baby you're the candlelight (alexandre)

baby you're the candlelight

Thésée & Alexandre

Je pense que pas beaucoup de monde n’aime vraiment vivre seul, dans une solitude toute relative. Ce qui me dérangeait le plus, c’est que j’étais encore dans l’appartement que j’avais partagé avec Emilien, il y avait beaucoup trop de souvenirs à l’intérieur de cet appartement, et je n’avais pas vraiment l’occasion d’en créer des nouveaux dans cet appartement. J’aurais tout aussi bien pu le revendre et me louer un autre appartement, mais je ne parvenais pas à lâcher la dernière chose qui me raccroche à lui, comme un ultime souvenir. Mais, aujourd’hui, mon psy me répète sans cesse que je dois me créer de nouveaux souvenirs dans cette appartement, sinon je ne parviendrais pas à sortir définitivement de cette dépression. Il avait certainement raison, mais je ne vois pas comment je pourrais faire. Ca viendra probablement le temps voulu, c’est ce que j’essaie de me dire, même si ce n’est pas facile à accepter. Maintenant que j’avais accepté le processus de deuil et de guérison, j’aimerais que ça aille rapidement, mais il ne faut pas que je sois trop pressé. L’idée soudaine d’une collocation avec toi était peut-être un début de solution, peut-être pas, je n’en sais rien. Mais je voulais essayé, c’est déjà ça, et puis peut-être que ma proposition tombera à l’eau. J’écoute ta réponse, et, de mon côté, le loyer n’est pas non plus un problème, l’idée commence déjà à faire son chemin. Je soupire doucement en écoutant tes explications; ça se tient, mais l’idée me trotte de plus en plus derrière la tête et je dois l’exposer. « Si jamais tu as envie de changer, ma porte t’es grande ouverte, j’ai bien assez de place pour deux… » Je hausse les épaules, je veux te faire croire que c’est qu’une proposition sans conséquence, mais je dois bien avouer que cela me ferait vraiment très plaisir. Même si on ne se connaît pas vraiment, il y a une connexion entre nous que je ne saurais expliquer. Mais cette proposition n’aura peut-être aucun sens pour toi, et si je réfléchis un peu, je l’aurais compris bien rapidement. Mais je croise ton regard, et je suis incapable d’avoir une pensée cohérente. Je ne peux pas m’empêcher de rougir d’ailleurs. Je soutiens ton regard pendant quelque seconde avant de détourner la tête, mais toujours le sourire aux lèvres.

Dire qu’il y a encore quelques semaines je me voulais hermétique à toutes sortes d’attachement envers autrui, et que maintenant, aujourd’hui, je ne voyais pas ma vie sans toi. Comme quoi rien n’est définitif. Mais je ne peux pas nier tous les bienfaits que tu as pu m’apporter ces derniers temps. Je devais bien le reconnaître, c’est grâce à toi que j’ai enfin pu commencer ma guérison, et surtout que j’ai eu le déclencheur. Bien sûr les mots expriment bien trop peu la vérité, à mon goût, ils sont bien fades par rapport à ce que je ressens réellement, mais il n’y a rien d’assez fort pour qualifier ce que je ressens vraiment. Pourtant je voudrais vraiment que tu saches ce que je ressens vraiment, même si je suis dépassé par tout ça, et que j’ai bien du mal encore à y croire. Chaque jour qui passe, j’ai l’impression que ce qui me lie à toi est de plus en plus fort, pourtant je ne sais pas où tout ça peut me mener. surtout que je suis encore loin d’être prêt pour une nouvelle relation, néanmoins je me surprend à l’envisager de nouveau comme une possibilité. J’aurais aimé en dire davantage mais les mots restent bloqué dans ma gorge. Je me contente donc de sourire, avant de t’écouter attentivement, touché par tes mots. Je rougis comme un adolescent, incapable de contrôler mes émotions et mes sentiments. Je me mord la lèvre inférieure, sous le coup de l’émotion alors que tu en remets une couche. Je souris, incapable de prononcer un mot pendant quelques secondes, pourtant je sais qu’il le faut. Je laisse passer quelques secondes, ou minutes, avant de prendre la parole. « Alors on se fait du bien à tous les deux, même si je suis certain que tu ne sais pas à quel point pour moi… » En même temps tu ne connais pas mon passé et donc c’est bien difficile de le savoir. Je continue de marcher à travers les rues, sans même regarder où l’on va. Peu importe où je vais. Je laisse nos épaules, nos bras, nos mains se frôler. Ce n’était qu’effleurement pourtant ça m’envoyait des décharges électriques dans tout le corps, et j’avais besoin de plus de contact, à chaque fois.

[/quote]

« Si jamais tu as envie de changer, ma porte t’es grande ouverte, j’ai bien assez de place pour deux… » Thésée adresse un sourire à Alexandre et baisse la tête, se sentant rougir comme un gamin. Il ne répond pas, cette phrase mettant fin à la conversation. Une proposition laissée sans réponse, qui flotte comme ça au-dessus d'eux, et Thésée aimerait tellement pouvoir la saisir et la faire sienne. Mais il ne peut pas. Vivre avec Alexandre, le voir tout le temps, partager des moments avec lui, être loin de Ben... Il en rêve jour et nuit, à chaque instant. Mais il ne peut pas. Il y a une montagne de raisons qui le retiennent, qui l'enchaînent à Ben et à la petite maison dans laquelle il vit. Ben qui l'héberge, le nourrit, le supporte, veille sur lui. Il ne peut pas abandonner Ben. Il n'a pas le droit. Il faut se contenter du peu de temps qu'il a avec Alexandre, se contenter du matelas pourri sur lequel il dort, dans la petite chambre qui est la sienne. Il lève finalement la tête vers Alexandre, et ils se regardent, puis baissent la tête au même moment. Puis Thésée s'ouvre à lui, lui avoue ce que leurs rendez-vous lui apportent, à quel point il est heureux quand ils sont tous les deux. Il est gêné, et lorsqu'il lève le regard vers Alexandre, il réalise qu'il n'est pas le seul. Ils sont comme deux collégiens qui vivent les premiers sentiments et c'est tellement bizarre, Thésée n'a jamais vécu ça, il ne sait même pas s'il y avait vraiment cru jusque là. Et pourtant. Alexandre sourit, sans rien dire, et ce serait bizarre si ce n'était pas tellement mignon. Enfin, il parle. « Alors on se fait du bien à tous les deux, même si je suis certain que tu ne sais pas à quel point pour moi… » et ça pourrait être une conclusion, alors qu'ils continuent de marcher, côte à côte.

La main de Thésée ne cesse de cogner légèrement contre celle d'Alexandre, alors qu'il cherche à mettre en mots ce qu'il ressent, sans pour autant en dire trop. « T'es... le rayon de soleil dans mes journées » il dit finalement, un peu hésitant sur l'expression. « C'qui est plutôt drôle vu qu'on se voit seulement la nuit mais... » il ajoute en marmonnant, incroyablement maladroit. Il se passe une main dans les cheveux, essaye de se donner une contenance, quelque chose qui remplira le vide, l'attente. Ils marchent encore un peu, dans le silence. Et enfin il réussit à terminer sa phrase. « Tu me manques quand t'es pas là » C'est un peu nul à ses yeux en tous cas, mais c'est la vérité. La simple vérité, et c'est déjà ça. Il lève les yeux et voit le lampadaire au milieu du trottoir, devant eux. Thésée ne réfléchit pas. Il saisit simplement la main d'Alexandre et le tire un peu vers lui pour lui faire éviter le poteau, se laissant rire légèrement. Il y a la main d'Alexandre dans la sienne, ses doigts l'entourant sans trop serrer. Juste comme il faut. Thésée continue à marcher, sans lâcher Alexandre. Il ne s'en rend même pas compte.

baby you're the candlelight

Thésée & Alexandre

Le silence qui répond à ma question veut absolument tout dire. s’il y a une pointe de déception en moi, je tente de ne pas te le faire voir, parce que je n’en ai pas vraiment le droit. Alors je laisse le silence se prolonger sans vraiment le couper. Pourtant si j’étais quelque peu déçu, je ne t’en voulais pas un seul instant. Après tout cette proposition tombée un peu de nulle part, et c’était peut-être un peu prématuré. Mais, je n’avais pas vraiment réfléchi quand je te l’avais proposé, et j’avoue que ça m’aurait bien fait plaisir, mais ça ne sera probablement pas le cas. Mais, peut-être que c’est ce que je devrais faire, chercher un colocataire pour l’appartement, et ne pas y rester seul à ressasser tous les mauvais souvenirs que contient cet appartement, mais encore faut-il que je tombe sur quelqu’un de correct et avec lequel je m’entends bien, ça sera probablement la condition primordiale pour commencer une collocation. Mais pour le moment je profitais de l’instant présent avec toi. Et c’est apparemment l’heure de la confession maintenant, chose que l’on n’avait jamais fait jusqu’à présent. Mais ça me faisait un bien fou, et je ne voulais pas cesser de me sentir aussi bien, pas tout de suite du moins. Tout ce que je ressentais aujourd’hui, c’était comme quand j’ai rencontré Emilien, peut-être même plus fort, mais je ne veux pas me l’avouer pour le moment. Je ne croyais plus vraiment que je devais m’attacher à quelqu’un, quand je vois comment c’est terminé ma première relation, après six ans de relations, je sais que le bonheur finit toujours par s’envoler. Pourtant, je ne dis rien du malheur, je veux essayer d’y croire de nouveau. Et je ne veux pas t’effrayer. C’est d’ailleurs la dernière chose que je souhaite, et encore moins te perdre. Mais je sais bien qu’il faudrait que je t’en parle un jour ou l’autre, de toute cette histoire.

Le contact qui n’en est pas vraiment un, je ne veux pas qu’il s’arrête. Je soupire doucement, continuant de marcher, savourant chacun de tes mots, de nos mots. Je t’écoute attentivement, et tout ce que tu me dis me va droit au coeur. Je souris sans même l’empêcher, même que je rougis encore plus à la suite de ton discours. Je ne pensais pas pouvoir illuminer la vie de quelqu’un, vu comment c’était la noirceur dans mon esprit. Mais tu enlèves encore un peu plus de nuages dans mon esprit, je commence à voir l’espérance revenir, tu es vraiment ce qui m’est arrivé de mieux, je ne m’en serais pas sorti sans toi, c’est une évidence maintenant. Ta dernière déclaration chamboule tout mon petit coeur. « Tu me manques aussi quand on ne se voit pas… » Pourquoi nier l’évidence quand celle-ci frappe aux yeux. Je souris, baissant la tête pour cacher ma gêne qui est plus qu’évidente. Je sursaute alors que ta main m’attrape pour me tirer à côté, évitant ainsi de justesse le poteau qui allait certainement me refaire le portrait. Je tourne mon visage vers le tien, avec un maigre sourire, et tu me tiens toujours la main. Ce contact était trop léger à mon goût, je glisse un peu plus mes doigts dans ta main, croisant nos doigts. Je regarde nos mains enlacés, je suis si apaisé par ce contact. « Demain tu es libre ? » Je me mordille la lèvre inférieure en attendant ta réponse.

Thésée lui avoue ça comme ça, sans réfléchir, sans penser à ce que ça veut dire, à ce que ça cache. Le fait qu'il veuille passer chaque instant de ses journées avec Alexandre, le fait qu'il ne peut se passer de lui, que leurs rendez-vous sont des bouffées d'oxygène, les seuls qui permettent à Thésée de tenir, de survivre. Et ça, il aimerait bien pouvoir le lui faire comprendre, qu'il est celui qui lui permet de survivre. Mais ça serait trop étrange, trop bizarre et inattendu, sans aucune justification. Même si Thésée sait bien qu'Alexandre n'est pas du genre à demander des excuses et des raisons sans arrêt. Il connaît le poids des secrets, il a l'air de savoir que parfois, certaines choses doivent être dites et d'autres sont faites pour rester cachées. Thésée l'aime encore un peu plus pour ça. « Tu me manques aussi quand on ne se voit pas… » Alexandre baisse la tête. Il a l'air gêné, et Thésée en profite pour le regarder, poser ses yeux sur sa nuque inclinée. Il sourit, ayant du mal à se faire à l'idée que ce que ressent Alexandre est à pu près similaire à ce qu'il ressent lui. Mais il n'a pas vraiment le temps de s'attarder sur cette pensée, car quelques secondes plus tard il sauve Alexandre d'une rencontre plutôt brutale avec le lampadaire. Thésée ferme sa main autour de celle du jeune homme, et ils continuent leur route, sans se séparer. Il sourit comme un idiot, et au bout d'un moment, il sent les doigts d'Alexandre se glisser entre les siens. Son coeur se met à battre un peu plus fort, parce que c'est la première fois que quelqu'un lui tient la main de cette façon, c'est la première fois qu'il marche dans la rue en tenant la main de quelqu'un. Il n'a jamais eu de vraie copine, ou de copain, il n'a jamais ressenti quelque chose de tel pour qui que ce soit.

« Demain tu es libre ? » demande Alexandre. Thésée angoisse déjà, rien qu'en entendant la question. Il essaye de ne pas le montrer, de faire comme si de rien n'était. Demain, il ne sera pas libre, tout comme le jour suivant, ou les jours qui viennent de passer. Etre libre, comme ça, il ne sait pas trop ce que ça peut vouloir dire. Mais il comprend la question d'Alexandre, il comprend comment elle est censée s'appliquer à une personne normale. Une personne qui est maître de ses choix, qui est responsable de son propre temps. Quelqu'un qui n'a pas Ben pour décider à n'importe quel moment de le garder à l'intérieur pendant des heures. Pour se dire que ce soir-là, il reçoit des clients dans sa propre chambre. Pour lui donner une adresse et lui dire qu'un homme l'y attend pour passer toute une nuit avec lui. « Je- en théorie oui, je peux terminer pour minuit. Ou alors avant de bosser, entre dix-huit heures et vingt heures » il répond, un peu hésitant. Il a toujours préféré ne pas se fixer de rendez-vous, avec Alexandre, parce qu'il n'est jamais totalement sûr de pouvoir être là. Thésée se mord la lèvre, incertain. Il a peur de ce qu'il propose, des engagements qu'il est sur le point de prendre. Il ne veut surtout pas poser un lapin à Alexandre, promettre de le retrouver et se trouver dans l'incapacité de le faire. Mais il y a tellement de choses à expliquer, tellement de complications qu'Alex ne pourrait jamais imaginer, que Thésée ne veut surtout pas évoquer avec lui. « En journée tu travailles ? » il demande finalement en s'extirpant de ses pensées. Ca les changerait, de se voir un jour sous le soleil. Et peut-être qu'il y a plus de chances pour lui d'obtenir quelques heures pour lui pendant le jour, même si au final, tout dépend toujours de Ben.

baby you're the candlelight

Thésée & Alexandre

On ne peut pas nier que ce qui se passe maintenant, c’était des confessions que je ne pensais pas faire avant un certain moment, j’avais décidé à la mort d’Emilien, de ne plus m’engager dans quelques relations que ce soit, certain de souffrir encore. Mais, malheureusement je ne contrôle pas grand chose de notre relation. Pas alors que je me sens si bien après t’avoir confié combien je me suis attaché à toi, parce que je dois cesser de me le cacher, tu as su atteindre ce coeur froid que je m’étais forgé après la perte de mon seul amour. Pourtant j’étais têtu comme pas possible, et je ne dérogeais à pas grand chose de ce que j’avais décidé. Mais, même si j’étais plutôt partageur ce soir, je n’étais pas encore prêt à partager ce secret qui pèse lourd en moi et dont je veux porter seul le fardeau. Même ma famille ne connaît pas tout ce qui concerne ce secret. Les connaissant ils auraient pu mourrir d’inquiétude et m’auraient pourri la vie en ne me lâchant pas d’une semelle. Mais ce n’était pas arrivé. Tu en savais déjà bien plus qu’eux. Mais j’avais presque une confiance aveugle en toi, je sais que tu ne me jugerais pas sur le peu que tu sais, et surtout que tu ne chercherais pas à me tirer les vers du nez, et je fais exactement la même chose pour toi, j’ai bien assez de mon fardeau pour pouvoir en porter un autre sur mes épaules. Mais je laisse ce moment magique se prolonger et j’accentue même le contact entre nous, ne lâchant pas ta main, bien au contraire. Je me laisse transporter par ce qui se passe, parce que si on ne parle pas la force des gestes n’en est que plus forte. Et de toute manière il n’y a pas besoin de mots dans ce genre de moment. Même avec Emilien, avec qui j’ai partagé de longues années de ma vie, j’avais l’impression que ce n’était aussi fort, ou alors j’ai oublié.

J’avais envie que ce moment s’éternise et ne s’arrête pas, c’est peut-être un peu illusoire de le penser, mais tu me donnes envie de me débrider, et d’arrêter de croire au pire. Alors, oui, j’ai envie de passer toutes mes journées avec toi, même si je sais que c’est impossible, entre ton travail et les miens, nos emplois du temps vont être difficile à concorder, mais je veux y croire pour le moment. Alors j’attends ta réponse avec une certaine impatience et une certaine envie. Pourtant, ma raison me dis que tu n’accepteras pas, que je me fais des idées, que rien ne pourrait être vraiment normal entre nous, on ne se connaît pas vraiment en plus. On ne se rencontre que la nuit passé, à des horaires impossibles. Et ça nous convenait à tous les deux, pourtant j’en demande plus, sans vraiment savoir pourquoi. Je hausse les épaules, et, après ta réponse, je me contente de te répondre. « C’est comme tu veux, hein, je ne veux t’obliger à rien. C’est juste une proposition.. » Sans conséquence, du moins c’est ce que je veux croire. Parce que mon ton est rempli d’espoir, traître. Je te regarde pas, je ne veux pas voir le refus dans tes yeux, je préfère largement l’entendre. Je soupire et réfléchis à mon programme de demain, je n’ai pas tout en tête, jongler entre deux boulots n’est pas tout le temps évident. « Si je ne me trompe pas, je bosse au supermarché que le matin, jusque 14 h, je crois que je suis libre de l’après-midi. » Pour une fois, en temps normal, j’enchaîne la journée au supermarché en tant que caissier et ensuite les prestas dans les bars. « Mais oui, ça peut être possible pour moi dans la journée, si tu veux. » Et je ne suis pas certain que l’occasion ne se reproduise de sitôt. « Mais on peut aussi se voir à cette même heure, ou pas du tout, j’en sais rien… C’est juste que les journées sont longues quand tu n’es pas là » Et que j’avais besoin de te voir, de me laisser porter par un regard bienveillant au moins une fois dans la journée.

Thésée voit Alexandre hausser les épaules, comme pour avoir l'air nonchalant, comme si ça ne comptait pas vraiment. « C’est comme tu veux, hein, je ne veux t’obliger à rien. C’est juste une proposition.. » Et malgré tout, Thésée sent bien que ce n'est pas juste une proposition, qu'Alexandre a mis son coeur entre eux, au creux de leurs mains jointes. Que chaque mot échangé ici compte. Et ça lui plait tellement, à Thésée, ça lui change la vie. Il aimerait tellement pouvoir dire oui. A tel point que ce petit mot lui brûle les lèvres. Mais c'est impossible, il le sait bien. Et s'il acceptait pour ensuite laisser tomber Alexandre, il ne se le pardonnerait jamais. Car il le perdrait sans doute après ce genre de connerie. Thésée hoche simplement la tête. Il sait qu'Alexandre ne peut pas le voir, mais il ne se fait pas assez confiance pour ouvrir la bouche. Il voudrait lui dire qu'il ne se sent pas obligé, qu'au contraire il aimerait beaucoup, mais il ne peut pas. Ca ne dépend pas de lui, il ne peut juste pas. Mais ça donnerait lieu à d'autres questions et... non. « Si je ne me trompe pas, je bosse au supermarché que le matin, jusque 14 h, je crois que je suis libre de l’après-midi. » L'après-midi. Thésée ferme les yeux un instant et laisse échapper le souffle qu'il a jusque là retenu sans s'en rendre compte. Si le rendez-vous se fait, il pourra voir une nouvelle face d'Alexandre. Et Thésée sera pour une fois propre et présentable pour ce moment qui leur appartient. « Mais oui, ça peut être possible pour moi dans la journée, si tu veux. » Oui, bien entendu qu'il veut. Il voudrait voir Alexandre tout le temps, sans arrêt, si c'était possible. Il se demande ce que ça donne, à quoi il ressemble, quand le soleil éclaire son visage, se pose sur ses cheveux. Le genre de reflets qu'on y trouve. Si ses yeux brillent autant que la nuit, éclairés par les lumières artificielles des lampadaires. « Mais on peut aussi se voir à cette même heure, ou pas du tout, j’en sais rien… C’est juste que les journées sont longues quand tu n’es pas là » survient à nouveau la voix d'Alexandre, presque hésitante alors que non, vraiment... tout ce que veut Thésée, c'est le voir et le revoir et encore et encore. « Non ! » il s'exclame sans attendre une seconde, pris de panique par l'idée qu'ils puissent ne pas se voir. Thésée a la possibilité d'être là, vraiment, il s'agit juste d'être gentil avec Ben, de lui faire plaisir et de lui obéir et d'en faire encore plus pour qu'il soit pris de bonne volonté et qu'il laisse Thésée sortir plus tôt. Vraiment, il peut le faire. Il s'en fiche un peu de ce que ça veut dire, de ce que ça implique, tant qu'il peut voir Alexandre. « Non, je... je veux vraiment te voir, vraiment » il dit plus calmement. Il passe sa main libre dans ses cheveux, et essaye de réfléchir, d'imaginer ce qui a le plus de chances de réussir. Finir tôt et retrouver Alexandre. Ou partir plus tôt et le voir avant.

Thésée voudrait voir quelque chose d'autre d'Alexandre. Un nouveau visage, il voudrait un petit aperçu de sa vie. C'est étrange, parce que rien n'a l'air tout à fait réel la nuit. Comme s'ils faisaient partie d'un univers parallèle, comme si ce qui se passe après minuit ne fait pas partie de la vie réelle. Alors Thésée aimerait en voir plus, faire partie des journées d'Alexandre, et avoir Alexandre faire partie de ses journées à lui. Il a réussi à faire de ses nuits, de ses cauchemars, quelque chose de plus beau, de moins terrible. Alors peut-être qu'il pourrait aussi l'extraire de sa solitude lorsque le soleil est levé. Il aimerait donner rendez-vous à Alexandre, lui dire de le retrouver à tel endroit à telle heure, mais il n'est pas sûr de pouvoir. Parce qu'il y a tellement de raisons pour lesquelles il pourrait bien ne pas être là à temps, ou du tout. Si Ben découvre tout et le lui fait payer si fort qu'il en est incapable de se lever du sol de sa chambre. Par exemple. Thésée se mord la lèvre. Il doit proposer quelque chose, il ne peut pas vivre dans l'incertitude comme ça, pas quand il s'agit d'Alexandre. « 19 heures, près de la fontaine dans le parc ? » il propose d'une petite voix, mais avec toute la détermination nécessaire dans son regard. Il sera là, Thésée sera là. « J'ai un emploi du temps un peu chaotique » il dit avec un sourire en inclinant la tête sur le côté, bien que la réalité n'ait rien d'amusant, rien qui mérite un sourire. « Mais je ferai de mon mieux pour toi » finit Thésée, laissant son sourire s'élargir un peu, sa tête tournée vers Alexandre et ses yeux l'examinant, détaillant les lignes de son visage.

baby you're the candlelight

Thésée & Alexandre

Je ne voulais t’obliger à rien, et surtout pas à passer du temps avec moi si tu ne le veux pas. Je ne suis pas égoïste à ce point. Et si je suis déçu et bien ça n’appartient qu’à moi, et à personne d’autre, je n’ai pas le droit de t’en faire porter la culpabilité. Et je ne le ferais jamais. Même si tu es le premier à qui je dois d’espérer à nouveau, de laisser de la clarté dans ma vie. Je ne pouvais pas non plus laisser mes sentiments entraver notre relation qui était si importante à mes yeux, je ne voulais pas te perdre tout simplement. Alors, je devais attendre tout bonnement un signe de ta part qui m’en dise davantage sur ce que tu attends de moi. Je devais simplement patienter, ce qui n’était pas forcément mon fort naturellement. Mais pour toi je pourrais gravir des montagnes, j’en suis certain. Pour le moment je me contentais de ne pas lâcher ta main, de profiter de ce contact hasardeux et pourtant si bénéfique. Mes doigts se resserrent autour des tiens alors que l’on continue de marcher dans les rues. Je devais apprécier le moment présent avant de penser à plus tard. Mais je ne peux pas m’empêcher de vouloir te voir encore, et cette fois d’avoir un vrai rendez-vous, pas d’attendre sans savoir si tu allais venir ou non, savoir si tu éclairerais ou non ma journée. Et puis, découvrir une nouvelle facette de ta personne n’est pas pour me déplaire. au contraire, j’avais cette envie, bien enfouie certes, de connaître tout de toi. D’être plus proche de toi que je ne l’ai été de personne sauf d’Emilien. Pourtant tu étais tellement différent de lui, notre relation était tout le contraire, rien n’est limpide entre nous, beaucoup de secrets se sont immiscé entre nous. Je soupire doucement, je commence même à m’embrouiller dans mes paroles, et si tu ne répondais pas rapidement, je pense que ça sera de pire en pire. C’était renouveau d’espérer de la sorte, ça me faisait sentir de nouveau vivant. Tu étais le déclic que j’avais besoin pour recommencer à vivre une vie et ne pas me terrer dans ma solitude et être un automate. Mais tu finis par t’exclamer, une réponse que j’attendais et espérais. Je laisse un sourire soulagé apparaître sur mes lèvres, laissant même échapper le souffle que je n’avais même pas eu conscience de retenir en attendant ta réponse. Resserrant de nouveau mes doigts sur ta main. Je ne veux pas me réjouir trop rapidement, mais je ne peux pas m’empêcher mon coeur de se sentir plus léger qu’il y a quelques secondes et de le sentir se remplir de joie. Et les suites de ta révélation me conforte dans ces sentiments que je ressens. J’en sauterais presque, mais il ne faut quand même pas exagérer. « Bien, parfait… » Je pense que ma joie est totalement évidente, au ton plus qu’aux mots que j’ai employé. Je soupire tout en ne me départissant pas de mon sourire qui s’élargit quand je suis hypnotisé par ta main qui passe dans tes cheveux. J’imagine que c’est ma main qui passe dans tes cheveux et pas la tienne, et rien que cette idée me fait frissonner.

Notre relation prenait un tournant nouveau, je le sentais. Et ça me plaisait assez je dois bien le dire. Et puis pour une fois, ne pas être obligée d’attendre la nuit de te voir. Ce serait totalement nouveau et différent de se rencontrer en plein jour, peut-être que cette découverte ne nous plairait pas, mais il faut bien essayer, et je suis certain que je n’arriverais pas à penser de cette manière. Et puis si c’est pour te voir encore plus, je ne peux qu’en être ravi. C’était tout ce que je voulais, faire partie de ta vie, un peu plus que quelques soirs par-ci et par-là. Je soupire doucement, tenant toujours ta main, je refusais d’ailleurs de la lâcher. Tu étais la compagnie que j’avais besoin. Même si je ne le dirais pas à haute voix, j’avais encore quand même une certaine once de fierté. Décidément ce n’était pas vraiment une soirée normale entre nous. Juste par nos confessions, et parce que c’était la première fois que l’on se fixait un vrai rendez-vous. Parce que c’est ce que je veux, et c’est un peu ce qu’on est en train de programmer, en tout cas de mon côté ça y ressemble beaucoup. Je hoche positivement la tête « Ca me va parfaitement, je t’y attendrais avec plaisir. » Je plonge mon regard dans le tien, et je ne le lâche pas. Je me mords la lèvre inférieure, j’avais envie de poser ma main sur ta joue. Tu étais totalement craquant, même si je pense que tu l’ignores. Je devais me retenir pour ne pas me dévoiler encore plus, pas ce soir, c’est trop tôt. Et même si j’ai l’esprit léger ce soir, je ne peux pas dire que je n’aurais pas peur de te perdre. « Je ferais l’impossible pour toi… » Et j’en serais parfaitement capable.

HELLOPAINFUL

hj:

C'est un peu inconscient, de fixer un tel rendez-vous. C'est un peu comme une promesse qu'il n'est pas sûr de pouvoir tenir. Et ce n'est pas son genre, à Thésée, de prendre des risques juste comme ça. Il n'est pas certain de pouvoir être là, tout et n'importe quoi pourrait arriver d'ici demain, et pourtant, il prenait le risque. Peut-être parce qu'au final, ce qu'il obtiendrait si ça réussit vaut le coup de tout risquer. Il n'avait jamais pensé qu'il serait un jour prêt jouer ainsi avec sa relation avec Alexandre. A la mettre au centre d'un pari de ce genre. Mais aujourd'hui, il a le sentiment que ça vaut la peine, que s'il est là demain, à l'heure au rendez-vous, quelque chose de magique se passera. Quelque chose de concret qui fera d'Alexandre une réalité, une certitude. Si Thésée est là demain, alors Alexandre ne sera plus seulement un fantasme nocturne, un secret qu'il cache au fond de ses nuits, une échappatoire. Il sera vrai, presque comme si Thésée était un garçon normal, avec une vie normal et... un petit ami. Ce serait plutôt cool ça, avoir un petit ami. Un vrai, pas comme Ben. Le genre de petit ami qui l'emmène au restaurant, lui tient la main, l'embrasse tendrement sans demander du sexe à chaque fois qu'il s'approche de lui. « Ca me va parfaitement, je t’y attendrais avec plaisir. » répond Alexandre. Le sourire de Thésée s'élargit, ce qui pourtant ne semblait pas possible jusque là. Son coeur bat fort, et pourtant si paisiblement. Ca n'a aucun sens et Thésée ne sait pas trop comment c'est possible, mais il a réellement l'impression d'être sur un petit nuage. La descente va être dure, c'est plutôt clair, l'atterrissage violent. Thésée le sait bien, mais il n'y pense pas. Ou il se force à ne pas se laisser penser à ça. Il aura tout le temps qu'il voudra pour y penser une fois la porte d'entrée passée, en rentrant chez Ben, dans peu de temps maintenant. Alexandre lui sourit, plonge son regard dans le sien, et Thésée a l'impression qu'il ne peut plus respirer. Il y a toujours la main du jeune homme dans la sienne, et sans s'en rendre compte, il bouge lentement son pouce, celui-ci caressant doucement le dos de la main d'Alexandre.

« Je ferais l’impossible pour toi… » C'est cette phrase qui stoppe son coeur, qui arrête même les mouvements de son pouce, si soudainement. Parce que faire de son mieux, c'est une chose, tout faire, c'en est une autre. Mais faire l'impossible... Thésée ne sait pas trop ce que c'est, ce que ça lui fait qu'Alexandre lui dise ça. Mais il réalise que c'est une ligne de plus de franchie. Un pas de plus dans ce magnifique merdier qui rend sa vie un peu plus dangereuse qu'elle ne l'est déjà, mais aussi bien plus belle. Thésée ne sait pas quoi répondre, il reste bouche bée face à ce garçon qui compte tellement pour lui, qui a changé sa vie sans même le savoir. Il se demande un instant ce que ça pourrait être, cet impossible. Le sauver des griffes de Ben, changer sa vie, lui offrir une seconde chance et ne jamais le quitter. Quelque chose comme ça, peut-être. « J'ai jamais connu quelqu'un comme toi » répond doucement Thésée. Jamais ressenti ce que je ressens pour toi, il a envie de lui dire, mais ne le fait pas. Thésée sort sa petite montre de sa poche et regarde l'heure. Il lui reste bien dix minutes avec Alexandre, mais il est pris d'une envie de prendre la fuite, tout à coup. Le besoin urgent de marcher seul et de pouvoir réfléchir sur le chemin du retour. L'envie de s'endormir au plus vite pour passer au lendemain et revoir Alexandre. Et de toute façon, il a envie de partir avec ce "je ferai n'importe quoi" en tête, gravé dans ses pensées et son coeur. Il veut en rêver cette nuit, de ça et de rien d'autre. « Je dois y aller » il dit d'une petite voix, tout en rangeant sa montre. Thésée regarde Alexandre un instant, hésite un peu, puis il s'approche de lui et dépose une bise sur sa joue, un geste enfantin, mais spontané. Qui vient droit de son coeur. Il serre un peu la main d'Alexandre alors qu'il se recule, en lui glissant un simple « A demain ». Puis il laisse tomber sa main doucement, lui tourne le dos, et s'en va en laissant le jeune homme là.

» (mercurina) mes baby-jitsu, t'y touches j'te bouffes.
» Le temps c'est de la musique (alexandre)
» Rencontre étonnante [Elie et Alexandre]
» L'heure est au départ... (Isma, Suliac, Alexandre)
» BENDO – nothing's gonna hurt you baby.