Passe-temps favori (Oliac)

Cover your eyes, the devil inside
Oliac

Me perdre dans les rayons d’une librairie, c’était ma meilleure thérapie. Bien sûr, malgré mes fins de mois catastrophiques, je ne pouvais pas m’empêcher de repartir avec un livre ou plusieurs sous le bras. C’était une véritable drogue. Et, puis, depuis des années, je m’arrêtais toujours à cette même librairie, par habitude, mais aussi parce que j’avais lié une amitié avec le patron de la librairie. Mais, si je me cachais derrière toutes ces raisons, en espérant à chaque fois tomber sur Oli. Parce qu’au fond si je n’allais plus ailleurs, c’était bien pour ça ! Mais, il faudra me passer sur le corps pour que je le dise à haute voix, pour le moment.

Bref, je venais juste de terminer ma journée de travail, un peu plus tôt que d’habitude puisque c’était vendredi. Parfait, j’étais désormais en week-end. Cela faisait quelques temps que je n’étais pas passé à la librairie, enfin entendons par là, trois jours, et la dernière fois je n’avais pas aperçu Oli. Ce qui avait, bien entendu, raviver mon inquiétude, vu comment je l’avais retrouvé la dernière fois. Je ne l’oublierais d’ailleurs pas cette fois-là. Mais, j’espère, silencieusement, qu’il a repris pied. La situation n’aurait pas pu être plus bizarre. Parce que l’on ne s’était jamais vraiment parlé, si on omet les banalités d’usage. Mais rien qui laissait dire qu’on avait tissé un lien amical. Ni même que j’avais développé à son égard des sentiments plus profonds.

J’avais marché jusqu’à la librairie, tout au plus une dizaine de minutes de marche, c’était, en plus, sur le chemin qui mène à mon appartement. J’entre et m’arrête quelques secondes, inspirant pour m’imprégner de l’odeur des livres, cette odeur si caractéristique de papier. J’aperçois au loin le propriétaire, monsieur Roy, que je salue d’un mouvement de tête avant de me diriger vers le rayon thriller et policier. J’avais repéré un livre qui me semblait intéressant, je commence à regarder le rayon, à la recherche de ce fameux livre. Un peu plus loin, j’aperçois une silhouette que je ne connais que trop bien, mais… portant ce tee-shirt avec ce sigle de la librairie. Je fronce les sourcils, il y avait du changement dans l’air. Je me dirige vers lui, avant de poser une main sur ton épaule. « Hey.. Je cherche le dernier Bussi, tu ne saurais pas où il est ? » Je lève un sourcil, ne lâchant pas ton regard. J'avais bien du mal à croire qu'Oli a décidé de travailler, qui plus est ici, même si ça ne peut pas me faire plus plaisir, au fond de moi.

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Oliac

Si je devais dire ce que représente la librairie pour moi, je dirais sans aucune hésitation que c’est ma seconde maison. J’aime être entouré de livres, toucher le papier, sentir une histoire sous mes doigts. Les livres ont toujours eu ce pouvoir de m’évader dans un monde autre que la réalité, bien plus acceptable à mes yeux même. Ca décourageait souvent mes parents, parce que je refusais de sortir alors que j’étais plongé dans mon livre. Je pouvais rester enfermé toute une journée avec un bon bouquin entre mes mains. Mon père, lui me donnait tout les livres possibles, il aimait étancher ma soif de découverte, et il voulait que j’élargisse mon champ de connaissances, pour lui les livres était un moyen inépuisable de se cultiver. Je devais trouver mon genre, savoir être critique. Je pense que c’est de lui que je tiens cette passion de la lecture. Ma mère, elle n’y voyait qu’un intérêt pour ces lectures traditionnelles, voire catho. Genre qui ne m’attirait pas du tout. Je n’y voyais que l’apologie d’une religion que je ne comprenais pas. Moi qui était terre-à-terre, je ne comprenais pas tout ce qui touchait au mystique. Et puis le peu que j’avais compris allait au-deçà de mes convictions personnelles.

Aujourd’hui, je n’avais plus aucun contact avec ma mère. Elle n’a pas supportée que je puisse aimer les hommes et pas les femmes, que je ne sois tout simplement pas dans les normes de la société. C’était douloureux de voir la capacité qu’un parent a de rejeter celui qui est son enfant. Normalement un parent soutient son enfant quelque soit ses convictions, mais je m’étais trompé. Ma mère, ça fait presque cinq ans que je ne l’ai plus revu, depuis qu’elle m’a mise dehors. Je ne vois plus que mon père, je sais que ça le fait souffrir, mais moi je n’y peux rien, et je ne tendrais certainement pas la main le premier. J’assumais mon homosexualité, et je m’en fous complètement de ce que pensent les autres. Mais ce n’était pas le cas de tout le monde malheureusement. Et, encore, dans mon malheur, je n’avais pas eu à subir toutes ces rumeurs que toi, tu as pu entendre. Bien sûr, en faisant des recherches, j’avais entendu nombre de choses sur toi. Des choses que je ne croyaient pas vraiment, ça me semblait trop gros pour être vrai. Et puis, on a chacun notre part d’ombre, ce qui se passe pour toi ne me regarde pas, sauf si tu décides de m’en parler. Je suis curieux certes, mais jamais je ne me montrerais intrusif avec toi, surtout si tu ne le veux pas. Mais surtout, je ne croirais rien sur toi qui vient d’autres personne que toi ou monsieur Roy.

D’ailleurs, c’est souvent dans cette librairie que j’y vois mon père, puisque c’est un très bon ami de Monsieur Roy, comme je l’ai toujours appelé. Je me rappelle combien il a pu se montrer inquiet lorsque tu as disparu. Si au départ je n’étais pas d’accord avec lui, parce que je comprenais, à peu près, ce qui se passait pour toi. Mais les jours et défilent et moi-même je commence à m’inquiéter. Alors j’avais essayé de me renseigner à droite et à gauche, je n’obtenais pas grand chose, que des miettes, mais qui, mises à bout, m’ont finalement ramené à toi. Et, heureusement que c’est moi qui t’es retrouvé parce que je pense vraiment que ton oncle n’aurait pas supporté de te voir dans un tel état. Quand je t’ai retrouvé j’étais réellement mort d’inquiétude. Je ne t’avais pas lâché avant d’être certain que tu ferais ce qu’il faut pour remonter la pente. Je n’avais qu’une idée de ce qui s’est passé pour toi, mais tu n’avais pas choisi la meilleure des solutions. Je ne te lâche pas du regard, je veux savoir si tu vas mieux ou non. Bien sûr, je ne reviendrais pas dessus, tout simplement parce que je n’apprécierait pas que l’on remue le couteau dans la plaie. Bien sûr, maintenant c’était trop tard pour que j’oublie ce qui s’est passé entre nous. Mais je ferais en sorte de te pousser vers l’avant, que tu ne retombes pas dans ces mêmes travers. Mais cette fois j’avais bien l’intention de ne pas laisser ma chance de te connaître. Je croise les bras, t’observant encore et toujours. Je souris, te suivant du regard alors que tu vas chercher. J’affiche un sourire avant de voir que tu me tends ce fameux livre. « Super ! Merci ! » Je savais que je pouvais compter sur vous de ce côté-là, parce que c’est ici que j’ai découvert cette auteure. Mais je ne bouge pas. Ce livre a simplement été le prétexte pour t’aborder, parce que soyons clair, j’aurais très bien pu le trouver seul si je l’avais voulu. Mais tu prends les devants et m’adresse la parole. Je t’écoute attentivement avant de secouer la tête de gauche à droite et inversement. Tu n’avais pas besoin de me remercier. « Pas besoin de me remercier, vraiment. Je pense que d’autres auraient fait exactement la même chose que moi, j’en suis persuadé. Je suis content que ça aille mieux pour toi, en tout cas ça a l’air. Mais compte sur moi pour ne plus te laisser entraîner vers toutes ses conneries. » Parce que tout ceux qui me connaissent savent à quel point je hais tout ce qui touche à la drogue et à l’excès d’alcools. Et des abus en tout genre. Du coup c’est certain que je ne te laisserais pas faire. Je soupire tout en regardant le tas qui se trouve derrière toi. « Tu veux que je t’aide ? » Je montre d’un coup de tête la pile. « Et puis, si tu le veux, bien entendu, on pourrait aller boire un verre quand tu auras terminé ta journée ? » Je me mordille, discrètement, la lèvre inférieure, je ne voulais pas que tu vois mon trouble, ni même le stress qui monte. La peur que tu refuses est bien trop grande. Mais il est clair que je ne reviendrais pas à la relation que l’on avait avant.

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Oliac

Cette image de toi dans la pire des décadences. Et, en même temps je ne le voulais pas. Ca m’aiderait à t’aider. Oui, c’est une manière bizarre, mais au moins il y a une bonne raison. Et l’inquiétude ne m’avait pas quitté jusqu’à aujourd’hui où je t’aperçois dans la librairie. Ca me rassure quelque peu que tu reprends une vie ‘normale’. Tu semblais donc être sur le bon chemin. Même si ça semble aller mieux pour toi, je me soucierais toujours de toi. J’ai toujours été très attentif aux personnes qui m’étaient plus ou moins proches. Surtout que, physiquement tu semblais pas au top de ta forme, et que tu avais encore une longue route à faire. Mais cette fois, tu n’étais plus seul, et tu n’aurais plus besoin de l’être. Parce que je suis là, tout comme ton oncle. Et on se serrerait les coudes pour te sortir de tout ça. Et, de toute manière, la meilleure manière de clouer le bec à tous ceux qui en ont contre toi, c’est d’aller mieux. Je le sais parce que je l’ai vécu. Je penche le tête sur le côté, t’analysant, essayant de voir derrière cette carapace que tu commençais à te forger. tu ne me cacherais rien.

J’écoute tes remerciements avec un sourire. Tu n’avais pas besoin de me remercier. Mais je trouvais touchant que tu le fasses. Et, même si ça me gêne tes remerciements, parce que je ne suis pas tout seul à t’avoir sorti de là, sans ton oncle je n’y serais pas parvenu, je le sais. Et je dois également une fière chandelle à mon père qui a réussi, lui aussi, à rassembler des informations sans me poser de questions, même si je sais qu’il n’est pas idiot et qu’il se doute de quelque chose. Je secoue la tête, ça me désespère de voir l’égoisme de la société maintenant, chacun dans sa merde et tant pis si tu y es. Moi, je ne pense pas à ça. Et même si j’ai eu envie de te foutre des baffes quand j’ai vu les cadavres de bouteilles qui jonchaient par terre et l’odeur pestilentielle de la drogue. « Et bien ce sont des idiots dans ce cas. » Je hausse les épaules, s’ils ne sont pas là quand il y a des problèmes, ce ne sont pas de vrais amis. C’est dans ce genre de moment que l’on sait qui sont nos vrais amis ! Le tri est rapidement fait. De mon côté, j’ai toujours pensé que les amis se comptent sur les doigts d’une main. Pourtant, nous deux, on ne peut pas vraiment se qualifier d’ami. Mais, d’une certaine manière on a toujours veillé l’un sur l’autre. « En tout cas tu sembles déjà avoir meilleure mine, c’est que tu es en bonne voie. Et je ne te lâcherais pas Oli, compte sur moi pour être aussi chiant que je sais l’être. » Je souris, si je suis d’un calme olympien quand l’angoisse ne me fauche pas, je sais me montrer tenace, un peu trop même. Mais je ne suis pas du genre à baisser les bras à la première difficulté. Pourtant je sais que tu n’es pas à l’abri d’une rechute, mais maintenant tu as des personnes sur qui t’appuyer.

Oh, on aurait pû s’arrêter à, mais on était, pour une fois, sur le bon chemin, et pas chacun de notre côté à s’épier à tour de rôle. Combien de fois j’avais perçu ton regard qui m’observait, tout comme le contraire. Non, il fallait que je continue sur ma lancée. Les choses avaient vraiment changées, je n’allais pas retomber dans ce silence qui, pourtant, nous caractérisait si bien. Et puis j’avais trouvé ce que je voulais. Je n’avais donc plus rien à faire. J’aurais pu partir mais je n’en avais pas envie. Je te propose de t’aider, ça m’occupera les mains, et l’esprit. Mais, sans réfléchir, je te propose de prendre un verre ensemble après. J’ai une boule au ventre, je ne sais pas ce qui m’a pris, surtout que je ne vis pas pourquoi tu accepterais, vraiment pas. Je passe une main dans mes cheveux, prêt à revenir sur mes paroles, parce que je me fais sûrement des idées, mais tu me devances en acceptant ma proposition. J’affiche un grand sourire, vraiment heureux que tu acceptes ma proposition. J’attendais ça depuis tellement longtemps, mais je n’ai jamais osé. Je repasse, une nouvelle fois ma main dans mes cheveux, tu me troublais bien plus que je ne l’imaginais. « Bien…bien. » Je souris doucement, regardant par dessus ton épaule la pile de livres qui attendaient d’être rangé. « Comme tu veux, mais ça me ferait vraiment plaisir de t’aider… » En fait je n’avais tout simplement pas envie d’aller à l’autre bout du magasin pour lire. Je met donc mes mains dans les poches de mon jean en attendant. « Te parler de moi ? Tu veux savoir quoi ? » Je hausse le sourcil droit, parler de moi, on ne me le demande jamais, et je suis plutôt secret sur qui je suis vraiment. Même si ici, je n’ai rien à cacher. « Pourtant tu en connais plus que n’importe qui… » Je souris, mystérieusement. Je finis par attraper un livre et le feuillette, debout. « Je suis certain que tu connais mes goûts littéraires sur le bout des doigts. » En même temps je trainais souvent dans le rayon policier ou thrillers, ça n’a pas pu t’échapper. Même si je suis capable d’apprécier toute lecture que l’on me propose tant qu’on le vend avec passion.

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Ca me désolait de voir l’idiotie de ce monde. J’en avait fait les frais, quelques années auparavant quand j’avais annoncé mon homosexualité. À croire que, quand on est homosexuel on est malade, j’ai beau être assez ouvert d’esprit, il ne faut quand même pas abuser ! Le pire ça a été la réaction de ma mère. Je ne pensais pas qu’elle serait aussi intolérante, pourtant ça a été le cas. Comme quoi, même les personnes de notre sang on ne les connaît pas si bien. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle accueille la nouvelle à bras ouvert, mais pas à ce qu’elle me répudie de la manière la plus humiliante qui soit. Mais, le point positif est que j’ai pu prendre mon indépendance plus tôt que prévu. Heureusement, mon père s’est montré bien plus ouvert. De mes amis, beaucoup m’ont également tourné le dos, mais, finalement je m’en suis fais de nouveau, et certainement bien plus sincère. Maintenant, même si j’assume à 100% mon homosexualité, je ne la clame pas haut et fort. C’est peut-être une différence, mais je ne vois pas pourquoi ça devrait absolument être la première chose que l’on connaît de moi. Il y a bien d’autres choses qui me caractérisent. Je lève les yeux au ciel, avec un sourire au coin des lèvres. « Oh, tu ne sais pas encore à quel point je peux me montrer très chiant ! » Enfin, je suis plutôt pointilleux sur certains principes, j’ai même quelques manies, comme les livres rangés par ordre alphabétique, et une rangée consacré à ceux que j’ai déjà lu. Mais bon, je ne suis pas invivable non plus, du moins je l’espère.

J’avais enfin oser faire le premier pas. Mais, ça aurait pu être toi. J’ose espérer que je ne fais pas tout cela pour rien. Que cette attraction, que j’ai ressenti le premier jour va dans les deux sens. Mais je ne suis pas dupe, et je pense que l’on a assez joué au jeu du chat et de la souris. Et, je n’avais pas envie de te laisser tomber maintenant. Si on peut tirer quelque chose de positif de cette épreuve, c’est que ça nous a mis un sacré coup de pied aux fesses à tous les deux ! Je souris, heureux de pouvoir t’aider. Je t’écoute avant d’hocher la tête « Ca va, je devrais m’en sortir. Ca ne semble pas trop compliqué ! » Je souris avant de prendre un tas de livre devant mon nez et de regarder la liste pour les barrer. Tout en rangeant les bouquins, on continue de discuter, enfin tu sembles soudainement bien curieux sur ma personne, et je dois bien avouer que, quelque part en moi, ça me réjouis. Je me retourne avec un sourire moqueur accroché sur le visage. « Tu sembles bien curieux… » Je secoue la tête tout en riant, « Mais, puisque tu veux tout savoir…Je ne viens pas de Biarritz, mais de Montpellier. Mais je suis ici depuis mes seize ans. J’ai un appartement depuis mes dix huit ans. Et, on peut dire que l’entente avec ma mère est loin d’être bonne. Tu connais déjà mes plus fidèles amis, les livres.. Et non je n’ai pas de petite amie, et ça ne sera pas demain que j’aurais une femme dans mon lit, c’est pas ma came, comme on dit… » J’ai dit tout cela alors que je te tournais le dos en rangeant les derniers bouquins de ma pile. Je me retourne, avant d’hausser les épaules, un éclat plus terne dans mes yeux, parler de ma relation conflictuelle avec ma mère n’est pas aisé… « J’ai l’impression de passer un entretien d’embauche. » Je retrouve un grand sourire tandis que mes yeux pétillent de malice. « Mais j’en ai assez dis sur moi, sinon après tu sauras tout de moi, et ce serait dommage, surtout que tu auras tout ton temps au bar pour me poser toutes les questions que tu souhaites ! Maintenant à mon tour d’en savoir un peu plus… » Je penche la tête sur le côté, t’observant. « Alors c’est quoi ta vie ? Comment tu es arrivé à travailler ici, à part le fait que ce soit ton oncle ? » Je m’adosse à l’étagère avant d’éclater de rire « Mais ne crois pas que, parce que je passe tout mon temps là-bas, je suis un psychopathe… » Je suis plutôt du genre à être doux comme un agneau, quoiqu’un peu trop excité parfois. Je reprend quelques livres et continue la tâche, j’avais bien envie qu’elle se termine rapidement, parce que cette fois, en sortant de la librairie, je ne serais pas seul.

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Oliac

J’appréciais ta présence, vraiment, et le fait que l’on fasse quelque chose ensemble, pour la première fois, au lieu de se regarder à la dérobée à chaque fois. J’avais vraiment envie d’apprendre à te connaître, enfin plus que ce que j’en savais déjà sur toi. Parce que je t’avais observais plus que quiconque, et je sais que tu connaissais pas mal de choses de moi, même sans qu’on se parle réellement. Mais aujourd’hui on avait l’occasion de discuter, et surtout, j’avais osé te demander de venir boire un verre avec moi. Moult fois j’avais eu cette envie de sortir de cette librairie et d’aller boire un verre, mais le fait que l’on ne s’est jamais vraiment parlé avait mis une barrière et je n’avais pas osé. Mais aujourd’hui c’était différent, fini de faire semblant de s’ignorer. L’ignorance, je sais ce que c’est avec ma mère, elle avait le don de me faire sentir mal à l’aise juste avec un regard. Je subissais cette situation tout comme mon père. Malheureusement je crains que ça ne s’arrange jamais, le temps s’était écoulé et rien n’avait changé jusqu’à aujourd’hui. La tension dans mes épaules devait être visible, mais pour une fois je ne ressentais pas le besoin de cacher ma situation, j’en parlais aussi librement que je peux tout en ne voulant pas vraiment m’attarder dessus. Ce n’était pas mon sujet de conversation préféré. Oh, j’assumais complètement mon homosexualité, mais, je trouvais totalement idiot de le crier haut et fort comme si c’était la meilleure chose qui me soit arrivé ? Les hétéros ne s’en vantent pas, alors pourquoi nous on devrait le faire ? Pourtant, depuis tout à l’heure, je ne cache pas mes oeillades à ton encontre, bien qu’elles soient plus ou moins discrètes. Mais je n’avais pas envie de cacher mon intérêt.

Je souris avant de hausser les épaules « Oh, t’en fais pas il n’y a pas de mal, je n’ai simplement plus l’habitude d’en parler, et non, tu n’es pas intrusif, t’en fais pas, ce n’est un secret pour personne… » Je te souris, avant de te demander la même chose, au final, c’est de bonne guerre, et je te laisse le choix d’en parler ou non. Je penche la tête sur le côté tout en t’écoutant. J’avais envie de lever les yeux au ciel. « Et moi je pense le contraire, je ne connais qu’une partie de toi, et je suis certain que ça ne te ressemble pas. » Je laisse traîner un sourire, tu te dévaloriser bien trop à mes yeux. Et si tu pensais que je pourrais te juger sur ce qui s’est passé, c’est que tu me connais pas si bien que je le pense. Je t’écoute parler de ta vie, captivé et surtout avec une pointe de douleur au coeur quand tu parles de ta soeur. Je ne sais pas grand chose de cette histoire, mais je vois la douleur dans tes yeux, et je ne supporte pas cela. Mais tu passes à autre chose. De mon côté, je n’avais pas étudié la littérature, et c’est quelque chose que je regrettais. Je croise les bras sur mon torse, tout en m’appuyant sur l’étagère la plus proche. Je souris avant de plonger mon regard dans le tien. « Je ne doute pas que tu apprécies les bouquins, tu sembles travailler ici avec une certaine passion, ça fait plaisir à voir !. » Je souris, c’était franchement prometteur, et je n’avais qu’une hâte, aller dans ce fichu bar et me poser pour te découvrir encore plus. J’opine de la tête en un sourire. « Ca c’est sûr. Et on en a tous les deux fais les frais. » Parce que dans le genre, nos parents semblent particulièrement champion.

On a enfin terminé, franchement je me demande comment tu aurais fait tout seul. Ca semble prendre un temps monstre, déjà à deux, alors je n’ose pas imaginer l’heure à laquelle tu aurais fini. Mais bon, une bonne chose de faite ! « Pas de souci, ça m’a vraiment fait plaisir, et si j’ai pu me rendre utile, et bien tant mieux. » Je ne déteste rien d’autre que de rester sans rien faire. Je n’aime pas m’ennuyer. Je te laisse partir avant de déambuler dans les rayons et de prendre un ou deux livres avant d’aller les régler à la caisse en t’attendant. Mais tu ne tardes pas à revenir. Je laisse trainer mon regard sur ta silhouette, bien plus mise en valeur par le tee-shirt que tu viens d’enfiler, qui épouse à la perfection tes courbes et a couleur te sied à merveille. En tout cas c’est beaucoup mieux que le tee-shirt de la librairie. Je salue ton oncle avant de sortir de la librairie et de montrer le côté gauche de la rue. « Il y a un bar très sympa là-bas, j’y vais de temps en temps, si ça te dit ? » Je fourre mes mains dans mes poches, frissonnant avec la fraîcheur de l’extérieur. Je commence à me diriger vers le bar, en attendant ta réponse. Tout le long du trajet, je te jette des regards en coin. Y a plus aucun doute, tu ne me laisses pas indifférent. Mais ça, je l’avais compris il y a quelque temps déjà.

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Oliac

La famille, c’est toujours compliqué. C’est ce que l’on m’a toujours dit, et je ne peux pas être plus en accord avec tout ça parce que je l’ai vécu. Bien sûr, je ne peux pas prétendre être le plus malheureux, il y en a qui ont des situations pire que la mienne, mais moi je dis qu’aucune situation n’est comparable. Chacun ses problèmes. Pourtant ma situation est bien dérisoire par rapport à la tienne. J’étais même prêt à frapper du poing contre certaines personnes. Mais nous n’étions pas assez intimes pour ça, et je ne le ferais que si tu me le demandes. Je ne comprenais vraiment pas les gens qui sont incapable d’accepter notre orientation sexuelle. Et d’ailleurs, en quoi ça pose un problème que l’on aime les hommes ? Je me suis toujours posé la question. Bien sûr, ma mère avaient des idées bien arrêtées sur la question, ses idées quelque peu traditionaliste ne lui permettent pas d’accepter ce que je suis vraiment. Mais bon cela ne m’a pas empêché d’être qui je voulais quitte à la décevoir rien qu’à la vision que je lui impose. Mais maintenant nous nous voyons plus, si ce n’est que pour des fêtes de famille, auquel mon père exige encore que je sois présent, mais cela commence à s’estomper, car les rapports avec ma mère ne font que se dégrader. Bref, là n’est pas le sujet. Je voulais connaître le Oli que j’ai face à moi aujourd’hui. Ce que j’ai aperçu dans la chambre d’hôtel, si je ne peux pas l’oublier, je ne peux pas non plus dire que je te connais suite à cela, ce serait même réducteur. Et je ne suis pas du genre à m’arrêter sur ce genre de choses, d’ailleurs je suis certain que tu préférerais l’oublier. Alors je ne vais pas remuer le couteau dans la plaie. J’adore t’écouter, d’ailleurs je bois tes paroles avec une certaine avidité. D’ailleurs je ne peux être on ne peut plus d’accord avec toi, j’adore toucher les livres du bout des doigts, et j’ai toujours adoré l’odeur d’une vraie librairie, en bon lecteur, je n’aime pas vraiment aller dans les grandes enseignes, mais plutôt dans de petits libraires indépendants qui ont déjà beaucoup de mal à survivre. « Non, parce que je suis comme toi, je peux passer des heures dans une librairie, parfois sans rien acheter, mais rien que rester dedans est déjà très apaisant. » Et puis, c’est encore mieux quand tu es dans les parages.

J’étais vraiment heureux de pouvoir t’aider. D’ailleurs j’espérais que j’en aurais de nouveau l’occasion une autre fois. Ou plutôt j’espère que l’on aura plus besoin d’excuse pour passer du temps ensemble. Je t’attends patiemment, attendant que tu sois fin prêt à partir. Je salue ton oncle avant de sortir de la librairie. Frissonnant au courant d’air frais, j’enfonce mes mains dans les poches de ma veste. Je te souris pour toute réponse avant de me diriger vers ce fameux bar. Il n’était pas si loin et pour y avoir déjà mis les pieds quelque fois, je sais que nous serions assez tranquille dans celui-là. Je déteste devoir crier pour me faire entendre. J’aime te voir sourire, et je te réponds de la même manière. On finit par rentrer dans le bar où il n’y a presque personne, tant mieux. On finit par s’installer au fond du bar face-à-face. Je te souris tandis que je retire ma veste pour rester en tee-shirt. Je pose mes coudes sur la table et t’observe avant de commander un jus d’orange pressé avant de laisser le serveur repartir avec notre commande. L’ambiance est soudainement bizarre, un peu plus gênée. Je passe une main dans mes cheveux tout en me ne séparant pas de mon sourire. Mais on devait tous les deux dépasser cela, et j’étais totalement motivé à passer un bon moment avec toi. Le silence qui s’installe entre nous et quelque peu pesant, et pourtant je ne veux être nulle part ailleurs. J’allais commencer une conversation mais tu finis par me devancer. Je ne peux que sourire quand tu viens à me demander si j’aime Bussi. Les livres est un sujet sûr entre nous. « Oui, c’est un de mes auteurs favoris même. Même si j’en ai plein d’autres. » Je hausse les épaules avant d’avancer mon visage vers le tien «  Et toi alors, si tu devais avoir un auteur favori, ce serait lequel ? » Je finis par rire tout en secouant la tête de gauche à droite. « C’est pas grave, ça aurait tout aussi bien pu être un cadeau. Et tu n’as pas besoin d’être intimidé, pas avec moi… » Je préfère d’ailleurs que tu te sentes à l’aise avec moi. Je penche la tête sur le côté. « Et tu habites où maintenant ? » Je me mordille la lèvre inférieure tout en ne te lâchant pas du regard, hypnotisé par tes yeux et ton visage fin mais parfait selon moi. Un vrai visage angélique.

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Oliac

Les livres, c’est vraiment quelque chose que l’on a en commun, et qui nous a réunit à la base. Sans ça nous nous serions probablement jamais connu. Ce sera quelque chose que je suis incapable d’oublier, même si la première fois que l’on s’est parlé c’était dans une tout autre situation qu’il vaut mieux éviter d’évoquer. De toute manière je refuse de te mettre mal à l’aise, et si tu veux en parler, je te laisserais faire, mais je ne te forcerais jamais la main, ce n’est pas mon habitude.

Peut-être qu’on aura l’occasion de se découvrir davantage dans ce bar, j’espérais. Je voulais que l’on passe à la vitesse supérieure, que l’on cesse de se tourner autour en se regardant à la dérobée. Je voulais apprendre à te connaître, plus profondément, pas seulement de ce que je vois. Et de ça, rien ne vaut une bonne discussion. Et te découvrir était aussi une bonne excuse pour passer du temps avec toi, sans avoir à me justifier. Même si la première fois je ne t’avais pas non plus demandé ton avis quand je t’étais venu en aide. Mais, t’avoir devant moi en pleine santé, me rend en quelque sorte timide. Ce n’était pas pareil, et même si je n’avais pas abusé de ta faiblesse, comme aurait pu le faire beaucoup d’autres. Tu étais désormais bien vivant et en pleine santé devant moi.

Tout sujet de conversation avec toi est loin d’être stupide, en tout cas c’est ce que je pense. J’apprécie de discuter avec toi. Le serveur arrive, interrompant ainsi notre conversation pour quelques secondes, le temps de remercier le serveur et de passer commande. Je saute sur l’occasion pour apprendre à te connaître un peu plus. Souvent on dit que notre auteur préféré reflète notre personnalité. Je n’y crois pas trop sincèrement, mais bon, au moins je saurais quelque chose vraiment de toi. J’attends avec une certaine avidité ta réponse. Tu sembles d’ailleurs y réfléchir assez intensément. Peut-être que le choix est compliqué, je comprends parfaitement, parce qu’il y a tellement d’auteurs fantastiques, que faire un choix est compliqué. Moi-même si Bussi est un de mes préférés, j’en ai tellement d’autres. Et parfois c’est juste l’histoire d’un livre. Parfois plus. Mais les livres m’ont toujours touché d’une manière ou d’une autre. Je souris à ta réponse. J’ai également lu leurs livres, et je dois avouer qu’ils écrivent merveilleusement bien, ils m’ont aussi transporté, ce qui n’était pas évident, puisque ce n’est pas tellement mon genre littéraire. « Oui je les ai lus aussi. J’avoue que ce sont de très bons auteurs, même si ce n’est pas vraiment mon genre. Mais c’est la magie des livres, j’adore me sentir transporté, oublier le quotidien parfois morose pour une réalité améliorée ou un imaginaire dont on rêve. » Je souris avant d’enchaîner avec un autre sujet. Il est vrai que tu n’as aucune raison de te sentir mal à l’aise en ma présence, simplement parce que j’ai déjà l’impression que l’on se connaît depuis un long moment, ce qui est un peu le cas. Mais on ne s’est jamais vraiment parlé comme aujourd’hui. « Oui, peut-être, mais cette situation n’était pas vraiment idéale pour se connaître. » Je souris, ne voulant pas te rendre mal à l’aise. Le serveur revient cette fois avec les boissons et je n’ai pas le temps de payer que tu me devance. À charge de revanche. Je souris, on habite dans le quartier, chose intéressante à savoir. « Oh, moi aussi je suis dans ce quartier. Une drôle de coïncidence. Mais je vis seul, depuis quelques temps déjà, depuis mes 17 ans en fait.. » Je grimace, mon départ des parents n’avait pas été des plus calmes. Mais, au final, c’était la meilleure chose, sinon je ne sais pas si j’aurais été capable de supporter l’ambiance froide et électrique. Le silence s’installe pendant quelques secondes entre nous, car je me perds dans ton regard et tu sembles faire la même chose. Ca rend le moment hors du temps et totalement magique. Je laisse échapper un rire avant de m’adosser contre mon dossier de la chaise, buvant une gorgée de ma boisson. « Ca me donnera une occasion de plus de venir dans la librairie encore plus souvent » Je croise les bras contre mon torse. « Je bosse dans un cabinet médical, je suis simplement secrétaire, c’est pas un boulot de rêve mais ça me paye le loyer et de quoi manger. Et ça me laisse assez de temps libre aussi. » Je hausse les épaules avant de changer de nouveau de position et de poser les coudes sur la table. « En tout cas je suis sincèrement heureux de voir que tu vas beaucoup mieux. Tu m’as vraiment fichu une de ces trouilles quand je t’ai vu dans cet état, Oli, réellement. Et crois-moi je ne veux pas revivre ça. » Et je ferais en sorte que ça n’arrive plus. Je m’en fais la promesse.

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Cover your eyes, the devil inside
Oliac

C’était vraiment appréciable d’apprendre à te connaître, surtout quand on parlait de notre passion commune. On était à peu près sur la même longueur d’ondes, même si on ne lisait pas vraiment les mêmes auteurs. Mais je n’étais pas vraiment friand des auteurs incontournables de la littérature française. Ca me rappelait mes mauvais souvenirs du lycée, des lectures imposées. Quelle horreur. Maintenant je ne lisais que ce que j’avais envie, et tant mieux. Et qu’on me considère comme un mauvais lecteur ou un bon lecteur, ça me passe bien au-dessus de la tête. Et ce que tu aimes lire, et bien je ne le jugerais jamais, je serais même curieux de le découvrir. Mais j’ai déjà plein de lectures à venir, et si j’en rajoute, je ne m’en sortirais plus. Mais si ça peut encore nous rapprocher, je sais que je sauterais sur l’occasion sans même hésiter une seule seconde. Les livres ont toujours représenté une grande partie, importante, de ma vie. Le moyen de plonger dans un univers totalement différent de la réalité. Et ça me permettait d’oublier surtout tous les problèmes avec mes parents. Pourtant de ce que je t’ai entendu me raconter, je sais que je ne suis pas à plaindre, en tout cas mon cas est moins pire que le tiens, même si je ne suis pas du genre à montrer de la pitié, parce que je ne supporte pas ça. Mais ça n’empêche que ta situation ne me laisse pas indifférent, surtout vu que, tous les deux, nos parents ne semblent pas très compréhensifs.

J’avoue que je n’aurais pas imaginé vivre dans le même quartier que toi. Drôle de coïncidence. Surtout que ce n’est pas un très grand quartier, et le fait que l’on ne se soit jamais croisé, relève plutôt du hasard. Mais, c’est une bonne chose de le savoir, que tu n’es pas loin de moi, ça rendra les choses plus faciles si on se bouge quelque peu les fesses et que l’on arrête de se tourner autour sans jamais rien oser. Mais, pour le moment on apprenait à se découvrir. Et il est certain que l’on ne reviendrait pas en arrière maintenant, hors de question qu’on revienne au moment où on ne faisait que de se regarder à la dérobée. Je ne voulais pas revenir à cette distance, plus maintenant. On avait franchi bien trop d’étapes pour cela. Plus je t’observais, et plus je voulais te connaître, savoir tout de toi. J’étais curieux comme je ne l’ai jamais été pour quelqu’un. Mais tu as su éveiller mon intérêt, ce qui est en soi remarquable parce que peu de personnes ne mérite vraiment mon attention. Mais déjà j’allais passer plus souvent à la librairie, pour te voir encore plus souvent. Je finis par éclater d’un rire léger qui secoue mes épaules. « Je sais bien, mais je ne vais quand même pas abuser. Mais c’est toujours bon à savoir. » Surtout si c’est pour passer plus de temps avec toi, je serais loin de dire non. Je te souris, penchant la tête sur le côté. Je me dis que parfois forcer quelque peu le destin donnait de bons moments, comme celui qu’on est en train de vivre en ce moment.

Par contre, je pense que pour que tout se passe bien entre nous, il faut remettre à plat certaines choses, et notamment la première fois où on s’est réellement rencontré, et parler. Pas que je te juge, loin de là cette idée. Je penche la tête sur le côté avant de secouer négativement la têt. tu n’as pas besoin de t’excuser. Si je n’avais pas voulu t’aider, et bien je ne l’aurais pas fait. De plus, je ne vois pas vraiment pourquoi tu dois t’excuser d’avoir sombrer, avec ce qui t’es arrivé, du moins ce que j’ai pu en comprendre. « tu n’as pas besoin de t’excuser pour tout ça. La seule chose dont tu peux t’excuser, c’est de ne pas en avoir parler avant, et encore. Et je t’interdis de dire ce genre de chose. Tu n’est pas tout seul ici, et même s’il n’y a pas grand monde, tu es entouré. Alors compte sur moi pour ne pas te lâcher de sitôt. » Tu fuis désormais mon regard, qui s’adoucit pourtant. Je soupire doucement avant de poser une main sur ton bras en signe de réconfort. Je n’étais pas d’un naturel tactile, sauf avec toi, où je ressent le besoin de te toucher, de savoir que tu es bel et bien là. Je secoue la tête avant de resserrer légèrement ma main autour de ton bras. « Ne t’excuse pas, je viens de te le dire, Oli, et si jamais tu as besoin d’en parler, et ben je suis là. » Je laisse mon pouce errer sur ta peau, avant de la retirer doucement pour attraper ma serviette en papier et de prendre un stylo, où je note dessus mon adresse et mon numéro de téléphone. « Si jamais tu as envie de parler, même au milieu de la nuit, n’hésite pas, je serais toujours disponible… » J’aurais bien ajouté pour toi, mais j’ai peur que cela fasse un peu trop. Je secoue la tête « Tu as le droit de ne pas aller bien, d’en vouloir au monde entier Oli, mais tu as des gens à qui parler. Et crois moi, je n’ai pas peur de te botter les fesses s’il le faut. »

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