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 Dorian | Plus qu'un souvenir.

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Adélaïde Eder
Adélaïde Eder
member ◊ cute little nemo

messages : 198 pseudo : islovol. avatar + © : Shay Mitchell + stolen paradise.
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âge : vingt-sept ans.
statut civil : célibataire.
job/études : cambrioleuse, détective privé et pompier volontaire.
Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptyVen 1 Avr - 18:36

Ce n’est qu’un jour de plus. Un jour de plus où j’erre dans les rues plusieurs heures, sans voir le temps passer. Heureusement pour moi, le soleil m’accompagne. Une météo printanière, la perfection. Depuis que je suis petite, le printemps est ma saison préférée, rien que pour le plaisir des yeux : les arbres qui retrouvent leurs feuilles et les fleurs qui trônent entre les brins d’herbe. Là, assise sur un banc en plein milieu d’une rue étroite, je regarde l’heure. Il est vingt heures. Je me lève hâtivement et marche jusqu’à mon appartement. Il est l’heure de profiter des folles soirées de Biarritz.

J’entre dans l’appartement. Derrière la porte, Rosy et O’malley m’accueillent chaleureusement. Après quelques minutes de douceur et de tendresse, je me déshabille et file sous la douche. Une bonne douche, qu’est-ce que ça fait du bien ! Rien de tel pour me mettre encore plus de bonne humeur. Quoiqu’on puisse en penser, j’ai passé une bonne journée. C’est vrai que je tolère de moins en moins ma solitude, mais cette ville est ma meilleure amie. Je le connais aussi bien qu’elle me connait. Et à partir de maintenant, je ne la quitterais pour rien au monde.

Je me fais belle. J’aime bien prendre soin de moi. Et ça me permet d’oublier le milieu militaire et son uniforme incontournable. Je n’ai pas honte de mon passé. J’ai appris à faire des choix un minimum réfléchis. Enfin maintenant, je ne sais pas quoi faire de ma vie. Je choisis donc un jean slim noir, avec un haut fluide blanc. J’aime le contraste entre le noir et le blanc, parce que ça me correspond bien. J’assorti avec un beau bracelet qui appartenait à ma mère. Une paire de mocassins noirs fini cette tenue. Mon maquillage reste simple et ma coiffure, c’est du 100% naturel. Je ne suis, pour le coup, pas du genre à passer dix ans à me coiffer. C’est le seul point que j’évite soigneusement.

J’attrape les clés que j’ai posées sur la table. Je sors, mon sac à la main. Je ne sais pas où aller. Alors je vais marcher, jusqu’à trouver l’endroit où je vais passer ma soirée, et peut être ma nuit. Ce n’est pas rare que je ne rentre pas les soirs où je sors faire la fête. Mais ce rythme de vie me convient bien. Je boite, comme toujours. C’est ma blessure de guerre, si on peut dire. Pourtant, j’adore marcher ! Je ne m’en prive pas. Sinon, je ne ferais plus rien. Alors j’affronte cette douleur que je me suis infligée. Je marche, en oubliant souvent cette blessure. Et puis, je reviens à la réalité. C’est dans ces moments que je pourrais m’effondrer.

J’arrive devant un bar. Je prends une vodka. Ce n’est pas rare que je commence par cet alcool que j’apprécie particulièrement. Un deuxième verre. J’ai passé une heure ici, et je m’ennuie déjà. Donc je sors, et je vais vers un autre bar, où j’espère que l’ambiance sera meilleure. L’alcool me monte déjà à la tête. Et oui, je tiens très mal le choc. Mais ce n’est pas pour autant que je vais arrêter. J’entre dans ce bar, appelé les 100 marches. Je me pose au comptoir. Pour ne pas changer, je commande une vodka, adressant un beau sourire au serveur.
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Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptyDim 3 Avr - 13:56

Ce soir, Dorian ne devait pas travailler, mais son collègue ayant un empêchement, il s’est proposé pour le remplacer. Il l’a déjà fait pour lui, sans rechigner, alors il n’a pas hésité une seule seconde pour lui rendre la pareille. Ce n’est pas comme si c’était une corvée : ce bar dans lequel il passe la plupart de son temps, de ses soirées, lui fait du bien. L’ambiance qui y règne, les évènements qui y sont organisés, c’est une ambiance qu’il ne quitterait pour rien au monde. C’est ce dont il a besoin pour oublier les années passées à l’armée, et donc, ne pas tourner en rond dans son appartement, seul. Il préfère de loin servir des clients, même désagréables. Il y en a quelques uns dans l’établissement qui sont bien éméchés, mais semblent avoir l’alcool heureux. Ils sont en groupe, rient, passent un bon moment sans se prendre la tête. Ca le change de la veille où il a dû séparer deux hommes qui se battaient pour la même fille qui, apparemment, couchait avec les deux sans qu’ils ne soient au courant.

La porte du bar s’ouvre. Une femme s’avance vers le comptoir, tandis que sa collègue qui emporte les commandes à chaque table, pose ses mains sur le bar et lui adresse un sourire en soufflant un coup. « J’ai droit à une minute de… » pause, allait-elle dire, mais un client l’appelle en levant la main. « Fichtre ! » Il arbore un large sourire et se tourne vers la jeune femme qui commence une vodka, pour la lui apporter et c’est en plantant ses yeux dans les siens que son cœur rate un battement. D’abord, il ne sait pas trop pourquoi cette décharge en lui, puis il finit par savoir, par se souvenir. Ces yeux, ce visage, ça lui dit plus que quelque chose. Il ne se rappelle plus s’ils se sont parlé. Il y avait trop de monde et il en a vu des visages. Dorian est pourtant physionomiste… Mais au front, ça a tellement été compliqué. Il se rappelle tout de même d’avoir aperçu sa photo, sur un tableau d’honneur, pas loin de la sienne. Elle a fait l’armée, elle aussi. « Ca va ? » demande-t-il, en faisant glisser le verre en face d’elle. Il ne la connait pas, mais il se sent tout de même proche d’elle, parce qu’elle a vécu les mêmes choses que lui. Peut-être pas la totalité, mais elle aussi, elle a vu ce que c’était, là-bas, dans ces pays où tout est noir, tout est tristesse, tout est horreur. Peut-être s’en est-elle mieux sortie que lui. Peut-être qu’elle arrive à avancer, à oublier, elle. Lui n’y arrive pas, mais fait semblant, pour les autres. Il ne parle pas beaucoup de l’armée, n’aime pas s’attarder et n’aime pas discuter sur l’actualité, mais par contre, il discute de choses bien plus légères et il peut avoir de l’humour. Il préfère rire en compagnie d’amis, que déprimer seul. « C’est la première fois que je te voie là. Première fois que tu viens ? » Il la tutoie, c’est toujours plus simple. Il a appris avec le temps que ça cassait des barrières, mais pour certains, c’est un manque de respect. Pour lui, pas du tout.
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Adélaïde Eder
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Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptyDim 3 Avr - 14:42

Et une vodka, une ! Enfin non. Pour être correcte, il faudrait dire : une vodka de plus, et ce n’est pas fini. J’ai besoin de m’évader l’esprit ce soir. Alors je bois. Comme c’est le troisième verre que je descends et que je ne tiens pas du tout l’alcool, ça s’annonce fort sympathique. Sa voix, sa douce voix me ramène à la réalité. Est-ce que ça va ? Très bonne question. Je suis incapable de répondre tout de suite. Je suis dans le moment de la soirée où je broie du noir. Alors je décider d’esquisser un sourire, un sourire complètement faux. Je plonge mon regard doux dans le sien. « Oui, ça va. » Pour un ton convaincant, on repassera.

Il insiste. C’est le boulot de barman. Il leur faudra, en plus, un salaire de psychologue. En fait, ça me fait du bien d’entendre la voix de quelqu’un, de quelqu’un qui s’intéresse à moi. Ou alors, il fait semblant. Peu d’importance. J’aurais tout oublié en me levant demain matin de toute façon. Je finis mon verre d’une traite, et lui en demande un autre avec un beau sourire. Mais ce sourire ne cache pas mon regard triste. C’est bizarre, mais j’ai cette sensation d’avoir déjà croisé ce regard. Un jour comme celui-ci, je rêverais de me souvenir des visages que je croise. Je n’arrive pas à remettre une période de ma vie sur ces beaux yeux. Où est-ce que j’ai pu le voir ? Si ça se trouve, c’était seulement en marchant dans la rue. Ou dans mes rêves peut être. Enfin ça peut être n’importe où quoi !

Si c’est la première fois que je viens ? Je crois. Je pose ma main sur la sienne. « Tu m’attendais ? » Il semble intriguer. Du coup, j’en deviens intriguée aussi. On s’est déjà rencontrés. C’est presque une évidence. Mais on ne sait ni l’un, ni l’autre où. J’ai peur de le savoir. C’est stupide, certes. J’essaye de m’accrocher à la réalité. Si je pars dans mes pensées, il va me prendre pour une folle. « Eh oui, c’est la première fois. » Je ris. Sans raisons. Enfin si, il y a une raison liée de très près au verre entre mes doigts. Je redeviens sérieuse, presque en un claquement de doigts. Je ne le lâche pas du regard. « Vous pouvez m’apprendre votre métier ? » J’ai toujours rêvé de passer derrière le bar. C’est peut être ça mon avenir. Je ne pense pas que ça me déplairait. Mais peut être que je me lasserais. Je ne peux pas savoir, de toute façon. Je n’ai jamais essayé. Vous voyez les yeux du chat dans Shrek ? Et bien j’ai le même regard quand j’ai bu plus de deux verres et que je veux quelque chose. Irrésistible ! Mais non, je ne me suis pas entrainée à le faire. C’est naturel.

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Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptyDim 3 Avr - 15:05

Non, ça ne va pas, il le sait, il le sent. C’est quelque chose qu’il voit dans son regard, mais aussi dans le ton de sa voix. « Je te propose une formation pour bien mentir. » dit-il, dans un sourire. Lui non plus, ça ne va jamais, mais ça ne se remarque pas énormément, à part si on se focalise sur les cernes qu’il a. Il dort mal, on lui répète assez souvent que ça se voit à ses yeux fatigués, mais il trouve toujours une bonne excuse pour faire passer la chose. Les femmes sont chanceuses là-dessus : elles ont de quoi se maquiller et donc, cacher les imperfections qu’elles ne souhaitent pas montrer. Il y a bien des hommes qui font pareil, mais ce n’est pas son délire de mettre du fond de teint. Ca ne lui viendrait même pas à l’esprit de le faire.

Et avec ce verre qu’elle boit d’une seule traite, impossible pour lui de penser que c’est la joie dans sa vie. Il hésite à lui demander si elle souhaite autre chose. Il connait déjà la réponse : s’il fait ça, elle lui demandera la même chose. La dernière fois qu’il a vu une femme descendre de la vodka comme ça, c’était son inconnue, la petite blonde qui s’appelle Maona. Elle a fini par dormir chez lui, puisqu’elle ne se souvenait même pas de son adresse. En se rappelant ça, il se contente de s’appuyer sur le comptoir avec ses deux mains, tandis qu’elle met fin à son hésitation en commandant un nouveau verre. C’est le client qui décide. Il s’exécute, pose une autre vodka face à elle. Elle lui répond, mais lui est attiré par autre chose. Par cette main qu’elle pose sur la sienne, cette même main qu’il ne repousse pas. Au contraire… Il va même jusqu’à la prendre dans la sienne, la serrer doucement, parce qu’il sait ce que c’est, de ne pas aller bien avec des souvenirs comme ils en ont, alors il la soutient, même si lui-même est bancal. Ce n’est pas la bonne personne sur qui pleurer, mais il est pourtant là, à être auprès d’une femme qui commence à ressentir l’effet de l’alcool. Ca s’entend, dans son rire. « T’es sérieuse ? Dans ton état, tu serais capable de tout casser. » Il secoue la tête. « Je n’ai pas le droit d’autoriser des clients à se retrouver derrière ce bar. » C’est une règle à laquelle il ne fera aucune exception. « Mais j’ai un bar chez moi. Je pourrais t’apprendre là-bas. Tu es partante ? » C’est ouvertement une proposition, bien qu’elle soit subtile. Evidemment qu’elle peut comprendre.
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Adélaïde Eder
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Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptyDim 3 Avr - 15:51

Je ris. Une formation pour bien mentir, il ne me manquait plus que ça. Je n’ai jamais été une bonne menteuse. Mon petit regard trop sincère m’a souvent trahi. Ce soir en est encore la preuve. Je baisse le regard. « Vous auriez au moins pu me faire croire que je suis une bonne menteuse. » C’est vrai ça ! Où est passée sa galanterie ? Il aurait juste pu me faire plaisir. Je ne prends pas dix ans à le regarder de nouveau, un grand sourire sur le visage. L’alcool me monte à la tête. C’est pour les personnes comme moi qu’il est écrit ‘A consommer avec modération’ dès qu’on voit un verre à la télé.

« Je suis toujours sérieuse, même après quatre verres ! » Je fini mon quatrième verre si tôt cette phrase terminée. « Et je le suis aussi après cinq verres » Je me sens enfin libérée. Certes, la procédure est loin d’être exemplaire. Mais c’est la seule façon de m’évader de cette prison. Je suis, à jamais, prisonnière de la guerre. Même si je retrouve un usage correct de ma jambe, les médecins ne m’ont jamais caché que je boiterais à vie. Réduire ma vie à néant pour échapper à l’enfer. Un choix critiquable, non ? « Je suis très adroite en plus ! Je sais utiliser une arme sans problèmes ! » C’est en voyant son regard que je me rends compte de ce que je viens de dire. Bordel Elaia, arrête l’alcool ! Je baisse les yeux. Je ne suis pas fière. Non pas de ce que j’ai dit, mais de mon passé. « J’étais dans l’armée. » C’est la petite reprise d’esprit pour qu’il n’appelle pas la police. Dire que ça allait bien ce soir. Et voilà, à trop parler je me suis miné le moral. Je me renferme sur moi quelques secondes. C’est juste le temps de reprendre mes esprits. Et puis les effets de l’alcool reviennent. Je ris, encore. On le dit bien : mieux vaut en rire qu’en pleurer. Bon j’avoue, sans les cinq derniers verres, je serais incapable d’en rire. « Tu as tord. Je suis sûre qu’avec mon sourire j’attirerais des clients. » Je me redresse, et le regarde avec un grand sourire. « Ou alors tu es juste jaloux ! » Je ris à nouveau. Remarque, ce serait plutôt mignon.

Sa main est serrée contre la mienne. Il a un côté très protecteur. Une touche de charme et de séduction avec ça. On ajoute les cinq verres de vodka. Je ne peux pas résister. De toute façon, aucune décision que je pourrais prendre ce soir ne sera bonne. Enfin si on fait la comparaison entre mes décisions prises en étant sobre et les autres, je ne sais pas ce qui est le mieux. Je vais peut être continué d’enchainer les verres finalement. « Je te suivrais au bout du monde beau gosse ! »

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Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptyDim 3 Avr - 22:46

« Oh. » S’il n’y a que ça pour lui faire plaisir… « Tu es une bonne menteuse. Ce que je disais, c’était juste pour… te taquiner. » dit-il, en levant les mains, comme pour se déculpabiliser de quelque chose, avant de les reposer sur le comptoir. Alors comme ça, elle en a bu plusieurs avant de venir ici ? Parce qu’à moins qu’il soit atteint de la maladie d’Alzheimer, il n’a pas le souvenir de lui en avoir servi autant. « T’as pas peur de boire autant toute seule ? » Il n’aurait tellement pas apprécié que Tara se le permettre et qu’elle soit dans un autre bar que celui-ci. Ca l’aurait inquiété de le savoir le lendemain uniquement. Surtout que lorsqu’elle est éméchée, ivre, ça se sent à des kilomètres. Mais ça, c’est son côté un petit peu… protecteur envers les femmes. Dorian l’est carrément plus avec les clientes qu’il rencontre, qu’avec celles qui finissent dans son lit et qu’il ne revoie jamais par la suite. Une manière de mettre un terme aux échanges, même si elles lui ont apporté le réconfort nécessaire pour la nuit, sans trop se parler, juste avec quelques gestes dont il a toujours besoin, à chaque instant. L’homme fronce les sourcils à cette phrase qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Ca se dit, ça ? L’utilisation d’une arme ? Apparemment, elle s’est elle-même rendu compte que ce n’était peut-être pas approprié dans leur conversation, bien que… Ce n’est finalement pas un inconnu. « Je sais. » Il l’avoue. Il ne pensait pas à le faire si rapidement, mais ça ne sert à rien de faire semblant. Dorian est au courant pour elle, qu’elle ait été dans l’armée, c’est la raison qui l’a poussé à venir vers elle, à resserrer sa main dans la sienne. Ca n’a rien à voir avec de la pitié, c’est plutôt de la compréhension. Oui c’est ça, il la comprend. « Je t’ai vue sur le tableau d’honneur, pas loin de ma photo. » Et par la même occasion, il fait part qu’il était lui aussi dans l’armée, qu’il a connu ça. En tout cas, l’alcool a un effet bénéfique sur elle, puisqu’elle rit de nouveau. « Certes, mais tu aurais plus de succès en salle. Ils aiment bien voir défiler les nanas en petite jupette, les mater en pensant qu’elles ne s’en aperçoivent pas, alors que c’est tout le contraire. » Combien de fois Amalia s’en était amusée auprès de lui. Les clients, les hommes, sont à peu près tous pareils. « Ou alors tu te plais à croire que je suis jaloux. » Ce qui n’est pas le cas, évidemment. Il ne se connait pas jaloux. Il ne pense pas l’avoir été. Il sait juste qu’il n’aime pas quand on tourne autour de Tara, mais il met ça sur son côté protecteur, et aussi parce qu’il la sait mariée. Il n’a pas envie qu’il lui arrive une bricole, qu’elle regrette ses actes et que son mari en qui il n’a pas une confiance absolue, la jette et lui fasse du mal. « Bien… Tu veux un autre verre en attendant la fermeture ? » Ce sont les derniers clients. Amalia revient au comptoir pour déposer un plateau de verres vides, avant de s’avancer vers la porte pour changer le côté de la pancarte. Elle aussi a remarqué que c’était la fermeture. Il relâche sa main, prend les verres pour les nettoyer aussitôt en les passant dans son lave-verres. Les derniers clients se lèvent en même temps, puis partent en les saluant, tout en partant à rire. Amalia au bar, déclarant qu’elle est épuisée. « Je reviens. » dit-il, le peu de verres qu’il restait nettoyé. Il détourne le bar, aide Amalia pour nettoyer les tables et poser les chaises sur chacune. « T’en fais donc pas pour la place, je m’en charge. Ne fais pas attendre mademoiselle. » Dorian affiche un sourire et la salue d’un signe de la main, en revenant enfin vers la demoiselle dont il a entendu le prénom il y a peu de temps. « Elaia ? T’es prête à partir ? »
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Adélaïde Eder
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Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptyLun 4 Avr - 17:34

L’alcool ça rend bon vivant. Enfin c’est mon cas. Pour certains, c’est une source de problèmes. Pour moi, c’est une source de rires en continu. Je ne ris pas souvent, depuis ces derniers mois. Alors ça me fait un bien fou, de ne rien contrôler. J’ai l’alcool joyeux comme on dit. Je me plonge dans ses beaux yeux. Je m’y perds, c’est le terme exact. « De quoi devrais-je avoir peur ? » Ma voix est posée, basse. Je suis détendue. Je me sens bien. Avant, j’étais naturellement comme ça. Enfin pas à ce point, mais pas loin.

Je me redresse. Je ne souris plus. Comment peut-il savoir ? Je commence à me faire des films dans ma tête. Si ça se trouve, je suis face à un psychopathe qui me traque depuis des semaines. Non Elaia, calme toi. Il sait. Il sait parce qu’il l’a vécu. Il me le laisse entendre. Et ce n’est pas parce que j’ai bu que je suis devenue sourde. Son regard charmeur se transforme en un regard de compassion. Le mien aussi, par la même occasion. Il change rapidement le sujet. Je n’arrive pas à en parler, moi non plus. Pourtant, la situation est différente. On a vécu la même chose, le même cauchemar. « Je me souviens ! Les nuits en Afghanistan ! » J’en suis presque à hurler. Mais pas en mal. Juste parce que les souvenirs reviennent. Je vois son regard qui fuit. Je ne sais pas si c’est que j’ai trop bu ou juste que j’ai besoin de lui, mais je ne veux pas fuir ce soir, moi. S’il est là, ce n’est pas pour espionner. « Tu as arrêté quand ? » Je serre sa main un peu plus fort. Je sais que ce n’est pas facile. Ce n’est pas facile d’en parler. Ce n’est pas facile d’y penser. Ce n’est pas facile de se rappeler ces souvenirs qu’on cherche à oublier.

« Tel un beau morceau de viande ! » Bah quoi ? Il faut bien défendre les femmes un petit peu. Enfin non, je ferme ma gueule. Si je vois un beau serveur, je ne vais pas regarder dans l’autre direction. On passe à autre chose. Un verre. Evidemment que j’en veux un autre. « Wahou ! Tu lis dans mes pensées, c’est génial ! » Je le regarde en riant. C’est bon, ma bonne humeur est revenue. Le sujet de notre passé n’est plus d’actualité, on passe à autre chose. Je le vois faire des allers-retours pour ranger, nettoyer avec sa collègue. Pendant ce temps, je savoure ma petite vodka. Je ne sais même plus à combien j’en suis. « Eh ! Ce n’est pas juste, tu te souviens de mon prénom mais moi, j’ai une mémoire de poisson… » Je me tourne, et attrape ma béquille pour me mettre debout. Pas sûr que j’arrive à sortir du bar. Qui ne tente rien n’a rien !

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Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptyLun 4 Avr - 21:20

Un haussement d’épaules en guise de réponse. « Pas de moi, en tout cas. » Mais de tous les autres mecs qui rôdent autour des petites femmes sans se poser de questions. Ceux qui ne savent pas séduire, draguer, sautent sur celles qui sont éméchées, qui n’ont plus aucune notion du temps et la plupart du temps, ils se montrent lourds. Combien de fois en a-t-il vu en train de draguer Tara sous ses yeux, alors qu’elle avait un peu trop picolé ? Il ne les compte même plus. Faut dire qu’elle a ce qu’il faut là où il faut pour plaire à la gent masculine. Alors qu’il trouve une issue de secours, de quoi changer de sujet, ne pas s’attarder sur l’armée qui est un peu trop douloureux, Elaia se souvient. Elle se rappelle d’un souvenir qui lui revient lui aussi en mémoire. Ils se sont croisés, déjà, oui. C’est là-bas qu’il a connu la jeune femme avec qui il a passé quelques nuits, elle, lui, Thea. Ca n’a pas duré plus de quelques jours, puisque sa coéquipière et lui ont pris le large ensuite. Thea. Ca lui fait mal à chaque fois qu’il pense à elle. « En septembre, l’an dernier. Je ne suis pas rentré à Biarritz tout de suite, il fallait que je fasse quelque chose avant. » Voir Tara, la sœur de Thea, lui apprendre lui-même la nouvelle et ça n’a pas été simple. Il y est resté trois mois. C’est pour ça qu’aujourd’hui, il a constamment peur qu’il lui arrive quelque chose, parce qu’il a fait une promesse à Thea. Celle de prendre soin de sa grande sœur. « Oh, ça va. » dit-il, pour faire passer la chose. Non, ça ne va pas, mais Dorian n’aime pas en parler, il n’est pas très à l’aise. Ca le rend vulnérable et il essaie de se le permettre uniquement avec son meilleur ami Fabian. Lui aussi vient de là. Toujours est-il qu’elle a le don de détendre l’atmosphère à force de rire et de dire des choses qu’elle n’aurait peut-être pas dit en étant sobre. Ou peut-être que si. Il n’en sait trop rien, il s’attend à tout avec elle. L’homme revient vers elle et affichant un sourire, plutôt léger, il répond : « C’est normal, je ne crois pas te l’avoir dit. » Enfin ça remonte à longtemps. Il a dû se présenter en Afghanistan. Dorian l’observe prendre sa béquille et se pince les lèvres pour ne pas l’interroger, mais la question sort tout de même : « C’est ton souvenir de l’armée ? » Il en a plein aussi, au dos. Des cicatrices qu’il est bien content de ne pas voir. Il en a quelques unes sur le torse aussi et celles-ci, il ne peut se les cacher. De toute façon, elles sont imprégnées en lui. Il lui tend son bras, pour l’aider et quitte le bar. « Et toi, tu es rentrée quand ? » Dorian ne voulait pas en parler, c’est vrai, mais… La curiosité est là. Et ce n’est pas souvent qu’il tombe sur des soldats qu’il a croisé sur place.
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Adélaïde Eder
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Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptyJeu 7 Avr - 17:46

Mes réactions sont démesurées. D’ordinaire, je me contenterais de sourire voire de laisser entendre un rire discret. Mais pas ce soir. Je ris comme quand je regarde un spectacle de Gad Elmaleh, seule dans mon appartement. C’est pour dire. Je me souviens maintenant que son regard m’intimidait presque. Grâce à l’alcool, plus de problèmes. Je peux plonger mes yeux dans les siens sans aucuns soucis. Je ne cesse de le regarder. Ce n’est pas de la pitié. Je le comprends. Il me comprend. Certes, on ne peut pas tout comprendre l’un de l’autre. Mais on peut chacun comprendre la douleur, les cicatrices que crée la guerre. Je suis à deux doigts de lui poser une question, mais je m’abstiens. Je ne veux pas le blesser. Et puis, à force de me souvenir, je vais éclater en sanglots. Et quand j’ai bu, j’ai une facilité déconcertante à changer de sujet. Sauve qui peut !

« Ce n’est pas juste. Tu as esquivé ma question. » Je me pose face à lui, lui tenant toujours le bras. « Enfin c’est toi qui voit : si je ne connais pas ton nom, je vais être obligé de te donner un surnom totalement ridicule ! » Je ris, sans le lâcher du regard. Bon, je suis vraiment nulle pour donner des surnoms aux gens. Mais ça, il ne le sait pas. Donc j’ai une chance d’enfin savoir comment s’appelle ce bel homme avec qui je parle sans limites pendant cette soirée.

Oui, c’est ma cicatrice. Je n’ai même pas le réflexe de lui répondre tout de suite. Un silence s’installe. Je ne me rends pas compte de la durée, mais il a peut être duré une bonne minute. « Oui. » Je tourne le regard. Je fuis. Je ne suis pas comme ça, d’habitude. Mais ce soir, je me suis trop remémoré cette sale période, cette putain de guerre. Alors j’en viens à un point de saturation. J’essaye de me reprendre. Là, sur le coup, j’aurais bien envie de me descendre un autre verre. Remarque, je n’ai qu’à aller derrière le bar et me servir directement à la bouteille. Non, il faut rester lucide. Je serais incapable de marcher jusque là-bas. Déjà d’habitude je ne marche pas forcément bien, mais là c’est encore pire. Je reprends mes esprits. Je dois répondre à sa dernière question. C’est la politesse. Et puis, il a répondu lui, quand je lui ai posé la même question quelques minutes plus tôt. « Il y a six moi. J’ai retrouvé ma ville. »

« On y va ? » Je ne veux plus m’attarder sur le sujet de la guerre. Pourtant, c’est moi qui ai lancé le sujet. Je ne peux donc m’en prendre qu’à moi-même pour ces questions auxquelles je dois répondre. Je lui souris. Je me remets à côté de lui. Je pose ma main dans la sienne.

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Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptySam 16 Avr - 18:06

« Ah, parce que c’était une question ? » Dorian affiche un air taquin, avant de secouer la tête. Les surnoms ridicules, oh il ne préfère pas, surtout avec une petite nana bourrée et qui risque de lui inventer n’importe quoi, alors il cède, sans plus aucune hésitation. « Dorian. » Il en a des surnoms débiles. Dora l’exploratrice, Dory pour le monde de Nemo, mais il préfère de loin Dorian. Il comprend à son regard que c’est un sujet délicat, la guerre et il ne s’attarde pas plus longtemps dessus. Lui n’aime pas en parler non plus. Surtout que c’est frais dans son esprit encore, comme pour la demoiselle. Six mois, ce n’est pas si loin quand on y pense, pas assez pour se relever, pas assez pour oublier, pas assez pour avancer, tout simplement. L’homme se dirige vers sa voiture garée à quelques mètres et ouvre la portière côté passager afin de la laisser entrer. Il fait le tour, s’engouffre à son tour, puis démarre en prenant la direction de chez lui, parfois en jetant un œil sur sa passagère. « Ca va ? » Lui, il va mieux. Il sait que ce soir, il ne sera pas seul, que cette nuit, il y aura une demoiselle pas très loin, bien qu’il ne dormira pas, comme à chaque fois qu’il y a quelqu’un dans son appartement. C’est notamment pour ça qu’en ce moment, il préfère aller chez les autres, chez celles qui préfèrent être en territoire connu. Ca l’arrange bien, il peut au moins dormir plusieurs heures qui sont rarement à suivre, mais il dort. Ce n’est pas reposant, mais c’est toujours mieux que de tourner en rond dans son salon. Très vite, il arrive près de son immeuble. Dorian se gare, puis vient retrouver Elaia à qui il tend son bras, afin de l’aider à sortir. « Une chance que tu as tenu le coup tout au long du trajet. » Généralement, les filles ivres, elles exigent qu’il s’arrête pour prendre l’air, pour tout régurgiter sur le coin de la route. Mais elle, elle tient bien l’alcool, mine de rien, bien qu’elle dise tout ce qui lui passe par la tête, bien qu’elle n’ait pas froid aux yeux en ayant des gestes envers lui, des gestes qui les rapprochent. « Ce n’est pas hyper bien rangé. » qu’il dit. Il a l’habitude de le dire, pour prévenir, parce que c’est vrai, parce qu’il ne range pas souvent, parce qu’il n’a pas eu envie de faire la vaisselle ces derniers jours, même s’il en avait l’occasion. Il remet toujours les corvées au lendemain. « Et alors, tu n’as pas peur que je sois un psychopathe ? » Ca pourrait être le cas. Mais ça ne l’est pas. Dorian, c’est tout sauf celui qui n’a aucun respect pour les femmes. Il profite certainement un peu trop de leur affection et ne se stabilise jamais, c’est sûr, mais ce n’est pas le gars à demander à ce qu’elles s’en aillent juste après avoir passé un moment agréable, par exemple.
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Adélaïde Eder
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Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptySam 16 Avr - 22:28

Je lui tape gentiment l’épaule. D’ordinaire, j’ai plutôt de bon muscle. Mais là, après je ne sais plus combien de verres de vodka, j’ai autant de force qu’une mouche. Je souris. Dorian. Je me souviens maintenant. Je me souviens de cette fille, qui ne le quittait pas d’une semelle. Sa coéquipière. Ils formaient un très bon duo. Non Elaia, ne demande pas ce qu’elle devient. Je me retiens et je passe à autre chose. C’est l’avantage de l’alcool, ça. Je peux passer d’un sujet à un autre en une fraction de seconde. Ou alors, c’est juste le fait d’être sociable. Enfin bref, le sujet de la guerre est clos pour ce soir. Dans ma petite tête, je pense déjà aux surnoms que je pourrais lui donner. Ce n’est pas bon pour lui, que je pense à ça. Enfin bon, je ne suis pas très imaginative ce soir, donc on repassera demain pour un surnom.

Je le suis vers sa voiture. En fait, c’est lui qui m’aide à tenir debout, donc c’est encore plus que simplement le suivre. Tel un gentleman, il m’ouvre la porte. Alors je le remercie, d’un semblant de révérence, à laquelle on peut ajouter un doux sourire dessiné sur mon visage. Je le regarde quand j’entends sa voix. Oui, je suis bien. Non, ça aurait été bien trop simple que ce soient ces mots qui sortent de ma bouche. « C’est fait pour ça l’alcool, non ? » Je lui réponds en riant. Le trajet ne semble pas durer longtemps. Ou alors, j’ai totalement perdu la notion du temps ce soir. A cause de l’alcool ? A cause de lui ? Je ne sais pas, mais tout semble plus simple ce soir. C’est une sensation très étrange d’ailleurs. A peine il a éteint le moteur qu’il m’ouvre déjà la porte. Je ris. « Je suis une princesse, je sais me tenir. » Je lui réponds, encore une fois en riant. Il est beau, gentleman et drôle. C’est l’homme parfait Elaia ! Non, il a bien des défauts. Il doit être aussi torturé que moi, au moins.

On arrive dans son appartement. « Je suis militaire, mais loin d’être maniaque. » Je le regarde, avant de réagir. « J’étais militaire. » Non mais ce n’est pas possible ça ! C’est une manie chez moi de tout ramener à la guerre ou quoi ? Comme quoi, ça me hantera à vie. Je tourne les yeux. Puis je me mets à rire. L’alcool, vous ai-je déjà dit. Je fais quelques pas. Je ne m’épuise pas à faire le tour de son appartement, très bien agencé soit dit en passant. Il a beaucoup de goût, ce beau Dorian. J’entends sa voix derrière moi. « Si tu me tues, j’arrêterais au moins de faire des cauchemars. Je pourrais dormir en paix. » Je me suis retournée, j’ai plongé mes yeux dans les siens avant de lui dire ça. C’est vrai que ma vie ne pourrait pas être pire. Puis, encore, je laisse échapper un rire. C’est plus fort que moi.

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Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptySam 16 Avr - 23:09

Dorian ne pourra dire le contraire. C’est typiquement pour ça qu’il boit souvent, qu’il passe ses soirées à l’extérieur lorsqu’il ne bosse pas, sans se poser de limites. Parce qu’il a besoin de l’alcool pour oublier, pour ne plus penser aux images horribles qu’il repasse sans cesse dans son esprit. C’est une manière de dire « Stop », de dire qu’il est épuisé, qu’il n’en peut plus et qu’il laisse le soin à l’alcool qui s’écoule dans son organisme de prendre le relais. Alors oui, c’est fait pour ça, l’alcool. Un sourire, faible, vient se loger au coin de son visage et disparaît presque aussitôt. Princesse ou pas, en tout cas, elle est enthousiaste. Il n’a jamais entendu une personne rire autant de la soirée, mais c’est peut-être pas plus mal. Il y a de quoi égayer sa soirée qui s’annonçait merdique, avant qu’elle ne se présente à lui. Et qui le redevient parfois, lorsqu’elle revient sur un sujet qu’il aurait préféré étouffer. La guerre. Ils se comprennent, c’est évident, mais l’idée qu’elle ait pu connaître des choses similaires… Ce n’est pas évident à gérer. Heureusement, elle est là, vivante, avec des séquelles psychologiques qui ne partiront jamais. Il espère qu’elle réussit à être plus vivante qu’il ne l’est, lui. Parce que Dorian, c’est juste un corps avec une âme sans vie. Il se sent comme mort de l’intérieur. « Tant mieux, parce que ça manque sérieusement de rangement. » dit-il, en laissant de côté le fait qu’elle était militaire. Ils entrent tous les deux dans l’appartement qui est très obscur. Il n’allume pas souvent la lumière et ne prend pas la peine de le faire là non plus. Il n’aime pas ça. La seule lumière qu’il allume, c’est celle qui est tamisée. « Tu en fais souvent des cauchemars ? » Il suppose que oui. C’est un point commun qu’ils ont. « Je dors que très peu la nuit à cause de ça. J’en fais beaucoup trop. Tu sais, toi aussi, ce que c’est… » La guerre, les morts, le bruit, les coups de feu, les injustices, les explosions. La perte de sa partenaire. C’est ça, le plus gros choc. Dorian ferme les yeux un court instant et se défait de son manteau dans lequel il prend son paquet de cigarettes. Le vêtement atterrit sur le dossier d’une chaise et lui s’avance près de la fenêtre qu’il ouvre, puis il revient vers elle. « Tu en veux une ? » demande-t-il, en sortant une cigarette, sans la perdre des yeux. « Tu ne fumes peut-être pas. » Il se mord sa lèvre inférieure, puis pose sa main sur sa taille, ayant besoin d’un contact. Il lance son paquet sur la table basse et coince sa clope entre ses lèvres pour l’allumer. Le briquet termine sa course non loin du paquet. Il tire une taffe et sans réfléchir, approche son visage du sien, effleure sa joue avec le bout de son nez, puis dépose un baiser juste en-dessous de son oreille. Lui, il se drogue au café, à la clope, mais aussi et surtout au contact des femmes.
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MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptyDim 17 Avr - 11:47

J’esquive. J’essaye d’esquiver. Quelle idée j’ai eu de lui parler de mes cauchemars aussi ? J’ai encore perdu une occasion de me taire. Mais lui, il se dévoile. Il en fait beaucoup. Il en fait trop. Je me tourne, pour être face à lui. Je prends sa main. « Tu crois qu’on s’en sortira ? Que toutes ces images pourront s’effacer ? » Il n’y a pas un détail que j’ai réussi à oublier. Je revois tout. Je ressens tout. Je revis tout. Quand je fais un cauchemar, je me réveille en sursaut, je crie, je pleure. C’est difficilement supportable. En fait, je n’ai pas dormi une nuit complète, sans ne me préoccuper de rien, depuis longtemps, très longtemps. Je revois ces balles, que j’ai tirées en plein cœur d’hommes, de femmes. Ces hommes et ces femmes qui étaient pourtant comme moi. Je suis une meurtrière. « Pourquoi on s’est infligé ça ? Pourquoi on a rejoint l’armée ? » Pourquoi… C’est bien ce mot qui commence toutes mes phrases depuis plus de six mois. Pourtant, la réponse semble simple, dans mon cas. J’ai voulu suivre les traces de mon père. J’aurais mieux fait d’ouvrir une boulangerie, je dormirais mieux. Je me mets à rire, toute seule, en pensant à ça. Il va me prendre un peu plus pour une folle.

Je le regarde sortir son paquet de cigarettes. Mes yeux se posent de nouveau sur lui quand il me demande si j’en veux une. J’acquiesce, en tendant la main. « Je ne fumais pas, avant de rentrer. » Eh oui Elaia. En plus d’avoir l’âme détruite par la guerre, tu te détruis les poumons avec la clope. Là encore, c’est quelque chose que je n’aurais jamais aimé commencé. C’est ainsi, passons. J’arrêterais, un jour. J’arrêterais. Il suffit d’être convaincu, non ? Alors je serais convaincue mais plus tard. Je sens sa main se poser sur ma taille, avant qu’on allume nos clopes. Il est délicat. C’est maintenant que je me rends compte que la présence d’un homme m’a manqué. Depuis six mois, je reste cloitrée chez moi. Ou alors, je sors la journée. Encore un pourquoi qui peut se poser. J’ai honte de ma blessure, j’ai honte de mon passé. Je ne veux pas qu’on me pose de questions. Alors quand je sors, je bois, et je change vite de bar, pour fuir. Je fuis les questions, je fuis les hommes ivres. Lui, ce n’est pas pareil. On a vécu la même souffrance. On vit la même souffrance. Et il n’est pas vivre. Puis, un peu d’honnêteté : sans lui, j’aurais été incapable de quitter ce bar. Je sens son souffle dans mon coup, avant de sentir ses lèvres. Je pose ma main sur son cou. Ce n’est pas mon genre, les coups d’un soir. Eh oui, j’ai besoin de sentiments. D’habitude. Là, c’est différent. Je suis complètement saoule, c’est peut être ça l’explication. Je tire une taffe, doucement. Perdue je ne sais où, je laisse tomber ma béquille. Aussitôt, je me rattrape à lui. C’était ça ou tomber comme une merde par terre. « Excuse-moi. Mon bon vieux démon me rappelle à l’ordre. » Je ris, encore, avant de poser mes lèvres sur les siennes. Je ne le lâche pas. Je n’ai pas un très bon équilibre, après autant de verres.

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Dorian | Plus qu'un souvenir.  _
MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptyMer 20 Avr - 23:07

Dorian aimerait être plus optimiste, lui dire que oui, ils pourront passer dessus, oublier ce qu’ils ont vécu, mais ce serait lui mentir. Il soupire et secoue la tête. « Non, je ne pense pas que ça s’oublie. Et là je vais parler pour moi : non, je ne pense pas m’en sortir. Oui, peut-être que tu pourrais te relever. » Il n’en sait trop rien, il n’est pas Elle, il n’est pas dans sa tête. Lui, il sait qu’il est beaucoup trop torturé pour avancer dans la vie. Il se contente de survivre, de voir ce qui se passe au jour le jour, de ne pas se projeter dans la vie. Il est juste là, perdu, sur Terre. Dorian ne se laisse aucune chance de survie, est même proche des cas suicidaires tant sa dépression est profonde, mais il n’en parle pas. En parler, c’est demander de l’aide, qu’on lui tende une main et ça, il n’en ressent pas le besoin. « Tu devrais le savoir. Ce n’est pas à moi de te donner les raisons de ton acte. » Lui en ressentait le besoin, pour se sentir utile, pour avoir besoin de servir à quelque chose et ce qu’il a fait là-bas, c’est nettement plus qu’il ne l’aurait pensé. Bien plus douloureux. Ca a laissé des séquelles et il lui est impossible de les réparer. Peut-être que sa coéquipière maintenant décédée aurait pu lui venir en aide, mais elle n’est pas là et c’est d’autant plus compliqué. Lorsqu’elle rit, Dorian met ça sur le compte de l’alcool et hausse simplement les épaules. Il n’arrive même pas à comprendre comment elle arrive à faire ça. Rire de bon cœur, surtout en discutant d’un sujet qu’il prend très au sérieux, mais l’alcool aide peut-être. Il lui tend cette cigarette dont elle a besoin elle aussi. « Il y a beaucoup de choses qu’on ne fait pas avant de connaître l’armée. » Beaucoup trop. Lui est dépendant aux médicaments pour trouver le sommeil, quand il en ressent le besoin, chose qu’il ne faisait pas avant de revenir. Et il ne se sentait pas dépendant des femmes non plus. Auparavant, il n’aurait pas cherché le contact du sexe opposé, pour se sentir bien mieux dans sa peau, moins seul. Il n’aurait pas fait du rentre-dedans à cette jeune femme, comme il le fait là, par besoin. Sa main sur son cou lui fait du bien. Il se redresse en voyant la béquille tomber. « Aucun problème. » Il comprend, ça ne le dérange pas. Elle aurait pu avoir une jambe en moins que ça ne l’aurait pas dérangé. Dorian tire une taffe de sa cigarette, puis se penche vers le cendrier, sans quitter sa taille qu’il agrippe d’une main. Il appuie ses mains sur ses hanches, puis la soulève, jusqu’au dossier du canapé sur lequel il la pose. Elle ne dit pas non, elle ne le repousse pas, alors il reprend là où il s’est arrêté, repose ses lèvres sur son cou, descend sur ses épaules où il dépose quelques baisers. « Est-ce que tu as besoin de ça, toi aussi ? » demande-t-il, se demandant si elle est différente de lui sur ce point. Si elle aussi, elle a besoin de se retrouver dans les bras de quelqu’un régulièrement.
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MessageSujet: Re: Dorian | Plus qu'un souvenir.    Dorian | Plus qu'un souvenir.  EmptySam 23 Avr - 14:18

Je le regarde, tendrement. Il est torturé. Il l’est encore plus que moi. Et ça, je le vois malgré l’alcool. Je ne suis pas assez sobre, ce soir, pour le raisonner. Est-ce que je pourrais de toute façon ? J’en doute, vraiment. On ne peut pas changer les gens. On peut les soutenir, et encore. J’ai toujours refusé l’aide qu’on me proposait, après la guerre. Je peux m’en sortir seule, je le sais. Je le sens. Je sens que ma vie n’est pas terminée. Je vais trouver un nouveau métier, que j’aimerais vraiment. Je vais rencontrer l’homme de ma vie et fonder une famille. Je rirais aux éclats pendant des soirées barbecue tous les étés. Je partirais en vacances, je découvrirais le monde. C’est comme ça que je veux voir ma vie, que je veux voir mon avenir. Lui, il n’a pas la même vision des choses. Il semble s’étonner chaque jour d’être encore en vie. Si j’étais sobre, je pourrais pleurer pour lui. Trop compatissante, on me l’a déjà reproché. « Je vais tourner la page. Je vais essayer d’oublier. Je survivrais. J’aurais un mari aimant et des beaux enfants. » Je ris. J’arrive encore à me rendre compte de ce que je dis. Comme quoi, je tiens plutôt bien l’alcool finalement. « Tu dois te battre. Tu dois vivre. » Je ne le lâche pas. Si je le lâche, je tombe. En grande partie à cause de la vodka, certes. Je tire une taffe, avant de continuer de parler. Une vraie pipelette. « C’est très bisounours comme vision de la vie, mais je préfère voir le monde ainsi. » Pourquoi je me suis engagée là-dedans ? Pourquoi j’ai intégré ce cauchemar à ma vie ? En fait, c’est simple quand j’y réfléchis deux secondes. « Mon père était militaire. Je l’ai toujours vu comme un héros. Je l’admirais. Je l’admire. Alors j’ai suivi ses traces. Mais il ne m’avait jamais parlé de l’horreur de la guerre. » Avant de me mettre à pleurer, je tourne le regard. Alors je pense à autre chose. Il le faut. Je souris.

Je ne quitte pas son regard. Son doux regard plein de désespoir. « Beaucoup trop. » Je soupire, doucement avant de rire une fois de plus. « Je crois que j’ai quand même encore plus envie de vivre qu’avant. C’est bizarre, non ? » Il suffit d’une ou deux rencontres pour changer une vie, du moins pour changer ma vie. Je n’ai pas besoin de grand-chose. Je pourrais me contenter de vivre d’amour et d’eau fraîche, comme dans les films romantiques. Mais la vraie vie, ce n’est pas comme ça que ça marche. On tombe de haut, on se relève, on se trompe. C’est un cercle vicieux, parfois. Je l’embrasse à nouveau. Pourquoi je fais ça ? Je ne sais pas. Ce n’est pas dans mes habitudes, surtout depuis que je suis rentrée. Avant, je profitais plus. Je m’amusais vraiment. Maintenant, je bois pour oublier, pour rire un bon coup. Et ça marche à peu près. Je ris, mais je n’oublie pas. « Je ne sais pas. J’ai surtout besoin de vodka en fait ! » Je ne sais plus ce que je fais, pourquoi je le fais. Est-ce que je dois le repousser ? Je ne sais pas. Je me sens tout à coup perdue, en panique.

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