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 (Fabian) Des retrouvailles inattendues

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(Fabian) Des retrouvailles inattendues _
MessageSujet: (Fabian) Des retrouvailles inattendues   (Fabian) Des retrouvailles inattendues EmptyMar 5 Avr - 1:30


Alex a écrit:
Tu fais la tête ? Tu ne viens plus à ton bar fétiche ?

Ca fait deux jours que je reste cloitrée chez moi, à ne plus oser sortir, montrer le bout de mon nez dehors. La jeune fille de vingt ans qui a porté plainte contre l’homme qui a pénétré chez elle et l’a agressée sans qu’elle ne puisse vraiment se débattre avait retiré sa plainte il y a une semaine. Cette histoire me tenant à cœur, comme toutes celles sur lesquelles je suis et qui ne sont finalement pas si nombreuses que ça, j’ai fait la bêtise – je l’aurais regretté si je n’avais pas agi – d’insister auprès d’elle, de lui faire comprendre que c’était une étape importante, aussi bien pour elle que pour toutes les autres femmes, qu’il ne fallait pas qu’elle abandonne, qu’elle vive dans la peur. J’ai vu l’état de ma mère se dégrader pour ça, à cause de son silence, la peur la prendre aux tripes parce qu’elle craignait et qu’elle craint toujours, de croiser le regard de l’homme qui a fait d’elle une épave, qui lui a volé sa vie en ne lui demandant pas son accord, ce même homme qui a laissé derrière lui un enfant nullement désiré. Moi. Alors, oui, j’ai peut-être exagéré en essayant de convaincre ma cliente, mais est-ce que ça méritait que je me prenne une grosse pierre dans ma vitre, avec des menaces dessus ? N’empêche qu’il a eu ce qu’il voulait : je crève de trouille, à tel point que je peine à sortir de chez moi. Mon collègue, qui a terminé ses études deux ans plus tôt, m’a soufflé aujourd’hui par téléphone qu’il fallait que j’essaie de voir le positif, qu’on avait peur de moi, qu’on me reconnaissait des compétences et que je n’étais pas la moins que rien que j’ai souvent l’impression d’être. Faut dire que mes clients ne sont pas très tendres avec moi. Ca ne me rassure pas pour autant et voir positivement est hors de ma portée.

Alex a écrit:
Il paraît qu’il s’est passé un truc pas cool. Tu veux pas venir pour te ressourcer un peu ?

Alex insiste. Mais il a raison. Je ne vais pas passer ma vie cloitrée ici. Je me lève, en évitant les fenêtres : la mienne n’est pas encore réparée. Les volets sont fermés, cependant, afin d’éviter un possible cambriolage, mais je ne suis pas sereine pour autant. J’enfile une robe verte kaki, des escarpins noirs, ainsi qu’un manteau que je referme pour me protéger du froid. Un coup d’œil à gauche, puis à droite et me voilà engouffrée dans ma voiture, m’enfermant aussitôt à l’intérieur. Le trajet ne dure pas longtemps. Très vite, j’arrive à l’intérieur du bar où c’est bondé de monde, me fraye un chemin jusqu’au comptoir. Je ne vois pas d’Alex. « Un Mojito s’il te plaît. » demandé-je, au barman qui a l’habitude de m’en servir un en premier. « C’est pour moi le Mojito. » Un homme s’avance, sourire aux lèvres et place sa main sur le comptoir, si proche de la mienne qu’il ne me met pas à l’aise. Son odeur respire le trop plein d’alcool. « Tu veux bien qu’on fasse connaissance ma jolie ? » « Je suis avec quelqu’un, désolée. » dis-je, en secouant la tête à l’adresse du barman pour qu’il ne le laisse pas prendre ma commande. Si je le laisse faire ça, je suis foutue. « Où est ce quelqu’un ? Je ne le vois pas. » dit-il, en posant sa main sur ma cuisse que je prends et retire. Il insiste, se lève de son tabouret, se poste derrière moi. Je sens son souffle sur mon cou et son murmure au creux de mon oreille : « C’est bien pour ça que t’es venue ce soir, non ? Pour te trouver un mec et prendre du bon temps ? » Insistant, lourd, il pose ses mains sur ma taille et je le repousse aussitôt. Mon cœur s’emballe, la panique me prend.
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(Fabian) Des retrouvailles inattendues _
MessageSujet: Re: (Fabian) Des retrouvailles inattendues   (Fabian) Des retrouvailles inattendues EmptyMar 5 Avr - 20:45



Journée rude, le besoin de se brûler la glotte se fait impérieux tandis que Fabian frappe l'asphalte dans une démarche assurée, le regard azuré porté droit devant lui. Sur la ligne qui se tend, vers l'infini , l'infini qui nargue le pauvre représentant de l'espèce humaine qu'il est. Mains dans les poches, il hésite quelques instants à joindre son meilleur pote. Quelques instants, furtives secondes, ouais, où l'idée est caressée sur toute sa longueur avant d'être salement abandonnée. Dorian doit être lessivé et à l'approche de la mission qu'ils vont réaliser, mieux vaut qu'il se repose. Il secoue la tête et agrippe le paquet de sèches qui dort dans l'une de ses poches, en flattant le briquet de l'autre main. Ses lèvres brûlent d'emprisonner la belle cigarette, dans une étreinte suave, aux bienfaits de toutes les saletés qui la composent. Il longe la rue Port Vieux, en jetant un coup d’œil par ci, par là, aux habitations qui se dressent comme des tours de guets. Une autre rue, d'autres enseignes, des bagnoles partout, des gens, aussi. Le quartier si effervescent file à la fois le cafard et le tournis, en plus de réchauffer l'coeur, bizarrement. Sur le coup d'une impulsion, il sort son téléphone cellulaire de sa poche, au lieu du paquet de gauloises qu'il fume habituellement. Il appuie sur l'appareil photo en y ajoutant le flash, sourit de toutes ses dents de pirate, avant d'envoyer le cliché à son pote qui est quelque part, soit à bosser, soit à essayer de draguer le marchand de sommeil, ou copuler avec il ne sait quelle blonde rencontrée lors d'un shift. Une légende à base de : Déso, j'vais me bourrer la fiole sans toi. Le bouclé poursuit alors sur sa lancée, il se rend là où il va se créer des habitudes, sans son acolyte. Arrivé sur la rue principale, un établissement attire son regard, les lumières qui se réverbèrent depuis l'intérieur et la musique qui filtre depuis les baffles l'attirent. Il franchit le seuil en se disant que le coin fera l'affaire. Fabian s'installe dans un coin, en hélant le serveur, non sans lui demander dans un langage commun, une pinte de bière. Il la voit arriver, égale à elle même, époustouflante comme dans ses souvenirs qu'elle charrie depuis là où elle prend place. Son regard se fait lambin, libidineux, il coule sur chaque courbes, Daphné. Et si avant, il ajoutait facilement le « sa » possessif, à cet instant là, elle ne représente plus qu'un spectre du passé, une hallucination à laquelle il se croit capable d'échapper. C'est, de toute évidence, sans compter la connerie congénitale de l'ivrogne qui charge sur elle, empoté par l'alcool qu'il a bu. Fabian se lève, complexe du héros stimulé par la robe qui lui colle à la peau et le bagage qu'ils partagent, qu'il le veuille au non. A la hauteur du couple plus qu'improbable, il se saisit du poignet présomptueux, pour maitriser le parasite dans une technique de clé parfaitement exécutée. C'est Dorian qui le féliciterait d'avoir finalement appris la prise. « Elle est avec moi » - crache-t-il, poussant le chieur, le plaquant au comptoir à hauteur du torse, lui coupant la respiration. Il le relâche aussitôt, à l'affut d'un geste revanchard. « Je te donne 30 secondes top chrono pour quitter les lieux ». Fabian ne démord pas, dans un combat oculaire qui schlingue la testostérone. Le poivrot se tire , lançant une insulte au passage. Il finira surement à dégueuler dans le caniveau le contenu de son estomac. Il observe un convoi d'anges passer puis, il reporte son attention sur Daphné. « Ça faisait un bail » - il souffle, un sourire aux lèvres. Il se revoit obsédé par sa chevelure, enragé par son succès, pris au piège de sa cambrure. Il plisse les paupières, fronçant les sourcils. « Tu n'as plus à t'inquiéter, Fée » - le surnom qu'il lui donnait, pauvre du banal « bébé » dont il l'affublait parfois, Fabian croise les bras sur son torse. Soucieux d'un bien être autre que le sien, il poursuit : « Tu te joins à moi...enfin, à moins que tu n'attendes quelqu'un ».


Dernière édition par Fabian Acoriola le Mar 5 Avr - 22:35, édité 1 fois
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(Fabian) Des retrouvailles inattendues _
MessageSujet: Re: (Fabian) Des retrouvailles inattendues   (Fabian) Des retrouvailles inattendues EmptyMar 5 Avr - 21:46

En temps normal, ça me flatte qu’on s’intéresse à moi, ça me fait du bien de recevoir un peu d’affection, d’attention, de sentir les bras d’un homme autour de moi. Je cherche à ce que ça arrive. Avec quelqu’un qui me sécurise, pas avec des comme lui. L’alcool est trop présent pour qu’il soit à la hauteur. Il me prend pour sa pute, en fait. Une fille parmi tant d’autres. Il a juste besoin de compagnie, pas de la mienne en particulier et j’entrouvre la bouche, m’apprêtant à lui demander d’aller voir ailleurs, doutant de l’efficacité que mes mots auront, quand on lui attrape le poignet. Un homme. Non. Lui, Fabian. Mon cœur s’emballe, sans demander la permission. Ca a été comme un déclic. Mes yeux ne le quittent pas, le détaillent, ses traits de son visage qui est fermé, qui semble un peu sévère, dû à l’ivrogne qu’il maintient contre le comptoir, avec une facilité déconcertante, une force que je ne lui connais pas. Il a changé, avec le temps qui passe, qui nous vole une année de plus à chaque fois. Ce n’est plus le jeune adulte de vingt ans, c’est un homme qui a pris de la maturité, qui s’est laissé pousser la barbe aussi. Ca lui donne du charme en plus, ce petit quelque chose qui fait que je n’arrive pas à décoller mon regard de lui, jusqu’à ce que le type se barre, non sans un juron, par fierté sans doute. Il titube, se fraye un chemin jusqu’à la sortie, est sonné, tout comme moi, mais pas pour les mêmes raisons. J’acquiesce d’un signe de la tête, essayant de garder une certaine contenance, d’être un peu plus sûre de moi que je ne l’étais il y a quelques secondes. « Quelques années. » Je ne pensais pas le revoir, pas comme ça, pas avec ce petit sourire qui lui donne un petit air enfantin. Lorsqu’il est parti à l’armée, qu’il m’a annoncé simplement qu’il s’était engagé, j’ai doucement accepté, je lui ai dit au revoir, en pensant que c’était la dernière fois. Je me suis montrée horrible, quand j’y pense, en ne montrant aucune attache. Je me demande même s’il ne s’est pas interrogé sur la véracité de mes sentiments pour lui, sentiments que je lui montrais en lui criant dessus à chaque fois qu’il y avait quelque chose qui me déplaisait, qu’une fille lui tournait autour, ou par un manque de réponse à mes messages. J’étais excessive. Je le suis toujours autant. Certains de mes amis se sont barrés à force de les étouffer. Fabian a tout de même été là pendant deux ans, à me supporter. Et ce petit surnom qu’il prononce, que je n’avais pas entendu depuis des lustres… Ce surnom qu’il souffle si facilement, comme si les années n’avaient pas compté, qui faisait de moi, sienne, aux yeux des autres, à mes yeux. J’avais cette impression d’être… aimée, quelque chose comme ça. « Oh, je ne m’inquiétais pas, je gérais la situation à la perfection… » soufflé-je, la tête haute, avec un sourire qui vient se loger sur mon visage. Ca se voyait, que je ne gérais pas la situation et tous les mots du monde n’y changeront rien. « Je te remercie. Je ne savais pas comment m’en débarrasser et à mon avis, il ne reviendra pas vers moi, ni même ici, avant un bon bout de temps. » A sa proposition, je me relève du tabouret. Alex devait être là et peut-être qu’il viendra, mais il a clairement disparu de mon esprit. Qui est-il, d’ailleurs ? « Oui, bien sûr. Je n’attends personne, je suis venue juste pour le Mojito. » Il connait mon amour pour cette boisson. Et puis, impossible de faire autrement que d’accepter sa proposition. Je suis déraisonnablement poussée vers lui. « Tu es rentré il y a combien de temps ? » demandé-je, en me tournant face à la boisson que j’emporte, avant de reposer mon attention sur lui, ses traits que je dévisage. « C’est étrange de te revoir. Tu as changé. » En bien, oui.
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(Fabian) Des retrouvailles inattendues _
MessageSujet: Re: (Fabian) Des retrouvailles inattendues   (Fabian) Des retrouvailles inattendues EmptyVen 8 Avr - 14:42



Il secoue la tête, lançant un rapide regard à la table où il était installé quelques instants plus tôt. Désireux de connaître la réponse de la brunette qui lui fait face, la poitrine dangereusement flattée par le décolleté d'une robe qui moule, quant à elle, scandaleusement chaque forme. Fabian tente ,  vainement, de quitter ce spectacle de chair ronde des yeux, hélas, il y revient sans cesse. Il se revoit quelques années en arrière, constamment molesté par ses hormones masculines. Et il serait à deux doigts d'en ressentir les tourments. « Alors, dans ce cas »  - souffle-t-il, sourire aux lèvres, décidant d'ouvrir la marche. Une dizaine de mètres sont avalés avant d'atteindre son point de départ où, la bière qu'il a commandé l'attend encore. Il reste immobile, attendant que la brunette s'installe avant d'en faire de même, gentleman en son genre, sans prétention. « Pour répondre à ta question d'tantôt, ça fait un certain temps déjà » - il se saisit de son verre d'alcool, pour en boire une gorgée, avant de le poser sur le bois usé. S'il pense que Biarritz n'est en rien comparable à Paris, en considérant la superficie, il se demande comment ça se fait qu'ils ne se soient pas tombés dessus plus tôt  ? A croire qu'ils ne fréquentent désormais plus les mêmes endroits. Il faut apprécier le fait que les années se sont écoulées et ont remarquablement fait leur boulot, changeant les deux petits cons qu'ils étaient en ersatz d'adultes bien pensants. Une véritable blague à échelle cosmique, songe-t-il, en ne la quittant pas du regard, toujours aussi torturé par les souvenirs d'antan. « Ah ouais, et c'est bien ou ? » - question pourrie. Heureusement qu'ils n'ont plus rien de ce qu'ils étaient à l'époque où il lui a préféré l'armée. C'est ce qu'elle lui avait lancé, sur un ton odieux, les yeux à peine larmoyants. Il pose ses iris sur le verre de mojito qu'elle tient, au moins, certaines choses ne changent pas. Certaines choses restent, comme des reliquats des idiots qu'ils pouvaient être à l'époque. Et lui donnent , rien qu'un peu, l'espoir qu'ils puissent faire table rase sur toutes les insultes crachées avant son départ. De toutes celles qu'ils ont certainement pensés, vrillés par l'amertume des aurevoirs. Sans qu'ils ne se soient revus, depuis. Il se passe une main sur sa barbe. Ouais, à deux-trois détails près, il se tape la même fiole. A deux-trois détails près, les mêmes ambitions. « En tout cas, la dernière fois qu'on s'est vus, on ne se serait pas doutés qu'on puisse tenir une conversation d'adulte  » sans se sauter au cou en se revoyant, même si, au final, Daphnée avait accepté qu'il s'engage ailleurs. Maturité donne à leur proximité un aspect moins douteux, plus providentiel. « Et, tu deviens quoi ?» - il est curieux de savoir ce qui a bien pu lui arriver, si son départ lui a été si bénéfique. C'est ce que les apparences supposent.

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(Fabian) Des retrouvailles inattendues _
MessageSujet: Re: (Fabian) Des retrouvailles inattendues   (Fabian) Des retrouvailles inattendues EmptyDim 10 Avr - 9:31

Un sourire vient se loger sur mon visage, si large que j’en finis par mordre mes lèvres avec mes dents : son regard, s’il quitte ma poitrine à plusieurs reprises pour tenter de me regarder dans les yeux, il y revient toujours. N’importe quelle inconnue aurait trouvé ça déplacé, mais moi, son ex-petite amie, est partagée entre l’amusement et l’envie de sentir ses yeux encore sur moi. N’importe où. C’est flatteur de sentir qu’il me désire toujours un peu. Ca n’a pas le même effet qu’un type que j’aurais croisé dans une soirée, que je ne connaitrais ni d’Eve, ni d’Adam. Je le suis jusqu’à sa table, m’installe en face de lui et retire mon manteau, le plaçant derrière moi. Aidée par cette part de provocation qui réside en moi, je m’appuie de mes avant-bras sur la table, passe mes mains autour de mon Mojito, tout ça pour mettre en avant cette partie du corps qui lui fait tant de l’œil. Ca fait un certain temps qu’il est là et moi qui fréquente toujours les bars, dont certains qu’il aimait, mais dans lesquels il ne perd peut-être plus son temps, n’a jamais croisé une seule fois son regard. Ce n’est pas un manque d’attention : je l’aurais forcément remarqué. « En mal. Tu sais que je pense que du mal de toi. » dis-je, en levant les yeux au ciel, sarcastique. « En bien, évidemment. Tu es plus… » Je le dévisage, passe en revue la totalité de ses traits que je connaissais sur le bout de mes doigts à une époque, glisse mon regard sur son cou, ses épaules, ses bras bien plus musclés qu’autrefois et si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurais encore détaillé longtemps, jusqu’à me noyer de nouveau dans ses iris.  « Plus adulte, plus… viril. Et plus posé aussi. Mais toujours avec les yeux baladeurs. » C’était plus fort que moi, il fallait que je lui dise, qu’il sache que ça ne m’a pas échappé. « Oh ça… » Je n’ai aucun mal à m’en rappeler, de cette dispute, des mots que j’ai pu prononcés. J’avais été blessé, je ne le comprenais pas, je ne souhaitais pas non plus faire un effort pour y arriver. Tout ce que j’avais en tête, c’était qu’il me laissait. « Eh bien… Après ton départ j’ai continué mes études de droit. Je suis devenue cette femme avec une toge noire et ce petit col blanc, qui défend les droits de certaines personnes. » C’était un souhait de ma part, bien que parfois, je me demande ce que je fais là, avec mon manque de confiance, à défendre des femmes, parfois des hommes, qui pourraient avoir de meilleurs avocats que moi. Ce n’est pas vraiment la passion du métier, bien que ce soit le cas à présent, c’est plutôt l’envie de servir à quelque chose, de défendre des gens comme ma mère, à qui on a volé une partie de soi. « Je n’ai pas énormément changé, tu sais. » Je ne me suis pas vu évoluée, mais je le sens, au fond de moi, que je fais du surplace. « Et toi ? Qu’est-ce que tu deviens ? Comment se passe ta… réinsertion dans la société, si je peux appeler ça comme ça. » Mais ce n’est pas ce qui m’importe le plus. Cette question que je n’ai pas encore posé, qui est si banale lorsqu’elle est posée sans vouloir vraiment obtenir une réponse. « Comment tu vas ? » Mais là, elle a un sens. Ce qu’il a vécu, je ne le sais pas. J’ai juste été témoin de quelques bribes d’images à travers la télévision, aux 20 Heures. D’une main, je quitte ma boisson et viens la poser sur la sienne, peut-être bien pour lui prouver la sincérité de ce que je vais dire, ou parce que j’en ai besoin. Ou les deux, je n’en sais trop rien. « Tu sais… Je suis désolée de la façon dont on s’est quitté. Ce que je t’ai dit. » C’était violent. Un peu trop. Un peu nous, aussi. « Ca me fait plaisir de te revoir. » Plus que ça. J’adopte un comportement soft, loin de toute mon excessivité. C’est vrai, ça me fait plaisir, ça me soulage, aussi, de le revoir entier, en apparence.


Dernière édition par Daphné Galdeano le Sam 16 Avr - 23:55, édité 1 fois
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(Fabian) Des retrouvailles inattendues _
MessageSujet: Re: (Fabian) Des retrouvailles inattendues   (Fabian) Des retrouvailles inattendues EmptyMar 12 Avr - 20:49



Il a envie de lui dire que ses yeux sont faits pour voir, dans une attitude machiste, d'un air détaché, emprunt d'insolence, celle de l'homme qui ne peut qu'apprécier les contours d'un corps qu'il a su aimer autrefois. Le rire résonne, il porte son verre à ses lèvres comme pour étancher une soif nouvelle, insatiable en son genre. Ses joues sont creusées de fossettes et son regard, son regard lui, il s'attarde dans ses iris là, sombres. Il s'y attardait, avant. Il n'avait de cesse, il y revenait ; il en dévorait tous les charmes, avec fureur, vigueur, folie. « Tu sais quels sont mes péchés » - il souffle, mutin, enjôleur, il a tout du diable, à l'instant, elle a tout, elle, de l'être séraphique qu'il  se voit corrompre. Mais, il la connait, non, il la sait, sous tous les angles. Daphné, fée, n'a absolument rien d'un ange, ni même d'une sainte à laquelle se vouer. Mais, s'il existe un verbe dont il aimerait caresser les lettres, celui ci est proscrit. Pas d'actualité. « Je suis heureux pour toi ... » et les paroles qui se suspendent, dans cette inspiration coupée, des mots qui ne veulent pas se former. Il est fier d'elle, Fabian. Il est vraiment « heureux », qu'elle ait pu réussir. Peut-être pas si « heureux » qu'elle l'ait fait sans lui. Il devient, dans cette phrase l'élément parasite, clivé d'une équation déficitaire. Il secoue la tête, en se penchant sur la table, pour se rapprocher d'elle. Les années n'ont peut-être pas changé grand chose dans la façon dont il la couve du regard. Propriétaire, cherchant ses marques, sa marque sur elle, qui elle a disparu. « Je vais bien » se sent-il contraint de répondre, sous le feu de son regard, celui qui voit à travers lui et qui l'a toujours fait. Cette réponse pourrait suffire. Elle suffirait à la plupart de ses frères d'armes. Elle suffirait  à Dorian. Elle ne suffit pas, pas à Fée qui pose sa main sur la sienne, contact qui électrise la peau, les vaisseaux, toutes les putains d'innervations, sa paume le démange, de cette manière dégueulasse infestée de luxure. Il baisse la tête, nanosecondes, avant de croiser à nouveau ses mirettes. Bordel, Daphné. « Réinsertion ? C'est ton boulot d'avocate qui déteint ? » - il veut noyer le poisson, il veut plus que ça, il veut que le sujet disparaisse. L'armée, ses séances, tout des horreurs vécues balancé aux oubliettes. « Je sais tout ça, Fée. Tu as toujours été impulsive avec moi » mais, il sait plus que quiconque qu'elle ne pensait pas un seul mot de ce qui a été dit. S'il le reconnaît volontiers à l'instant, ça n'était pas le cas, avant. Du travail, ça lui a demandé du travail. Il serre cette main, dont il mesure le poids du manque. Rien que cette main et le soutien qu'elle aurait pu symboliser auraient pu l'aider à ne pas sombrer. A  revenir de là-bas, ce là-bas où ils partent tous, sans en revenir, parfois. Ce là-bas dont ils parlent qu'avec des mots creux. « Tu sais que, ce que je t'ai dit... » tient toujours ? Il fronce les sourcils. Il lui a dit  (et il ne le disait pas souvent)  un « j't'aime » rageur, craché avec si peu de conviction qu'il aurait pu ne pas être sincère. Même s'il l'était. Même s'il l'était, à l'imparfait. « En ce moment, je fais des petits boulots. Je bosse dans la sécurité, à mon compte. Je sais pas si tu te souviens de Marco ? Et mon pote Dorian...si l'occasion se présente, on pourrait essayer de se capter tous ensemble. Ils sont sympas... » - pourquoi est-ce qu'il développe autant sur des potes dont elle doit se foutre royalement ?



Dernière édition par Fabian Acoriola le Jeu 21 Avr - 19:18, édité 1 fois
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(Fabian) Des retrouvailles inattendues _
MessageSujet: Re: (Fabian) Des retrouvailles inattendues   (Fabian) Des retrouvailles inattendues EmptyDim 17 Avr - 1:01

Oui, je sais. A l’époque, si je mettais mes atouts en avant, ce n’était pas pour attirer le regard des autres sur ma personne, c’était pour attirer ses yeux, à lui et aussi pour ne pas qu’il soit tenté d’observer ailleurs. Il suffisait qu’il s’attarde quelques secondes pour que je me vexe. La peur qu’il trouve mieux ailleurs, même si je ne lui ai jamais vraiment admis cette raison. « Il s’est passé des années. Tu me les rappelles, tes pêchés ? » Mes yeux ne quittent pas les siens, se veulent insistants. Je n’ai nullement besoin qu’il me les remémore, mais joueuse, je flirte avec mon ancien démon, avec les yeux pétillants, alors que je suis attentive à sa future réponse. « Merci. » Juste ce mot, un souffle. S’il savait. La personne sûre d’elle que je suis à l’instant, celle qui joue un peu en le retrouvant, n’est pas la même que celle qui se bat dans sa vie professionnelle pour se faire une place, mais ce détail n’a finalement plus aucune importance à la seconde même où il se rapproche de moi. Je m’avance, à mon tour, apprend les traits de son visage, nettement plus fatigués que dans mes souvenirs. « Ah, tu m’as comprise. Le mot approprié me manquait, mais tu vois ce que je veux dire. Comment ton retour se passe ? » J’ai en partie la réponse dans son silence, mais aussi dans son regard. Ca fait des années, pourtant j’ai toujours cette sensation de le connaître sur le bout des doigts, de ne pas avoir besoin de réponse pour l’obtenir. Je sais qu’il ne va pas bien. J’ignore ce qui se passe dans sa tête, ce à quoi il pense, mais il n’est pas en si bonne forme qu’il souhaite me laisser penser. Je baisse les yeux sur cette main qui se resserre sur la mienne, en même temps que je me rappelle des mots qu’il avait prononcés. « Oui ? » Qu’il continue, qu’il me donne la fin de sa phrase. J’ai besoin de l’entendre me dire que ce que je croyais était faux, que je me faisais vraiment des idées lorsque j’ai pensé que les trois mots si forts, ne l’étaient pas. « Si je me rappelle de lui. Mais je ne crois pas connaître de Dorian. » Je n’en ai pas le souvenir. Ses potes, ils ne m’aimaient pas et je ne les aimais pas, parce qu’ils me prenaient celui qui était autrefois mon Fabian. Peut-être pour quelques heures seulement, mais c’était trop. J’avais besoin de lui, tout le temps, à n’importe quel moment. « Lui aussi doit se souvenir de moi. Tu lui passeras le bonjour de Daphné, ça lui fera plaisir. » Je lève les yeux au ciel. La dernière fois, il s’est pris mon verre en pleine figure suite à une remarque qui ne m’avait pas plu, mais je ne me rappelle pas de quoi il était question exactement. « Mais oui, ça pourrait être sympa, tu n’auras qu’à me tenir au courant. » C’est une occasion qui se présente, je ne peux pas lui dire non, perdre le contact. C’est une bonne excuse de le revoir, de lui reparler. Je me lève, en lâchant sa main à contre cœur, puis tire sur la chaise à côté pour la ramener près de la sienne. Mon épaule frôle la sienne, me fait frissonner. Je récupère un stylo dans mon sac et prends son bras sur lequel je note mon numéro de téléphone. « Il n’a pas changé depuis le temps, mais on ne sait jamais, si tu l’avais perdu. » J’ai besoin, envie, qu’il me recontacte. Cette dépendance qu’il a créée en moi, que je pensais envolée, elle est toujours là. Il a suffit d’un regard pour qu’elle réapparaisse et c’est frustrant, quelque part. Ca prouve bien que je n’ai pas si avancé que ça. « Tu me rappelleras ? » L’appréhension revient. J’essaie de ne pas le montrer, pourtant. « Tu es occupé ce soir ? Cette nuit ? » Pourquoi est-ce que je fonce toujours droit dans le mur ?
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(Fabian) Des retrouvailles inattendues _
MessageSujet: Re: (Fabian) Des retrouvailles inattendues   (Fabian) Des retrouvailles inattendues EmptyJeu 21 Avr - 20:20



En réalité, Fabian n'a aucunement l'intention de la présenter à ses potes, parce qu'ils ont constamment les crocs et qu'il n'a aucune envie d'avoir à tempérer leurs ardeurs. Daphné a été généreusement dotée par la nature, s'il a , lui, déjà bien du mal à ne pas laisser son imagination vriller sur le fantasme, il n'y a aucune chance pour que Marco le fébrile, queutard de première, n'ait pas l'idée de tenter sa chance. Et, putain comme Fabian ressent une pointe de possessivité qui n'a peut-être pas lieu d'être mais qui est là, quand même. Ancrée, fouillant ses nerfs, il se surprend à serrer le poing. Lorsqu'elle se relève, ses sourcils se froncent bien malgré lui, sur ses traits, un air inquisiteur prend forme. Est-ce qu'elle est gênée ? Est-ce qu'il l'a mis d'une quelconque manière mal à l'aise ? Mais elle vient s'asseoir à ses côtés, se rapproche et il lui devient alors quasi impossible d'ignorer le sang qui bat à ses tempes et irrigue son pôle sud. Son parfum vient noyer ses narines, il ferme les paupières, immobile, interdit dans une position bigrement inconfortable. Elle se saisit de son bras et il se demande comment est-ce qu'il peut faire pour ne pas annexer ses lèvres ? Docile, il se concentre, en sentant la bille du stylo calligraphier sa peau, non sans lui jeter des regards à la dérobée. Il pourrait la dévorer, en commençant par ses lèvres insolentes qui remuent. Il veut l'entendre hurler son prénom, il déglutit, s'agite un peu. « Tu sais que j'ai bonne mémoire » - et ce numéro là, il le connait par cœur, il l'a composé des tas de fois, pour avoir une Daphné à l'autre bout du fil capricieuse, boudeuse, joueuse. Il l'a composé pour tomber sur la messagerie, pour qu'elle ait le loisir de filtrer ses appels, en invoquant les plus stupides excuses. Ce numéro, comme elle, il l'a gravé dans ses neurones, pire, dans un coin de son palpitant. Il sourit, le son d'un rire se fraye un chemin entre ses lèvres. « A ton avis ? » - souffle-t-il, à ton avis, Fée, est-ce que je te rappellerais, son regard est chargé de promesses, intense, il se plonge dans le sien, sans hésitation. Il avait l'habitude, Fabian de lui sortir cette réplique, en la couvant d'un regard agacé. Des « à ton avis », elle en a mangé, à toutes les sauces possibles. Bien sûr, suggère sa posture. « Toujours aussi directe » - taquin, il arque un sourcil, pourtant, l'air amusé est vite remplacé par le sérieux. Il y a dans le ton employé quelque chose qui s'apparente, peut-être à tort, à de la détresse. Il s'y connait suffisamment, le bouclé, pour savoir lorsque quelque chose est loin d'entrer dans les normes. « Non » - si son questionnement le prend au dépourvu, il n'en laisse rien paraître. « A vrai dire, lorsque je t'ai vu, je me suis dit que tu pouvais m'offrir une agréable compagnie » - il se penche vers elle. « Si quelque chose te tracasse, Daphné, tu sais que je suis disposé à écouter tes craintes ». Rien n'est précipité, s'ils se sont quittés, des années auparavant, demeure l'indéfectible. Et ils le savent pertinemment.
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(Fabian) Des retrouvailles inattendues _
MessageSujet: Re: (Fabian) Des retrouvailles inattendues   (Fabian) Des retrouvailles inattendues EmptyLun 25 Avr - 16:44

Ce qui veut dire qu’il n’a pas oublié les dix chiffres pour me joindre, alors que ça fait bien des années qu’il n’a pas utilisé ses doigts pour le composer. C’est flatteur. C’est bon à entendre, comme ce rire communicateur. Et cette intensité dans son regard quand il me souffle ces petits mots qui ne m’ont jamais convenu, qui ne répondaient jamais clairement à mes questions, contrairement à ses perles émeraudes qui se noient dans mes yeux. A mon avis ? Il me rappellera. J’ignore quand, mais ce ne sera pas la dernière fois que nous nous croiserons. Le doute est tout de même présent et je me raccroche à son bras, comme un enfant à qui l’on n’a pas appris à nager, à sa bouée. « Toujours. » Il n’y a que ceux qui ne tentent rien qui n’ont rien. Je n’en ai pourtant jamais pris des râteaux, pas sur le plan affectif, mais une fois n’est pas coutume. Notre passé commun pourrait être trop lourd pour autre chose qu’un simple verre, une discussion échangée, quelques gestes et des regards qui en disent longs. « Je peux faire ça. Je crois que c’est dans mes capacités. » C’est lointain, ça sonne sur un ton proche du désintérêt total, du je-m’en-foutisme, mais c’est le contraire. J’ai envie de sentir ses mains sur moi, ses lèvres sur les miennes, sur mon corps, de ressentir toute cette tension. J’ai chaud, je ne m’étais pas rendu compte que ma respiration s’était accélérée rien qu’en y pensant. « Ma fenêtre a été brisé. » Ca sort, comme ça, si naturellement. Le but n’est pas qu’il ait pitié de moi, ou qu’il s’inquiète, juste qu’il ne me délaisse pas cette nuit pour les bras d’une autre bombasse qui aura chaviré sous son charme, ses petits airs de dur à cuire. C’est facile avec Fabian. Il suffit qu’il passe en revue la silhouette d’une jeune femme pour attirer son attention. Il ne fait pas dans la vulgarité, dans la provocation, il n’est pas lourd. Ca reste simple et sensuel à la fois, intense. Alors je ne m’attarde pas sur les raisons pour laquelle je n’ai plus de vitre. « Ce n’est pas chose évidente de dormir les poings fermés alors qu’on peut forcer sans difficulté l’entrée de mon logement, par une autre issue que l’ouverture principale. » Je tente de ne pas lui donner tant d’importance que ça, en affichant un sourire malicieux. Mes doigts remontent le long de son bras, jusqu’à son épaule. « A dire vrai, lorsque je t’ai vu, je me suis dit que tu pouvais m’offrir ta présence rassurante. » dis-je, en reprenant à peu près ses mots. La Daphné sûre d’elle, celle que je ne suis pas, celle qui n’est qu’une image montre le bout de son nez, se rapproche dangereusement, le cœur battant. Mes lèvres se déposent sur son cou, puis remonte sur son menton. Mon nez effleure sa joue, et entre mes dents, je tire doucement sur son oreille. « Ta présence tout court. » Son odeur, son corps entier, impossible de résister, de m’éloigner, son contact me fait frissonner. Tout en lui ne fait que m’attirer vers lui et je pourrais échanger mon âme au diable pour goûter une nouvelle fois à sa chair.
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