Passe-temps favori (Oliac)

Cover your eyes, the devil inside
Oliac

Ce sujet devait être abordé entre nous pour qu’il soit derrière nous et définitivement clos. Et que l’on en parle plus. Je ne voulais pas t’assommer avec ça, car je sais combien ça peut être lourd à porter, même si je n’ai pas vécu la même situation, mais je me sens toujours responsable du fait de ne pas être accepté par ma mère, et par mon père d’une certaine manière, parce que s’il m’aimait réellement, il aurait été capable de passer au travers de la décision de ma mère pour continuer à me soutenir. Mais il se contentait de me croiser à la librairie et de se faufiler quand ma mère était absente, comme si c’était une honte d’être avec moi. Bien sûr je faisais semblant que ça ne me touchait pas, mais la vérité est tout autre. Mais ça tout le monde l’ignore, et ton histoire est d’autant plus touchante qu’elle fait résonance en moi. Mais je n’accepte pas tes excuses, parce que tout ça n’est pas de ta faute, on t’a poussé, selon moi, à tomber dans une telle déchéance. « Et alors, tu ne serais jamais devenu ainsi si tout cela ne t’était pas arrivé tu n’aurais pas fais toutes ces choses. Alors tu peux t’excuser autant de fois que tu le veux, mais ça fait longtemps que je t’ai pardonné. » Alors avec moi, c’est déjà fait dès que j’ai vu la détresse, la solitude dans tes yeux. Je n’avais pas supporté cette vision. Alors depuis, je ne t’avais pas vraiment lâché, même si tu n’avais pas vraiment remarqué, je pense. Mais je veillais à ce que tu ne replonges pas, et je tentais d’aider au mieux ton oncle, pour qu’il ne s’inquiète pas trop. Je n’en ai jamais parlé avec lui, mais cela doit être dur. Alors si je pouvais aider, je n’allais pas dire non. Et puis, j’avais bien sûr une idée derrière la tête. Je pouvais vérifier que tu n’intéressais personne, savoir si tu étais libre, et surtout si j’ai mes chances. Je ne voulais pas me lancer dans une relation sérieuse sans être certain que je ne ferais pas face à un mur. Tu étais le premier mec qui m’attirait autant, et pour qui je sais que je ferais n’importe quoi. Le seul pour qui je suis amoureux.

Je ne lâche plus ton bras, pas cette fois-ci. Je veux te montrer que je suis là pour toi, et que je le serais toujours. Je préfère largement te voir sourire, ça fait des bonds à mon coeur. Je pourrais chavirer pour un seul regard de toi, il ne me faut pas grand chose parce que je sais que je suis complètement foutu. Et, je n’hésite pas une seule seconde avant de te donner mes coordonnées, ce sera déjà plus facile pour se voir, et puis ça me rassure aussi, savoir que tu peux me joindre quand tu sens une baisse de moral. « Je ne prend aucun risque en sachant que je suis prêt à répondre à n’importe quelle heure, mais seulement pour toi. Et je ne veux pas que tu hésites, vraiment à m’appeler si tu as le cafard ou même pour tout autre chose, je serais toujours là pour toi. »Et même si tu as simplement envie de m’appeler, je ne serais pas contre. Je t’écoute attentivement, ne lâchant pas ton bras, ni ton regard. « Tu as le droit d’en vouloir à qui de droit, Oli, tu n’avais pas à être rejeté pour ce que tu es. Personne n’en a le droit. Tu sais combien je suis désolé pour ce qui est arrivé à ta soeur, mais ça n’ont plus ce n’est pas de ta faute. La perte des amis, c’est tout aussi douloureux que la famille, je le sais, et ça ne donne pas moins d’importance parce qu’ils ne font pas parti de ta famille. Tu as eu beaucoup de choses en même temps, et pratiquement personne pour te soutenir. » Je pourrais hurler sur ta famille, parce qu’ils n’ont pas été à la hauteur mais le commencement de tout. Je souris doucement avant de secouer doucement la tête. « Je serais toujours là, et je pense que c’est pareil pour ton oncle. Et personne ne remplacera ta soeur et personne ne cherchera à le faire. Elle sera toujours là, Oli, je te le promets. » Je plonge mon regard dans le tien et te sourit, je ne veux plus que tu te sentes seul, plus jamais. Parce que je sais trop ce que ça fais.

© ACIDBRAIN