young and wild (marlow)

« Alors ça veut dire que je suis une privilégiée ? » Dans le fond tu aimes bien l’idée. L’idée d’être privilégiée. L’idée qu’il partage sa passion avec toi. « Tu comptes beaucoup pour moi, tu le sais ? » C’est bien la première fois que tu lui dis à voix haute. Si avant il n’était qu’un copain à ton frère parmi d’autre, depuis quelques mois ta vision des choses a changé. Tu lui dis parce que tu en as ressenti le besoin sur le coup. Tu ne lui dis pas par pitié. Ce n’est pas parce que son pied fait des siennes parfois que tu lui fais cette confession loin de là. Oh ça non et t’es persuadée qu’il ne mettra pas en doute ta sincérité. T’es toujours entière. Personne ne peut t’obliger à rien. Quand t’aimes tu n’aimes pas à moitié. Il allait bosser et toi ? T’en sais rien t’allais certainement sortir avec Oihana, si elle peut pas tu trouveras bien quelqu’un d’autre. Il se lève. Tu te lèves. « Est-ce que tu peux juste te demander d’ouvrir la fermeture avant de devoir filer comme un voleur et de m'abandonner lâchement ? » Tu lui souries malicieusement. T'adorais tester tes talents d'actrice sur lui. Il n'avait pas d'autres choix tu comprenais et tu ne lui en voulait pas, absolument pas. Tu te vois mal rouler et sortir dans cette tenue pour ramener la planche bien que tu pourrais aisément trouver une âme pour t’aider. Après tout ça prend deux secondes à tout casser. Il te le fait. En guise de remerciement tu l'embrasse sur la joue.

tu dis ça parce que t'es une privilégiée vilaine. que tu réponds devant ses paroles qui te semblent pourtant sincères, qui te semblent pourtant parfaites, qui te touchent de trop d'ailleurs, alors tu uses de l'humour pour te sortir de cette galère, tu joues et utilises l'humour pour tenter de sortir de tout ça. tu ne sais pas si c'est bien, tu ne sais d'ailleurs pas quoi répondre. tu devrais tenter quelque chose, mais tu ne tentes rien. tu ne tentes rien parce qu'il y a l'image d'Hakeem qui traverse ton esprit. tu sens sa colère qui s'envenime contre toi ... et toi, tu veux pas perdre ton pote, tu veux pas perdre ton frère, tu ne veux pas le perdre pour une histoire de crush, pour une histoire si belle qui ne doit pourtant pas continuer. alors tu ne réponds pas même si ton regard doit suffisamment exprimer tout ce que tu peux ressentir. tu te lèves, et avant de partir, tu te glisses juste derrière elle de sorte à descendre délicatement sa fermeture. une fois fait, elle t'embrasse sur la joue, avec cette même douceur, un sourire aux lèvres, un sourire communicatif. je ne t'abandonne pas lâchement, arrêtes, tu vas me faire culpabiliser. je te proposerai bien qu'on se voit après mon service, mais ça sera déjà bien tard, et tu dois te coucher tôt pour être en forme pour tes révisions donc si on réfléchit bien, c'est toi qui m'abandonne. tu retournes doucement la situation, à ton aise, comme tu le sens, tu fais exprès, évidemment. tu comptes aussi à mes yeux Marlow. que tu finis par dire, parce que tu ne peux tout simplement pas le garder pour toi.

« Peut-être ou peut-être pas d’ailleurs. T’avais jamais encore remarqué que j’étais vilaine ? Ça m’étonne. » Tu rassembles tes affaires dans ton sac. « Pourtant je crois que c’est ce que t’es en train de faire. Je veux dire que t’es en train de me lâcher. Comment tu peux avoir une telle image de moi ? Comment tu peux penser que je veux te faire culpabiliser ? » Mauvaise foi pure et dure. T’essayais évidemment de le faire culpabiliser. Tous les moyens étaient bons pour arriver à tes fins. Tu enlèves ta combinaison. Tu l’écoutes tout en enfilant ton pull. « Bah tu sais quoi ? Ça tombe bien, vraiment bien parce que je compte sortir ce soir, tu vois souffler un peu. Histoire de me prouver que la fac ne m’a pas trop assagi et de te le prouver par la même occasion parce que t’as l’air d’en douter. » Tu l’embrasses une dernière fois cette fois, tu l’embrasses subrepticement au coin des lèvres. « On se voit ce soir après ton service chaton. » Tu finis de t’habiller et de mettre tes chaussures en deux temps trois mouvements. Tu t’éclipses rapidement ta planche et ton sac sous le bras. Aucun moyen qu’il ne se défile. Tu ne lui en laisses pas le temps. Tu ne lui laisses même pas le temps de réfléchir. Tu lui envoies même un sms lui faisant comprendre que tu n’accepterais aucune annulation et que tu coupais même ton portable. À coup sûr il n’annulerait pas enfin tu l’espères parce que t’as pas vraiment envie, mais alors vraiment pas du tout envie de te retrouver seule aussi tardivement. Tu lui donnes une adresse. Tu sortais jamais sur Biarritz, tu privilégies Hossegor ou Saint-Sébastien. Il y avait une bonne heure de route pour s’y rendre. Alors tu ne lui donnais pas rendez-vous là-bas directement t’avais le temps de te reposer alors c’était normal que tu fasses le trajet. T’es audacieuse donc t’éteins ton portable. Persuadée ou presque qu’il ne te posera pas un lapin. Ton vice s’améliore de jour en jour. Tu n’avais pas le choix avec Hakeem. Si tu avais réussi à passer entre les mailles du filet jusqu’à aujourd’hui, il fallait que tu restes très prudente. Tu ne pouvais pas prendre de risques.

elle s'envole si vite que tu n'as pas le temps de placer un mot, elle s'égare si loin que tu n'as pas le temps de la rattraper. elle part, loin, et toi, t'es là à la regarder partir, jusqu'à ce que sa fine silhouette n'ait totalement disparu. tu te rends compte alors que t'as ce sourire niais sur les lèvres, qui s'étire, toujours un peu plus. qu'est-ce que tu fais numa ? qu'est-ce que tu es en train de faire ? c'est la soeur de hakeem. tu imagines l'inverse, tu t'imagines à sa place et tu regrettes, immédiatement de la revoir ce soir, parce que ça ne se fait pas entre pote, ça ne se fait pas pourtant ... pourtant t'as besoin de cette boule d'énergie, t'as besoin de Marlow parce qu'elle est vivant, parce qu'elle est drôle, simple, excentrique et qu'elle te plait, tout simplement. son contact est rassurant, et elle ... elle revient toujours. pour le moment. tu ranges finalement tes affaires, consciencieusement avant de filer chez toi. ce n'est pas loin, à quelques mètres d'ici, puis que tu habites au bord de la place. une de tes exigences personnelles, tu n'aurais pas pu habiter loin de la place. tu rentres, tu prends ta douche et te prépares pour un nouveau service du soir, en espérant que ça ne se termine pas trop tard, en espérant que tu ne sois pas trop fatigué non plus. entre le surf, et le boulot, tu as peur que ta jambe ne fasse des siennes. tu verras bien. l'avantage, c'est qu'elle est au courant maintenant, qu'elle sait que ça ne va pas, alors elle ne se posera pas trop de questions.

Tu ne lui laisses pas le temps de réfléchir. Tu te doutes que les idées doivent fuser dans sa tête. Mais tu préfères ne pas lui laisser le temps de réfléchir. Parce qu’il pourrait dire non. La raison ? Hakeem. C’est risqué ce que t’es en train de faire. Vraiment risqué, mais tu ne peux pas t’empêcher de le voir. Si Hakeem est au courant, il t’en voudra à toi aussi, autant qu’à lui. Peut-être même plus à toi qu’à lui. Tu désires trop ce que tu ne peux pas avoir. Numa en fait partie. T’avais trouvé l’endroit parfait. L’endroit le mieux situé. Le relojberri. Un simple café avec une terrasse et de la musique groove. T’as complétement oublié de lui demander l’heure à laquelle il termine. Tu ne sais même pas vraiment en fait à quelle heure, il peut terminer. En travaillant dans un restaurant, tu sais qu’il est potentiellement obligé de devoir fermer plus tard s’il y a plus de clients. Tu ne lui as pas laissé le choix. Tu ne comptais pas rallumer ton portable avant quelques heures. Tu as ramené la planche et tu es rentrée chez toi. Tu en as profité pour faire du tri dans tes cours et une sieste improvisée pour te requinquer. Tu t’es levée à 19 heures. Tu as enfin allumé ton portable. T’as commencé à te préparer en général tu n’y passais pas une heure, mais tu préférais t’y prendre en avance au cas où tu devais partir précipitamment le rejoindre. Tu t’es douchée, habillée, maquillée. Comme d’habitude, t’avais fait le strict minimum ton teint et du rouge à lèvres. Tout ça t’a pris vingt minutes montre en main. T’as profité du temps qu’il te restait pour glander devant la télé. Chose que tu ne faisais jamais en temps normal, tu ne savais même pas pourquoi tu en avais une. Aujourd’hui, elle est bien utile en rendant l’attente moins longue. Tu ne peux t’empêcher de jeter toutes les cinq minutes un coup d’œil à ton portable et de vérifier que tu as bien activé le son. T’espères seulement qu’il ne va pas te dire non ou pire te poser un lapin. Ton portable vibre. Tu te lèves brusquement. Un sms de Numa. Tu l’ouvres appréhendant le pire. Tu souffles un bon coup avant de le lire. Il termine dans une heure et te demande si t’es toujours partante évidemment. Tu réponds lui affirmant que tu tiens toujours parole et puis vous échangez quelques sms. Puis l’heure de partir est vite arrivée. Tu vérifies une dernière fois que ton maquillage n’a pas bougé. T'enfiles une gilet oversize parce que le temps s'est raffraichi et tu ne sais pas à quelle heure vous serez de retour. Tu as enfilé ta parie de birkenstock t’avais toujours conduit avec ces chaussures ou des tennis. Tu prends tes sandales à la main. T’avais tes petites habitudes et tu ne voulais certainement pas perdre des points sur ton permis pour une stupide histoire de chaussures. T’avais besoin trop besoin de ton permis pour ça. Tu rentres dans la voiture, tu poses ton sac et tes chaussures sur les sièges à l’arrière. Tu devais faire le chemin de ton appartement et le quartier Saint-Charles où se trouvait le restaurant. Une dizaine de minutes rien de bien long. Tu lui avais donné rendez-vous à trois minutes du restaurant. Tu te gares et tu prends ton portable que tu poses sur ta cuisse on ne sait jamais.

La salle se vide, doucement mais sûrement et t'en es bien content, tu sais que d'ici une petite heure, ça sera bon, tu auras terminé ton service. ton téléphone en main alors que tu t'accordes une petite pause, tu oses envoyer un message à Marlow, tu le fais, sans équivoque, lui demandant si c'était toujours bon pour ce soir. tu aurais plutôt du l'informer que ce n'était pas possible, que tu ne pouvais pas faire ça, pas faire ça à Hakeem mais évidemment, elle est plus forte que ta raison et l'idée de surprise te met de bonne humeur, tu te découvres curieux le temps de quelques secondes, le temps de terminer ta pause et de te remettre au boulot. trois quart d'heure plus tard, c'est fini. tu demandes vite fait au patron si tu peux filer parce que t'as des choses à faire et il accepte. en même temps, d'habitude, c'est toi qui reste pour fermer alors cette fois il ne peut pas vraiment te le refuser. tu le remercies, d'un signe de tête avant de filer. tu vas te changer vite fait, enfile les vêtements que tu avais prévu et tu sors du restaurant, une légère brise s'empare doucement de ton âme. il faisait plus chaud quand tu as commencé, évidemment, la nuit est belle et bien tombée maintenant. tu marches, pas longtemps pour rejoindre le point de rendez-vous. il se trouve que c'est à quelques minutes à pied du restaurant dans lequel tu bosses. quand tu vois sa voiture, tu te dépêches de la rejoindre et tu montes côté passager sans lui demander la permission. t'essaies de l'observer dans la pénombre. et salut, t'es bien mystérieuse ce soir ... est-ce que je devrais m'inquiéter par hasard ? tu laisses un léger rire entre passer tes lèvres avant de venir coller un léger baiser sur sa joue. tu évites de justesse ses lèvres, légèrement gêné, le rouge doit te monter aux joues, mais ça ne se voit pas. il fait trop sombre. tout peut t'arriver maintenant. j'ai le droit à un indice ou même pas ? parce que du coup, ça m'a occupé pendant la suite de mon service et ... et je n'ai rien eu en tête alors ? t'as envie de lui dire qu'elle est plus belle qu'en photo, mais tu te retiens, à cause de cette conscience bien trop présente.

« Tu devrais t’inquiéter effectivement, car tu risques probablement de ne pas rentrer entier chez toi. C’est une possibilité donc il faut te préparer mentalement à cette hypothèse. » Évidemment, tu plaisantes. Tu n'avais rien prévu de si dangereux. Rien prévu d’illégal. Juste le relojberri. Tu ne programmes jamais rien en temps normal, tu fais ça un peu à la dernière minute et ça se passe toujours bien alors maintenant que tu avais prévu la première partie de la soirée plus que cinq minutes avant cette soirée ne pourra être qu’une réussite. Il t’embrasse sur la joue. « Bon, un seul indice alors, mais c’est bien parce que c’est toi. » Tu réfléchis à un indice qui ne gâcherait pas totalement l’effet de la surprise. Tu penses avoir trouvé cet indice qui ne lui en dit pas trop non plus. « On part de Biarritz. » Rien de nouveau en soit jamais tu ne sortais sur Biarritz même pour éviter de tomber sur ton frère. Tu poses ton portable sur la zone de rangement entre vos deux sièges. Tu te tournes vers Numa. « Et au cas où tu te le demandes, tu ne risques rien avec moi au volant j’ai trop besoin du permis pour me permettre de me la jouer fast and furious ou d’utiliser mon portable en roulant. » Tu aimes enfreindre les interdits, mais pas quand ça te mettait toi et d’autres personnes autant en danger. Sans GPS parce que tu avais fait le chemin tellement de fois jusqu’à Saint-Sébastien que tu serais capable de faire le chemin les yeux fermés et pour ne pas donner plus d’indications à Numa aussi. » Trois canettes. Tu n'avais rien pris à grignoté tu connaissais assez bien l'établissement pour une boisson commandé tu te retrouves avec un plat de tapas. Tu arrives tant bien que mal à attraper ton sac à l’arrière en te détachant. Tu lui tends ton sac. Tu enlèves ton gilet et tu t’attaches à nouveau. Tu démarres tout en le questionnant. « Il y avait beaucoup de monde ce soir ? » T’espérais qu’il n’y en avait pas eu beaucoup pour qu’il ne soit pas trop fatigué. Tu prends la route. Sans GPS parce que tu avais fait le chemin tellement de fois jusqu’à Saint-Sébastien que tu serais capable de faire le chemin les yeux fermés et pour ne pas donner plus d’indications à Numa aussi.

lorsqu'elle te dévoile l'indice, tu as juste envie d'éclater de rire, et c'est ce que tu fais. tu ris, de bon coeur pendant qu'elle t'annonce que vous quittez biarritz. ouais, bon, l'indice est bien trop maigre pour que tu te fasses une bonne idée de ce qu'elle a prévu mais doucement, tout doucement, la curiosité s'échappe pour laisser place à l'envie. l'envie de découvrir, et l'impatience, toi qui est pourtant si patient en temps normal. elle t'intrigue la Marlow, elle t'intrigue avec ses choix, ses secrets, ses indices. elle démarre la voiture, s'installe confortablement pendant que ton regard est fixé sur la brune. tu l'aperçois à peine, dans la sombre nuit, mais tu t'en contentes. je sais que je peux avoir confiance.   que tu lui réponds simplement quand elle tente de te rassurer. puis de toute façon, si je te vois prendre ton téléphone, je te le confisque. et tu lui parles comme à une enfant, sagement. au fond, t'es pas un type très macho .. n'importe quel type ne l'aurait pas laissé conduire, aurait pris le volant. mais toi, tu t'en fichais de te faire conduire par une femme, tu t'en fichais de ne pas être aux commandes. tu n'étais pas un type normal. comme le disait si bien Simon, tu étais un type en voie d'extinction. et la fin était proche n'est-ce pas ? tu attrapes son sac, le pose sur tes genoux, comme le parfait petit-ami. elle te demande s'il y avait beaucoup de monde ce soir. hum ... moins que d'habitude je dirai, mais je suis sorti plus tôt parce que j'ai demandé à mon chef s'il y avait moyen et il a accepté. en même temps, ça doit faire trois soirs d'affilés que je ferme l'Atelier, donc à un moment donné j'ai l'droit de demander ça je pense. que tu lui racontes doucement, ton regard ancré sur elle. tu ne regardes pas la route, ni les panneaux, elle veut te faire la surprise, alors elle l'aura sa surprise. et toi alors ? qu'est-ce que tu as fait du reste de ta journée ? t'es curieux, à ton tour, tu veux savoir ce qu'elle a fait. a-t-elle révisé ? t'espères par la pauvre, elle va se tuer dans ses études à force.

« Si j’avais eu cette information avant j’aurais mis la barre plus haute pour ce soir donc exceptionnellement, tu rentreras en entier chez toi au petit matin. » Évidemment, tu plaisantais, tu veilleras bien à ce qu’il rentre toujours entier. Tu aurais pu mettre la barre plus haute en pleine journée, mais l’heure ne laissait pas trop place aux folies. Tu avais envie de faire tellement de choses. Des idées t’en as à la pelle. Du saut à l’élastique, du saut en parachute, de la plongée sous-marine. Il te faisait confiance. C’est toujours bon à savoir. « Si tu veux vraiment savoir ce n’est pas vraiment mon portable qui me déconcentrerait maintenant. » Tu savais pertinemment qu’il te taquine alors tu joues le jeu. T’es loin de le prendre mal, mais alors vraiment loin. Tu rentres même dans ce jeu. Tu n'étais pas vraiment à courir après ton portable, il t’arrive de le laisser une journée entière dans ton sac bon après quand tu attendais des messages importants, tu avais tendant à jeter un coup d’œil plus régulièrement. Tu prends ton téléphone et tu lui poses sur ton sac. « Pour te prouver que je suis une bonne même très bonne conductrice, je te confie mon portable. » Tu le questionnes sur sa soirée t’espérais égoïstement qu’il n’a pas eu beaucoup de clients. Pour qu’il ne soit pas trop fatigué. Pour qu’il reste avec toi. « Ah oui quand même trois soirs de suite … et ça va tu n'es pas trop crevé ? » Il te questionne en retour. « Vraiment rien de spécial. J’ai trié mes cours, j’ai dormi une ou deux heures pour tenir le coup ça me change un peu du coca et j’ai regardé la télé. » Tu vois qu’il ne regarde pas la route. « Je n'ai même pas besoin d’utiliser la force pour te faire une véritable surprise. » Ça tombe bien parce que tu n’avais pas prévu d’écharpe ni rien d’autre. Toi et l’organisation en dehors des études, c’était quelque chose. L’improvisation est tout un art, tu commençais à exceller dans la matière. Vous aviez discuté de rien durant le trajet jusqu’à arriver à destination « Tadam alors c'est une bonne surprise ou pas ? » Tu reprends possession de ton sac. Tu troques les chaussures super confortables, mais vraiment pas esthétiques pour un sou contre tes sandales. Tu prends ton gilet même s’il fait relativement doux.

tu ris doucement. heureusement que je t'ai caché des choses, parce que je préfère quand même rentrer en entier chez moi.   ton regard ne s'échappe pas d'elle, il ne dévie pas une seule seconde; c'est plaisant, de pouvoir l'observer sans qu'elle n'y prête tellement attention. C'est plaisant, de pouvoir le faire sans te dire que c'est mal, sans te dire que tu devrais détourner le regard, sans te dire que ça ne se fait pas. sa phrase te donne des frissons, de légers frissons, parce que tu ne peux pas t'empêcher de penser que c'est toi qui la déconcentre, que c'est toi qui est au centre de l'intérêt et ça ne te dérange vraiment pas. loin de là. je veux tellement tout savoir que tu dois développer un peu plus. que tu l'informes, sagement. tu veux qu'elle continue sur la voix, mais tu ne veux pas non plus la gêner, ou quoique ce soit. finalement, elle te donne son téléphone, en guise de bonne foi, pour te prouver qu'elle est adorable, pour te prouver qu'elle ne va pas être distraite par son téléphone. alors tu le prends, tu le gardes sagement entre tes mains. tu pourrais le fouiller, profiter qu'elle ait les mains sur le volant, mais t'es pas comme ça. t'es pas ce genre de type qui s’immisce dans al vie privée aussi facilement. oh non, ne t'inquiète pas, je ne suis pas crevé. généralement, je passais voir Simon au Caveau, puis je dormais toute la journée et partait au boulot pour dix-sept heure. Donc finalement, non, je ne suis pas si fatigué que ça. tu ne vas pas devoir me tenir éveillé, je devrais tenir le choc. elle te raconte sa journée, une journée plutôt basique, plutôt normale. tu hausses les épaules. t'as vu, j'suis un mec sympa. tu m'as dis une surprise, je joue le jeu jusqu'au bout. finalement, elle gare la voiture et tu regardes enfin à l'extérieur. tu te dois de détourner le regard d'elle, légèrement à contre-coeur, et tu observes. un petit sourire se dessine sur tes lèvres. non je suis déçu que tu lui dis d'abord alors qu'elle change ses chaussures. non, je déconne, c'est ... c'est une très bonne idée.

Il rit. T’affectionnes particulièrement les gens qui rigolent. T’as toujours aimé entendre rire. « Tu as échappé au pire alors. » Tu commences. « Non plus sérieusement, tu risques pas grand chose avec la moi, la chose la plus folle que j’ai envie de faire, c’est un saut à l’élastique ou encore un saut en parachute. » Tu poursuis. T’avais envie de vivre intensément. Qu’on puisse dire de toi que tu vis plus de choses que les gens qui vivent cent ans. « Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat. De préférence quand j’aurais terminé mes études et que je serai chirurgienne histoire de me payer un requin du barreau. » Tu souris malicieusement, tu ne peux pas t’en empêcher. « Disons que … » Tu te mordilles la lèvre inférieure. « Disons qu’il y a quelqu’un ou quelque chose dans cette voiture qui m’intéresse plus que mon portable. » Tu jettes un coup d'œil furtif sur lui avant de te concentrer à nouveau sur la route. Tu glisses une mèche de cheveux derrière ton oreille une première fois puis tu fais pareil avec l’autre. T’étais bien mystérieuse ce soir. Tu lui confies ton portable. Tu lui fais confiance et t’avais vraiment rien à cacher ni même à te reprocher dedans. Tu ne regrettais rien. Jamais. C’était ton truc. Ce qui est fait est fait. Ce qui est arrivé est arrivé. On ne peut changer le passé, on ne peut que l'accepter. C’est la vie. « C’est cool alors. » Tu souhaites bien qu’il tienne le coup. Au moins deux ou trois heures. « Je vois ça et en plus de ça t’es calme, je pourrais peut-être même envisager de te faire des surprises plus souvent. » Tu esquisses un sourire. Vous êtes enfin arrivés à destination tu lui demandes ce qu’il en pense. Tu lui tires la langue en signe de désapprobation. « Je vais reconsidérer la question des surprises finalement. » T’étais contente qu’il aime ce n'était pas vraiment facile t’avais deux ou trois fois pensé à changer d’endroit de peur que ça ne lui plaise pas. Vous vous installez en terrasse et un serveur vient directement. Un Français. Tu connaissais tous les serveurs tant tu venais et ils te connaissaient à force aussi. T’avais même discuté avec certains les soirs où tu venais seule. Il n’y a pas à dire t’aimais vraiment venir au relojberri. Si les serveurs étaient sympathiques à Biarritz ici, ils le sont encore plus. Le climat splendide. La vie nocturne. Le matin au ralenti. En Espagne pas de vouvoiement et c’était assez plaisant. T’avais tes petites habitudes ici. Vous passez commande. Tu te contentes d’une comme d’habitude aussi connu comme un verre de coca-cola et en guise de tapas des minis empanadas du thon de la pulpe de tomate et des légumes.

rien que ça ? le saut à l'élastique ? tu sais, je t'accompagnerai un jour mais ... mais je ne pourrai pas participer. déjà que j'ai peur d'un tatouage alors ... sauter dans l'vide, t'imagine un peu.   oui bon, tu avais finalement passé le cap du tatouage, c'était même hakeem qui te l'avait fait sur ta jambe droite; c'était aussi à cause d'elle que tu ne pouvais faire ce genre de chose. sauter et être retenu par les pieds .. c'était impensable avec ton état. une autre chose à mettre de côté même si cette fois, ça t'arrange plus qu'autre chose au fond. tu souris doucement quand elle dit que quelqu'un, ou quelque chose la distraie ici, dans cette voiture. tu penses immédiatement que c'est toi, ça confirme tes doutes et tu n'en es pas mal à l'aise, au contraire, ça te fait plutôt plaisir tout ça. alors tu souris comme un con. intéressant à savoir, attendons alors que tu sois diplômée et je viendrai voir ce qui te tracasse vraiment. tu joues sur le même terrain. un terrain plutôt glissant, mais tellement appréciable. je suis un type très calme. que tu commentes, parce que c'est vrai. tu cours pas partout, tu sautes pas partout, tu parles pas sans arrêt, t'es plus dans la réserve sans l'être. en réalité, t'es posée. tu parles doucement, tu ne cries pas. tu parles de tout, mais toujours dans ce calme olympien. il en faut énormément pour t'énerver. un serveur débarque pendant que vous vous installez en terrasse. il scrute marlow avec un sourire magnifique et tu pourrais presque être jaloux. sauf que ce n'est pas non plus dans tes habitudes. alors tu commandes une bière espagnole, pendant qu'elle prend un coca et que des petits amuses-gueules sont servis. vraiment bonne idée, franchement, je suis fan. je viens pourtant pas souvent ici, surement le manque de temps, ou quelque chose comme ça ! tiens, d'ailleurs, j'ai croisé Oihana la dernière fois et ... et je savais pas que tu la connaissais aussi ? et je ne savais pas que je la connaissais aussi tu ris doucement.

« Rien que ça, oui. » T’avais besoin de te sentir vivante et pour ça tu prenais des risques. Des risques calculés. T’es pas complétement folle pour mettre en jeu ta vie. Les tatouages étrangement t’avais jamais été attirée au point d’en faire un en même temps ton frère en a tellement que c’est comme si il avait prit ta part pour lui. Tu avais quelques piercings aux oreilles. Tu ne désirais pas ressentir une aiguille marquant ta peau à vie sur une autre partie de ton corps. « Oui on verra ça dans treize ans je vais me le noter quelque part et tu devrais en faire autant tu risques d’oublier autrement. » Il est calme et ça te détend. C’est la première fois que vous vous voyez en dehors de la plage. Ça doit jouer. « Je ne peux que constater. » Vous vous installez en terrasse. Vous passez commande. T’étais un peu une habituée. Il t’arrivait même de venir toute seule tu restais jamais seule longtemps il y avait toujours quelqu’un pour te tenir compagnie et c’était assez appréciable. Tu aimes voyager, partager et ne pas te limiter au pays dans lequel tu es née. T’adapter aux locaux en te faisant couper les cheveux dans un salon de coiffure n’importe lequel le premier que tu vois mais certainement pas ceux des grandes chaines, en leurs apprenant quelques mots de français en échange de quelques mots à eux. Assister à un cours improvisés de yoga. Rire. 
Marcher. 
Acheter des souvenirs, un peu pour les autres, beaucoup pour moi.
Faire des plans fous pour l'avenir et aimer ça.
Danser.
Manger. Faire des câlins. Nager.
 Sortir.
Et s’écrouler, épuisée, reconnaissante, vivante. Aimer chaques secondes, chaques journées. C’est pour ça que tu vivais. C’est pour ça que tu avais envie de partir après tes études travailler en Ethiopie, au Cambodge ou encore aux Philippines. Il te conforte dans le fait que venir dans ce pub était une bonne idée. Tu lui souris en retour. Il te parle d’Oihana. Pour une surprise c’est une surprise. « Oui je la connais depuis super longtemps. » C’est une de tes plus anciennes amies, pas la plus ancienne. « Et tu la connais d’où finalement ? » T'es plutôt curieuse. Le serveur arrive dépose vos boissons et les tapas et s’éclipse aussi tôt. À peine le temps de le remercier. Tu joues avec la touillette quelques secondes avant de porter ton regard sur lui à nouveau. « Tu as d’autres passions à part le surf et la cuisine ? »

tu parles de Oihana, tu ne sais pas pourquoi ... peut-être parce qu'elle pourrait parler de toi à Marlow et que tu préfères prendre les devants. peut-être que Marlow pourrait se confier à Oihana qui elle même pourrait aller parler à Simon, qui lui irait parlé à Hakeem et vous seriez juste fichu, alors tu lui en parles, par sécurité, et pas envie aussi. oh et bien figure toi que la dernière fois, j'étais à l'atelier - pour changer - et elle est venue frapper comme une dingue à la porte d'entrée qui était fermée; j'ai d'ailleurs eu une de ces peurs enfin bref ... je lui ai préparé un truc à manger et je me suis rendu compte en lui parlant qu'on se connaissait aussi depuis un bout de temps. en réalité, elle est très amie avec ma petite soeur ... Alessia.  que tu précise. tu fais une pause, tu bois une gorgée, tu manges un petit bout avant de reprendre. enfin voilà, du coup je l'ai connu elle était gamine et euh ... enfin, elle connaît très bien Simon tu sais. tu ne sais pas si elle va comprendre, comprendre que c'est risqué de parler de vous deux. tu le sous-entendus, à elle de voir ce qu'elle compte faire. tu ne l'obliges à rien. si elle veut lui en parler, tu ne lui en voudras pas, tu comprendras même. après tout, elle fait ce qui lui chante. tu n'es pas là pour dicter sa vie. lorsqu'elle demande si tu as d'autres passions, t'es tenté de sortir un "toi" le plus naturellement possible mais tu te retiens. tu retiens tes pulsions. je ... certainement oui, j'aime écouter de la musique, j'aime ... j'aime passer mes soirées avec les gens que j'aime, mes amis, m famille ... j'aime profiter de la vie. mais une autre passion ... non je t'avoue que ces deux là prennent suffisamment de place dans ma vie. tu hausse les épaules. et toi alors ? à part la médecine et bronzer au soleil ?

Le monde est petit. Biarritz est petit. Il t’a parlé d’un Simon. Une impression de déjà-vu. Ça sonnait familier. Très familier. Il fallait juste que tu trouves pourquoi ça sonnait comme ça. Pourquoi ça sonnait si familier à tes oreilles. S’il te nommait une personne c’est forcément qu’il y avait un rapport. Ça a fait tilt d’un coup. Tu avais déjà entendu parler Hakeem de Simon. Ça doit probablement être le Simon dont il parle en ce moment. « Je parle beaucoup avec elle mais je ne lui ai jamais parlé de toi. » Oihanna est ta meilleure amie, mais tu es loin de lui raconter tout comme elle est loin de te raconter tout, la preuve avec son projet. Il y a des choses que tu tenais à garder pour toi. Il y a des choses que tu tenais à garder rien que pour toi. Comme des petits trésors. Comme un jardin secret. Tu jouais clairement avec le feu, mais ce n’est pas pour autant que tu allais arrêter de le voir pour autant. Il n’y a qu’une personne avec laquelle tu pouvais tout partager. Sur ce coup tu as bien fait de ne rien lui confier à propos de Numa. Tu sais qu’elle aurait tenue sa langue, vraiment, mais c’est si vite arrivé de gaffer au détour d’une conversation anodine. Trop vite arrivé. Tu hoches la tête. « Ça fait pas mal de choses déjà. » Pas mal de choses qu’il aime en plus de ses deux autres passions qui devaient être sacrément prenante. « Juste la médecine et la mer. Le bronzage c'est loin d'être une passion je bronze plus en étant dans l'eau qu'en restant allongé. Quand je te parlais de bronzer sur la planche de surf cet été c’est juste pour me rincer l’œil. » Tu souris malicieusement. La mer représente toute ta vie sans exagérer même en hiver tu avais besoin de ta dose, pire qu’une drogue. Avec ton prénom la mer ce n’est pas si étonnant finalement. Tu aimais faire d’autres choses, pleins d’autres choses, mais t’étais mystérieuse et assez optimiste pour penser que peut-être il les découvrira l'une après l'autre par lui-même.