baby you're the candlelight (alexandre)

baby you're the candlelight
ALEXANDRE & THESEE

Presqu'une heure du matin et Thésée a fini sa nuit. Il a la poche droite remplie de billets. La somme qu'il doit à Ben, et cinquante euros en plus. Il remet ses fringues en place, s'assure que le dernier mec qui est passé par là n'a pas laissé de trace. Il se regarde dans la vitrine d'une bijouterie et arrange ses cheveux, puis il marche. Les mains dans les poches, il avance sans se presser. Alexandre ne finit pas avant une heure et demie, et ça lui laisse le temps d'y aller doucement, de prendre son temps. Il n'a rien mangé depuis ce midi, ayant dégusté un pauvre sandwich qu'il s'est fait le matin avant de partir avec ce qu'il restait dans le frigo. Autant dire qu'il crève de faim, son estomac ne cesse de le lui rappeler, mais il n'y a rien de mangeable dans les poches de son manteau. Dans une demie heure de toute façon, il sera avec Alexandre et ils iront se goinfrer dans le seul McDo ouvert 24h/24, autrement dit, la seconde maison de Thésée. Il aurait bien aimé prendre quelque chose à grignoter en attendant, mais toutes les épiceries sont fermées. Alors il traverse le centre-ville en regardant parfois dans les vitrines, ou les yeux levés vers les étoiles.

Thésée arrive dans la rue où se trouve le bar, ce bar où joue Alexandre assez régulièrement. Il le voit déjà, au loin, sous un lampadaire, adossé au mur. Le bar est fermé depuis une dizaine de minutes peut-être, pas plus. Mais Thésée n'aime pas arriver en avance et traîner là-dehors en l'attendant. Et soudain, en le voyant là, il a juste envie de courir vers lui, se remémorant à quel point il avait été impatient toute la soirée. Il se retient, pour éviter de passer pour un fou, un gosse trop excité. Alexandre est juste là, il est tellement beau, même si Thésée ne peut pas vraiment le voir... Il le sait, c'est tout. « Salut » il lui adresse en s'approchant, les mains dans les poches, un peu timide, avec un sourire. « On va manger ? » demande-t-il sans attendre plus longtemps, ses yeux se dirigeant déjà vers le M lumineux au loin, tout au bout de la rue. Son ventre en profite pour grogner de façon particulièrement audible, et il tourne son regard vers Alexandre et lui adresse un sourire espiègle, plaçant une main sur son ventre et se mordant la lèvre pour s'empêcher de rire comme un gosse. Alexandre lui fait un drôle d'effet, mais il ne compte pas se plaindre. Grace à lui, tout est un peu plus facile.

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Thésée & Alexandre

Aujourd’hui est u!n jour avec. Il y en a de plus en plus en ce moment. Peut-être parce que j’ai enfin décidé de faire mon deuil, et les différentes étapes qui le compose. Je venais certainement de passer le déni de la mort de mon petit-ami. Et je parvenais, doucement, à commencer à en parler. Bien sûr ça reste douloureux, mais mon psy dis que mettre des mots dessus voulait dire que j’étais sur le bon chemin. Bien sûr, il y aura encore des embûches, des jours plus difficiles que d’autre. Mais ça, presque tout le monde l’ignorait. Je ne parlais jamais de la tragédie, je ne voulais pas que l’on me prenne en pitié. Personne ne se doutait du gouffre que j’avais en moi. Et mon talent naturel à m’occuper davantage d’autrui avait été d’une grande aide. Même si dernièrement, j’étais plutôt aveugle de ce côté-là. Mais je préférais garder l’illusion que je n’avais pas si changé que cela. Heureusement, j’avais quelque chose à me raccrocher, ou plutôt quelqu’un. Il ignorait, mais c’est bien lui, Thésée, qui m’avait bien pousser à me sortir de cet état léthargique dans lequel je m’étais plus ou moins confortablement installé. Mais ce soir, j’espérais voir Thésée, cela faisait quelques jours que je ne l’avais pas vu.

J’avais joué pendant les deux dernières heures d’ouverture du bar, il y avait déjà eu une jeune artiste qui était passé avant moi. J’étais venu plus tôt pour l’écouter. Tout s’était plutôt bien passé ce soir, et pour une fois j’avais ressenti un réel plaisir à jouer et chanter. Cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps. J’avais terminé il y a quelques minutes et avait rangé mes affaires, avant de sortir et de m’installer à la place habituelle, pour au moins une demie-heure, à moins que tu arrives avant, ce que j’espérais. Tu étais l’éternel rendez-vous que j’attendais avec une certaine impatience. De loin j’aperçois ta silhouette qui s’approche, tu ne le vois pas, mais un sourire étire mes lèvres. Cette journée était vraiment bonne. Je me redresse quand tu es en face de moi. « Hey. » Je me décolle du mur, me mettant en marche vers notre point habituel, le Mcdo. « Yep, je t’attendais. » Je reste à ta hauteur, glissant les mains dans ma veste, ma guitare accroché à mon épaule. Je tourne la tête vers toi alors que j’entends parfaitement le bruit de ton ventre qui crie famine, j’avais faim aussi mais pas à ce point. « Toi tu n’as rien mangé, j’en suis certain. » Je passe ma main dans les cheveux, essayant de les discipliner en vain, avec un grand sourire. Bien plus sincères que tous ceux que j’ai pu t’offrir depuis que l’on se connaît. « Allez dépêchons-nous, je ne voudrais pas que tu meurs de faim. » Je ne veux pas être coupable de ne pas te nourrir. Et, de toute manière je n’avais pas envie de rentrer chez moi avant le petit matin./div>

Alexandre le salue, et Thésée se sent rougir, comme un gamin. En même temps, du haut de ses 19 ans, il n'est qu'un gamin. Il a encore un visage un peu enfantin, de grands yeux verts cachés derrières ses longs cheveux. Il n'a perdu ses joues d'enfance qu'il y a peu, et le peu de barbe qu'il a lui permet de passer pour un adolescent, un lycéen même parfois. « Yep, je t’attendais. » lui dit Alexandre en commençant à marcher. Il a sa guitare avec lui, rangée dans son étui, et Thésée ne peut s'empêcher de laisser son regard traîner sur l'instrument, intrigué. Mais le grognement de son ventre attire son attention, et il entend la voix d'Alexandre. « Toi tu n’as rien mangé, j’en suis certain. » Thésée se mord la lèvre en baissant le regard, comme un gosse pris en flagrant délit en train de faire une connerie. Il secoue la tête doucement, passant une main sur son ventre comme si ça pouvait le rendre silencieux. « Non j'ai... pas eu le temps » il répond lentement. Ce n'est pas un mensonge total, il n'avait pas vraiment eu de moment à lui. Mais il se met tout à coup à accélérer le rythme de ses pas, sentant Alexandre marcher à sa hauteur. « Allez dépêchons-nous, je ne voudrais pas que tu meurs de faim. » qu'il lui dit, et Thésée s'exécute sans broncher. Ils marchent comme ça, côte à côte, silencieux. Thésée se rapproche de lui, se décide à marcher plus près d'Alexandre, à tel point que leurs manches se frôlent. Peut-être qu'il a besoin de ça pour se rassurer.

Ils arrivent devant le McDo, et il y a trois personnes à l'intérieur, chacun seul à sa table, et deux employés derrière le comptoir. Thésée pousse la porte et la tient pour laisser entrer Alex, puis il se dirige vers une borne de commande, pas assez motivé pour s'adresser à celui qui se tient derrière la caisse. Il sait bien qu'il devra de toute façon le faire, lorsqu'il ira payer au comptoir. Mais comme ça, il a l'impression de se faciliter la vie. Une fois la commande faite, il rejoint Alexandre qui attend déjà au comptoir. Thésée plonge sa main dans sa poche et essaye de trouver un billet de dix euros parmis l'argent qu'il s'était fait dans la soirée, le tout sans montrer à quel point ses poches étaient pleines. Il paye son repas et attend que tout soit prêt, debout juste là à côté d'Alexandre, s'amusant à faire glisser le bord de sa chaussure contre celle de l'autre pied. « Alors tu... as fait quoi aujourd'hui ? » il demande en levant les yeux vers Alexandre. « J'ai acheté un nouveau t-shirt » Thésée dit avec un grand sourire, en tirant le bas de son vêtement pour le mettre bien sous les yeux d'Alexandre. C'est un simple t-shirt de couleur crème, avec des motifs floraux à certains endroits. Il est bien excité tout à coup, pour un simple t-shirt, mais disons que ce petit moment de shopping fut dans sa journée l'évènement remarquable, le truc cool et positif qu'il a envie de raconter, comme s'il lui était arrivé quelque chose d'exceptionnel.

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Thésée & Alexandre

Ca me faisait vraiment plaisir de te voir. Un bol d’air frais, une belle parenthèse que tu m’offrais. Tu avais beau être plus jeune de quelques années, tu étais bien plus matures de la plupart des gens que je connaissais. Tu étais le seul, à avoir réussi à transpercer la carapace que je m’étais construit après la mort de mon petit-ami. Pourtant, pendant plus d’un an j’avais passé le plus clair de mon temps renfermé chez moi, je sortais juste pour le travail, et je devais me forcer à aller jouer dans le bar. J’avais perdu tout plaisir à chanter et jouer devant du monde. Voir les autres rayonner de bonheur était une véritable épreuve, et pendant des mois je n’étais pas prêt à les affronter. Mais, j’avais enfin réussi à toucher du bout des doigts ce bonheur retrouvé. Ce plaisir de gratter les cordes et d’en sortir un son mélodieux. Je recommençais à reconstruire une vie normale et pas confiné dans un petit appartement. J’y avais passé assez d temps pour les deux années qui suivent. Je retrouvais, depuis quelques semaines, mes vieilles habitudes d’errer dans les rues la nuit. rien de méchant ne m’était encore arriver et je ne le craignais pas. Mais, errer la nuit était encore plus appréciable quand c’était en ta présence. Je souris, tu avais l’air d’un gamin pris en faute, c’était adorable. Les mains dans les poches je me rapproche du fast food. Le silence est notre fidèle compagnon, mais cette fois-ci, il est bien plus léger de mon côté. Je sens ta présence à mes côtés, bien plus proches, puisque parfois nos mains se frôlent par inadvertance.

On entre enfin à l’intérieur où la chaleur me fait pousser un soupir. Il n’y a pratiquement personne au Mcdo, tant mieux on sera tranquille. Je te remercie d’un regard avant d’avancer au comptoir pour regarder ce qui est proposé même si je connais pratiquement tout, on peut dire que je suis un client régulier. Je passe ma commande rapidement avant de te voir arrivé à mes côtés. Je te souris, avant de payer ma commande au serveur, et d’attendre que tu fasses de même. Tournant ma tête vers toi, je hausse les épaules « Oh, pas grand chose, j’ai bossé à l’hypermarché avant d’aller jouer au bar, pas trop le temps pour les loisirs aujourd’hui… » Je souris avant d’observer le tee-shirt que tu me montres. « Il est joli, il te va bien. ». Une fois le plateau complet je vais à la table la plus éloigné des autres clients, comme ça on pourra parler tranquillement. Et, pour une fois, j’avais bien l’intention de passer une bonne soirée avec toi. Je pose mon plateau et m’installe à table, retirant ma veste, dévoilant un simple tee-shirt noir. « Et toi, tu as fais quoi aujourd’hui ? » Je penche la tête sur le côté, t’observant attentivement. « Tu ne t’es pas cogné quelque part cette fois-ci ? » Souvent tu revenais un bleu ou tu boitais. Tu avais toujours une excuse valable, enfin je commençais sérieusement à y croire de moins en moins. J’entame mon burger tout en attendant ta réponse.

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« Oh, pas grand chose, j’ai bossé à l’hypermarché avant d’aller jouer au bar, pas trop le temps pour les loisirs aujourd’hui… » Thésée l'écoute sans commenter. Lui qui ne fait rien de ses journées à part traîner, se balader, profiter de sa pseudo-liberté en attendant le soir. Il ne sait pas trop ce que c'est de bosser sans arrêt, il ne sait plus. Il a travaillé dans un bar, pendant quelques semaines au tout début, quand il venait d'arriver à Biarritz, avant de se retrouver avec Ben. Mais c'est loin, c'est une autre vie. Il n'était pas le même Thésée à cette époque-là, il était juste un gosse normal. Et maintenant il n'y a plus rien de normal dans sa vie. Maintenant, ses journées se réduisent à attendre le soir, à traîner dehors parce que s'il reste chez lui, chez Ben, les choses finissent mal. C'est un peu comme chercher les problèmes. « Il est joli, il te va bien. » Thésée rougit... presque. Ou peut-être qu'il rougit vraiment. Il adresse un sourire ravi à Alexandre, et va s'installer face à lui. « Et toi, tu as fais quoi aujourd’hui ? Tu ne t’es pas cogné quelque part cette fois-ci ? » Il sent le regard d'Alex parcourir son corps, à la recherche de traces de sa maladresse.

Thésée est un assez bon menteur. Il a appris à force, parce qu'il n'avait pas le choix. Mais avec Alexandre, ça devient ridicule. Il commence à être en manque d'excuse. Ben l'a giflé le matin-même, avant que Thésée ne sorte de la baraque. Il ne sait plus trop pourquoi, une histoire de pain dur. Il s'en est sorti avec une joue rouge et brûlante, mais rien qui ne resta jusqu'au soir. Les clients de la nuit n'étaient pas du genre violents, et Thésée va bien. Vraiment, ça va. Il y a une sensation désagréable entre ses cuisses, mais pas de réelle douleur. Ca va. « Non ça va ! J'ai fais attention » il répond avec un petit sourire, ne parlant pas des bleus un peu inquiétants sur le côté gauche de son torse. « J'ai rien fait de spécial. Je suis allé près de la plage, il commence à faire chaud » ajoute Thésée. Il ouvre alors délicatement la boîte dans laquelle se trouve son burger et prend quelques secondes pour l'admirer, puis il le saisit et croque un énorme morceau, des feuilles de salade glissant de ses lèvres, de la sauce s'étalant sur son menton. Il lève les yeux vers Alexandre, vite, pour s'assurer de sa discrétion, puis passe sa serviette sur sa bouche. « Je devrais peut-être venir t'écouter un jour, dans ton bar » il suggère timidement, après un silence. Il ne sait pas trop. Il n'a plus l'habitude de sortir dans ce genre d'endroits, si ce n'est pour "travailler". Il aurait trop peur de croiser quelqu'un qui le connait. Il ne sait pas s'il peut encore se mêler à la population lambda, ou s'il fait définitivement partie de ceux qui vivent à part.

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Thésée & Alexandre

Je ne passais pas une journée à ne rien faire, enfin ça m’arrivait très rarement. De toute manière si je ne travaillais pas à l’hypermarché, je bossais dans le bar. Quand ce n’était pas les deux à la fois comme aujourd’hui. Mais ce rythme de vie ne me dérangeait pas. Je n’étais pas quelqu’un qui avait des milliards d’amis, et même si j’adorais ma famille, je trouvais toujours du temps à leur consacrer. Et de toute manière lors de mes nuits écourtées par mes insomnies, j’avais bien tout le temps de faire ce que je n’avais pas le temps de faire en journée, comme aller au Mcdo avec toi. Tu es le seul qui soit capable de m’accompagner lors de mes sorties nocturnes. Tu semblais, à chaque fois, rentrer à reculons chez toi, je m’en rendais maintenant compte, tu faisais tout pour prolonger, mêle quand c’était l’heure de rentrer. Mais je n’allais pas me plaindre, j’appréciais vraiment ta présence, et de plus en plus. Je remarque que tu rougis, et j’adore cela. Ca me fait encore plus sourire. Comme je ne l’ai pas fais depuis longtemps. La question au fond n’est qu’un prétexte pour pouvoir te reluquer sans même me cacher, ce que je ne me prive pas de faire. Depuis que je commence à voir le bout du tunnel, je sais que je pourrais, enfin , t’accepter complètement dans ma vie.

J’avais enfin arrêter de m’apitoyer sur mon sort, ce qui me fait ouvrir les yeux sur ma propre négligence. Moi qui préfère m’occuper des autres avant mes propres problèmes, j’avais fais tout le contraire depuis la mort de mon petit-ami. Je devais vraiment faire une croix sur cette relation perdue. Et m’ouvrir aux autres, et notamment à toi. Ce n’est pas facile mais je sais que je peux y arriver. Déjà si je retrouve le goût et la passion de la musique c’est que je suis sur la bonne voie. Depuis des mois, je n’avais joué que par automatisme et parce que je n’aimais pas échapper à mes obligations. Je souris « Tant mieux, je vais finir par croire qu’il faut que j’emmène un tube d’arnica à chaque fois que l’on se voit. » Je laisse échapper un rire avant de secouer la tête. J’aurais bien eu envie de t’accompagner. « Tu as bien de la chance, cela fait bien longtemps que je n’y ai pas mis les pieds. » Je commence à manger, et je me régale vraiment. J’aperçois la sauce qui coule sur ton menton, mais je baisser rapidement le regard. troublé, si je m’étais écouté j’aurais essuyé ton menton, avec mes doigts. Je déglutis avant de reprendre une bouchée de mon burger et des frites. Je redresse la tête, les yeux brillants. tu n’es jamais venu m’écouter, et j’en serais vraiment ravi. « Oh, je serais vraiment ravi de te voir dans le bar. » Je mordille ma lèvre inférieure en un immense sourire. « J’y suis tous les jours ce mois-ci sauf le lundi, jour de fermeture du bar, donc tu passes quand tu veux. » Tu m’attendais toujours pas très loin du bar, et je m’étais posé déjà à plusieurs reprise la question de pourquoi tu n’y entrais pas. Mais je respectais cela.

Il n'aime pas mentir, surtout pas à Alexandre. Lui raconter des conneries à propos de ses bleus, ça lui coûte, chaque fois. Mais il ne peut pas lui dire la vérité, il ne peut pas. Parce qu'Alexandre ne voudrait plus de lui, et Thésée ne peut pas se permettre ça, il ne peut pas faire une croix sur Alexandre. Lui qui est sa seule source de bonheur, la raison pour laquelle il continue, il ne baisse pas les bras. Il ne se souvient pas de comment il faisait avant de le rencontrer, avant d'avoir ce jeune homme auquel s'accrocher. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il ne pourrait plus continuer sans lui. Alors il doit garder son secret. « Tant mieux, je vais finir par croire qu’il faut que j’emmène un tube d’arnica à chaque fois que l’on se voit. » dit-il en riant. Thésée sourit, sans aller jusqu'au rire, sentant tout de même une boule dans sa gorge. Il lui parle de sa journée, de son escapade à la plage, les pieds dans le sable. « Tu as bien de la chance, cela fait bien longtemps que je n’y ai pas mis les pieds. » Thésée reste un instant à méditer ces paroles. Lui qui a tout le temps qu'il veut pour se balader, il ne s'émerveille plus autant devant la mer, alors qu'il avait tant rêvé quand il était plus jeune. « On devrait aller à la plage un jour. En été, on prendra notre McDo à emporter et on ira le bouffer là-bas, okay ? » il propose en mangeant quelques nuggets. Puis, lorsqu'il parle de venir le voir jouer, Alexandre semble briller tout à coup, comme si Thésée venait de lui annoncer la plus belle nouvelle de sa vie. « Oh, je serais vraiment ravi de te voir dans le bar. J’y suis tous les jours ce mois-ci sauf le lundi, jour de fermeture du bar, donc tu passes quand tu veux. » Thésée lui sourit, mais il ne sait pas trop dans quoi il vient de s'embarquer. Maintenant, Alexandre va s'attendre à le voir débarquer, et il sera déçu de voir que Thésée ne vient pas. Il vient de se foutre lui-même dans la merde. Génial.

« Je verrai... si j'ai l'occasion un soir » Thésée répond en baissant les yeux. Il attrape son fanta et tire plusieurs fois sur la paille, avalant de nombreuses gorgées comme pour faire passer son malaise. Il s'en veut tellement de ne pas montrer à Alexandre à quel point il est intéressé par le jeune homme, de ne pas pouvoir lui prouver sans arrêt comment il tient à lui, comment il veut passer tout son temps libre avec lui. « Je suis pas mal occupé le soir alors... je sais pas » Il ne veut pas mentir encore, prétendre bosser dans un bar ou quelque chose du genre. Il réfléchis déjà à ce qu'il pourrait dire si Alexandre lui pose des questions. Prétexter être étudiant... Thésée se déteste à cet instant. « Mais j'aimerais beaucoup... » il ajoute enfin d'une petite voix en baissant les yeux vers ses potatoes.

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Thésée & Alexandre

J’avais été aveugle depuis si longtemps, enfoncé dans une spirale infernale avec pour seule préoccupation ma propre douleur, que je n’avais rien vu, je croyais dur comme fer tout ce que tu me disais. Mais aujourd’hui, je sais que j’aurais des doutes. D’ailleurs quand je repense à certains moments, je commence déjà à avoir des doutes. Mais je me complais à penser que c’est mon imagination. Et pour le moment je sentais que cette conversation ne devait pas avoir lieu. J’avais besoin de toi maintenant, et je ne voulais pas te perdre. Même si aujourd’hui j’allais mieux grâce à toi, je m’étais vraiment attaché à toi. Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas apprécié la présence de quelqu’un d’autre. J’aime te voir sourire. Souvent tu semblais l’air triste, enfin certainement moins que moi. Mais, maintenant, j’allais m’assurer de te faire rire. J’avais toujours voulu le bonheur des autres, et je recommençais à m’accrocher à cela. Tu venais de me donner envie d’aller à la plage. Malheureusement la journée ne comprenait pas assez d’heure pour que je puisse y aller. Et la nuit, il faisait encore trop froid. Alors rare était les occasions que j’y mette les pieds. Mais ça ne me manquait pas trop. Je me contentais de ce que j’ai. « Hum, oui pourquoi pas, c’est une bonne idée… » Je souris, avalant une nouvelle bouchée de mon burger. L’idée que tu puisses venir me voir jouer dans mon bar me remplissait vraiment de joie. Mais une petite voix à l’intérieur de moi n’y croyait pas trop, parce que si tu le voulais vraiment, tu serais venu bien avant. Ca fait un certain moment que l’on se connaît et je jouais déjà dans ce bar, mais jamais tu n’étais venu. Pourtant je n’arrive pas à cacher ma joie que ta proposition créait en moi. Je jouais souvent devant des inconnus, et ça me réjouissait sérieusement, mais jamais ma famille ou mes amis ne m’avait vu jouer, parce que je ne leur avais jamais dis que je jouais dans ce bar?.Tu es le premier à qui je le dis, mais peut-être que j’aurais dû m’en abstenir. Je ne sais pas, mais de toute manière je ne peux pas revenir en arrière.

Je sens que j’ai jeté un malaise, et je n’aime pas vraiment ce que j’ai créé. Je soupire doucement avant de passer de nouveau ma main dans mes cheveux. « Tu n’es pas obligé de venir, t’en fais pas. » Je hausse les épaules, regardant à l’extérieur. Il fallait changer de conversation. Mais le mal était fait. Je soupire avant de revenir vers toi. « D’ailleurs, je suis curieux, tu fais quoi le soir ? Je suppose que tu ne sors pas que pour venir me voir. Ou alors ce serait un sacré privilège. » Je souris en sirotant mon coca, et plongeant mon regard dans le tien, j’avais enfin la capacité de m’intéresser pleinement à toi. tu sembles gêné, mais je n’arrive pas à savoir pourquoi. Peut-être que j’ai réagi excessivement, et c’est tout bête. Je hausse les épaules sans répondre, mais je souris, simplement en réponse. Je continue de manger dans le silence. « Ca fait longtemps que je ne suis pas venu ici. » D’ailleurs j’aimerais bien finir par te contacter et ne pas attendre ta venue chaque soir. Mais j’étais trop dépendant, je le sais.

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« Hum, oui pourquoi pas, c’est une bonne idée… » dit Alexandre avec un sourire auquel Thésée répond immédiatement. Il s'y voit déjà, en pleine nuit au mois de juin, assis dans le sable à côté d'Alex, lui tenant la main et utilisant l'autre pour manger son burger sans s'en foutre partout. Puis ils pourraient rester là, à regarder la mer. Et Alexandre se laisserait embrasser, ou il ferait le premier pas, et ils ne pourraient plus se séparer, ils resteraient collés l'un à l'autre, couchés dans le sable. Et ce serait merveilleux. Mais ils n'en sont pas là, pas encore, et Thésée doit rester sur Terre. Il faut qu'il reste connecté à la réalité parce que sinon, il va se perdre dans ses rêves. Face à l'enthousiasme d'Alexandre, il cherche des excuses, il veut trouver un prétexte, quelque chose qui lui éviterait d'avoir à entrer dans ce bar. Ca craint, ça craint vraiment. Même ça, il ne peut pas se le permettre. Il voudrait bien être normal, juste une fois, juste un soir, pour pouvoir vivre sa vie et aller écouter Alexandre. Passer une soirée avec lui sans avoir à se sentir sale, une soirée pendant laquelle il n'y aurait qu'Alex, pas les dizaines de pervers qui le précèdent dans le programme des nuits de Thésée. « Tu n’es pas obligé de venir, t’en fais pas. » répond Alexandre, et il s'en veut Thésée, parce que ça s'entend dans sa voix que le jeune homme est déçu. Il doit se dire que Thésée n'a pas vraiment envie, que c'était une idée qui lui était venue comme ça, sans qu'il y ait réfléchi, et qu'il regrette maintenant. Thésée aimerait lui dire qu'il a tort, que ce n'est pas qu'il ne veut pas. C'est juste qu'il ne peut pas, et que pendant quelques secondes, il a réussi à oublier ce détail.

« D’ailleurs, je suis curieux, tu fais quoi le soir ? Je suppose que tu ne sors pas que pour venir me voir. Ou alors ce serait un sacré privilège. » Et là, boum, la question qui tue. Il y a les yeux bleus d'Alexandre plongés dans ceux de Thésée, et ça l'angoisse, ça le prend à la gorge. Il marque un temps d'arrêt, manque une respiration. Il est sûr qu'Alex s'en rend compte, et ça, ça craint encore plus que le reste. Il ne sait pas comment s'en tirer, comment éviter de lui mentir, comment lui répondre sans éveiller de questionnement. Il est un peu paralysé, Thésée. « Ca fait longtemps que je ne suis pas venu ici. » dit Alexandre, alors que Thésée ne répond pas. Il continue à manger, n'ayant pas l'air de se rendre pleinement compte du choc qu'il vient de provoquer chez le jeune bouclé. Thésée reste pétrifié, suit ses mouvements du regard. Et merde, il va bien falloir lui répondre. Il n'a pas le droit d'éviter sa question ainsi, de l'ignorer, de faire comme s'il n'avait rien entendu. « Je... travaille » il répond enfin, lentement, prononçant chaque syllabe d'une voix douce. Il expire enfin. « Et je me promène. J'aime la ville, en pleine nuit, quand c'est calme... Et puis, c'est aussi un peu pour te voir » finit Thésée avec un petit sourire, ses muscles se détendant au fur et à mesure, alors qu'il se convainc que sa non-réponse sera acceptée.

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Thésée & Alexandre

J'aime te voir sourire. C'est bien trop rare. Ou peut-être pas. Je ne sais pas. Mais aujourd'hui je remarque que ce sourire est bien trop Angélique à mon goût. Et voilà, tu as trouvé le moyen de faire chavirer mon cœur. Bien sûr je ne suis plus du tout aveugle quand à mon attirance pour toi, mais suis-je vraiment prêt à me lancer dans une nouvelle relation après l'échec cuisant que je viens de subir ? Est-ce que si jamais je me lance avec toi, je ne risque pas de voir une fin tragique ? Tellement de question se bousculent dans ma tête que j'ai bien du mal à y voir clair. Mais au moins tu me faisais vivre. J'avais encore des réticences à me laisser aller, mais je sais qu'un jour, j'arriverais à dépasser ma peur. Parce que je vois bien tes regards, et je suis loin d'être idiot, ou plutôt je ne le suis plus. Mais, je ne veux pas te faire du mal, et simplement je tiens trop à notre amitié et à toi pour te perdre. C'est d'ailleurs pour cela, que d'un côté, je te dis que ce n'est pas bien grave, alors que je sens tout de même une pointe de déception m’envahir mais je n’avais vraiment pas le droit de me réjouir ou de m’en désoler de ne pas te voir, au final, je ne devais pas attendre quelque chose. Et surtout, je ne voulais pas que ça complique notre amitié. Même si j’aimerais faire passer cela pour quelque chose de léger, qui n’est pas important, je n’y arrive pas très bien, je vois que tu as vu ma déception, mais ce n’est pas grave, ça va passer, je le sais. Je ne suis pas rancunier, je dois juste attendre que ce sentiment de déception disparaisse. Je ne voulais surtout pas te mettre mal à l’aise, pourtant c’est ce que je viens de faire. Je passe ma main dans mes cheveux, les décoiffant un peu plus, je tente un sourire qui n’est pas trop mal.

Le silence que tu marques m’inquiète un peu. Ai-je été indiscret, il ne me semble pas pourtant. Le malaise entre nous ne fait que grandir, et je commence à me tortiller sur ma chaise. Je sens ta gêne, et je n’aime pas ça. Alors il faut absolument que je trouve un autre sujet de conversation. Parce que, quand on y réfléchit, on ne connaît pas grand chose l’un de l’autre, je ne sais presque rien de toi puisque tu reste très secret et de moi tu ne sais rien de mon passé. Pourtant je n’ai pas envie d’en parler, alors je dois respecter que toi tu ‘es pas envie de me parler, mais c’est plus fort que moi lorsque ma curiosité est piquée, je ne peux pas m’empêcher de poser des questions. Je fronce les sourcils tu es bien silencieux et je me demande à quoi tu réfléchis. Mais ne voulant pas faire grandir le malaise encore plus je fais semblant de rien, il paraît que je me suis montré assez fort à ce jeu ces derniers temps. Je lève un sourcil, j’ai sur le bout de la langue une réponse quelque peu moqueuse, mais je sens que ce n’est pas le moment… »Oh, et dans quoi ? » Oops mauvaise question quand je remarque ton regard, je balais l’air d’une main. « Oublie t’es pas obligé de répondre, je suis trop curieux parfois… » Je secoue la tête avec un léger sourire quand tu dis que c’est un peu pour moi que tu sors aussi. « Oh, et bien ça me fait plaisir, vraiment Thésée… Parce que j’apprécie vraiment nos entrevues… » Elles me sortent de mon quotidien fade et triste. Attaquant les frites, je m’enfonce dans mon fauteuil « Vu que tu aimes bien la nuit, et que moi je ne suis pas prêt d’aller dormir, on pourrait se balader après ? »

« Oh, et dans quoi ? » Thésée se bloque, reste paralysé, une main élevée devant lui, en lévitation au-dessus de son plateau. Il regarde Alexadnre avec de grands yeux sans même s'en rendre compte, et c'est peut-être ça qui finira par le perdre. Son incapacité à éviter toute réaction, à garder ses émotions pour lui, à faire semblant. Et même pour mentir, il n'est pas le meilleur, même s'il commence à comprendre les règles de ce jeu-là... à force. Alors il ne répond pas, et il laisse le temps à Alex de revenir sur sa question. « Oublie t’es pas obligé de répondre, je suis trop curieux parfois… » Et Thésée aimerait bien lui dire que non, que c'est tout à fait normal de poser cette question, qu'ils sont amis -au moins- et que les amis, ça parle de ça. Thésée voudrait bien lui dire que s'il a des problèmes, ce n'est pas de la faute d'Alexandre et qu'il n'a pas à se sentir coupable. Mais Thésée se tait comme d'habitude, et baisse simplement le regard en affichant une moue un peu triste. Il aurait pu lui mentir, il faudra bien un jour qu'il lui mente. Il pourrait lui dire qu'il bosse dans une boîte de communication, un truc chiant du genre. Il pourrait essayer de se rapprocher au possible de la réalité et lui dire qu'il est opérateur au téléphone rose. Peut-être qu'Alexandre ne prendrait pas la fuite, peut-être que ça le ferait rire, et comme ça, Thésée n'aurait pas trop l'impression de lui mentir. Quand il lui avoue qu'il aime se balader, traîner, et passer du temps avec lui, quelque chose s'illumine sur le visage d'Alexandre, et Thésée se félicite pour ça. Il a oublié à force le bonheur que ça peut procurer, de faire plaisir à quelqu'un qu'on apprécie vraiment. Quelqu'un qui compte. « Oh, et bien ça me fait plaisir, vraiment Thésée… Parce que j’apprécie vraiment nos entrevues… » In se sent rougir comme un adolescent, et c'est ridicule, ça doit faire rire Alexandre, alors Thésée baisse la tête, gêné mais incroyablement touché aussi.

« Vu que tu aimes bien la nuit, et que moi je ne suis pas prêt d’aller dormir, on pourrait se balader après ? » propose Alexandre, et avant même que sa phrase ne soit finie, Thésée se met à hocher la tête avec entrain, la paille de sa boisson coincée entre ses lèvres, essayant de coordonner ses mouvements pour faire les deux actions en même temps. Il lâche finalement la paille et pose sa boisson sur la table, avant d'avaler sa gorgée et de répondre « Oui », comme pour confirmer son mouvement de tête. Il fouille dans la poche de son manteau et en sort une montre un peu déglinguée, mais toujours en état de marche, et il vérifie l'heure. 1h41, ça lui laisse du temps. Pas énormément, mais assez. Assez pour finir de manger, se balader un moment avec Alexandre, et rentrer chez Ben. C'est parfait. Il range la montre et lève les yeux vers le jeune homme, lui adressant un sourire. « Je dois être chez moi à 3h » il lui dit, avant de se rendre compte que c'est étrange. Qu'il faut justifier ça, que c'est suspect, qu'un adulte n'a pas de couvre-feu. Il se rattrape vite, sortant un mensonge avant que son ami n'ait le temps de poser de question. « Je vis chez mon cousin. Il est du genre inquiet... » Il devra se souvenir de ça, de cette phrase. Parce qu'il compte bien continuer de voir Alexandre, et il ne faudra surtout pas que ce qu'il lui dit par la suite contredise cette version de sa vie. Il ne pourra pas lui parler de ses familles d'accueil, de ses parents adoptifs, de la vie qu'il a plaquée. Ou peut-être, mais pas exactement comme il l'aurait voulu, encore une fois une version modifiée de la réalité. Enjolivée. Il se mord la lèvre et lève soudain les yeux vers Alexandre. « Et toi tu habites tout seul ? » il lui demande, avec plus d'enthousiasme que la question aurait voulu. Il saisit alors ce qui reste de son burger, croque la moitié, puis le termine, ramassant les feuilles de salade et la tomate qui s'en sont échappées.

baby you're the candlelight

Thésée & Alexandre

Je vois ton visage s’arrêter, se figer dans le temps. Je fronce les sourcils. Il semble que j’ai dit quelque chose qui ne te mettait pas à l’aise, pourtant en déroulant une nouvelle fois la conversation dans ma tête il ne semble pas que j’ai dis quelque chose de vraiment méchant. Ca ne me laisse que plus perplexe. Je hausse les sourcils et je décide d’alléger l’ambiance, sinon ça va finir par être atrocement dérangeant si on continue sur cette lancée. Et puis, je ne suis pas non plus obligé de tout savoir de ta vie. Si tu souhaites garder une part de mystère tu as tout à fait le droit. D’ailleurs même moi je ne m’en prive pas de te cacher des choses. Mais, j’avais une raison que je pensais tout à fait légitime. Je sais ce que beaucoup pensent de moi depuis ce tragique accident, et je ne voulais pas que tu penses la même chose qu’eux. Je suis certainement égoïste de ne pas t’en parler et de ne pas te laisser le choix de m’apprécier ou non, mais, j’avais assez souffert des commérages des uns et des autres pour subir ton jugement et prendre le risque de te perdre. Tu étais bien trop important pour moi. Pourtant mon drame n’est pas inconnu de beaucoup de monde dans mes amis. Et si certains se sont tus d’autres, eux, n’ont pas hésité à me cracher leur vérité, faussée, à ma figure. C’est dans ces moments-là que l’on sait qui sont vraiment nos amis. Mais peu de personne n’ont vraiment compris que je me sentais vraiment coupable de cette fichue agression qui a couté la vie à emilien, alors qu’il n’aurait rien pu faire, mais ça c’est encore trop difficile. Mais aujourd’hui, j’avais décidé de rebondir, de tenter de laisser derrière moi toute cette angoisse. Je te vois rougir suite à mes mots. Ca me fait sourire, je trouve cela vraiment… Mignon. Je ne me lasse d’ailleurs pas de cette vue, et je suis quand même flatté que c’est moi qui te provoque ça.

Je n’avais qu’une envie : prolonger la soirée en ta compagnie. Normalement je me laissais porter par la soirée, je n’étais pas forcément force de proposition pour prolonger la soirée, mais aujourd’hui j’en avais envie. Je souris en voyant que ça te fais plaisir. J’avais tapé dans le mille. Je plisse un peu plus mes yeux, mon sourire s’agrandissant. J’aimais mieux cette ambiance grand enfant qui s’installe entre nous que cette gêne qu’il y avait avant entre nous. « Super ! » J’étais sincèrement heureux de continuer à traverser mes heures nocturnes avec toi, de toute manière je ne suis pas couché avant au moins quatre heure du matin. Je termine doucement les derniers morceaux de mon hamburger et mes frites avant de siroter tranquillement ma boisson. Mais tu finis par m’annoncer que tu dois être rentré pour 3h. Donc tu ne vivais pas seul, peut-être qu’au final tu avais déjà quelqu’un dans ta vie, et ça expliquerait tout ces secrets autour de ta personne. Mon sourire se tarit quelque peu, cette idée ne me plaît guère, pourtant je sais que c’est idiot, je suppose que je ne suis pas grand chose d’autre qu’un compagnon de nuitée. Mais tu te justifie, et, bizarrement j’ai, cette fois-ci, du mal à la croire. « hum hum… » Pour autant je ne veux pas que l’on retombe dans cette ambiance où on tâtonne avec l’autre. Et puis, peut-être que je me fais des idées et qu’effectivement c’est bien chez ton cousin que tu vis. Mais tu es tellement secret que je ne suis sûr de rien. Peut-être que c’est moi, au final, qui ne te connais pas assez bien. Je triture mon carton de hamburger en attendant que tu termines le tien. Je relève les yeux vers toi en haussant les épaules « Oui je vis seul, depuis quelques mois déjà… » Je détourne quelque peu la tête je n’avais pas vraiment envie de parler de cette période où tout allait bien pour moi et où, probablement, je ne t’aurais jamais rencontré. Mais rien que le fait d’en parler, la solitude n’en est que plus pesante, c’est bien pour cela que je fuis la quiétude de mon appartement la plupart du temps. Je me tourne, quelques secondes plus tard, de nouveau vers toi « Mais je n’y suis pas souvent, et ce n’est pas plus mal. Et toi, pas envie de vivre seul ? » Je hausse un sourcil, curieux.

« Super ! » Alexandre a l'air ravi, heureux, vraiment, et ça réchauffe le coeur de Thésée à l'instant même où il aperçoit cette lueur dans ses yeux. Bien évidemment, pour gâcher tout ça, il se souvient soudain qu'il doit être chez lui pour 3h, pas une seconde plus tard. Sinon la nuit sera infernale et... non, il n'a pas envie de penser à ça. Il n'a pas envie de donner à Ben une seule seconde de son temps avec Alexandre. Pas le peu de temps qu'ils ont. Il ne le mérite pas. Thésée regarde l'heure et annonce à Alexandre qu'il ne pourra pas rester jusqu'à l'aurore. Qu'il a l'obligation d'être rentré avant 3h. Et il se rend compte ensuite de ce que sa phrase suggère, alors il se trouve une excuse, quelque chose de tout à fait vraisemblable, mais qui ne sonne pas tout à fait juste. Disons que le coeur n'y est pas. Que Thésée aimerait bien vivre chez son cousin, ce serait bien cool. Mieux que Ben. « hum hum… » C'est horrible parce qu'il sait qu'Alexandre n'est pas convaincu, qu'il n'y croit pas. Et Thésée s'en veut, ça doit le blesser même s'il ne le montre pas. Il doit s'imaginer tout un tas de trucs, des trucs sans doute très éloignés de la vérité, d'autres qui y ressemblent beaucoup. Mais c'est mieux comme ça, c'est mieux. Thésée ne sait pas trop ce qu'il aurait pu dire ou faire d'autre, ce qui aurait effacé toute trace de doute dans l'esprit d'Alex. Rien, probablement. Alors il pose une question à Alexandre, pour effacer ses maladresses, et parce qu'il veut en savoir plus. Il veut le découvrir, au fur et à mesure des soirées passées ensemble. Il veut le connaître tout entier, et Thésée se rend bien compte que cette curiosité a quelque chose de maladroit, d'intrusif, mais il ne sait pas comment être tout à fait normal. « Oui je vis seul, depuis quelques mois déjà… » répond Alex en plongeant son regard dans celui de Thésée. Puis il brise le contact, comme s'il était gêné. Peut-être qu'il n'a pas envie de parler de ça, peut-être que sa solitude le rend malade, peut-être que c'est pour ça qu'il passe ses nuits dehors, parfois avec Thésée. Peut-être que c'est pour ça qu'il apprécie sa présence. Ou peut-être qu'il y a autre chose. Et Thésée aimerait bien savoir, vraiment, il aimerait tout savoir et pouvoir rendre les choses un petit peu plus faciles pour Alexandre, mais il ne veut pas creuser là où il n'a pas le droit de mettre les pieds. Ce n'est pas son genre.

Thésée se mord la lèvre alors qu'Alexandre reste silencieux, lui laissant un moment de calme. Puis Alex reprend. « Mais je n’y suis pas souvent, et ce n’est pas plus mal. Et toi, pas envie de vivre seul ? » Il hausse les épaules avant même de réfléchir à la question, avant de la comprendre. Envie... il ne savait pas. Peut-être qu'être seul, ça le tuerait à petit feu, mais pas aussi rapidement que Ben, ça c'est certain. Ce qui est sûr, c'est qu'il aimerait plus que tout vivre loin de cet homme, avoir un petit appartement, un endroit où il peut être lui-même, avoir sa vie, être en sécurité. Juste être en sécurité. Et une toute petite part de lui, la part la plus aventureuse, la plus ambitieuse, celle qui rêve un peu trop et qui s'imagine des choses folles... elle aimerait peut-être venir tenir compagnie à Alexandre, là où il se sent si seul, et comme ça, ils iraient un peu mieux, tous les deux ensemble. Il ne dit pas tout ça, bien entendu. « Si... umm, j'y ai jamais vraiment songé. J'ai pas les moyens » Thésée répond. Ce qui n'est pas un mensonge, c'est même très proche de la réalité. Un bout de la réalité. Il n'a pas de boulot, à part celui pour lequel Ben l'emploie, mais ça, ça compte pas. Il réalise qu'il vient de se perdre dans ses pensées, et il hausse les épaules en secouant un peu la tête. « On y va ? » il suggère, voyant qu'Alex a fini son repas. Il leur reste leurs boissons, mais ils peuvent les emmener et les finir en se baladant. Thésée se lève alors et rassemble leurs déchets sur son plateau, avant de le poser sur celui d'Alex. Il se dirige vers la poubelles, jette les cartons pleins de sauce, et pose les deux plateaux sur la pile. Puis il rejoint Alexandre à la table et lui sourit, prêt à partir.

baby you're the candlelight

Thésée & Alexandre

Le moindre prétexte donnait lieu aux réjouissances. C’est certain que quelques semaines avant tu n’aurais pas eu le droit à ce genre de réaction. bien sûr, je suis quelque peu déçu de voir que la soirée ne se prolongera pas autant que je le voudrais, mais je ne suis pas maître de toutes les décisions. Mais je devrais déjà profiter du temps que l’on passe ensemble. Je ne devais pas déjà penser au moment où on se séparerait, sinon je ne profiterais pas . Mais ce qui me dérange le plus dans tout cela, c’est que j’ai, encore, cette impression que tu ne me dis pas toute la vérité. Et si le doute s’immisce en moi, je risque de ne plus croire tout ce que tu me dis. Ce serait dommage de douter de tout ce que tu me dis. Et je suis quelqu’un qui a besoin pour s’investir pleinement dans une relation de la franchise de l’autre. Autrement dit, si je sais que tu me mens, j’aurais du mal, par la suite à te faire une confiance absolue. Pourtant je ne suis ni méchant, ni même rancunier. Et je ne voulais pas être déçu par toi, pas après tout ce que tu as pu faire pour moi sans même que tu en es conscience. Alors je met vite de côté ce doute, je préfère l’oublier et penser que c’est mon imagination qui me joue des tours. Et je veux simplement continuer à en apprendre plus sur toi, même si tu demeures encore assez secret. Je ne force jamais, si tu ne veux pas répondre à une question, je le respecte. Moi-même il y a des questions que je ne serais pas à l’aise de répondre, surtout lorsque ça concerne mon amour passé. Même si je commence à accepter tout ce qui a pu se passer, il n’en reste pas moins que la culpabilité est encore bien présente et qu’elle n’est pas prête de s’en aller. Tu me demandes si je vis seul, et ça me fait un rappel que ma solitude est de plus en plus pesante. J’essaie de soutenir le regard mais je n’y arrive pas plus de dix secondes, le poids de la culpabilité est encore difficile à porter. Et je sais que tu serais parfaitement capable de lire dans mon regard comme dans un livre ouvert. Et pour le moment, je ne souhaite pas encore en parler, et puis je ne veux pas t’embêter avec mon passé, ça ne doit pas t’intéresser. En plus tu étais étais ma bouffée d’air, ce moment où j’oubliais tout ce qui me pesait sur le coeur, et je ne voulais pas changer ça, ce serait dommage d’alourdir notre relation. Et je ne veux pas voir la déception dans ton regard, parce que c’est forcément ce qui va arriver quand tu le sauras, j’en suis sûr.

Pourtant, bizarrement, alors que je ne suis pas du genre à m’expliquer avec les autres, avec toi je suis en train de me justifier. Pourtant j’évite de parler du pourquoi je déteste rester seul dans mon appartement. J’aurais pu te dire que je ne voulais pas rester dans mon appartement pare que celui-ci me rappelait trop Emilien, parce qu’on l’avait acheté ensemble. Mais je ne t’ai rien dit. Parce que j’ai toujours eu l’habitude de cacher tout ça. J’avais toujours des excuses à deux balles pour expliquer mes absences continues de mon appartement. Au final je n’y restais pratiquement que pour dormir. Finalement tu m’avais donné un bon sujet de conversation. J’attends ta réponse, j’étais curieux de savoir si au moins tu souhaitait vivre seul, ou au moins être indépendant. J’écoute ta réponse et sourit. « Tu pourrais trouver une collocation, c’est moins cher, et tu bosses pourtant non ? » Je n’étais pas contre te proposer une collocation, si tu le voulais bien sûr. Mais je voulais déjà entendre ta réponse. Je termine mon repas, et hoche la tête quand tu me demandes si on peut y aller. Je me lève et t’aide à débarrasser la table avant d’enfiler ma veste et de t’attendre sagement. J’attrape mon gobelet et sors à tes côtés, laissant mon épaule effleurer la tienne. J’appréciais vraiment cette proximité que l’on a entre nous. Cette proximité me faisait vraiment du bien, tellement que je me sentais prêt à me laisser aller à quelques confessions. « Tu sais, grâce à toi je me sens beaucoup mieux, j’ai, maintenant, l’impression que la vie est plus facile, et je ne pensais pas que c’était possible. » Je hausse les épaules, ne te regardant pas pendant toute cette confession. J’étais un peu gêné, et pourtant c’était tellement naturel, pas réfléchi du tout.

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Alexandre vit seul, et ça n'a pas l'air de l'enchanter. Thésée vit chez Ben, et il ne rêve que de s'en aller. A croire qu'ils sont faits l'un pour l'autre, destinés à se rencontrer et à être ensemble. Comme s'il y avait une place chez Alexandre qui était faite juste pour Thésée. Il ne croit pas au destin, pas vraiment. Il a du mal à se dire que la vie avait intentionnellement prévu de l'enfoncer aussi profondément, de le faire couler comme ça. C'est plus facile de se dire que c'est le hasard. Que c'est juste une suite de causes et conséquences hasardeuses qui l'ont mené ici, dans la maison de Ben, dans les rues le soir, avec Alexandre dans un McDo. Et si l'une de ces choses n'était pas arrivée, alors il ne serait pas là. Il ne serait pas avec Alex. Et Alex serait peut-être tout seul, ou avec un autre garçon. Ou alors peut-être qu'il l'aurait connu malgré tout, et que Thésée serait différent, et que les choses seraient plus faciles. Mais ça, il ne veut pas y penser, parce que ça fausse ses calculs. Quand Alexandre lui demande s'il ne veut pas vivre seul, la réponse vient plutôt facilement au final, malgré tout. Il voudrait bien, vraiment, mais il n'a pas d'argent. Alexandre ne perd pas une seconde. « Tu pourrais trouver une collocation, c’est moins cher, et tu bosses pourtant non ? » Et oui, il aurait du prévoir ça. Le fait que s'il voulait vraiment se barrer, s'il pensait vraiment le faire, il y a des solutions. Des solutions pour les gens normaux qui n'ont pas les problèmes qu'a Thésée. Ce n'est pas comme s'il pouvait s'en aller de toute façon, Ben le retrouverait facilement et le traînerait par les cheveux jusqu'à chez lui. Retour case départ. Thésée ne répond pas de suite, il débarrasse d'abord la table avec l'aide d'Alexandre et alors que celui-ci enfile sa veste, il sourit vaguement. « C'est un tout petit job, quelques heures par semaine. Au moins chez mon cousin, j'ai pas à me soucier du loyer, et mon salaire me sert pour le reste... comme nos burgers de minuit » il termine avec un sourire plus large, tournant ses yeux amusés vers Alexandre alors que leurs épaules se frôlent.

Et peut-être que, si Thésée s'en sort, il pourra un jour avoir son appartement, ou sa collocation, ou tenir compagnie à Alexandre. Mais il préfère ne pas se faire trop d'illusions, ne pas vivre dans un rêve qui a si peu de chances d'arriver. La chute fait moins mal quand tu réalises que la fin heureuse n'existe pas. « Tu sais, grâce à toi je me sens beaucoup mieux, j’ai, maintenant, l’impression que la vie est plus facile, et je ne pensais pas que c’était possible. » Thésée se tait, laisse Alexandre parler, comme s'il sentait que quelque chose d'important est en train d'être dit. Alex regarde devant lui, semble gêné, et Thésée se laisse alors tourner la tête vers lui. Il regarde Alexandre, l'écoute attentivement, laisse son coeur se remplir d'une chaleur qu'il ne connait pas. Il a changé quelque chose dans la vie d'Alexandre, il est la raison pour laquelle son existence est un peu plus belle. Et Thésée a du mal à réaliser que c'est lui, c'est de lui qu'Alex parle. Que c'est lui, Thésée, qui ne vaut vraiment pas grand chose du tout, qui a eu un peu d'importance. « Je... » il commence, mais l'émotion le rattrape. Il aimerait bien pouvoir formuler sa phrase sans que sa gorge se bloque parce que soudain, il s'apprête à dire quelque chose qui sort tout droit de son coeur et des endroits où il a mal. « Je suis très heureux de t'avoir moi aussi » il dit d'une petite voix maladroite. Thésée hausse les épaules à son tour, comme une copie des gestes d'Alexandre. « Je crois que c'est la première fois depuis longtemps que je suis heureux comme ça » il finit en jouant maladroitement avec ses doigts. Thésée dit la vérité tout simplement, sans trop se soucier du poids de ses mots, du sens caché derrière cette phrase. Peut-être qu'il devrait se poser des questions, se demander si c'est vraiment normal que ces moments avec Alexandre le remplissent d'un tel bonheur. Peut-être qu'au fond il le sait.

» (mercurina) mes baby-jitsu, t'y touches j'te bouffes.
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» BENDO – nothing's gonna hurt you baby.