(nino) une rencontre de fortune

t'attends sa réponse. elle ne peut pas le refuser, non tu ne l'accepterais pas. d'accord ! mais tu vas devoir sacrifier ton tee-shirt ! tu fronces les sourcils, tu comprends pas trop où elle veut en venir. mais elle ne te laisses pas vraiment le temps de te poser la question puisqu'elle attrape ta main et t'incite à courir avec elle. tu la suis le sourire aux lèvres. à cet instant t'es content. tu sais pas vraiment pourquoi, ni comment, mais t'es content, simplement. puis tu sens sa main s'échapper de la sienne et tu freines la cadence, instinctivement. t'es un peu déçu d'avoir perdu le contact. t'as du mal à la suivre parfois, à suivre ses pensées. en fait t'aimerais bien savoir ce qu'il se passe dans sa tête, parce que toi même tu ne sais pas ce qu'il y a dans la tienne. alors, tu continues de courir à ses côtés. tu sens encore la brûlure de la chaleur de sa main au creux de ta paume. et tu serres le poing pour faire disparaître cette sensation désagréablement agréable. elle a de l'endurance la petite, t'en es presque étonné. vous arrivez enfin à la plage et tu prends quand même soin de retirer tes chaussures avant d'entrer tes pieds dans le sable. il n'est pas chaud comme en pleine journée, mais pas gelé non plus. les beaux jours arrivent et même s'il fait encore trop frais pour se baigner, tu n'en as rien à faire, pas ce soir en tout cas. alors tu me le donnes ton tee-shirt ! tu viens de comprendre ce qu'elle voulait dire quelques minutes plus tôt. t'arques un sourcil face à son exigence. pourquoi ? tu vas me dire que t'as rien mis sous ta jolie petite robe c'est ça ? tu la taquines, t'as entrevu sa culotte malgré toi tout à l'heure alors tu sais qu'elle porte des sous-vêtements. et c'est quoi le plan ? je te donnes mon tee-shirt et toi ta robe ? t'as pas peur qu'elle soit légèrement trop petite pour moi ? t'as pas l'intention de la mettre, puis de toute façon tu ne rentrerais pas dedans. tu te débats quelques instants puis finalement tu abdiques et ôtes ton tee-shirt pour lui balancer à la figure. tiens, c'est cadeau ! tu joins un clin d'oeil à tes paroles, alors que tu commences déjà à défaire la boucle de ta ceinture. tu sais que tu vas finir la soirée torse nu et tu préfères ne pas avoir à rentrer les fesses trempées. alors tu préfères conserver au moins ton jeans au sec. celui-ci termine d'ailleurs rapidement par terre à côté de tes chaussures et tes chaussettes. t'es torse poil, avec pour simple vêtement ton caleçon noir basique. si t'avais su tu aurais certainement fait un effort là-dessus. bon, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? tu commences un peu à cailler. un petit vent frais de la nuit vient caresser ta peau et tu ne sais pas si tu as hâte de te retrouver dans l'eau pour recouvrir ton corps ou pas. finalement.

peut-être bien, mais ce n'est pas à toi que j'irais dire que je suis complètement nue sous cette robe ! ça te donne des idées malsaines et t'as bien du mal à les balayer hors de ton esprit. t'y peux rien, t'es qu'un homme. pas sûr qu'elle te rende service cette robe ! - tu crois ? je me disais que la couleur m'irait bien au teint pourtant. tu fais l'idiot et ça t'étonnes de toi-même. t'es pas ce genre de gars à faire des plaisanteries à tout va. pourtant, à cet instant, tu te sens l'âme d'un pitre. tu te déshabilles et ton regard se porte sur elle alors qu'elle fait de même. c'est dur pour toi de détourner les yeux, alors tu lui lances quelques regards de temps à autre. tu bloques quelques secondes sur son shorty parce que tu t'attendais à ce que ton tee-shirt la couvre au moins jusque mi-cuisse, mais non. tu ravales la salive qui c'est accumulée dans ta bouche et fais comme si de rien n'était, comme si tu n'avais rien vu. on t'a pas demandé de m'attendre monsieur le râleur ! tu fais le mec outré et tu croises bras contre ton torse. alors, tu me proposes quoi ? juste de rentrer dans l'eau comme ça, c’est ça le défis ? tu lâches un petit rire étouffé par tes lèvres pincées. j'aurais pu te demander de sauter tu toit d'un immeuble, mais pas sûr que tu m'aurais suivi sur ce coup là. tes sourcils se soulèvent sans que tu ne leur demande quoi que ce soit. c'est pas le genre de défis que l'on souhaite relever, parce qu'on sait qu'on y perdrait la vie. après si mademoiselle n'est pas contente, elle pourrait finir à l'eau d'une manière bieeeen moins amusante. tu souris doucement puis tu te mets en position pour charger. en courant tu viens l'attraper pour la porter sur tes épaules en sac à patate. tu te diriges vers l'océan et attends d'être suffisamment couvert pour la jeter à l'eau. pas le temps de s’acclimater, les cheveux mouillées, tu attends qu'elle remonte à la surface pour rire simplement. mmh... t'es belle comme ça. son maquillage a coulé, ses cheveux sont en bataille et le tee-shirt a la fâcheuse tendance à flotter.

elle cri et toi t'es content de toi, de ta blague pourri et de la savoir bientôt trempée. tu réfléchis pas à la température de l'eau, au fait qu'elle puisse tomber malade, t'es pas très futé parfois, puis tu t'amuses. vous êtes dans l'eau, tu sens le courant contre ton ventre et ça te chatouille, tout comme cette petite brise qui vient caresser les parties de ta peau nues et laissées à l'air libre. tu plis donc les genoux pour ne laisser dépasser que ta tête. l'eau est fraîche, mais une fois habitué, il fait bien plus chaud à l'intérieur qu'à l'extérieur. tu aimes les thon maintenant ? - non, je dirais plutôt les sirènes. tu sais mi-belle mi-thon. puis ensorcelantes avec leurs chants féeriques. tu sais chanter ? ta question sort de nulle part. tu n'as toi-même pas le temps d'y réfléchir qu'elle est déjà sortie. elle n'a pas vraiment de sens et tu ne sais pas pourquoi tu l'as posé. mais c'était comme ça. elle se soulève et tente de te couler. tu rigoles parce qu'elle est mignonne d'avoir bien voulu essayer. t'es bien ancré sur tes appuis et ce n'est pas avec sa maigre force qu'elle parviendrait à faire descendre ta tête sous l'eau. tes mains se posent sur ses hanches pour mieux la maîtriser. tu t'apprêtes à la faire décoller pour la lancer quelques mètres plus loin, mais tu t'envois des signes contradictoires. parce que t'as pas envie de briser cette proximité, parce que t'aimes bien l'avoir collé à toi, même si c'est pour te faire couler. essayes toujours, tu te fatigues pour rien. que tu te contentes de lui dire, malicieusement, avant de finir par la lancer non loin de toi. on y voit pas grand-chose et malgré l'insouciance du moment t'évites de l'envoyer trop loin, de la perdre de vue. tu n'as pas envie qu'elle se fasse emporter par le courant, ou qu'une bête de la nuit ne vienne la dévorer. d'ailleurs tu te rends compte que cet instant pourrait être une scène d'un mauvais film d'horreur et ça te fait doucement sourire. t'es conscient que ça pourrait arriver, mais dans ta tête ça n'arrive qu'aux autres. c'est marrant c'est ce que tu te disais avant l'accident d'Alma ... bah alors, on galère un peu à ce que je vois ! tu te moques gentiment d'elle. c'est loin d'être méchant, au contraire tu trouves son entrain et sa ténacité plutôt adorable.

« Une souris verte qui courrait dans l’herbe... » Tu rigoles. L’éclat de ton rire résonne dans ta tête. Tu te rends toujours ridicule et c’est ce qui t’amuse en réalité. Tu as appris durant ton enfance à avoir confiance en toi et ne jamais douter de ta personne à cause d’une autre. Tu regardes Nino et tu secoues la tête. « Non, j’ensorcèle qu’avec mon sourire, pas avec ma voix ! » disais-tu en grimaçant légèrement après cette petite chansonnette que tu chantonnais enfant avec tes parents, parfois à les rendre dingue en voiture. Ton envie revancharde te prenait au dépourvu et tu t’étais tentée à le couler, ce mec qui t’avait jeté dans une eau assez gelée en somme. L’eau en réalité commençait à se réchauffer, ton corps avait surtout fait en sorte que tu t’adaptes à cette dernière, mais la brise caressant ton visage était rude à supporter. Lutter pour le couler t’avait légèrement réchauffée.  Tu commençais à te demander dans quel plan tu t’étais foutue quand les mains de Nino te firent légèrement frissonner. Tu souris toujours et tu laisses ton regard s’ancrer dans le sien, peut être que cela pourrait t’aider à trouver la force d’Hercule, mais c’était toujours beau de rêver. Tu sens le corps de Nino frôlant de temps à autre le tient à cause ou grâce à ce petit courant qui nous frôlait. Sa petite phrase à tendance à te donner encore plus envie de réussir, mais c’était sans compter sur Nino, qui avait fini par t’éjecter devant lui. Tu restes sous l’eau fermant les yeux un petit moment avant de remonter pour avoir son petit commentaire. « Je t’aurais ! N’en doute pas ! Tu vas boire la tasse à un moment donné.» Tu mordilles un peu ta lèvre alors que tu nages vers lui tout en finissant par laisser ta tête rentrer à nouveau dans l’eau, nageant autour de lui avant de frôler ses jambes ! Quand tu n’y arrives pas par en haut autant tester par le bas, tu choppes une de ses jambes et tu tentes de le déstabiliser pour qu’il tombe à l’eau … réussite ou non ? Cela restait à voir avec les secondes qui allaient s’écouler à présent.

elle se met à chanter tu rigoles comme un gamin. parce que cette comptine te rappelle tes premiers jours, ton enfance et la joie qui l'accompagne. t'es définitivement une sirène ! que tu lui sors, presque hilare, rigolant de sa piètre prestation. non, j’ensorcelle qu'avec mon sourire, pas avec ma voix ! elle te fait ce que tu penses être un sourire ou une grimace tu sais pas trop, mais ça te fait sourire à ton tour. parce qu'au final elle a peut-être bien raison ... c'est pas en chantant ou en dansant qu'elle ensorcelle. non toi, c'est comme si elle t'avait ensorcelé avec sa joie de vivre, sa candeur, son sourire. t'as pas vraiment envie de te le dire, parce que ça signifierait assumer ce que tu penses d'elle. t'as pas envie qu'elle t'ai ensorcelé, qu'elle ai de l'emprise sur toi. elle essaye de te couler en vain et tu l'envoies balader à quelques mètres à peine de toi. t'es tout content de montrer ta force, même si tu sais que c'est puéril. tu te sens bien à ce moment. tu ne penses plus à tes conneries, à ce qu'il se passe en ce moment dans ta vie. non, tu ne penses à plus rien d'autre que l'instant présent. et finalement, ça te fait un bien fou de t'évader, en quelque sorte. je t'aurais ! n'en doute pas ! tu vas boire la tasse à un moment donné. t'arques un sourcil face à sa réplique. elle a du cran et de la volonté. essayes un peu pour voir. à peine l'as tu prononcé que tu la vois plonger sous l'eau. puis tu sens des mains agripper l'une de tes jambes et tu comprends sa ruse. tu pers un peu l'équilibre, mais réussi à te maintenir plus ou moins stable avec tes bras. tu sais qu'elle ne tiendra pas très longtemps sous l'eau et, pour une raison que tu ignores encore, tu te laisses tomber en arrière. ce n'est pas parce que tu avais pitié d'elle non. peut-être parce qu'au final tu trouvais ça plus amusant que tu tombes à ton tour dans l'eau. t'en sais trop rien, mais c'est fait. ta tête entre en contact avec l'eau froide et salée de l'océan. tu fermes les yeux te laisses emporter quelques secondes avant de remonter à la surface. tu t'apprêtes à sortir une vanne ou alors juste des félicitations quand t'entends du bruit au loin. t'aperçois une lumière qui se rapproche sur la plage et tu comprends que vous n'êtes plus seuls. alors t'attrapes sa main pour la faire sortir de l'eau. un mec gueule au loin, tu ne comprends pas trop ce qu'il dit, mais t'as l'impression que vous n'êtes pas les bienvenus par ici. peut-être est-ce le gardien de plage qui bosse de nuit, ou bien la police, ou simplement des petits abrutis qui s'amusent comme vous. t'en sais rien, mais tu préfères partir pour ne pas avoir d'ennuis. tu attrapes vos affaires et cours en direction de la plage, toujours ta main dans la sienne. vous êtes au niveau du béton quand tu t'arrêtes enfin. t'as froid, la brise nocturne te fais frissonner. tu la regardes dans les yeux quelques secondes puis tu finis par rire comme un idiot face à la situation.