retrouvailles. (NILS)

Cet après-midi, t'avais décidé de ne pas aller travailler, parce que Nils était censé rentré en début de soirée et tu avais envie de l’accueillir. Cela faisait presque une semaine que vous étiez séparés et tu devais avouer qu'il te manquait. Tu avais donc avertis tes collaborateurs que tu ne serais pas dans la boutique, mais quand cas de besoin, tu étais toujours joignable sur ton portable. De plus, si tu prenais une après-midi loin de ta boutique, c'est également parce que tu leur faisant pleinement confiance et que tu savais qu'ils s'en sortiraient très bien sans toi. Pour passer le temps et ne pas compter toutes les minutes qui te séparaient de ton chéri, tu avais décidé de faire un peu de rangement. Pas que l'appartement soit sans dessus dessous, mais tu avais envie que tout soit parfait pour son retour, c'était plus fort que toi. T'avais envie de lui faire plaisir et t'espérais donc pouvoir y arriver. Au bout d'une si longue relation, tu le connaissais presque par coeur et ce n'était donc pas le moment de laisser votre couple battre de l'aile, au contraire. C'était maintenant qu'il fallait pimenter la relation, avec pleins de petites attention et peut-être qu'avec le temps, Nils comprendrait que tu voulais autre chose, que les règles du départ ne te convenait plus. Ranger l'appartement, te pris malheureusement moins de temps que tu l'avais pensé, vu qu'en vivant seule, tu mettais rarement le bazar et vu que tu avais encore largement assez de temps avant son arrivée, tu décidais de lui faire son plat préféré, tout en espérant qu'il n'ait pas mangé à l'aéroport avant de rentrer. Après avoir réfléchis de longues minutes sur ce qui pourrait lui faire plaisir, tu décidais de lui concocter des Bakpotatis. C'était un plat que tu lui faisais rarement, parce que tu n'étais pas une experte en cuisine et encore moins dans les plats étranger. Heureusement qu'internet existait, parce que sans lui, tu n'étais pas sûre de réussir entièrement la recette. Pourtant, il te l'avait déjà montré plusieurs fois. De plus, tu te doutais que ça n'allait pas être autant bon que quand c'était lui qui réalisait le plat, mais c'était l'attention qui comptait au final. Une fois que le tout était entrain de cuire, tu décidais de te changer, parce que tu te voyais mal l’accueillir en bas de jogging et T-shirt lui appartenant. Comme toujours, il te fallut de longues minutes avant de te vêtir d'une paire de jeans, d'un petit top rouge et d'une paire de talon assortis. Et voilà, t'étais fine prête à accueillir ton chéri et tu espérais donc qu'il n'allait plus tarder avant de rentrer. D'ailleurs, tu ne savais même pas à quel heure atterrissait son vol, à part que c'était en fin d'après-midi.

Les passagers du dernier vol se lèvent, reprennent leurs bagages à main et sortent un à un de l’avion, en saluant les deux hôtesses de l’air et l’unique steward qu’il y a. Lui. Nils aime son job, pour plein de raison, notamment pour le sourire de celles qu’il ne reverra sans doute jamais, mais aussi pour ces petites choses imprévues qu’il vit au quotidien. Ce n’est pas toujours évident, c’est stressant, mais il aime ça. Ca met du piment dans ses journées, ça l’amuse. « Oh bon sang, j’ai cru que ce vol n’allait jamais se terminer. » Nils affiche un sourire à sa collègue qui lâche un soupir de soulagement une fois tous les passagers sortis. Ils récupèrent leurs affaires et font de même. L’air est frais, mais il fait encore jour. Ils ont juste une heure de retard. « Tu vas t’y faire. Ce ne sera pas le premier incident que tu verras, bien que celui-ci… » C’était quelque chose, en effet. Un homme s’est levé en plein vol en criant qu’un autre passager avait sur lui quelque chose de dangereux, qu’avec son appareil technologique, il pouvait détourner l’avion et évidemment, ça en a fait paniquer plus d’un. Ils ont finalement repris les choses en main. Nils a demandé à ce que son appareil soit éteint, à ce qu’il ne l’ait plus en sa possession pour le confort de tous et pour les rassurer, le passager a accepté sans broncher. Lui-même ne semblait pas avoir compris ce qui se passait. Dans le hall, la petite nouvelle se balance d’un pied sur l’autre et alors qu’ils se disent tous au revoir, elle pose sa main sur son bras pour l’arrêter. Elle est jeune, elle démarre et c’est son premier vol, alors forcément, ça a été compliqué. « Dis, tu ne voudrais pas boire un verre ? Histoire de se détendre quoi. J’ai besoin d’une bière. Et peut-être d’être rassurée, aussi. » Nils jette un œil à sa montre, pense à Sidonie. Il aurait bien accepté… Parce qu’il sent bien qu’elle a besoin d’un remontant, mais quelqu’un l’attend. « On m’attend, mais suis les filles, elles poursuivent la soirée ailleurs. » Là, il interpelle Laura qui s’arrête de marcher, se retourne, avec son petit chapeau sur la tête et tout en posant sa main sur le dos de la nouvelle, il s’avance vers le petit groupe d’hôtesses pour leur demander s’il n’y a pas moyen qu’elles fassent de la place. C’est avec un sourire non dissimulé que la requête est acceptée. Il les salue et reprend sa route, récupère sa voiture gardée dans le parking du personnel pour rejoindre son logement. Celui qu’il partage avec Sidonie, avec celle qui partage sa vie depuis des années maintenant. Neuf ans. Quand il raconte ça, on peine à y croire. Les couples qui durent aussi longtemps semblent si rares, mais leur relation est étrange, particulière et ça lui plait comme ça. Arrivé au bas de l’immeuble privé, Nils monte jusqu’à leur appartement. Dès qu’il passe le pas de la porte, il sent une odeur qui lui rappelle son plat préféré. Il aime bien cuisiner, mais il n’en a pas souvent l’occasion. « Sid ? » l’interpelle-t-il, en posant sa valise près du petit meuble à l’entrée. Il la retrouve dans le salon et aussitôt, son regard se pose sur sa silhouette, sur les vêtements qu’elle porte, sur ses cheveux qui tombent en cascade sur ses épaules. Elle est belle, sa petite amie. Elle est magnifique. Il s’en approche, pose ses mains sur sa taille et presse ses lèvres contre les siennes. « Comment c’était, cette semaine, bébé ? » Il est content de la voir, comme à chaque fois. « Ca sent les Bakpotatis, t’as cuisiné ? » Il aime ça, c’est son plat préféré. C’est suédois, ses origines.

Attendre quelqu'un, c'était toujours long, surtout quand tu n'avais plus rien à faire pour t'occuper. Les patates étaient entrain de cuire dans le four, t'avais pris une rapide douche et changée de tenue pour son retour. Sauf que voilà, ce n'était toujours pas l'heure et tu commençais de tourner en rond dans votre appartement. Finalement, t'aurais peut-être mieux fait de ne pas prendre ton après-midi, au moins celle-ci serait passée plus vite et tu aurais eu l'impression d'être plus rapidement dans ses bras. Finalement, tu te laisses tomber sur ton canapé avec un bouquin que tu avais commencé quelques semaines plus tôt et que tu n'avais toujours pas terminé. Peu de monde savait que tu aimais la lecture, faut dire que tu ne le criais pas sur tout les toits. Souvent tu lisais quand Nils voulait regarder un peu de sport à la télé ou quand justement, il était absent plusieurs jours d'affilés. De plus, lire un bon livre avec une tasse de thé et une couverture, ça détendait bien après une grosse journée de boulot. Tu t'étais donc installée sur le canapé avec ce fameux livre, en espérant que le temps allait passer vite. Quand enfin la porte d'entrée s'ouvre, un grand sourire apparait automatiquement sur tes lèvres et ton cher livre se retrouva bien vite ouvert sur le canapé. pendant que tu te levais pour l’accueillir. On pourrait penser que depuis le temps que vous êtes ensembles, les retrouvailles deviennent banales et pourtant ce n'est pas le cas, du moins de ton côté. A chaque fois qu'il partait plusieurs jours et qu'ensuite vous vous retrouviez, tu sentais ton coeur battre comme au premier jour et même quelques papillons apparaissent dans le creux de ton ventre. Cela te prouvent que tu l'aimes toujours autant. Une fois devant toi, tu ne peux pas t'empêcher de le regarder de la tête aux pied,y en le trouvant toujours autant séduisant dans son costume de stewart. Tes bras vont s'enrouler autour de son cou et tu plonges dans son regard envouteur et vos lèvres se joignent rapidement pour un tendre baiser. A sa question, tu hausses légèrement les épaule. Ta semaine ? Elle a été banale, comme à chaque fois. Faut dire qu'il ne va rien t'arriver de bien passionnant en tenant une boutique de cupcakes. Oh tu sais... Elle a été normale. Boulot, boulot, boulot et un peu de dodo... Un rire s'échappa d'entre tes lèvres, parce que c'est vrai qu'à part bosser pour améliorer encore et toujours tes pâtisseries, tu ne faisais pas grand chose quand Nils n'était pas là. Tu penchas légèrement la tête sur le côté en entendant sa question, contente de voir qu'il avait reconnu son plat rien qu'à l'odeur. Cela te prouvait que tu ne t'étais pas totalement loupé. T'es trop fort mon chéri. Maintenant c'est à voir si j'ai fais honneur, parce que tu sais que je ne suis pas autant bonne cuisinière que toi. Tu lui pris rapidement la main pour l'entrainer sur le canapé et te blottir une nouvelle fois dans ses bras. Une semaine de séparation c'était long, beaucoup trop long pour toi. Mais après tout, les retrouvailles n'en étaient que meilleures et tu le savais. T'as visité quel pays cette fois ? Il me semble que tu me l'avais dis, mais j'ai oublié... Tu voyages tellement que les destinations s'emmêlent un peu dans ma petite tête. Tes lèvres se reposèrent une seconde fois sur les siennes, pour un second baiser tout doux, tout doux.