et c'est bien Eneko, le père de cet enfant, c'est bien lui, ils sont sûrs à 100%.   « tu vas être papa, j'ai eu les résultats, il y a deux jours ... serres moi fort, dans tes bras, serres moi Eneko » tu n'as pas besoin d'autre chose, mise à part lui.
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MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptySam 30 Avr - 20:45

Alors comme ça, Solange est de mèche avec Cameron ? C’est fou à quel point cette nouvelle ne m’étonne pas. Elle ne fait que me la faire détester encore un peu plus. C’est ma mère, mais elle n’a que le nom, le statut officiel, rien d’autre. Et au final, ça m’est égal. Elle peut bien faire ce qu’elle veut, elle ne m’empêchera pas de lui dire toutes ces choses, d’enchaîner un discours que je n’ai pas répété. Les mots sortent spontanément. Je les pense. Et cette demande en mariage, dans une chambre d’hôtel… Je la fais par envie. J’ai mon cœur qui bat tellement fort que je me demande s’il ne va pas s’arrêter. Je crains sa réponse. J’ai peur qu’elle me repousse, qu’elle me dise que ça n’a aucun sens et elle aurait raison, mais qu’importe. Maona saute dans mes bras, me souffle la réponse. Ca ressemble à un oui. Je l’espère. Je resserre mes bras autour de sa frêle silhouette, dépose un baiser sur sa tête et j’attends, impatiemment, une réponse, une vraie qui fera disparaître tous mes doutes. Elle arrive, elle est là, elle est positive. Je lâche un souffle, respire un peu plus fort. « Nom de Dieu. » Maona accepte de devenir ma femme, d’être mienne, officiellement. N’importe qui nous dirait que c’est complètement fou, que c’est bien trop tôt, mais je me fiche bien des regards, de ce que pourraient penser les autres. Je me fiche bien qu’on nous juge pour notre différence d’âge, qu’on nous lance des pierres parce qu’on ne prend pas le même chemin que cette norme préétablie, cette norme que tout le monde devrait suivre, soi-disant. Ce qui compte, c’est qu’à cet instant, je me sente bien. Je pose ma main sur sa tête, l’incite à relever la tête lorsqu’elle m’annonce une nouvelle que je n’attendais pas. « Il est de moi ? » que je répète, en sentant mon cœur rater un battement. J’effleure ses joues de mon pouce, tandis que mon autre main s’accroche à elle, la garde bien contre moi. Mes doigts sont crispés sur son dos. J’ai bien compris ? Elle vient de dire qu’il était de moi ? « C’est moi le Papa. » Ils étaient là, les doutes. Je ne me faisais pas d’illusion, même si j’espérais très fort qu’il ne s’agisse pas de celui de Nino. C’est le mien, ce petit bout qui est en train de grandir en elle. Les larmes me montent aux yeux. Je cligne des yeux, chasse les gouttes salées qui menacent de couler. C’est moi, le père de cet enfant. « Un mini grille-pain. Une tartine. » soufflé-je, en la serrant fort dans mes bras, à tel point que j’ai l’impression de l’écraser. Mon visage s’enfouit au creux de son cou où j’y dépose quelques baisers humides, salés. « Oh bon sang. » Maona va mettre au monde une part de moi. J’ai tellement souffert de ne pas savoir, d’imaginer un mini Nino que de savoir qu’il n’est pas de lui, que c’est mon sang… C’est un soulagement et le mot est tellement faible. « Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir. » Je l’aime. Oh ça oui. Elle et le futur rejeton. « Je prendrai soin de vous. Je ne laisserai personne vous faire du mal. » Personne. Solange, Cameron, aucun d’entre eux. Ils n’auront pas le droit de s’approcher, de décider pour nous. Ce bébé, il va naître et il aura sa chambre à lui. Il sera aimé, il l’est déjà. Je la pose sur le meuble à l’entrée, me place entre ses jambes et sors mon téléphone portable. « Je vais contacter la mairie de Biarritz, leur demander s’ils n’ont pas une place dans les jours à venir. Le plus rapidement possible, avant ton audience. Il faut que tu trouves un témoin, ou deux. J’ai les miens déjà. » Sebastian et Oihana, c’est tout trouvé. C’est eux qui ont cette place importante dans ma vie, eux qui ne me jugent jamais, eux qui sont toujours là, avec Gaël. « Je suis désolé, la cérémonie sera courte et certainement pas comme tu l’imagines, mais… On la fera plus officiellement ensuite, à l’église. » Je ne me suis jamais marié à l’église, mais j’ai tout de même été me renseigner à cause de mon divorce. Certains prêtres acceptent de prendre en charge les personnes divorcées, pour qu’elles se remarient. Peut-être bien que l’on pourra avoir sa bénédiction. « Il est de moi ? » murmuré-je, en collant mon téléphone à mon oreille.
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MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptySam 30 Avr - 21:08

« Nom de Dieu. » ça veut dire qu'il est heureux ? apparemment oui, tu entends son coeur battre la chamade, presque au même rythme que le tien pendant que tu es là, accrochée dans ses bras et qu'il remonte ton visage vers le sien. les yeux dans les yeux, tu lui annonces, finalement, tu lui annonces que ton bébé, c'est le votre, c'est le sien. qu'il n'a pas d'inquiétude à avoir, qu'il est bien de lui, même si ce qu'il venait de te dire avant la demande te touchait énormément. il était prêt à rester, même si cet enfant n'était pas le sien, même s'il y avait ce risque, il le prenait en considération et n'allait pas t'abandonner. tu ne peux pas être plus heureuse qu'en cet instant. « Il est de moi ? » tu hoches la tête alors qu'il pose ses mains sur tes joues, qu'il te fixe, ce sourire contagieux aux lèvres.   « C’est moi le Papa. » « oui, oui mon ange, c'est toi. c'est toi. » toi aussi, tu te rends compte enfin de ce que ça signifie, de ce que ce résultat du test signifie. tu n'avais pas vraiment crié de joie en l'apprenant, parce qu'il y a deux jours, ça ne changeait rien, il y a deux jours, tu n'allais jamais revenir sur Biarritz, il y a  deux jours, tu étais seule, avec cet enfant, il y a deux jours c'était le tien et uniquement le tien. tu l'observes, avec ses yeux humides, tu le regardes, avec son regard de braise qui exprime tout ce qu'il ressent, cette joie qui te transporte à ton tour.  « Un mini grille-pain. Une tartine. » qu'il souffle, contre ton cou, tu ne comprends pas, pas très bien où il veut en venir ... à moins qu'il ne parte de l'enfant, tu t'en fiches éperdument en cet instant, de ne pas comprendre. il t'embrasse, dans le cou, c'est humide, de ses larmes qui coulent. « Oh bon sang. Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir. Je prendrai soin de vous. Je ne laisserai personne vous faire du mal. » tu le laisses te déposer sur le meuble de l'entrée, tu écartes légèrement les jambes, pour qu'il s'y place, tu défais tes mains, qui viennent se poser sus ses joues. tes pouces effacent délicatement les larmes qui ont perlé, le sourire aux lèvres. « et moi, je prendrai soin de toi Eneko, quoiqu'il se passe, je serai là, pour toi, pour lui » que tu dis, en déposant ta main sur ton ventre arrondi. oui, tu les aimes, les deux, tous les deux, tu les aimes follement et tu serais prête à tout pour les protéger. il sort déjà son téléphone et t'observe un instant. « Je vais contacter la mairie de Biarritz, leur demander s’ils n’ont pas une place dans les jours à venir. Le plus rapidement possible, avant ton audience. Il faut que tu trouves un témoin, ou deux. J’ai les miens déjà. » qu'il t'annonce rapidement. des témoins, tu ne réfléchis pas très longtemps finalement, tu sais à qui tu vas demander. Camélia, évidemment, ta soeur, ta protectrice et tu aurais bien demandé à Alma également seulement, elle ne peut pas sortir de l'hôpital ... est-ce qu'il y aurait moyen ? t'en sais trop rien, puis tu ne veux pas blesser Nino non plus. tu demanderas à Louise. Louise sera là pour toi. « Je suis désolé, la cérémonie sera courte et certainement pas comme tu l’imagines, mais… On la fera plus officiellement ensuite, à l’église. » tu souris bêtement. « je m'en fiche des circonstances, du lieu, tant que c'est à toi que je vais dire "je le veux".» tu la rassures, doucement, tu te fiches bien des cérémonies. « Il est de moi ? » qu'il murmure en collant son téléphone à l'oreille. « oui. » que tu lui confirmes alors que ça décroche à l'autre bout du fil. tu le laisses parler, pendant que tes lèvres trouvent son cou, tendrement. tu récupères sa main libre que tu viens poser sur ton ventre sans le perdre du regard. « il est de toi » c'est un murmure à peine audible, si bas que seul le mouvement de tes lèvres peuvent retranscrire tes mots. il raccroche. « alors  quand ? c'est possible avant mon audience ? je ... il faut que je trouve un avocat Eneko. » tu descends doucement du meuble et commences déjà à ranger tes affaires, comme pressée de rentrer, de te marier, d'être avec lui. pressée d'être avec lui, et uniquement lui. tu poses ta main sur la photo, de l'échographie tu te tournes vers Eneko et lui apporte, sagement. « je ... pendant que tu étais à Paris j'avais rendez-vous chez le gynécologue. » que tu lui annonces en lui désignant la photo que tu lui tends. « je ne voulais pas que tu sois un peu plus en colère contre toi alors ... je te l'ai pas dit tout de suite, puis il y a eu Solange et j'ai pris la fuite ... je ... c'est notre bébé. » que tu finis par conclure.
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MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptySam 30 Avr - 21:51

C’est moi le papa. Je n’arrête pas de me le répéter. Ca tourne en boucle dans ma tête. C’est moi, pas un autre. C’est complètement fou… Je ferme les yeux au contact de ses pouces sur mes joues qui effacent ces gouttes salées. « Je n’ai aucun doute là-dessus. » Si elle est partie, c’est pour me protéger de Cameron. En prenant la fuite, elle a pris soin de moi et ça me touche énormément, même s’ils ne méritent pas qu’elle fasse tout ça, se priver de sa vie, de moi, de nous. C’était peut-être de ça dont j’avais besoin, un déclic. Le téléphone contre mon oreille, j’attends qu’une personne des renseignements me réponde et demande le numéro de la mairie de Biarritz. Elle me met en relation avec eux. Je patiente, affichant un large sourire lorsqu’elle me confirme de nouveau qu’il est de moi, ce petit. Je ferme les yeux en sentant ses lèvres sur mon cou, puis les rouvre pour me focaliser sur son petit ventre que je caresse du bout des doigts, avec un sourire qui ne veut pas s’en aller. Quelqu’un me répond, une assistante sans doute. « Bonjour. J’aimerais avoir vos disponibilités pour un mariage. Nous aimerions faire ça rapidement. Dans les quatre jours à venir si possible. Nous n’avons pas besoin d’une journée, ni même d’une demi-journée. Nous prenons ce que vous avez. » Qu’importe s’ils ont seulement trente minutes à nous accorder, ce sera déjà ça. Tout ce que je veux, c’est que le mariage soit fait, qu’elle devienne ma femme, que Solange n’ait plus aucun contrôle sur elle. La bonne femme semble surprise d’une telle demande, me dit qu’elle n’a rien, mais j’insiste, lui demande de bien chercher. Elle finit par me proposer une date, une heure et je hoche la tête, comme si elle était en face de moi. Je la remercie, puis mets fin à la communication. « Je reviens à ce que tu disais : peut-être que tu t’en fiches, mais j’aimerais en avoir une, moi. Il y a des couples qui se marient à la mairie et un an, deux ans après à l’église. Ca nous laisse le temps de voir les choses, d’organiser ça… De profiter, avant. » La robe blanche, la décoration, faire ça officiellement avec les gens qu’elle aime, ceux qui ont de l’importance. J’aimerais vraiment la présenter à ceux qui comptent. Oihana l’aime déjà. Sebastian… Il l’appréciera aussi. Maona mérite ça, un évènement qui restera ancré dans sa mémoire, qu’elle pourra raconter avec fierté, avec des étoiles dans les yeux. C’est important, un évènement pareil dans la vie d’une femme. Dans ma vie aussi. Je ne la tiens pas plus longtemps, sentant qu’elle bouillonne d’impatience, qu’elle a besoin de la réponse. « Il a une heure à nous accorder, pas une de plus. Quelques heures avant l’audience. » C’est de justesse, mais ça suffira amplement à contrer les attaques de Solange. « J’imagine déjà sa tête quand elle saura… C’est un pur bonheur, tu n’imagines pas à quel point je me réjouis d’avance. » Pour la première fois, j’ai hâte d’être face à elle, de lui montrer les papiers officiels qui prouveront qu’elle n’a plus aucun droit sur sa fille, pas comme ça. S’il y a tutelle, je serai celui qui prendra soin d’elle, je serai le responsable. Elle ne pourra pas la faire avorter, décider de ses choix, la forcer à faire ce qu’elle ne souhaite pas. « Ne t’en fais pas pour l’avocat, je m’en charge. J’ai le mien. Il s’est très bien occupé de mon divorce et s’il n’est pas accrédité pour défendre ce genre d’affaires, eh bien il me conseillera l’un de ses confrères. Je vais le contacter. » Je cherche le numéro de téléphone dans mon répertoire, tandis qu’elle range ses affaires. « J’ai mon sac si tu veux, tu n’as qu’à les mettre dedans. » dis-je, en lui désignant le sac. Je relève finalement la tête lorsqu’elle s’approche avec une photo, cesse d’un coup de m’activer. C’est une échographie. C’est le bébé. C’est lui. Je pose mon téléphone sur le meuble, abandonnant l’appel et ne peux décrocher les yeux de la photo. Ce n’est pas la première fois que je vois une échographie, mais celle-ci, c’est différent. Elle m’est personnelle. « Bon sang Mao, tu aurais dû me dire… » que je murmure, calmement. Je ne suis pas en colère, je suis… J’ai l’impression qu’on vient de m’anesthésier. C’est l’effet de la photo qui me fait monter les larmes aux yeux, encore une fois. Je saisis la photo, puis enroule un bras autour de son corps que je ramène contre moi et dépose un baiser sur sa tempe. « Je suis heureux. » Je me pose enfin, appuie mon menton sur sa tête et ne quitte pas des yeux l’échographie. C’est le nôtre.
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MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptySam 30 Avr - 22:10

« Je reviens à ce que tu disais : peut-être que tu t’en fiches, mais j’aimerais en avoir une, moi. Il y a des couples qui se marient à la mairie et un an, deux ans après à l’église. Ca nous laisse le temps de voir les choses, d’organiser ça… De profiter, avant. » il ne répond pas pour la date, se contente de revenir à quelques minutes plus tôt lorsque tu lui proposais de faire ce qu'il voulait, parce que tu t'en fichais, complètement d'avoir oui ou non uns cérémonie, il semble y tenir lui. « si tu en veux une, on en aura une, tout ce que je veux, pour le moment, c'est être avec toi, ne pas me retrouver entre les griffes de Solange. » depuis le chantage, depuis la dernière fois que tu l'as vu, tu n'as plus le courage de l'appeler par ce surnom affectif, le coup du "maman", tu n'en as plus la force, parce que ce n'est plus ta conception d'une maman, non une maman c'est celle qui fait tout pour le bonheur et la santé de son enfant, comme tu l'as fait, pour protéger la vie de ton petit être. « Il a une heure à nous accorder, pas une de plus. Quelques heures avant l’audience. J’imagine déjà sa tête quand elle saura… C’est un pur bonheur, tu n’imagines pas à quel point je me réjouis d’avance. » tu souris, oui, c'est parfait, c'est exactement ce dont vous aviez besoin. « j'aurai bien voulu que tu mettes les pieds mais ... mais j'ai bien relu la convocation, c'est à huit clos, seuls les concernés sont conviés, à moins que l'avocat qu'on va prendre puisse y faire quelque chose, je vais devoir y aller toute seule. » que tu souffles, tu aimerais, qu'il puisse entrer, te soutenir, être là, avec toi. ton homme. ton futur mari. « Ne t’en fais pas pour l’avocat, je m’en charge. J’ai le mien. Il s’est très bien occupé de mon divorce et s’il n’est pas accrédité pour défendre ce genre d’affaires, eh bien il me conseillera l’un de ses confrères. Je vais le contacter. » tu hoches la tête, tu lui fais entièrement confiance, tu n'y connais rien, dans tout ça, tu n'as jamais eu à faire avec la justice, alors tu n'en sais trop rien. toi, tu t'affères à ranger tes affaires, quelque part, mais tu n'as pas de sac. il te propose le sien, mais tu ne l'entends pas, plongée dans cette échographie que tu lui présentes machinalement. « Bon sang Mao, tu aurais dû me dire… » tu le savais, tu aurais du. « je ... je n'ai pas trouvé le bon moment.» c'était la pure vérité, tu n'avais pas pu trouver le bon moment pour lui dire que tu y étais allée sans lui, que tu avais eu ce rendez-vous. « Je suis heureux. » il est heureux, heureux, et toi aussi, tu es heureuse tu le laisses contempler la photo pendant que tu ranges tes affaires, que tu plies tes nouveaux vêtements que tu ranges finalement dans le sac d'Eneko puis que tu n'en as pas. « le bébé est en bonne santé, on pourra y retourner si tu veux, mais tu sais, ça fait même pas trois mois, alors c'est juste de la surveillance. au cinquième mois, ils peuvent annoncer le sexe, si jamais tu veux le savoir. » tu parles, tu parles encore et encore de ce bébé, de ce bout de chou qui va venir remplir vos vies. tu finis de ranger et tu retournes dans les bras d'Eneko, tu prends son visage entre tes mains et déposes un baiser sur ses lèvres. « appelle l'avocat pendant qu'on retourne dans le hall, il faut que je paie les trois derniers jours de l'hôtel. » que tu lui souffles. et vous descendez, vers le hall, il se cale dans un coin, valise en main, le regard sur toi pendant que tu vrilles vers l'accueil. « je suis désolée, il voulait vous voir et ... » tu lui souris et tu viens poser une main sur sa main. pauvre hôtesse. « vous avez bien fait, c'est mon mari. » oui, futur mari, mais c'est presque pareil non ? « je viens régler ma note » elle secoue la tête. « je vous fait cadeau d'un jour, pour me faire pardonner. » tu acceptes, tu règles, mais tu sors finalement un de tes croquis que tu fais glisser sur le comptoir. « pour vous, avec tout le papier que je vous ai utilisé. bonne journée et merci encore. » et tu rejoins Eneko, toujours au téléphone, forcément, demander un avocat prend du temps, tu imagines déjà que tu vas avoir rendez-vous avec de dernier dès que tu auras posé les pied sur Biarritz.
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MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptySam 30 Avr - 22:55

« Je veux y retourner. » Peu importe que ce soit pour de la surveillance, j’aimerais voir ça de moi-même. Je n’ai pas été là à la première échographie, je serai là à la seconde, puis aux autres. Ce n’est pas un évènement que je souhaite rater, pas seulement parce que je souhaite être là pour la maman, l’accompagner tout au long du suivi, mais aussi pour moi, pour me sentir là, pour me sentir père. Un bon père. J’en ai besoin. Le mien avait manqué pratiquement toutes les échographies, impossible que je fasse la même chose et que notre enfant soit déçu lorsqu’il sera plus grand en se disant que son père n’a pas répondu à l’appel. Je lui rends la photo pour qu’elle la garde sur elle, plutôt qu’elle termine abîmée dans mon portefeuille, mais je me connais, j’en aurais une copie toujours sur moi. Je garde toujours ce qui a de l’importance sur moi. Soulagé qu’il soit en bonne santé, qu’il n’ait rien, je reprends ses lèvres contre les miennes et acquiesce d’un signe de tête. « Je ne sais pas si je veux savoir le sexe de l’enfant. Si tu ne le souhaites pas… Je serai tellement tenté de te le dire. » Je pourrais faire des fausses notes alors il serait plus judicieux de respecter son choix, d’aller dans son sens. Il est possible de trouver une couleur neutre dans la chambre, qui aille avec une fille et un garçon, ça changera du cliché de base qu’est le bleu et le rose. Ce sera différent. Joli. Je prends la valise et erre dans les couloirs, vers l’ascenseur, en récupérant mon téléphone de l’autre main pour contacter l’avocat. Une voix résonne lorsque nous arrivons dans le hall, celle de son assistant qui finit par me le transmettre. Je lui résume la situation, observant de loin Maona en train de régler la note, sans m’attarder sur les détails. Il n’a pas pour habitude de traiter ces affaires, mais il me connait, il veut bien se charger de moi, de notre situation. J’ai confiance en lui, en ses capacités. Cet homme sait ce qu’il fait. De ma main, je tire celle de Maona et la ramène vers moi en l’encerclant d’un bras en continuant la conversation qui se termine sur une date de rendez-vous. « La journée risque d’être très longue. A 17 heures, ce soir, il faudrait qu’on aille le voir. Je ne pourrais pas accéder à la salle, il va falloir que tu y ailles seule, avec lui. Il t’accompagnera tout au long. Il parle bien, il saura dire ce qu’il faut, mais avant, il a besoin de nous rencontrer pour en savoir plus, pour connaître les détails. » Tous les détails. Je range mon portable dans la poche de mon manteau, reprends la petite valise, le sac sur mon épaule, de l’autre main, j’attrape la sienne et l’attire vers l’accueil. « Re-bonjour. » L’hôtesse m’adresse un sourire, semble plus rassurée maintenant. « Serait-il possible de voir sur votre petit écran les heures de vol vers Biarritz, faire une réservation en mon nom, avec ma carte. S’il vous plaît. » Elle hésite. Je m’appuie contre le comptoir. « Faites-moi ce cadeau, je viens d’apprendre que j’allais être papa. » L’hôtesse me regarde, puis regarde Maona, puis de nouveau moi et lève les yeux au ciel. « Bon. Eh bien félicitations à vous deux. » « Je vous remercie. » Je dépose un baiser sur les lèvres de ma future femme et fais le tour afin de faire la réservation avec l’hôtesse, en prenant soin qu’elle ne regarde pas les numéros et surtout, que sa bécane ne les enregistre pas. La réservation faite, j’en profite par la même occasion pour prendre le numéro d’un taxi et la remercie de nouveau pour sa gentillesse. Je contacte rapidement la compagnie de taxis qui m’affirme qu’un chauffeur arrivera d’ici une dizaine de minutes et raccroche enfin. « Je passe ma vie au téléphone aujourd’hui. Oihana s’inquiétait pour toi. Je suppose que ça doit sonner comme un bonjour. » dis-je, en encerclant Maona de mes bras. « Qu’est-ce que tu ne me fais pas faire, toi. » Je l’aurais fait et refais, encore une fois. Si j’avais su plus tôt, si j’avais percuté plus rapidement, je serais venu plus tôt. « Il est bien cet hôtel. » On reviendra. Lyon voudra forcément dire cet hôtel.


Dernière édition par Eneko Deribay le Sam 30 Avr - 23:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptySam 30 Avr - 23:09

« Je ne sais pas si je veux savoir le sexe de l’enfant. Si tu ne le souhaites pas… Je serai tellement tenté de te le dire. » tu hoches la tête, il reviendra, voir le gynécologue avec toi, il viendra et il décidera à ce moment. peut importe ce qu'il choisi, il fera ce qu'il veut. toi, tu veux la surprise, toi, tu veux une belle surprise, parce que l'un ou l'autre, tu seras la plus heureuse sur terre. tu finis par régler ton séjours, pendant qu'Eneko est au téléphone. quand tu as terminé tu retrouves le confort de ses bras. « La journée risque d’être très longue. A 17 heures, ce soir, il faudrait qu’on aille le voir. Je ne pourrais pas accéder à la salle, il va falloir que tu y ailles seule, avec lui. Il t’accompagnera tout au long. Il parle bien, il saura dire ce qu’il faut, mais avant, il a besoin de nous rencontrer pour en savoir plus, pour connaître les détails. » tu hoches la tête. ce soir. 17h. seule. il parle bien. c'est tout ce que tu retiens. tu as confiance en Eneko, alors tu as confiance en son avocat. oui. « d'accord, ce soir dix-sept heures, on sera dans son bureau » que tu souffles simplement. il se dirige de nouveau vers l'accueil, embête de nouveau l'hôtesse, qui t'apprécie et qui accepte finalement. tu le regardes faire, passer derrière réserver un vol de retour. tu souffles, doucement. il ne sera pas là lors de l'audience, il ne sera pas là. tu y arriveras, tu peux le faire, tu pourras le faire, tu ne dois pas te prendre la tête maintenant, non, pas maintenant, c'est dans quatre jours, tu as quatre jours pour te concentrer, répéter ce que tu as à dire. Tu le suis, jusque dehors lorsqu'il te dit qu'un taxi arrivera dans maximum dix minutes. vos sacs sur le dos, tu viens fondre dans ses bras, tendrement. le seul endroit au monde où tu veux être. cette semaine a été si longue, trop longue. « Je passe ma vie au téléphone aujourd’hui. Oihana s’inquiétait pour toi. Je suppose que ça doit sonner comme un bonjour. Qu’est-ce que tu ne me fais pas faire, toi. Il est bien cet hôtel. » tu lui souris, tendrement, te mets sur la pointe des pieds pour déposer un doux baiser sur ses lèvres. « on reviendra ici » que tu affirmes alors, oui, tu veux revenir dans cet hôtel, tu n'as pas le temps de continuer que votre taxi est déjà là, tu te charges de demander l'aéroport. « je ne t'ai jamais dis de venir me chercher tu sais. » tes yeux brillent de fierté. oui, tu es fière de l'avoir avec toi, t'es fière d'être à son bras, t'es fière de devenir madame Deribay. tu n'es pas la première, certes, mais tu espères être la dernière. oh oui, tu seras la dernière. « je vais la rencontre ? Oihana ? » que tu demandes aussitôt, tu ne l'as jamais vu, enfin, il paraîtrait que vous vous connaissiez quand vous étiez jeunes. tu lui souris, tu te blottis contre lui alors que vous arrivez à l'aéroport. « tu passes ta vie au téléphone et dans l'avion. » que tu souffles doucement. vous passez assez rapidement la porte d'embarcation et entrez rapidement dans l'avion. tout est pressé, comme si tout était accordé à votre temps. il est déjà 12h passé, si vous voulez ne pas être trop en retard ce soir, il vaut mieux, c'est vrai. « je vais dormir, quelques instants, dans l'avion, je suis exténuée. » que tu lui avoues finalement. « je n'ai pas beaucoup dormi ces nuits dernières. »
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MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptySam 30 Avr - 23:54

Il n’y a aucun doute là-dessus. Lyon est un endroit agréable, qui l’est d’autant plus à présent. Cette ville ne représentait pas grand-chose autrefois, mais depuis ce week-end passé ensemble et aujourd’hui, c’est différent. C’est devenu une ville dans laquelle je me plairais à revenir, avec Mao, avec notre bébé. « Serait-ce de la provocation Mademoiselle Chatelain ? » Je referme la porte du taxi qui nous amène jusqu’à l’aéroport. C’est vrai, elle ne m’a rien demandé. Elle ne souhaitait pas que je vienne la retrouver, que je prenne des risques avec la justice ou avec Solange et Cameron, mais même en sachant la vérité, je les aurais pris, plutôt deux fois qu’une, parce qu’ils ne sont plus un frein, parce qu’ils sont arrivés bien bas pour obtenir ce qu’ils désiraient. Chantage, procédure… J’ai honte pour eux, de ce qu’ils sont capables de faire. « Oui, tu vas la rencontrer. Sebastian, aussi. Mon plus proche ami. C’est d’une conversation avec lui que vient ton surnom. » Le grille-pain. Quand j’y pense, c’est parti de vraiment rien… J’étais en train de péter un plomb qui plus est. Je cherchais une solution, quitte à falsifier une carte des groupes officiels. La police. Inventer une excuse pour justifier la demande de localisation. J’aurais été capable du pire. « Tu appréhendes ? » Oihana sera ravie, je la connais et Sebastian, il faut que je lui envoie un message dans la journée pour lui faire part des nouveautés. Il lira mon message dix fois cette fois-ci, pour comprendre. Pourtant, il n’a aucun reflet blond. Parfois je ne le suis pas : je suis l’homme le plus clair du monde. « Je passerai moins de temps dans l’avion, je te le promets. » Moins de déplacement, parce qu’elle est là, qu’elle a besoin de moi, lui aussi et aussi parce que je ressens le besoin d’être auprès d’eux plutôt qu’en vadrouille. A peine installé que je pose ma main sur son ventre. « Repose-toi. » Je pose mon manteau sur elle, dépose un baiser sur sa tempe et saisit sa main, entrelaçant mes doigts avec les siens. L’avion décolle, certains passagers commencent déjà à défaire leurs ceintures. Je me tourne vers Mao dont les yeux se sont fermés. C’est rassurant de la savoir à mes côtés, de constater de mes propres yeux qu’elle se porte bien. L’heure s’écoule rapidement, les passagers se lèvent, se dirigent vers la sortie. « Mao. » soufflé-je, en déposant un baiser sur ses lèvres. S’il m’était possible de la laisser dormir un peu plus, je n’aurais pas hésité. Avec ces derniers jours qu’elle a passé, à se demander ce qu’elle allait faire les jours suivants, à se torturer l’esprit… A me répondre durant la nuit. Elle a du sommeil à rattraper. « Nous sommes arrivés. Je sais que tu es encore fatiguée, mais il faut qu’on sorte. Tu te reposeras en rentrant, avant notre rendez-vous. » Je caresse ses cheveux avec tendresse, lui adresse un sourire, puis dépose un nouveau baiser sur le coin de ses lèvres, ainsi qu’un autre dans son cou. « Cette odeur… J’ignore comment j’ai pu faire pour m’en passer autant de temps. » Je récupère nos affaires, libère une main pour capturer la sienne. « Est-ce que ça va ? » Biarritz est là, sous ses pieds. Je m’inquiète de son état, de ce qui peut se passer à l’instant dans sa tête.
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MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptyDim 1 Mai - 0:07

non, ce n'est pas de la provocation, ou peut-être un peu, légèrement, quelque chose comme ça. « Oui, tu vas la rencontrer. Sebastian, aussi. Mon plus proche ami. C’est d’une conversation avec lui que vient ton surnom. Tu appréhendes ? » qu'il finit par t'annoncer, te demander aussi. « j'appréhende toujours tout Eneko et il va falloir que tu m'expliques, pour ce surnom, mais après que j'ai reposé mes yeux, pas longtemps. quelques minutes, pas plus. » « Je passerai moins de temps dans l’avion, je te le promets. Repose-toi. » tu hoches la tête, tu viens lui piquer un doux baiser avant de te remettre en place, tu fermes tes yeux, tu es en confiance, totalement, tu te sens en sécurité, tellement que tu t'endors immédiatement, tes yeux à peine fermés que tu te laisses portée dans les bras de Morphée. c'est ça, depuis une semaine, tu ne dors pas beaucoup, tu dors une heure par ici et par là. seulement. « Mao » que tu entends. tu reçois un baiser, mais tu gardes tes yeux fermés. « non, pas déjà » tu as parlé à voix haute, tu n'as pas fait exprès, c'était censé rester dans ta têtes, mais tu n'as pas pu contrôler. tu li lances un tendre sourire. « Nous sommes arrivés. Je sais que tu es encore fatiguée, mais il faut qu’on sorte. Tu te reposeras en rentrant, avant notre rendez-vous. Cette odeur… J’ignore comment j’ai pu faire pour m’en passer autant de temps. Est-ce que ça va ? » tu hoches la tête pendant qu'il s'active, tu prends simplement sa main, il te guide, te montre le chemin à prendre, et tu te contentes de te laisser faire, encore dans les vapes. « fatiguée, mais ça va aller. ne t'inquiète pas. » tu répétais ces mots, que tu n'avais cessé de lui répéter pendant une semaine, que tu n'avais cessé de lui écrire pendant une semaine, rapidement, vous vous retrouvez dehors, tu t'engouffres dans sa voiture, cette voiture que tu connais si bien. tu regardes les alentours. ça y est, de retour sur Biarritz. quand il monte dans la voiture, tu te tournes vers lui, posant une main sur sa cuisse. « elle ne doit pas savoir, que je suis de retour. » que tu souffles doucement. « elle ne doit pas savoir que je suis chez toi, d'accord, je ne veux pas la voir débarquer à l'improviste, ou quoique ce soit tu sais j'ai ... je vais avoir des problèmes, je leur ai volé de l'argent, près de 2000€. » que tu souffles finalement, honteuse. tu en avais eu besoin, si tu voulais survivre, si tu voulais quitter Biarritz, tu avais du leur voler de l'argent. « il n'y a pas de preuve, je connaissais la combinaison mais ... mais j'ai peur de la croiser. il ne faut pas que ça remonte jusqu'à ses oreilles. » que tu lui demandes alors, oui c'est ça, tu veux qu'il garde au maximum le secret de ton retour, c'est peut-être trop demander. « d'ailleurs, profites, bientôt, tu ne pourras plus m'appeler mademoiselle Chatelain » que tu souffles doucement, ça te fait penser à ton père, il va falloir que tu lui répondes, que tu lui parles. tu aimerais, qu'il vienne à la mairie, mais tu as peur qu'il ne tienne pas sa langue envers ta mère, envers Solange, tu as peur qu'il ne tienne pas le coup et qu'il lui balance. confiance ou non ? tu n'en sais rien. il démarre roule, tranquillement, et toi, ... et bien toi, tu t'endors une nouvelle fois. épuisée. réellement épuisée de tout ce que tu viens de vivre, des montagnes russes des émotions. roller coaster.
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MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptyDim 1 Mai - 0:44

Maona est fatiguée et j’ai une seule hâte : être de nouveau à l’appartement pour qu’elle se repose enfin, qu’elle s’allonge dans notre lit et qu’elle mange un morceau ensuite, avant de partir au rendez-vous de dix-sept heures. Je démarre la voiture, presse sa main qu’elle a posée sur ma cuisse. « Ne t’en fais pas. Solange est déjà passée ce matin, elle ne risque pas de passer de nouveau. » Et quand bien même ce serait le cas, je ne lui ouvrirais pas la porte. Quatre jours à attendre avant d’en être enfin débarrassé. Elle n’aura d’autres choix que de nous laisser tranquille, de baisser les bras et le fait qu’elle ne soit en rien d’accord avec notre future union ne change strictement rien. C’est ce qui va se passer et elle ne sera pas là pour crier à travers la mairie qu’elle n’est pas d’accord avec cet engagement. « Il faudra juste que tu ne prennes aucun risque et que tu restes chez nous le temps que tout soit définitivement réglé. Je me chargerai des courses et du reste, s’il y a besoin. Je ne veux pas que tu sortes. » Ni même pour voir ses amis. Je préfère qu’elle les appelle, qu’elle passe un bon moment avec eux à l’appartement et si elle a besoin d’être seule avec eux, je m’absenterai. « Quant aux deux-milles euros… Mao… » Je lâche un soupir. C’est une énorme somme. S’ils s’en aperçoivent, si Solange s’en rend compte… « Il faudra les rembourser. » C’est une faute, certes, mais elle peut être réparée, que son vol passe plutôt comme un emprunt. « J’avancerai l’argent, tu viendras à l’entreprise faire tes heures en échange. » C’est donnant-donnant. C’est surtout un moyen de la replonger dans ce qu’elle aime, qu’elle reprenne une activité. « Ce n’est pas négociable. Ils ne vont pas attendre des mois pour revoir la couleur de leur argent. » Au moins pour son père. Il a certainement dû participer à l’épargne. « J’ai hâte de pouvoir t’appeler Madame Deribay ma chérie. » Je roule, tourne la tête vers Maona qui a une nouvelle fois fermé les yeux. Le trajet n’est pas long et l’arrêt ne semble pas la déranger. Je fais le tour du véhicule, défais sa ceinture et la prends dans mes bras. Nos affaires attendront. Une petite dame passe au même moment et m’ouvre la porte en m’adressant un sourire, avec un regard vers Maona. « La pauvre petite a dû passer une dure matinée. » « Très longue semaine. » dis-je, en entrant dans l’ascenseur, souhaitant une bonne journée à ma voisine qui vit au rez-de-chaussée.  Arrivé à l’étage, je repose doucement Maona par terre. « Nous sommes arrivés, tu vas pouvoir te reposer. » J’ouvre la porte, la reprends dans mes bras, de peur que la force lui manque de trop et referme derrière moi avec mon pied. Il y a encore la tornade Solange qui se remarque, mais le lit est fait, elle n’y a pas touché. Je dépose Maona dessus, lui retire ses chaussures et dépose un baiser sur chaque cheville. « Tu m’as manqué. Terriblement. » Je lui retire son pantalon, puis son haut, ne manque pas de jeter un regard sur la lingerie qu’elle porte, sur ses formes dont je ne me lasse pas. « Repose-toi. Je te réveillerai. » dis-je, en ramenant la couverture sur elle.


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MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptyDim 1 Mai - 1:00

« Ne t’en fais pas. Solange est déjà passée ce matin, elle ne risque pas de passer de nouveau. » tu hoches la tête, mais ça ne te rassure pas tant que ça. si elle est passée, elle peut très bien repasser non ? « Il faudra juste que tu ne prennes aucun risque et que tu restes chez nous le temps que tout soit définitivement réglé. Je me chargerai des courses et du reste, s’il y a besoin. Je ne veux pas que tu sortes. » tu hoches la tête, une nouvelle fois. « je ... je ne comptais pas sortir, ça tombe bien. merci. »  tu le remercies, tu ne sais pas tellement pourquoi. peut-être pour tout ce qu'il fait pour toi, même si ça doit lui sembler normal, pour toi, ça ne l'est pas forcément alors oui, tu le remercies, parce que tu l'aimes. « Quant aux deux-milles euros… Mao… Il faudra les rembourser. J’avancerai l’argent, tu viendras à l’entreprise faire tes heures en échange. » « non, je ne veux pas que tu avances l'argent. » « Ce n’est pas négociable. Ils ne vont pas attendre des mois pour revoir la couleur de leur argent. »  tu ne dis pas un mot de plus. c'est pour ton père, c'est ce que tu te dis, c'est pour ton père, pas pour le dragon, non, c'est pour ton père, qui est comptable et qui a déjà tu s'en apercevoir. le connaissant, oui, il doit le savoir. « J’ai hâte de pouvoir t’appeler Madame Deribay ma chérie. » tu souris, doucement en fermant tes yeux, toi aussi tu as hâte, toi aussi, tu le veux. quand tu ouvres de nouveau tes yeux, tu es devant cette porte d'entrée, la seconde suivante t'es allongée dans le lit; tu tombes de fatigue, alors tu te laisses faire. il t'enlève tes vêtements, te recouvre de la couverture, dépose un tendre baiser. tu ne lui réponds pas, ou seulement pas des onomatopées. rien de plus. tu repars dans le tréfonds des rêves.

« non ! » tu te réveilles en sursaut. tu regardes autour de toi, tu cherches autour de toi. tu paniques, tu trembles et tu le vois arriver, Eneko, tu le vois arriver, le regard vrillé sur toi. tu l'observe un instant. c'est toi, qui vient de crier ? apparemment oui. tu souffles, doucement, un mauvais rêve, certainement, mais c'est étrange car tu n'as aucun souvenir. « je ... désolée, j'ai du faire un cauchemar. » tu regardes la chambre, en désordre. « qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? et il est quelle heure, on est pas en retard au moins. » tu paniques, tendrement en essayant de retrouver tes moyens, tu ouvres grand tes bras, malgré tout, pour qu'il vienne Eneko, pour qu'il vienne s'y poser, s'y engouffrer, tu le regardes avec un sourire sur les lèvres. « embrasses-moi » que tu minaudes, une petite moue sur le visage. tu n'as pas assez dormi, c'est vrai, mais tu te sens quand même bien, moins fatiguée.
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MessageSujet: Re: (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces   (Maona) Lyon, un souvenir qui laisse des traces EmptyDim 1 Mai - 1:36

Maona s’endort. Je reste là, trente minutes au moins à la regarder, à passer mes doigts sur son visage, puis rejoint le salon lorsque je sens mon portable vibrer. Elise. Je n’avais pas eu de nouvelles d’elle depuis qu’elle m’a demandé de m’en aller. Notre relation n’a plus rien à voir avec celle qu’on avait autrefois, c’est bien plus tendu, plus… Plus rien. Il n’y a plus rien. Je prends place devant mon ordinateur portable, jette quelques coups d’œil sur la tutelle. J’ai beau montrer que je garde le contrôle sur les choses, cette procédure m’effraie. Solange aussi. Je crains qu’elle finisse par découvrir d’elle-même  où se trouve sa fille. Ici. Elle s’est empressée de faire le tour de l’appartement en étant convaincue que je la cachais et probablement qu’elle doute de mes réponses. Lorsqu’elle est passée, je ne savais rien de l’endroit où se cachait Maona. Maintenant, c’est différent, mais je la protégerais tout autant. Les heures défilent et j’en profite pour mettre un peu d’ordre là où Solange est passée. Elle ne s’est pas gênée pour déplacer des objets de leurs places initiales, déplacer le canapé aussi, comme si Maona avait pu se cacher dessous et je m’apprête à faire de même avec la petite table basse qui est décalée, quand un cri résonne. Je laisse le tout, presse le pas vers la chambre et me fige devant Maona. « Un cauchemar. » répété-je, en soufflant à mon tour. Je m’inquiète pour tout. Je m’avance, me pose sur le lit à ses côtés, appuie ma tête contre elle et l’encercle d’un bras, la serrant avec tendresse. « Toujours aussi exigeante. » dis-je, en croisant son regard, un petit air amusé sur le visage. Je place mes mains sur son visage, presse mes lèvres contre les siennes. « Ne t’en fais pas, nous ne sommes pas en retard, on a une petite heure devant nous encore. Ton portable a sonné plus d’une fois. » soufflé-je, entre deux baisers. Je tire sa lèvre inférieure vers moi, puis reprends : « C’est la tornade de ce matin, ce n’est rien d’important. Ca se range. » Ce n’est que matériel et il n’y a rien de cassé. Je passe une main dans ses cheveux, l’autre s’appuie contre sa nuque pour la garder près de moi, pour prolonger ce baiser. J’en suis dépendant, je suis en manque, toujours. « Tu ne vas pas regretter ? » Les paroles de Solange me reviennent en tête. Maona est jeune… J’en ai envie, c’est certain, mais je souhaite m’assurer que tout ira bien de son côté, qu’elle ne regrettera pas de se lancer aussi tôt, de s’engager avec un homme à son âge, avec un homme de dix ans de plus qu’elle. « Je ne te le ferai pas regretter en tout cas. Tu peux en être certaine. » Je vais prendre soin d’elle, d’eux. Je vais faire ce qu’il faut pour qu’ils soient bien, pour qu’ils ne manquent de rien. Je le peux. Je le veux. C’est ma priorité. « Et ça ne t’empêchera pas de t’amuser avec tes amis, de les voir, de sortir avec eux… Ce n’est pas parce que nous serons engagés que tu devras t’éloigner de tes activités, de ce que tu avais l’habitude de faire seule. Je m’ajoute juste dans l’équation. » Du bout des doigts, je caresse son menton et y dépose un baiser. J’aimerais qu’elle en soit certaine.


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